Définition et description de la schizophrénie

Définition et description de la schizophrénie

La schizophrénie est caractérisée par des symptômes positifs et négatifs, une baisse significative du fonctionnement dans différentes sphères de la vie ainsi que par un déclin cognitif (AP A, 2015). Selon le DSM-5, le diagnostic de schizophrénie est émis lorsqu’il y a présence d’au moins deux symptômes positifs et négatifs durant la phase active, c’est-à-dire une période d’environ un mois. Les symptômes positifs font référence à des hallucinations, des délires, un discours ou un comportement désorganisé (APA, 2015; Brown & Patterson, 2011). Durant la phase active, des délires, des hallucinations ou un discours désorganisé doivent toutefois être observés pour émettre le diagnostic. Quant aux symptômes négatifs, ils peuvent être variés et s’apparentent à certains symptômes dépressifs tels qu’une perte de motivation personnelle (aboulie), une perte d’intérêt pour les relations sociales (asociabilité), une perte de plaisir (anhédonie), une diminution de l’expression émotionnelle, une perte du langage, etc. (APA, 2015). Ce sont généralement ces symptômes qui persistent suite à la phase active. De plus, des perturbations émotionnelles, langagières et cognitives peuvent être des exemples de symptômes associés à la schizophrénie (APA, 2015; Barlow & Durand, 2007). Le Tableau 1 suivant résume les pnnclpaux critères diagnostiques de la schizophrénie présentés dans le DSM-5.

Développement de la schizophrénie Actuellement, la contribution génétique au développement de la schizophrénie est bien établie dans la littérature (Akdeniz et al., 2014; APA, 2015; Brown & Patterson, 2011; Iyegbe et al., 2014; Roofeh et al., 2013; Tandon et al, 2008). Bien qu’elle soit estimée à 80 % (Sullivan, Kendler, & Neale, 2003; Tandon et al., 2008), elle n’explique pas l’ensemble du portrait. Plusieurs autres facteurs, notamment environnementaux, interagissent avec la génétique (Brown & Patterson, 2011; Tandon et al., 2008). Les facteurs de risque peuvent être nombreux: l’immigration (Akdeniz et al., 2014; Tandon et al., 2008), l’environnement urbain (APA, 2015; Tandon et al., 2008), les facteurs prénataux, périnataux et postnataux (Akdeniz et al., 2014; Brown & Patterson, 2011; Tandon et al., 2008), l’âge avancé du père (Crystal, Kleinhaus, Perrin, & Malaspina, 2011), un faible statut économique (Akdeniz et al., 2014; Iyegbe et al., 2014), l’isolement social (Akdeniz et al., 2014), la consommation de cannabis (Akdeniz et al., 2014; Casadio, Di Forti, & Murray, 2011; Tandon et al., 2008), les traumatismes vécus dans l’enfance (Akdeniz et al., 2014), etc. Ces facteurs environnementaux peuvent engendrer un stress et affecter des structures du cerveau qui sont également impliquées dans le développement de la schizophrénie (Akdeniz et al., 2014). Autrement dit, plusieurs facteurs, à contribution différente, interagissent ensemble (Akdeniz et al., 2014; Brown & Patterson, 2011; Lalonde, 1995; Tandon et al., 2008). Or, deux modèles explicatifs sont retenus, soit le modèle neurobiologique pour présenter principalement la contribution génétique et le modèle bio-psycho-social, plus précisément le modèle vulnérabilité-stress, puisqu’il intègre un ensemble de facteurs.

Modèle neurobiologique. Des études réalisées auprès de jumeaux révèlent que l’hérédité expliquerait environ 80 % de la variance (Sullivan et al., 2003; Tandon et al., 2008). Une variété de gènes sont impliqués dans la schizophrénie (Barlow & Durand, 2007; Brown & Patterson, 2011; Tandon et al., 2008), incluant des mutations rares (Karayiorgou, Levy, & Xu, 2011). Ces gènes contribuent à augmenter la vulnérabilité des individus à la schizophrénie (Barlow & Durand, 2007). Des études chez les jumeaux révèlent également que le risque de transmission s’estime à 50 % chez les homozygotes et à 10 % chez les hétérozygotes (Lalonde, 1995). Chez les familles, soit les parents de premier degré, le risque de transmission est de 10 % (Brown & Patterson, 2011; Lalonde, 1995) et de 5 % pour la famille élargie (Lalonde, 1995). En regard des études sur les jumeaux, les familles et les adoptions, une évidence émerge dans la littérature sur la contribution de la génétique concernant l’étiologie du trouble.

