Définition et historique des trous à poissons

Définition et historique des trous à poissons

Définition de Trous à poissons

Les trous à poissons représentent une forme de pisciculture extensive rencontrée au Bénin et sont exploités par les paysans-pisciculteurs. Ce sont des étangs traditionnels qui constituaient, jadis, la plus importante méthode de production de poissons. Il existe deux types de trous à poissons:

➤ Les ahlos sont des canaux creusés sur les rives des cours d’eau qui ont une communication permanente avec le cours d’eau. Ils sont construits perpendiculairement au plan des cours d’eau et sont alimentés par le mouvement des marées. Selon Toko (2007), les Ahlos sont des tranchées profondes couvertes d’une végétation flottante mais moins développés dans le delta de l’Ouémé malgré la qualité de leur eau et leur meilleur rendement en poissons.

➤ Les whedos sont des excavations réalisées à proximité des plans d’eau ou dans les plaines d’inondation des fleuves. Ils se remplissent durant les crues et sont naturellement colonisés par les poissons qui y restent prisonniers au moment de la décrue. Cependant. ils sont différents des « ahlos}), d’une part, par l’absence de communication avec le chenal du cours d’eau et d’autre part, par l’alimentation en eau réalisée à travers l’inondation provoquée lors du débordement d’eau du cours d’eau. Ils peuvent atteindre plus de 1 km de long, 3 à 5 m de large et 0,5 à 1,5 m de profondeur. Tout comme les « ahlos}), ils sont couverts par des plantes flottantes avant leur exploitation et par conséquent ont une teneur très faible en oxygène.

Origine et histoire des trous à poissons

Selon Floquet et al. (2013), les trous à poissons de type « whédo }) sont initialement soit des dépressions naturelles soit des trous, des étangs ou fossés réalisés dans les plaines d’inondation pour piéger les poissons pendant la crue. Ils sont localisés dans les marais où l’eau peut encore être retenue pendant la saison sèche. Cette innovation a probablement débuté, pendant le 19ème siècle, dans la vallée de l’Ouémé et, avec le temps, est devenue de plus en plus populaire. Mais les trous à poissons de type « Ahlos » ont été développés plus tard après les {( whédos » à partir de 1945. Ces infrastructures permettent une utilisation très intensive des plaines d’inondation en favorisant la pêche des poissons dans les tranchées et la pratique des cultures irriguées. A partir des années soixante, les filets sont utilisés pour réaliser la pêche dans ces infrastructures au lieu des rameaux précédemment utilisés. En 1975, un grand projet de gestion des plaines, qui devrait construire des canaux pouvant servir aux {( Ahlos », débuta mais peu de canaux virent le jour à cause de la mauvaise gestion. En 1980, des méthodes d’attraction des poissons dans les trous à poissons furent développées. En outre, à partir de l’an 2000, pour une adaptation aux changements climatiques, la réalisation de cultures de contre saison sur les digues des trous à poissons a été développée. Les premières expériences de rentabilisation de ces infrastructures à travers la réalisation d’une deuxième récolte par un 2ème cycle de production débutèrent en 2005.

Définition et avantages de la pisciculture extensive

Définition de pisciculture extensive

Activités d’élevage des espèces animales ou végétales en milieu aquatique, l’aquaculture regroupe un ensemble de domaines dont la pisciculture qui est l’élevage de poissons. Il existe, cependant, trois types de pisciculture: intensive, semi-intensive et extensive. La pisciculture extensive englobe les systèmes de culture et d’élevage non contrôlés dans lesquels l’apport en intrants piscicoles que sont l’aliment et l’alevin est presque absent. L’Homme n’intervient que pour réaliser des aménagements favorables à la survie et à la perpétuation des espèces.

Avantages et Inconvénients de la pisciculture extensive

Les systèmes de pisciculture extensive constituent des utilisateurs de second rang de la ressource en eau; c’est dire qu’ils ne consomment pas assez d’eau tout comme les systèmes intensifs et semi-intensifs qui nécessitent un apport d’eau à intervalles réguliers.

