Définition, prévalence, causes et complications de l’obésité

DÉFINITION, PRÉVALENCE, CAUSES ET COMPLICATIONS DE L’OBÉSITÉ

« Le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé » selon l’OMS (2016). Elle est évaluée cliniquement par le calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) qui peut être utilisé chez l’adulte quelque soit le sexe et l’âge :

IMC (kg/m²) = poids (kg)/taille² (m²) .

Il existe une classification de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 2007 avec des valeurs seuil de l’IMC chez les adultes : Des IMC supérieurs à 50 kg/m² et à 60 kg/m² sont respectivement classés en « superobésité » et super superobésité.

La prévalence de l’obésité dans le monde a doublé en une vingtaine d’années. Elle a été estimée par l’OMS à 13% de la population mondiale en 2014. Sa fréquence est plus élevée chez la femme que chez l’homme (15% vs 11% selon l’OMS en 2014). En France, 15% des adultes étaient atteints d’obésité en 2012 contre 6,1% en 1980 (5).

Les causes principales de l’obésité sont la consommation d’aliments hypercaloriques riches en lipides et une activité physique moindre. Des facteurs favorisants ont été mis en évidence tels que : la sédentarité, l’arrêt de la consommation tabagique sans mesure accompagnative, la prise d’alcool, la iatrogénie médicamenteuse, les antécédents familiaux et personnels d’obésité, les prédispositions génétiques à l’obésité, la grossesse, la ménopause, les troubles du comportement alimentaire, les troubles psychiatriques, les facteurs de vulnérabilité psychosociale et professionnels, la réduction du temps de sommeil.

L’obésité est une maladie qui entraine des complications multiples et chroniques, pouvant être mortelles, telles que les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, maladie athéromateuse), les maladies métaboliques (dyslipidémie, diabète), les troubles respiratoires (syndrome d’apnée du sommeil, insuffisance respiratoire), les troubles musculosquelettiques (arthropathie, pathologies rachidiennes), les troubles digestifs (lithiase biliaire, reflux gastro oesophagien, stéatohépatite) et certaines tumeurs malignes (gynécologiques, néphrologiques, digestives). Il existe également une surmortalité chez les patients obèses par rapport à ceux ayant un IMC normal. De plus, l’étude Swedish Obese Subjects (SOS) qui concernait des patients obèses ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique a montré une diminution de la qualité de vie préopératoire de ces patients (mesurée par l’échelle Health-Related Quality of Life (HRQL)) et comparée à celle de la population de référence de poids normal. Le score le plus atteint était celui du score d’anxiété et de dépression .

L’obésité est donc un problème majeur de santé publique pour lequel des plans d’actions mondiaux et nationaux sont développés afin d’en réduire la prévalence. On peut donner pour exemples le « Plan pour la lutte contre les Maladies Non Transmissibles 2013 2020 » de l’OMS dont un des objectifs est la réduction de la prévalence mondiale de l’obésité et le « Plan obésité 2010-2013 » avec la mise en place de centres spécialisés en France.

HISTORIQUE DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE

De nombreuses techniques de chirurgie de l’obésité ont été conçues ces dernières décennies. Elles sont soit « restrictives » par restriction du volume gastrique (majoritairement pratiquées), soit « malabsorptives » par réalisation d’une malabsorption intestinale, soit « mixtes » lorsque les deux mécanismes sont associés. Le concept de traitement chirurgical de l’obésité est né en Suède, en 1952 avec les premières résections intestinales à visée malabsorptive réalisées par Viktor Henriksson (7). En 1969, aux Etats-Unis, Howard Payne a mis sur pied la dérivation jéjuno iléale qui, malgré les nombreuses complications associées, a été réalisée chez de nombreux patients dans les années 1970 (7). Cette intervention a été supplantée par la dérivation gastrique Roux-en-Y ou bypass gastrique qui est la première chirurgie restrictive dont la version laparoscopique a été l’opération la plus effectuée dans les années 1990 .

On peut citer également pour la chirurgie bariatrique malabsorptive la dérivation bilio pancréatique de Scopinaro de 1979 qui est encore pratiquée actuellement (9). D’autres types d’intervention bariatrique ont ensuite été développés dans les années suivantes et abandonnés jusqu’à celle par anneau gastrique ajustable proposée en 1986 par Kuzmak (7) puis effectuée sous laparoscopie par Fried en 1993(10). Le développement de sa forme laparoscopique en 1994 (11) en a fait la plus connue des chirurgies réversibles .