En ce qui concerne les structures cérébrales, les études indiquent que les individus présentant une schizophrénie ont une configuration particulière (Brown & Patterson, 2011; Lalonde, 1995). Des anomalies peuvent être observées chez certains individus. Par exemple, une dilatation des ventricules cérébraux pouvant empêcher d’autres parties du cerveau de se développer normalement (Barlow & Durand, 2007; Lalonde, 1995), un ralentissement dans les lobes préfrontaux (Barlow & Durand, 2007; Lalonde, 1995) et un déficit associé à l ‘hippocampe, qui est une structure impliquée dans la mémoire à long terme, peuvent être observés (Lalonde, 1995). Des auteurs soulignent également la contribution de neurotransmetteurs dans la schizophrénie. Un dysfonctionnement de la dopamine et de la sérotonine pourrait être en cause (Barlow & Durand, 2007; Margetié, 2009). Malgré la contribution neurobiologique, plusieurs individus atteints de schizophrénie ne présentent pas d’antécédents familiaux (APA, 2015). L’interaction des gènes et des facteurs environnementaux fait consensus dans la littérature mais demeure incomprise (Brown & Patterson, 2011; Tandon et al., 2008). De plus, des individus présentant une schizophrénie présentent plus de traits de personnalité pathologique comparativement à leur fratrie et à un groupe contrôle (Torti et al., 2013). Selon les résultats de cette étude, des facteurs psychologiques semblent exister dans l’étiologie du trouble.

Schizophrénie et personnalité saine Jusqu’à maintenant, les études ayant porté sur la personnalité saine des individus présentant une schizophrénie tendent à se baser sur le modèle des cinq facteurs. Tout d’abord, des différences significatives obtenues au NEO Five-Factor Inventory et au NEO Personality Inventory Revised ont été relevées auprès d’individus présentant un diagnostic de schizophrénie ou schizo-affectif en les comparant à des individus ne présentant aucun trouble de santé mentale (Boyette et al., 2013; Camisa et al., 2005; Gurrera, Nestor, & O’Donnell, 2000; Lysaker, Wilt, Plascak-Hallberg, Brenner, & Clements, 2003; Suslow, Lindner, Kugel, Egloff, & Schmukle, 2014) ainsi qu’à leurs proches (Boyette et al., 2013). Les individus schizophrènes ou schizo-affectifs ont obtenu un score moyen plus élevé au névrosisme que les individus ne présentant aucun diagnostic (Boyette et al., 2013; Camisa et al., 2005; Lysaker et al., 2003; Suslow et al., 2014). Un score plus élevé au névrosisme peut signifier que les individus présentant une schizophrénie tendent à être plus instables émotionnellement, à vivre davantage d’émotions négatives, à être plus pessimistes et plus vulnérables au stress que la population générale. Des scores moyens plus faibles à l’extraversion (Boyette et al., 2013; Lysaker et al., 2003; Suslow et al., 2014) et à l’agréabilité ou à l’attrait social (Boyette et al., 2013; Lysaker et al., 2003), au caractère consciencieux (Gurrera et al., 2000) et à l’ouverture à l’expérience (Cami sa et al., 2005) ont également été obtenus comparativement à la population générale. Ces résultats indiquent que les individus présentant une schizophrénie tendent à être plus introvertis, moins chaleureux et emphatiques à l’égard des autres, moins organisés et disciplinés vers l’atteinte d’objectifs, ainsi que plus conventionnels que la population générale. Ces résultats corroborent ceux d’une méta-analyse révélant que les individus schizophrènes sont plus introvertis et ont un plus haut mveau de névrosisme que la population générale (Berenbaum & Fujita, 1994).

