A Madagascar, il existe de nombreuses personnes qui faute d’un emploi salarié et dépourvues de la protection d’un système de sécurité sociale adapté, doivent développer des activités artisanales, commerciales ; agricoles afin de subvenir aux besoins de leur familles. Ces petites entités, souvent qualifiées de micro entrepreneurs rencontrent de nombreux problèmes notamment en matière de financement. En effet, la plupart du temps les banques commerciales ne souhaitent pas entretenir de relations avec ce type d’agents économiques. Plusieurs raisons peuvent justifier cette attitude. Tout d’abord, la taille des opérations de micro- entrepreneurs est telle que les coûts administratifs y afférent, comme l’ouverture d’un compte d’épargne ou l’analyse d’un dossier pour l’octroi d’un crédit ne peuvent que très difficilement être répercutés. De plus, les micro-entrepreneurs ne sont souvent pas à même de fournir les informations qu’exigent les institutions financières ; celles-ci se considèrent alors souvent comme trop mal informées pour pouvoir traiter les demandes de ces nouveaux clients. Enfin, les micro-entrepreneurs ne présentent généralement pas les types de garanties habituelles exigées par les banques.
La microfinance en question
Définition et les différentes formes d’institutions de microfinance
Définitions
On appelle microfinance, l’octroi des services financiers (généralement du crédit et/ou de l’épargne), à des personnes développant une activité productive, les plus souvent de l’artisanat ou du commerce,…,et n’ayant pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leurs profils sociaux économiques. (Il s’agit des pauvres sans revenus fixes qui n’offrent aucune des garanties un vigueur dans les institutions bancaires commerciales). La microfinance désigne l’activité de collecte d’épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains. L’aspect le plus connu de la microfinance est le microcrédit. Il consiste le plus souvent à octroyer des prêts à court terme, soit pour permettre la constitution d’un fond de roulement, soit pour réaliser de petits investissements. Les prêts sont ainsi octroyés à des individus ou à des groupes appelés « groupes solidaires » en raison de l’obligation faite à leurs membres de se couvrir les uns les autre (si un membre du groupe ne remplit pas ses obligations en matière de remboursement, les autres doivent les assumer). Les taux d’intérêt appliqués sur ces prêts sont au moins égaux, voire supérieurs, à ceux du marché bancaire traditionnel. Quant aux garanties, elles peuvent être réelles ou morales mais elles reposent avant tout sur des mécanismes de pression sociale (groupe solidaire ou chef du village). Elles reposent aussi sur la motivation de se préserver un accès à des services financiers.
La caractéristique méthodologique essentielle de la microfinance est le concept de proximité. En effet, quelles que soient les formules envisagées, un point commun à l’ensemble des programmes et institutions de microfinance est constitué par la proximité avec les clients micro-entrepreneurs, proximité à la fois géographique, mais aussi sociale.
Cette caractéristique directement inspirée de la finance informelle est la condition indispensable pour établir une relation fiable entre le micro-entrepreneur et le prêteur. Cette caractéristique favorise les succès rencontrés par les organisations actives en microfinance.
Les différentes formes d’institutions de microfinance
Au cours des vingt dernières années, on a vu se développer de nombreuses organisations actives en microfinance. Il existe, de nombreux cas plus ou moins différents de par le monde et trois courants essentiels coexistent dans cette démarche :
• Le premier, d’inspiration plus coopératif a cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations populaires où les microentrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système. Sa spécificité est de vouloir construire des institutions à partir de leur bénéficiaire. C’est en cela qu’on y retrouve un coté coopératif plus affirmé.
• Le second, illustré notamment par la BRI en Indonésie, a consisté à transformer une banque existante de manière à la spécialiser en direction des micro-entrepreneurs.
• La troisième a mis sur pied des ONG ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes l’intermédiation financière. On a ainsi vu la création d’ONG de microfinancement qui après s’être procuré des fonds, soit du travers de donations, soit au travers d’emprunts octroyaient elles-mêmes des crédits aux micro-entrepreneurs. Dans de crédit, la collecte de l’épargne étant généralement interdite aux ONG.
