L’expérience tirée des pays développés a montré que l’expansion économique passe tout d’abord par un accroissement de la production. Aussi, les théories économiques avancent l’idée que la concentration de la production doit se situer dans le secteur agricole pour développer les autres secteurs d’activités. En effet, la plupart des pays en développement qui était considérés par les puissances coloniales comme « réserves de matières premières » se sont tournés eux aussi vers l’agriculture pour y puiser les ressources dont ils avaient besoin pour leur développement. L’importance accordée à l’agriculture dans le cadre du développement économique dans les pays en développement est d’améliorer la productivité agricole. Par conséquent, nombreux sont les pays en développement qui ont accordé un rôle crucial à l’agriculture dans l’économie d’ensemble ; et elle constitue la principale source de nourriture, de revenu et d’emploi pour la population rurale.
Définition et concept de l’agriculture et du développement économique
L’agriculture
Avant de parler du cadre théorique et empirique entourant l’agriculture, il convient tout d’abord de définir ce qu’est l’agriculture. « L’agriculture est l’ensemble des travaux qui modifient le milieu naturel pour produire les végétaux et les animaux utiles à l’homme. Elle est donc, à la fois, une transformation du milieu et une adaptation à certaines de ses potentialités, en particulier celles destinées à son alimentation » (1) .Cette définition conduit l’agriculture à une activité ayant comme principale facteur de production la terre, afin de produire des aliments. L’agriculture est, au sens étymologique, l’activité humaine qui consiste à cultiver les champs. Au sens large on y inclut aussi l’élevage. Son rôle est essentiellement de pourvoir à l’alimentation de l’humanité. L’agriculture est fondamentalement l’art de cultiver la terre. Ce qui renvoie la production d’animaux vers le secteur de l’élevage. Mais il faut souligner qu’il y a un lien très important entre agriculture et élevage. Les animaux ont aussi besoin de se nourrir. L’agriculture proprement dite concerne donc toutes les activités s’adonnant à la culture des plantes et ayant comme principal mission la fabrication de nourriture. L’agriculture ne constitue qu’un secteur d’activité parmi tant d’autres. Mais c’est aussi un secteur spécifique. Ce qui différencie ce secteur des autres est tout d’abord le fait que, dans un pays se trouvant dans la première phase de son développement, l’agriculture emploie plus de gens que les autres secteurs.
Deuxièmement, les activités agricoles remontent à plusieurs milliers d’années. Ce long passé attribue à l’agriculture le qualificatif d’activité traditionnelle. Troisièmement, le sol est très important pour l’agriculture. En agriculture, la diversité de la qualité des sols, des conditions climatiques, des réserves d’eau, mais aussi l’influence du temps, définissent totalement le type de techniques agricoles utilisable non seulement dans les pays, mais à l’intérieur même des provinces ou des districts d’un pays donné.
Le développement économique
Atteindre le développement est l’une des plus grands soucis des pays moins avancées (PMA). Plusieurs décennies se sont succédé après l’indépendance mais les Pays En Développement(PED) restent toujours pauvre.
Selon Perroux F. (1961), le développement est un ensemble de changement de structure mentale et des habitudes sociaux qui permettent la croissance du pays (ou la croissance du produits réel global). Le développement est un phénomène qualitatif et multidimensionnel. En bref c’est l’augmentation de bien-être de la population ; il implique aussi une transformation de structure économique, démographique, et sociale. Il y a différents types de définitions données sur le développement et de même il y a aussi différents types de développement. En ce qui nous concerne, nous allons parler du développement économique. En générale, le développement désigne un état de changement. Ce changement peut être dans le sens positif ou dans le sens négatif. Dans le cas d’un changement dans le sens positif, on parle de croissance et dans le cas contraire, on parle de décroissance. Quant au développement économique, il est définit comme : « Le passage d’un système économique à un autre » selon François Perroux. L’auteur a ensuite ajouté que « Le développement économique est une combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, des changements qui les rendent aptes à faire croître cumulativement et durablement, son produit global ». Selon ROUVEYRAN(1972) « le développement économique est le faisceau de transformation dans les structures mentales et institutionnelles qui permettent l’apparition de la croissance et sa prolongation dans la période historique. Dans le lexique de l’Institution Agronomique Méditerranéenne : « le développement est une augmentation qualitative et quantitative de la production et de la consommation, et une transformation structurelle profonde des rapports sociaux de production et des forces productives ». On peut donc définir le développement économique comme une transformation au niveau d’une économie, une transformation qui va influencer les autres domaines au niveau de cette économie donnée.