Ensuite, une autre étude a comparé des individus schizophrènes possédant un dossier criminel avec des individus schizophrènes sans dossier criminel (Kumar & Jahan, 2010). Les résultats obtenus au Sixteen Personality Factor (16 PF) indiquent un score moyen faible à l’ouverture aux changements ainsi qu’un score moyen élevé à l’appréhension et à la tension pour les individus. Les individus présentant une schizophrénie présenteraient donc une faible ouverture aux changements, seraient inquiets et tendus. Ces résultats obtenus au 16 PF ont une forte similarité au modèle des cinq facteurs (Cattell, 1996). Pour terminer, des liens entre certains traits de personnalité saine et les symptômes de la schizophrénie mesurés par le Positive and Negative Syndrome Scale (P ANSS), qui évalue les symptômes positifs et négatifs, la désorganisation, l’agitation et la détresse émotionnelle, sont obtenus (Boyette et al., 2013; Huber et al., 2012). Le névrosisme est associé positivement à l’ensemble des symptômes mesurés par le PANSS (Huber et al., 2012); ce qui signifie qu’un individu schizophrène présentant un score élevée de névrosisme tend à faire l’expérience plus sévère des symptômes psychotiques. Un faible niveau d’agréabilité ou d’attrait social tend à favoriser la présence de symptômes positifs (Lysaker & Taylor, 2007) et à augmenter le niveau d’agitation (Lysaker et al., 2003) alors qu’inversement, un haut niveau contribuerait à diminuer tous les symptômes mesurés par le PANSS (Boyette et al., 2013). Enfin, un faible niveau d’extraversion est associé à une plus grande détresse émotionnelle (Lysaker & Taylor, 2007) alors qu’à l’inverse, un haut niveau diminuerait la présence des symptômes négatifs (Boyette et al., 2013) ainsi que le niveau de désorganisation (Huber et al., 2012). Ces résultats révèlent donc que le névrosisme, l’agréabilité ou l’ attrait social et l’ extraversion ont une incidence soit favorable ou défavorable sur les symptômes de la schizophrénie. Ces traits semblent être des facteurs de risque ou de protection, dépendamment de leur niveau (score élevé ou faible).

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique
La schizophrénie
Définition et description de la schizophrénie
Développement de la schizophrénie
Modèle neurobiologique
Modèle bio-psycho-social
Modèle vulnérabilité-stress
La personnalité
Définition générale
Définition selon le modèle des cinq facteurs
Définition selon le DSM-5
Études portant sur les liens entre la schizophrénie et la personnalité
Schizophrénie et personnalité saine
Schizophrénie et personnalité pathologique
Les stratégies de coping
Définition du concept
Types de coping
Modèle de Lazarus et Folkman (1984)
Coping centré sur le problème
Coping centré sur l’émotion
Recherche de soutien social
Modèle d’Endler et Parker (1990)
Modèle de Carver, Scheier et Weintraub (1989)
Études sur les liens entre les stratégies de coping et la personnalité
Coping et personnalité saine
Coping et personnalité pathologique
Études portant sur les liens entre les stratégies de coping et la schizophrénie
Coping utilisé face aux symptômes de la schizophrénie
Coping utilisé face aux évènements stressants de la vie quotidienne
Forces et limites des études recensées
Objectif de recherche et pertinence de l’étude
Méthode
Participants
Instruments de mesure
Questionnaire sociodémographique et historique de consultation
16 PF
SCID-II
Brief COPE
Déroulement
Résultats
Analyses descriptives
Résultats au 16 PF
Résultats au SCID-II
Résultats au Brief COPE
Discussion
Traits de personnalité saine
Traits de personnalité pathologique
Stratégies de coping
Réflexions sur les liens entre les traits de personnalité et les stratégies de coping
chez les individus présentant une schizophrénie
Forces et limites de l’étude
Conclusion
Références
Appendice. Questionnaire sociodémographique et historique de consultation

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