Définition, typologie, réglementation, entretien et coût des zones tampons agricoles

Définition, typologie, réglementation, entretien et coût des zones tampons agricoles

Les zones tampons agricoles 

Dans le cadre du sujet le terme de zone tampon (« buffer zone » en anglais) désigne « indifféremment tout espace inter-parcellaire du paysage rural destiné à assurer une fonction d’interception et d’atténuation (rétention et/ou dégradation) des transferts de contaminants d’origine agricole vers les milieux aquatiques » (Catalogne, Le Henaff, 2016). C’est la position spéciale de cette zone dans le bassin versant qui lui confère un caractère « tampon » (Tournebize et al., 2015). Il est principalement question de « dispositifs rustiques, conçus pour être facile à aménager, engendrer un minimum de coûts et nécessiter peu d’entretien ». Ils utilisent notamment les techniques du génie écologique dans le but de valoriser, d’imiter voire d’optimiser les processus de rétention et de dégradation des contaminants rencontrés dans les milieux naturels (Catalogne, Le Henaff, 2016). Ces caractéristiques confèrent un rôle épuratoire aux zones tampons agricoles qui peuvent être vues comme des dispositifs semi-curatifs vis-à-vis de leur efficacité à réduire l’impact des pollutions agricoles. Elles constituent également une solution complémentaire à l’adoption de pratiques dites «vertueuses» sur les parcelles en elles-mêmes (Catalogne, Le Henaff, 2016).

La typologie des zones tampons agricoles

En se basant sur la définition précédente, la notion de zone tampon agricole peut intégrer plusieurs éléments de paysage dont le but initial n’est pas toujours de jouer le rôle de zone tampon :
➤ Certains sont préexistants de façon naturelle ou initialement aménagés pour assurer une fonction spéciale (par exemple l’irrigation). C’est notamment le cas des prairies humides, des zones boisées, des mares, des étangs et des retenues collinaires…
➤ D’autres sont précisément positionnées, aménagées, gérées et entretenues afin d’avoir un rôle tampon et d’adapter leur intervention par rapport à une catégorie de substances et d’un type de transfert en particulier. C’est notamment le cas des bandes enherbées, des fascines ou des zones tampons humides artificielles (ZTHA).

Il existe différentes typologies de zones tampons qui peuvent être classées selon diverses caractéristiques : type de végétation en place, géométrie, état hydrique… Deux typologies principales de classement des zones humides sont proposées par le guide de l’Irstea et de l’Onema : selon « la description visuelle des éléments du paysage pouvant jouer le rôle de zone tampon » ou « un gradient sec-humide ». Dans le cadre du sujet, il est préférable d’utiliser la typologie basée sur l’état hydrique de la zone tampon. En effet, il est question d’étudier les zones tampons humides agricoles en particulier. Il apparait alors important de prendre en compte les dispositifs présentant ce caractère humide .

La réglementation liée aux zones tampons agricoles

La réglementation liée à l’implantation de zones tampons agricoles s’articule autour de deux codes réglementaires : le code de l’Environnement et le code Rural et de la Pêche Maritime. Le Groupe Technique pour l’intégration des Zones Tampons (GTZT), co-animé par l’Onema et l’Irstea, a réalisé un travail de synthèse à propos de la réglementation des zones tampons. Cette synthèse traite notamment de la réglementation des zones tampons agricoles .

Selon le type de zone tampon envisagée, le cadre réglementaire peut varier et un type de dispositif peut avoir plusieurs cadres réglementaires d’application. Les principales réglementations en fonction des différents types de zone sont les suivantes :
➤ La mise en place de bandes enherbées rivulaires et de ripisylves entre dans le cadre d’opérations liées au « Respect d’une Zone Non Traitée pour les produits phytopharmaceutiques autour des points d’eau », à la « Directive Nitrates » et à la « Conditionnalité de la Politique Agricole Commune ».
➤ Le cas des fossés est pris en compte dans la « Conditionnalité de la Politique Agricole Commune » qui a pour objectif de garantir une agriculture plus durable. De manière plus précise les fossés sont abordés dans la partie « Maintien des particularités topographiques ». Ce cadre réglementaire implique une protection effective (interdiction de destruction) des éléments de Bonnes Conditions Agro Environnementales (BCAE) dont les fossés font partis.
➤ L’aménagement ou la gestion des dispositifs de type plan d’eau sont pris en compte dans les opérations de « Conditionnalité de la politique agricole commune » et de « Verdissement de la Politique Agricole Commune ». Ce dernier permet la préservation des surfaces d’intérêt écologique (SIE) sur une surface correspondant à au moins 5 % des terres arables de l’exploitation agricole. Or, les plans d’eau peuvent constituer des SIE.
➤ L’aménagement ou la gestion des prairies humides sont considérés au regard du « Verdissement de la Politique Agricole Commune » de la même façon que les plans d’eau.