Une technique de chirurgie de l’obésité de type dérivation biliopancréatique associant sleeve gastrectomy et un switch duodénal a été conçue par Heiss en 1994.

Le switch gastroduodénal simple dont Marceau a été le pionier et sa version laparoscopique par Gardner en 2000 ont permis d’en faire une technique de chirurgie bariatrique que l’on utilise de plus en plus ces dernières années. Elle est effectuée seule ou en association dans les interventions en deux temps (par exemple chez les patients superobèses).

INDICATIONS À LA CHIRURGIE BARIATRIQUE

Les indications de la chirurgie bariatrique sont :
– Patients avec un IMC > = 40 kg/m² ou bien avec un IMC >= 35 kg/m² associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie (notamment maladies cardiovasculaires dont hypertension artérielle, syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil et autres troubles respiratoires sévères, désordres métaboliques sévères, en particulier diabète de type 2, maladies ostéo-articulaires invalidantes, stéatohépatite non alcoolique).
– En deuxième intention après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois ; en l’absence de perte de poids suffisante ou en l’absence de maintien de la perte de poids.
– Patients bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en charge préopératoires pluridisciplinaires.
– Patients ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme. Le risque opératoire doit être acceptable. La perte de poids avant la chirurgie n’est pas une contre-indication à la chirurgie bariatrique déjà planifiée, même si le patient a atteint un IMC inférieur au seuil requis.

Pour les patients diabétiques dont l’IMC est entre 30 et 35 kg/m², la chirurgie bariatrique n’est pas recommandée car il n’existe pas de données certaines et à long terme sur une grande population. Enfin, cette chirurgie doit être proposée de façon singulière chez les patients âgés de 60 ans en tenant compte de l’état clinique des patients et des pathologies associées.

CONTRE-INDICATIONS À LA CHIRURGIE BARIATRIQUE

Les contre-indications à la chirurgie bariatrique sont : l’incapacité du patient à participer à un suivi médical prolongé, l’addiction à l’alcool et aux drogues, les troubles graves du comportement alimentaire (boulimie, hyperphagie maligne du syndrome de Prader-Willi), l’absence de prise en charge médicale préalable identifiable, les pathologies avec mise en jeu du pronostic vital à court terme et les contre-indications à l’anesthésie générale.

SLEEVE GASTRECTOMY

PRINCIPE DE LA SLEEVE GASTRECTOMY

Il s’agit d’une technique restrictive consistant à supprimer les 2/3 de l’estomac et de le tubuliser grâce à un agrafage sur toute la hauteur de la grande courbure gastrique (environ 25 à 30 cm) (13). La taille de l’estomac varie en fonction du tube de calibrage et son volume restant est de l’ordre de 60 à 250 ml après opération (3). Ce type d’intervention réduit donc la capacité gastrique et provoque une satiété précoce par retrait de la zone de sécrétion de la ghréline (une hormone qui favorise l’appétit) liée à l’ablation du fundus. La gastrectomie longitudinale peut être le premier temps d’une intervention biliopancréatique par exemple chez les patients super obèses.

La durée moyenne d’intervention est de 2h et celle d’hospitalisation est de 3 à 8j en l’absence de complications (14). La mortalité due à l’intervention est de 0,2% (14) et sa morbidité va de 0 à 24% (15). La perte de poids attendue avec cette intervention est de 45 à 65% de l’excès de poids à 2 ans de cette dernière .