Ces systèmes n’ont pas d’impact sur la disponibilité en eau pour l’alimentation humaine et le développement des cultures. Ils ne nécessitent pas d’aptitudes techniques ni des investissements lourds. Ils n’impliquent pas d’apport en aliment mais utilisent la production primaire des masses d’eau contrairement aux systèmes semi-intensifs et intensifs qui font intervenir des fertilisants ou de l’aliment artificiel. Ainsi, ces systèmes modifient peu l’environnement et peuvent, dans certains cas, permettre de créer des conditions naturelles favorables au repeuplement de populations naturelles. Ce système permet d’accroître la disponibilité des espèces autochtones. En somme, la pisciculture extensive est une activité plus respectueuse de l’environnement, capable de produire des poissons biologiques. Elle est une alternative moins coûteuse et moins polluante que les autres formes de pisciculture existantes à nos jours. Par conséquent, les systèmes extensifs peuvent viser trois objectifs:
• La reconstitution par repeuplement de populations naturelles réduites par l’altération de leur environnement, notamment la dégradation d’habitats critiques pour la reproduction (pollutions, barrages sur les cours d’eau entravant la migration des reproducteurs. disparition ou envasement de frayères•…) ;
• L’acclimatation d’espèces ou de populations exotiques en vue de créer de nouveaux stocks plus intéressants que les indigènes;
• Le simple grossissement d’un cheptel par alevinage du milieu naturel, aboutissant souvent au surpeuplement. Cependant, la pisciculture extensive est dépendante du climat et ne pourrait, ainsi, être contrôlée par les producteurs. La production issue de l’activité peut être en surplus car la récolte peut avoir lieu en un laps de temps dans un nombre considérable de pièces d’eau; ce qui créerait un problème de marché d’écoulement.

Quelques exemples de pisciculture extensive dans le monde

Acadja

L’acadja est une pêcherie traditionnelle largement pratiquée dans les lagunes côtières du Bénin (Hem et aL, 1996). C’est un groupement artificiel de branchages d’arbustes, enfoncés dans la vase qui servent de refuge aux poissons. Ces derniers y trouvent de la fraîcheur et une nourriture abondante (Pliya, 1980). Ce système de parcs à branchages, piège à poissons ou dispositif d’agrégation, est installé sur les cours et plans d’eau (neuve, rivière, lac …) en période de basses eaux et donc en eau peu profonde (1 m de profondeur environ). Pour installer l’acadja, les branches de bois dures et résistantes à la pourriture, avec relativement peu de ramifications (en général le bambou : Bambusa vulgaris), sont utilisées pour la ceinture extérieure. La partie centrale de l’installation est réalisée à l’aide des branches de bois plus tendre, avec beaucoup de ramifications. Ces dernières ont la propriété de vite se décomposer, favorisant ainsi la multiplication des micro-organismes dont se nourrissent les poissons. Quelquefois, les pêcheurs mettent, dans l’acadja, du tourteau de palme, du son de maïs et des déchets de cuisine pour attirer les poissons. Il existe différentes formes d’acadja : les acadjas rectangulaires, circulaires, demicirculaires et triangulaires ou trapézoïdaux. Les filets utilisés pour l’exploitation d’un acadja sont appelés « acadjado ». Ils mesurent en moyenne 25 m de long sur 5,5 m de chute. Les mailles sont assez fines (15 mm en moyenne) pour ne laisser échapper que les plus petits poissons. Ils portent à leur base plus de 300 petits plombs métalliques distants de 8 à 10 cm les uns des autres. La production annuelle dans ces systèmes est très élevée, atteignant entre 7 et 20 tonnes par ha (Hem et aL, 1996). Selon Lalèyè et al (2007), le rendement du parc acadja varie de 0,76 tlha/an à 23,37 tlha/an (moyenne 5,86 tlha/an) pour les petits acadjas et de 2 tlha/an à 7,1 tlha/an (moyenne 3,95 tian) pour les grands acadjas. Cette différence de production entre les 2 types de parcs pourrait s’expliquer par la technique d’exploitation qui’ (avorise la fuite des poissons en ce qui’ concerne les grands parcs.