Entretien et coût d’une zone tampon humide agricole

L’entretien d’une zone tampon agricole nécessite de considérer la végétation et le sol. Le CORPEN (Comité d’ORientation pour des Pratiques agricoles respectueuses de l’ENvironnement) ainsi que l’Irstea et l’Onema donne les préconisations suivantes:

➤ Pour les bandes enherbées :
• Les zones à nu doivent être replantées ou ressemées.
• Il est nécessaire de maintenir une bonne rugosité, propice à la rétention des matières en suspension et du phosphore. Cela demande une herbe dense et drue avec une hauteur optimale d’une quinzaine de centimètres, ce qui peut impliquer de réaliser plusieurs coupes par an.
• Pour les pesticides, le maintien de la perméabilité nécessite une coupe par an.
• En ce qui concerne l’exportation des nutriments, la fauche est préférable au broyage. De plus le pâturage des zones enherbées permet le recyclage des nutriments sur place.
• Les ravinements ou les atterrissements doivent être rectifiés.
• Quand cela est nécessaire, il est judicieux de pratiquer un disquage parallèle en amont de la zone tampon pour effacer la dérayure et les autres traces de travail du sol qui risquent d’entrainer une concentration du ruissellement.

➤ Pour les dispositifs ligneux : l’entretien implique des opérations de taille et/ou débroussaillage dont le but est de contrôler la croissance des différentes strates de végétation. Ces interventions doivent avoir lieu durant l’arrêt de la végétation et de préférence hors des périodes importantes pour la faune sauvage (reproduction, ponte, nidification). De plus, le bois peut être exporté pour de l’exploitation et participe ainsi à l’élimination de l’azote et du phosphore (Gril et Bertrand, 2007). Cependant, d’une manière générale, il s’agit de privilégier un développement naturel et si besoin une gestion sélective avec une intervention manuelle et ponctuelle. Dans le cas d’intervention nécessaire, il sera préférable d’utiliser des outils à lamier afin de réaliser des coupes nettes et éviter que les arbres cicatrisent mal (Irstea et Onema).

➤ Pour la maintenance des ZTHA, Tournebize et al. (2015) ont listé les plusieurs recommandations :
• En ce qui concerne la végétation : il est important de contrôler la progression des adventices, le niveau d’eau, l’implantation des plantes et les traces d’endommagements laissées par les animaux dits « nuisibles ». La végétation située aux abords de la ZTHA demande des opérations de fauche deux fois par an alors que la végétation à l’intérieur du dispositif peut être laissée sans entretien. Ainsi, un équilibre naturel pourra se développer. Cependant, après une période de 5 à 10 ans, il sera nécessaire de s’assurer que la zone n’est pas comblée par les débris végétaux et que le volume de stockage n’est pas trop réduit. Si tel est le cas, il faudra envisager un curage de la zone avec une possibilité de recyclage des produits extraits sur les cultures en amont.
• En ce qui concerne les ouvrages hydrauliques : il s’agit de surveiller les blocages potentiels des tuyaux d’entrée et de sortie, de nettoyer les grilles des ouvrages, d’alimentation et de vidange, de réaliser la maintenance des organes de régulation (vanne, seuil, coude PVC) et de nettoyer les regards. Les fréquences des contrôles recommandées sont, toutes les deux semaines lors des périodes de fonctionnement et une fois par mois hors période d’écoulement.

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Table des matières

Introduction
1 Description des objets du sujet
1.1 Définition, typologie, réglementation, entretien et coût des zones tampons agricoles
1.1.1 Les zones tampons agricoles
1.1.2 La typologie des zones tampons agricoles
1.1.3 La typologie des zones tampons humides agricoles
1.1.4 La réglementation liée aux zones tampons agricoles
1.1.5 Entretien et coût d’une zone tampon humide agricole
1.2 Description des principaux contaminants d’origine agricole
1.2.1 Les apports azotés : le nitrate, l’azote organique et l’ion ammonium
1.2.2 Le cycle de l’azote
1.2.3 Les apports phosphorés : le phosphate, le phosphore organique et particulaire
1.2.4 Le cycle du phosphore
1.2.5 Les pesticides
2 Les processus mis en jeux pour la réduction des nutriments et des pesticides
2.1 Les voies de réduction de l’azote
2.1.1 Le cas des nitrates
2.1.2 Le cas de l’ammonium
2.1.3 Le cas de l’azote organique
2.2 Les voies de réduction du phosphore
2.3 Les voies de réduction des pesticides
2.3.1 Les processus destructeurs
2.3.2 Les processus non-destructeurs
3 L’efficacité des zones tampons humides agricoles
3.1 Grille d’analyse de l’efficacité d’une zone tampon humide agricole
3.1.1 Définition de l’efficacité
3.1.2 Grille d’analyse
Conclusion
Les perspectives du projet
Bibliographie
Annexe

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