Définition et historique de l’éveil aux langues

Dans le monde actuel, les contacts de langues sont multiples, fréquents et diversifiés. Avec plus de 8 000 langues parlées et une mondialisation de plus en plus présente, la pluralité linguistique est facilement observable au sein des sociétés et notamment des classes, à l’école. L’éveil aux langues est mis en avant dans les nouveaux programmes où il y est spécifié qu’à partir de la moyenne section, les élèves doivent être amenés à « découvrir l’existence de langues, parfois très différentes de celles qu’ils connaissent » . L’intérêt est de leur faire prendre conscience qu’il est possible de communiquer par l’intermédiaire d’une langue autre que le français et de les inciter à s’ouvrir au monde qui les entoure.

Ayant toujours été attirée par l’apprentissage des langues étrangères, je me suis naturellement intéressée à ce sujet. Tout au long de mon cursus scolaire et notamment de ma licence en langues, j’ai eu l’opportunité d’étudier l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le chinois. Cette diversité linguistique m’a permis de découvrir différentes cultures mais également des fonctionnements divers des langues. Ma dernière année de licence, effectuée en Espagne, a été pour moi l’occasion de rencontrer des personnes qui ne parlaient pas français, avec lesquelles j’ai été amenée à communiquer. Au-delà de la richesse culturelle de cette expérience, j’ai pris conscience de l’existence de familles de langues et plus précisément du fait que certaines langues avaient des similitudes sur lesquelles je me suis appuyée pour communiquer. Ayant également réalisé un service civique au sein d’une école primaire, j’ai pu constater avec regret, le peu d’importance accordé à l’enseignement des langues étrangères. Cette dernière observation constitue une source principale de motivation, puisqu’un éveil aux langues dès le plus jeune âge est indispensable à l’école primaire comme tentera de le démontrer la suite de ce travail. Le ministère de l’Education nationale a notamment souligné, il y a quelques mois que « dans une époque marquée par la mondialisation, la connaissance des langues vivantes s’impose non seulement en termes d’insertion professionnelle et de compétences nécessaires pour aborder le monde d’aujourd’hui, mais aussi pour s’inscrire dans une vision d’ensemble qui transcende les frontières géographiques et nationales ».

Définition et historique de l’éveil aux langues

Définition et origine de l’éveil aux langues

Avant de s’intéresser à l’éveil aux langues et à son historique, il convient tout d’abord d’apporter une définition au terme « langue ». Ce dernier peut ainsi être qualifié de la façon suivante : « système de signes vocaux, éventuellement graphiques, propres à une communauté d’individus, qui l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux. » L’éveil aux langues quant à lui, a pour finalité de développer des attitudes, des aptitudes et des savoirs favorisant la tolérance et l’ouverture à la diversité linguistique et culturelle. Son intérêt ne réside pas en l’apprentissage d’une langue spécifique mais en un travail de réflexion sur les langues, qu’elles soient familières ou non. Il s’agit d’étudier leurs similitudes et leurs différences, en s’appuyant sur des matériaux sonores et écrits.

Le concept d’éveil aux langues a été défini pour la première au début des années 1980, en GrandeBretagne, par le Professeur Eric Hawkins. Il a développé le courant « Language Awareness », dont le but était de favoriser la décentration progressive chez les écoliers anglais, en les amenant à prendre du recul par rapport aux spécificités de leur propre langue. En effet, face à l’importance de l’échec scolaire en Grande-Bretagne, et notamment en langues étrangères, Eric Hawkins souhaitaitintroduire l’étude de la langue dans les cursus scolaires afin d’amener les élèves à davantage connaître leur langue maternelle et à prendre conscience de l’objet « langue ». Ce courant avait ainsi vocation à développer «des habiletés métalinguistiques favorables à l’entrée dans l’écrit, le passage de la langue maternelle à l’apprentissage d’une langue étrangère » ainsi qu’à valoriser les langues se trouvant en position mineure à cause de leur perte de prestige ou du fait qu’elles soient parlées par des populations socialement inférieures. En d’autres termes, Eric Hawkins souhaitait inciter les élèves à s’intéresser aux autres langues et à développer des méthodes pour les apprendre plus facilement. Ces méthodes comprenaient notamment l’observation et la manipulation d’autres langues.