COMPLICATIONS PRINCIPALES LIÉES À CETTE INTERVENTION

Les complications peropératoires de cette intervention sont représentées essentiellement par les plaies spléniques ou les perforations gastriques (2). En post-opératoire, sont retrouvées les complications de type fistules, saignements sur la ligne d’agrafe, sténoses gastriques, ulcères, dysphagie, reflux gastro oesophagien, dilatation du tube gastrique, dilatation oesophagienne, carences nutritionnelles et reprise de poids :
-La fistule ou désagrafage de la ligne de suture dont le taux de survenue va de 0,7 à 5% est la complication la plus grave car pouvant être mortelle (15). Elle peut se compliquer d’un abcès, d’une péritonite, d’un épanchement pleural réactionnel ou d’une fistulisation au niveau pulmonaire (15).
-L’hémorragie (taux de 4,8%) peut survenir sur la ligne d’agrafe mais également à la suite d’un traumatisme splénique ou d’une lacération hépatique (15).
-La sténose gastrique (taux de 0,7 à 4%) peut être la conséquence d’un œdème ou d’un hématome mais également dû à l’agrafage (15).
-Le reflux gastro oesophagien touche environ 20% des patients en post-opératoire immédiat (15).
-La reprise de poids (taux de patients concernés de 13,3% à 1 an post-chirurgie à 38,5% à 5 ans post-chirurgie) serait associée à un arrêt des mesures diététiques (prise hypercaloriques d’aliments liquides sans activité physique par exemple) mais pourrait également être due à la dilatation de l’estomac .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. GÉNÉRALITÉS
1.1. CHIRURGIE BARIATRIQUE
1.1.1. DÉFINITION, PRÉVALENCE, CAUSES ET COMPLICATIONS DE L’OBÉSITÉ
1.1.2. HISTORIQUE DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE
1.1.3. INDICATIONS À LA CHIRURGIE BARIATRIQUE
1.1.4. CONTRE-INDICATIONS À LA CHIRURGIE BARIATRIQUE
1.2. SLEEVE GASTRECTOMY
1.2.1. PRINCIPE DE LA SLEEVE GASTRECTOMY
1.2.2. COMPLICATIONS PRINCIPALES LIÉES À CETTE INTERVENTION
1.2.3. INDICATIONS À LA SLEEVE GASTRECTOMY
1.2.4. CONTRE-INDICATIONS À LA SLEEVE GASTRECTOMY
1.3. PARCOURS DU PATIENT CANDIDAT À UNE CHIRURGIE BARIATRIQUE
1.3.1. PARCOURS PRÉOPÉRATOIRE
1.3.2. PRISE EN CHARGE POSTOPÉRATOIRE
1.4. ÉPIDEMIOLOGIE DES TROUBLES PSYCHIATRIQUES DANS LA POPULATION GÉNÉRALE
1.4.1. SCHIZOPHRÉNIE
1.4.2. TROUBLES DÉLIRANTS PERSISTANTS
1.4.3. TROUBLE DÉPRESSIF
1.4.4. DYSTHYMIE OU TROUBLE DÉPRESSIF PERSISTANT
1.4.5. TROUBLE BIPOLAIRE
1.4.6. TROUBLES ANXIEUX
1.4.7. TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ
1.4.8. ADDICTIONS : TABAC, ALCOOL, SUBSTANCES ILLICITES
1.4.9 TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
2. ÉTUDE SUR LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES AVANT ET APRES SLEEVE GASTRECTOMY
2.1. INTRODUCTION
2.2. MATÉRIELS ET MÉTHODES
2.2.1. SCHÉMA DE L’ETUDE
2.2.2. POPULATION ÉTUDIÉE
2.2.3. RECUEIL DES DONNÉES
2.2.4. CRITÈRES DE JUGEMENT
2.2.5. STATISTIQUES
2.3. RÉSULTATS
2.3.1. CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES ET MORPHOLOGIQUES DES PATIENTS
2.3.2. ANTÉCÉDENTS PSYCHIATRIQUES DES PATIENTS
2.3.3. ANTÉCÉDENTS D’OBÉSITÉ DANS L’ENFANCE, D’OBÉSITÉ FAMILIALE, DE FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRES ET DE COMPLICATIONS LIÉES À L’OBÉSITÉ DES PATIENTS
2.3.4. RÉSULTATS DANS LES GROUPES PRÉ- ET POST-SLEEVE POUR L’ÉCHELLE B.I.T.E
2.3.5. RÉSULTATS DANS LES GROUPES PRÉ- ET POST-SLEEVE POUR L’ÉCHELLE DAS
2.3.6. RÉSULTATS DANS LES GROUPES PRÉ- ET POST-SLEEVE POUR L’ÉCHELLE HAD
2.3.7. RÉSULTATS DANS LES GROUPES PRÉ- ET POST-SLEEVE POUR L’ÉCHELLE MINI
2.4. DISCUSSION
2.5. CONCLUSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
RÉSUMÉ

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