Les mares de Tafouka au Niger

Le village de Tafouka est situé au Niger à 7 Km de la ‘frontière avec le Nigéria et compte 2588 habitants. Le village dispose d’un réseau hydrographique temporaire important dont 15 mares temporaires pour 400 ha en eau en saison des pluies et d’une mare semipermanente. Au début des années 60, les villageois commencèrent à héberger des pêcheurs professionnels nigérians qui leur enseignèrent l’utilisation des engins de pêche et les techniques de pêche aux trous. Cette technique consiste à creuser des trous de dimensions variables (2 m à 6 m de diamètre, et 50 cm à 3 m de profondeur) dans l’assiette des mares pour y pêcher le poisson lors du tarissement. Les premiers agro-pisciculteurs commencèrent alors par empoissonner les mares, en début de saison des pluies et la pêche devient une activité secondaire à temps plein capable de procurer des revenus. Des géniteurs de clarias sont stockés dans des bassins d’environ 1,6 m de profondeur, creusés à même le sol et crépis en ciment. Les bassins contiennent entre 50 et 70 cm d’eau. Les empoissonnements s’effectuent en début de saison des pluies pour un effectif de 33 géniteurs par hectare de mare en eau. La durée de stockage peut varier entre 2 et 3 mois, selon la précocité de la saison des pluies. Les c1arias sont nourris 1 à 3 fois par jour, essentiellement au moyen de son de mil cuit. La récolte débute en Octobre et la productivité piscicole des mares oscillerait ainsi entre 60 et 200 Kg par ha et par an dont l’essentiel de la production (90%) est commercialisé et le reste est destiné à l’autoconsommation et aux dons (Doray et aL, 2000).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Définition et historique des trous à poissons
1.1. Définition de Trous à poissons
1.2. Origine et histoire des trous à poissons
2. Définition et avantages de la pisciculture extensive
2.1. Définition de pisciculture extensive
2.2. Avantages et Inconvénients de la pisciculture extensive
3. Quelques exemples de pisciculture extensive dans le monde
3.1. Acadja
3.2. Les mares de Tafouka au Niger
3.3. Etangs d’inondation de la plaine des Mbô au Cameroun
3.4. Les pêcheries amplifiées d’Asie
Chapitre 2 : MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
1. Milieu d’étude
1.1. Situation géographique
1.2. Milieu naturel
1.3. Les traits socio-économiques du haut delta
2. Matériel d’étude
2.1. Matériel biologique
2.2. Matériel de mesure
3. Méthodes d’étude
3.1. Les caractéristiques des trous à poissons dans le haut delta de l’Quémé
3.2. Le fonctionnement des trous à poissons
3.3. La biodiversité et la productivité des trous à poissons
3.4. Les paramètres physico-chimiques des eaux des trous à poissons
3.5. L’essai de conduite d’élevage dans les trous à poissons
3.6. Méthodes de traitement et d’analyse des données
Chapitre 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Typologie des trous à poissons et profil socio-économique de leurs propriétaires
1.1 . Caractéristiques socio-économiques des propriétaires de trous à poissons de la zone d’étude
1.2. Caractérisation et typologie des trous à poissons de la zone d’étude
2. Fonctionnement des trous à poissons du haut delta
2.1. Aménagement des trous à poissons
2.2. Activités de récolte des trous à poissons
3. Biodiversité et productivité des trous à poissons
3.1. Biodiversité en espèces de poissons
3.2. Biodiversité en espèces animales accompagnatrices
3.3. Biodiversité en espèces végétales
3.4. Productivité des trous à poissons
4. Qualité de l’eau des trous à poissons recensés
4.1. Paramètres physico-chimiques des trous à poissons recensés
4.2. Qualité de l’eau du trou à poissons utilisé pour l’essai
5. Capacité de conduite d’élevage dans les trous à poissons
5.1. Mortalités
5.2. Performances zootechniques des espèces nourries avec les différents régimes alimentaires
6. Discussions
Conclusion

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