L’éveil aux langues renvoie à une éducation aux langues et aux cultures ainsi qu’à leur diversité et fait ainsi référence au plurilinguisme, qui désigne la coexistence d’une pluralité de langues dans un espace donné. Ce phénomène est observable dans les pays où le multiculturalisme est très présent, comme au Canada, pays connaissant d’importantsflux migratoires et en Suisse, où quatre langues sont officielles, à savoir le français, l’allemand, le romanche et l’italien. Le plurilinguisme s’est notamment répandu suite à la création de l’Union Européenne qui a accentué le caractère pluriethnique des populations. Des programmes ont été subventionnés par l’Union Européenne, qui au-delà de ses objectifs politiques et économiques, effectue une mission sociale. Elle se doit de garantir l’identité des sociétés européennes. Les modes de vie, les cultures et les traditions de chaque société sont conservés puisque cette diversité constitue une valeur essentielle. Suite à l’apparition du courant développé par Eric Hawkins, de nombreux chercheursse sont intéressés à cette nouvelle approche didactique, à l’étranger mais également en France et différents projets ont été élaborés.

Projets menés à l’étranger

Le courtant « Language Awareness », mis de côté dans les années 1990 en Grande-Bretagne, a été repris dans le monde francophone, par Michel Candelier à travers le programme EVLANG  qui signifie « Eveil aux langues à l’école primaire » et « désigne un programme d’innovation et de recherche pédagogique consacré à une approche originale des langues à l’école primaire » . Ce programmea suscité l’intérêt de nombreux groupes d’études et a été mené en Europe entre décembre 1997 et juin 2001, par une équipe de chercheurs travaillant dans cinq pays différents, à savoir l’Autriche, l’Espagne, l’Italie, la France et la Suisse. Des maîtres et des élèves de plus de 160 classes y ont été impliqués. Michel Candelier souhaitait utiliser la diversité des langues et des cultures comme un objet d’activités afin de développer chez les élèves :

– des attitudes, telles que l’ouverture à la diversité linguistique et culturelle et la motivation pour l’apprentissage des langues ;
– des aptitudes ou savoir-faire métalinguistiques et cognitifs ;
– des savoirs relatifs à la culture langagière.

C’est dans le cadre de ce programme qu’a été élaborée la définition de l’Eveil aux langues : « Il y a éveil aux langues lorsqu’une part des activités porte sur des langues que l’école n’a pas l’ambition d’enseigner (qui peuvent être ou non des langues maternelles de certains élèves). Cela ne signifie pas que seule la partie du travail qui porte sur ces langues mérite le nom d’éveil aux langues. Une telle distinction n’aurait pas de sens, car il doit s’agir normalement d’un travail global – le plus souvent comparatif, qui porte à la foissur ceslangues, sur la langue ou leslangues de l’école et surl’éventuelle langue étrangère (ou autre) apprise » .

Le Conseil de l’Europe et notamment les experts des Etats membres qui le composent, ont publié en 2001, le CECRL (Cadre européen commun de référence pour les langues), en collaboration avec le Parlement Européen à Strasbourg, qui constitue une base européenne pour l’enseignement des langues. L’objectif était de favoriser la mobilité éducative et professionnelle et de parvenir à unir les membres du Conseil de l’Europe en adoptant une démarche commune dans le domaine culturel. En effet, face au nombre grandissant de pays au sein de l’Union Européenne, il s’avérait indispensable de mettre en place des politiques linguistiques adaptées, afin de prendre en compte la diversité linguistique et culturelle des pays membres.La création du CECRL a ainsi permis de faire évoluer l’enseignement des langues, qui n’avait auparavant qu’une finalité linguistique, en y ajoutant une finalité éducative. L’enseignement des langues se doit désormais d’être un moyen d’exercer sa citoyenneté, permettant des échanges avec des citoyens européens en utilisant d’autres variétés linguistiques et favorisant l’acceptation des différences linguistiques et culturelles.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
1. Définition et historique de l’éveil aux langues
1.1. Définition et origine de l’éveil aux langues
1.2. Projets menés à l’étranger
1.3. Projets menés en France
2. Enjeux de l’éveil aux langues
2.1. Eveil aux langues et interdisciplinarité
2.2. Supports de l’éveil aux langues
2.3. Enseignement moral et civique
2.4. Eveil aux langues et enseignement moral et civique
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE
1. Hypothèses envisagées
2. Expérience menée
3. Contexte de l’expérience
4. Recueil des données
5. Résultats
5.1. Résultats du questionnaire de départ
5.2. Grille d’observation
5.3. Dossier des langues du monde
5.4. Résultats du questionnaire de fin de séquence
6. Analyse des résultats
6.1. Comparaison des deux questionnaires
6.2. Analyse de la grille d’observation
6.3. Analyse du dossier des langues du monde
7. Interprétation des résultats
8. Limites de l’expérience
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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