Études précédentes et connaissances actuelles
Avant de donner des suggestions d’amélioration pour les offres en rapport avec la flore, il convient de présenter les connaissances actuelles sur le tourisme lié à la flore, tout d’abord en définissant la notion du tourisme lié à la flore, puis en donnant quelques notions théoriques sur le marketing expérientiel.
Définition et délimitation du tourisme lié à la flore
Différents termes sont utilisés pour parler du tourisme lié à la flore. Alors que certains auteurs parlent de tourisme de fleurs, en anglais « flower tourism » (James, Hoffman, Munro, O’Farrell, & Smart, 2007) (Turpie & Joubert, 2004), d’autres auteurs utilisent le terme de tourisme végétal (Deraëve, 2014, p. 77) ou encore tourisme de fleurs sauvages (Kruger, Viljoen, & Saayman, 2013). Selon les auteurs Kruger et al., aucune définition du tourisme lié à l’observation de la flore n’est communément acceptée. Selon eux, ce type de tourisme représente une sous-catégorie du tourisme proche de la nature. (2013, p.146) Voici une définition possible du « tourisme de fleurs sauvages » : le fait de voyager avec la motivation, comme raison principale, de visiter une attraction ou une destination naturelle possédant une beauté floristique (Kruger et al., 2013, p. 146).
Notions théoriques sur le tourisme expérientiel
L’approche expérientielle est apparue pour la première fois en 1982, dans le cadre des travaux des chercheurs Holbrook et Hirschma. Ceux-ci se sont penchés sur les comportements hédoniques de la consommation, ainsi que sur la dimension expérientielle de la consommation (Batat & Frochot, 2014, pp. 3-4). Ces notions ont ensuite été reprises par les auteurs Pine et Gilmore dans leur livre « The Experience Economy : Work is Theatre and Every Business a Stage » apparu en 1999. Dans cette œuvre, cinq facteurs principaux sont considérés lors du design d’une expérience et ont été définis comme suit : la thématisation, le mélange de souvenirs, l’utilisation des cinq sens, l’harmonisation des impressions avec des indices positifs et, finalement, l’élimination des indices négatifs (Pine & Gilmore, 1999). D’autres modèles ont ensuite été construits sur la base des notions théoriques données par Pine et Gilmore, dont celui des auteurs Müller et Scheurer, présenté au chapitre 5.1. (2007, p. 10-14).
L’évolution du marketing traditionnel au marketing expérientiel est une réponse aux changements de la société. Celle-ci ayant évolué d’une logique utilitariste, dans laquelle le consommateur achète un objet pour sa fonctionnalité, à une logique expérientielle, dans laquelle le consommateur prend en compte les attributs intangibles, comme ses émotions, ses sensations ou les relations qu’il a avec son entourage. (Batat & Frochot, 2014, pp. 1-2) (Minvielle & Minvielle, 2014, p. 45) Les auteurs Gombault et Bourgeon-Renault, ainsi que Batat et Frochot, s’accordent à dire que le nouveau consommateur est devenu co-créateur, en participant à la création de son expérience, contrairement au consommateur classique qui endossait un rôle passif (2014, p. 23) (2014, pp. 14-15). De ce fait, chaque expérience est subjective, donc unique, puisqu’elle est liée aux contextes personnels, au lieu, ainsi qu’au contexte social dans lequel se forme l’expérience (Camus, 2014, p. 30) (Gombault & Bourgeon-Renault, 2014, p. 22). La somme des stimuli positifs, neutres ou négatifs, va constituer le souvenir d’une expérience. Les stimuli peuvent prendre de nombreuses formes, comme, par exemple, les sensations que l’on perçoit à travers ses cinq sens. La manière, dont le consommateur vit l’expérience, dépend également de sa disposition psychique et physique, lors de son expérience. (Batat & Frochot, 2014, p. 89) Selon Camus, permettre au consommateur de vivre une expérience touristique est devenu un nouvel outil de différenciation pour les offres touristiques (2014, p.28). Dans le texte des auteurs Gombauld et Bourgeon-Renault, deux définitions de l’expérience touristique sont données. La première définition est basée sur une approche touristique, alors que la deuxième présente une approche économique (2014, p.21).
❖ « Les travaux de recherche sur le tourisme considèrent souvent l’expérience touristique comme un pic « émotionnel » dans la pratique d’une activité, dans la visite d’une attraction, dans la consommation d’un produit, qui permet de vivre une « expérience » unique, mémorable, contrastant avec le quotidien. » (Gombault & Bourgeon-Renault, 2014, p. 21).