Les clients de la microfinance et les interventions pour aider les pauvres
a. Les clients de la microfinance
Le client type des services de microfinance est une personne dont les revenus sont faibles et qui n’a pas accès aux institutions financières formelles fautes de pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions. Il mène généralement une petite activité génératrice de revenus dans le cadre d’une petite entreprise familiale
• Dans les zones rurales, ce sont souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite activité de transformation alimentaire ou un petit commerce ; etc…
• Dans les zones urbaines, la clientèle est plus diversifiée : petits commerçants, prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc…
• Ces clients sont souvent appelés sous le terme des micro-entrepreneurs. Ces derniers travaillent dans le secteur informel ou non structuré. C’est donc aux individus qui composent ce segment de marché exclu ou mal servi par les institutions financières classiques (banques, assurances) que s’adresse la microfinance.
b. L’intervention de la microfinance pour aider les pauvres
L’expérience montre que la microfinance peut aider les pauvres à :
– augmenter leur revenu
– créer des entreprises viables
– sortir ainsi de la pauvreté .
Elle peut également construire un puissant instrument d’émancipation en permettant aux pauvres et en particulier aux femmes de devenir des agents économiques du changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, la microfinance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus générés par une activité non seulement permettent à cette activité à se développer mais ils contribuent également au revenu du ménage et par la même à la sécurité alimentaire, à l’éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé, etc…
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Table des matières
INTRODUCTION
SECTION 1 : LA MICROFINANCE EN QUESTION
1.1Définition et les différentes formes d’institutions de microfinance
1.2clients de la microfinance et les interventions pour aider les pauvres
1.3 Le rôle de gouvernement pour le développement de la microfinance
SECTION 2 :MICROFINANCE À MADAGASCAR
2.1- Objectifs, les acteurs et les intervenants
2.2 Historique de la Microfinance à Madagascar
2.3 L’environnement de la Microfinance à Madagascar
SECTION 3 :LES INSTITUTIONS DE LA MICROFINANCE À MADAGASCAR
3.1- Les institutions de la microfinance
3.2 Exemples des institutions financière mutualiste et non mutualiste
3.3- Les résultats au sein des IMFS Mutualistes et IMF non mutualistes
UN TYPE DE CREDIT OCTROYE PAR LA MICROFINANCE : LE GRENIER COMMUN VILLAGEOIS
SECTION 1 :L’IDÉE DU GRENIER
1.1 Structure du monde rural malgache
1.2 Le fonctionnement du grenier
1.3 Particularité du GCV
SECTION 2 :ORGANISATION DU GRENIER
2.1 Organisation au niveau du stockage
2.2- Organisation au niveau des associations
2.3- Organisation au niveau des prêts
SECTION 3 :ETUDE D’UN CAS DU GRENIER :CAS DE VAKINANKARATRA
3.1 : Le GCV à Vakinankaratra
3.2- Résultats
3.3. Les avantages et les inconvénients du GCV à Vakinankaratra
LA MICROFINANCE ET SES CRÉDITS SOURCE DE DÉVELOPPEMENT
LE GCV ET LA MICROFINANCE : MOTEUR DU DÉVELOPPEMENT
SECTION 1 :LE GCV UNE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
1.1. Le GCV en réponse à la pauvreté
1.2. Le GCV : un outil pour assurer la souveraineté alimentaire
SECTION 2 :L’ÉPARGNE POUR LE DÉVELOPPEMENT
2.1. L’épargne intérieure constitue une des conditions nécessaires de la poursuite d’une croissance saine des pays en développement
2.2. L’épargne intérieure représente une des conditions nécessaires de la croissance future des pays en développement
2.3. L’épargne intérieure permet de financer une croissance saine de l’économie
SECTION3. LA MICROFINANCE :SOURCE DU DÉVELOPPEMENT
3.1 La finance rurale : outil pour la réduction de la pauvreté
3.2 L’épargne et des autres services financiers : source du développement
3.3 Les interventions susceptibles pour la microfinance d’améliorer la situation économique des pauvres ..
ANALYSE ET CRITIQUE DU GCV ET DE LA MICROFINANCE
SECTION 1 :ANALYSE ET CRITIQUE DU GCV
1.1. Les avantages du GCV
1.2. Les inconvénients
1.3. Solutions à l’amélioration du GCV
SECTION 2 :ANALYSE ET CRITIQUE DE LA MICROFINANCE
2.1. Atouts et opportunités
2.2. Contraintes et faiblesses
2.3 Recommandations
SECTION 3 :AMÉLIORATION DE LA CONTRIBUTION DE LA MICROFINANCE AU FINANCEMENT DES AGRICULTURES FAMILIALES ……..
3.1Pour la microfinance
3.2 Amélioration du secteur agricole et les politiques publiques
3.3 Quelques enseignements pour développer la contribution de la microfinance à l’agriculture familiale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME ANALYTIQUE