Mesure du développement
Pour apprécier le niveau de développement, on fait recours aux différents indicateurs. Du point de vue strictement économique, l’indicateur le plus souvent utilisé est le PIB ou Produit Intérieur Brut. Il est la somme des valeurs ajoutées sur un territoire. L’autre indicateur est le PNB (Produit National Brut).Le PIB ne contient que les flux production/consommation. De ce fait, on n’arrive pas à mesurer ou à estimer l’évolution du patrimoine public et privé. Il y a d’autres domaines qu’il ne tient pas en considération. Devant ces imperfections des indicateurs économiques traditionnels, on a mis en place d’autres indicateurs. Il y a d’abord l’élaboration du nouveau concept de « développement humain »initié par A. Sen, un ensemble d’indicateurs, dont l’objectif est de replacer l’être humain au centre des débats sur le développement, voit le jour grâce aux travaux du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) (PNUD, 1990).Au fil des années, ces travaux vont être affinés pour déboucher sur ce qu’on appelle aujourd’hui les « indicateurs de développement humain » (PNUD, 2008), à savoir l’Indicateur de Développement Humain (IDH) standard, l’Indicateur Sexospécifique de Développement Humain (ISDH), l’Indice de Participation des Femmes (IPF) et l’Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)(2) .L’IDH est l’indicateur le plus utilisé. Il est composé de l’espérance de vie, du niveau d’instruction et le PIB par tête. Dans l’étude sur le développement d’un pays ou comparaison entre pays, on utilise cet indicateur. On calcule l’indice de l’espérance de vie moyenne de la population pour le comparer avec les autres. Dans le niveau d’instruction, on calcule le taux de scolarisation au niveau primaire et secondaire. L’IDH est la moyenne arithmétique des différents indices qui le compose. Quant à l’IPH ou Indicateur de Pauvreté Humain, ses composantes varient suivant qu’on est dans un pays en développement ou non. Les pays en développement utilisent l’IPH1. Ce dernier est composé de la santé et longévité, le taux d’analphabétisation des adultes et le niveau de vie décent. Pour les pays développés, ils utilisent l’IPH2. Il diffère du premier par l’intégration de l’exclusion sociale. L’ISDH assure l’égalité de répartition entre homme et femme. Cette répartition concerne l’espérance de vie, le niveau d’instruction et le niveau de vie. A part ces trois indicateurs il y a encore d’autres indicateurs qui permettent d’apprécier le niveau de développement d’un pays .
Le sous-développement
A côté du développement, il y a le sous-développement. En effet, il y a les pays développés et les pays sous-développés. Le sous- développement est alternativement défini comme : « un retard chronologique vis-à-vis du développement, un écart normatif par rapport aux potentialités de développement ou un produit historique du développement. Pour les pays sous-développés, le développement économique ne peut être obtenu si l’on n’agit pas profondément sur l’élément humain, c’est-à-dire vaincre l’analphabétisme, augmenter le niveau culturel de la population, éduquer les masses au travail, leur procurer des services civils et des moyens de communication. Le sous-développement d’un pays est souvent expliqué par l’existence d’un cercle vicieux que ce pays ne pourra pas briser. On peut parler du cercle vicieux en termes de revenu, de faiblesse d’épargne, de la courte espérance de vie, de la malnutrition .
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE
Chapitre I : Définition et concept de l’agriculture et du développement économique
Section 1 : L’agriculture
Section 2 : Le développement économique
Chapitre II : Revue de littérature sur le rôle de l’agriculture dans le développement économique
Section 1 : Revue théorique
Section 2 : Revue empirique
Section 3 : L’agriculture au service des autres secteurs d’activités
Chapitre III : Le rôle de l’agriculture dans l’économie mondiale
Section 1 : Le rôle de l’agriculture dans l’économie américaine
Section 2 :L’agriculture en Europe
Section 3 :L’agriculture en Chine
PARTIE 2 : LE ROLE DE L’AGRICULTUREA MADAGASCAR
Chapitre IV : Présentation du secteur agricole Malgache
Section 1 : Généralité sur l’agriculture malgache
Section 2 : Caractéristique sociodémographique de la population agricole
Chapitre V : Le rôle de l’agriculture dans le processus de développement de Madagascar
Section 1 : Le poids de l’agriculture dans le développement à Madagascar
Section 2 : Les facteurs d’entraves de l’agriculture dans le processus de développement malgache
Chapitre VI : Etude empirique et proposition pour que l’agriculture ait un impact favorable sur le développement économique malgache
Section 1 : Quelques résultats empiriques sur l’agriculture à Madagascar
Section 2 : Quelques propositions pour que l’agriculture ait un impact favorable sur le développement économique malgache
CONCLUSION