❖ « L’approche des sciences de gestion, du marketing et du management est plus holistique. Elle considère l’expérience touristique comme une expérience de consommation. Elle propose un cadre de référence pour un marketing stratégique permettant de produire les conditions de cette expérience de consommation, dans la double perspective du producteur et du consommateur. » (Gombault & BourgeonRenault, 2014, p. 21).
Les auteurs distinguent différents facteurs qui peuvent favoriser une expérience mémorable. Pour certains, les facteurs favorisant une expérience mémorable sont : l’hédonisme, l’implication, la culture locale, la régénération de soi, la signification, la connaissance et la nouveauté (Kim, Ritchie, & McCormick, 2013). Dans le cadre du tourisme lié à la flore, les auteurs Kruger et al. affirment que les facteurs suivants contribuent à la création d’une expérience mémorable : la distance de la civilisation, une expérience loin de la foule, l’opportunité de voir et d’apprendre des choses sur la flore, la faune et la nature et finalement, les loisirs qui offrent un effort physique (2013, p.150).
Les professionnels du tourisme ont plusieurs outils à disposition pour favoriser une expérience mémorable. Ces outils sont, dans la majorité des cas, utilisés de manière combinée.
♦ L’hyper-réalité, qui est un univers dans laquelle la réalité est recréée ou amplifiée, par exemple Disney World (Batat & Frochot, 2014, p. 101) (Gombault & BourgeonRenault, 2014, p. 22).
♦ Le storytelling, qui permet de créer une histoire autour de l’expérience à travers la communication (Minvielle & Minvielle, 2014, p. 47).
♦ La thématisation, qui permet d’harmoniser le cadre de l’expérience à l’aide d’un thème central appliqué à toutes les étapes de l’expérience (Batat & Frochot, 2014, pp. 102-103) (Müller & Scheurer, 2007, p. 12).
♦ Le marketing sensoriel, qui utilise la perception des cinq sens, dont le marketing olfactif, sonore, tactile, visuel et gustatif (Batat & Frochot, 2014, p. 104).
♦ La mise en scène, qui inclue tous les outils présentés ci-dessus (Camus, 2014, p. 33) (Minvielle & Minvielle, 2014, p. 48) (Müller & Scheurer, 2007, pp. 10-14). Cet outil est principalement utilisé dans la proposition d’amélioration donnée dans le cadre de ce travail .
Quel/s que soit/soient l’/les outil/s utilisé/s pour créer une expérience, il est important de prendre en considération tous les éléments qui englobent la consommation (lieu, liens sociaux, etc.), puisque l’expérience en est la somme (Camus, 2014, p. 32).
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Table des matières
Introduction
1. Revue littéraire
1.1. Définition du problème et importance de la problématique
1.2. Études précédentes et connaissances actuelles
1.2.1. Définition et délimitation du tourisme lié à la flore
1.2.2. Notions théoriques sur le tourisme expérientiel
2. Objectifs et méthodologie
2.1. Objectifs
2.2. Méthodologie
2.3. Limites du travail
3. Analyse de la demande
3.1. Typologie de la demande
3.2. Exemples d’offres existante pour les types de consommateurs « monomaniaques » et « boulimiques »
3.3. Chiffres
4. Analyse de l’offre
4.1. Échantillon
4.2. Méthode d’analyse utilisée
4.3. Analyse des offres non-accompagnées
4.3.1. Description des offres non-accompagnées
4.3.2. Pondération des offres non-accompagnées
4.3.3. Constat des offres non-accompagnées
4.4. Analyse des offres accompagnées
4.4.1. Description des offres accompagnées
4.4.2. Pondération des offres accompagnées
4.4.3. Constat des offres accompagnées
5. Possibilités d’améliorations de l’offre touristique
5.1. Modèle utilisé pour l’amélioration
5.2. Amélioration de l’offre non-accompagnée – Jardin Médiéval à Saillon
5.2.1. Thème
5.2.2. Attractions/activités
5.2.3. Flux guidés des visiteurs
5.2.4. Management du bien-être
5.2.5. Cadre
5.3. Amélioration de l’offre accompagnée – Cuisine sauvage de Sylvie Peter à Zinal
5.3.1. Thème
5.3.2. Animations/activités
5.3.3. Flux guidés des visiteurs
5.3.4. Management du bien-être
5.3.5. Cadre
Conclusion et recommandations
Références