Définition et classification des produits cosmétiques
Définition
Les produits cosmétiques constituent le centre d’intérêt de beaucoup d’industries, ils rentrent dans notre quotidien, et sont devenus par la force des choses indispensables dans notre vie. Le bien-être, « l’esthétique », ont suscité de tout temps une réelle préoccupation pour le consommateur et chaque jour de nouveaux produits cosmétiques revendiquant une activité spécifique apparaît sur le marché. A l’écoute des avancées biologiques et technologiques les plus récentes, la cosmétologie ne se limite plus à soigner l’apparence mais prend une forme nouvelle : scientifique et évolutive. D’un intérêt préventif pour la santé, ces produits ne permettent pas seulement de maintenir ou de protéger la peau, mais traitent aussi les imperfections cutanées, les rides superficielles, les pertes de tonus… Ainsi, la frontière entre médicament et préparation cosmétique ou nutritique devient de plus en plus floue et les législations dépassées. Une nouvelle classe « les cosméceutiques » tend à recouvrir ces nouveaux cosmétiques induisant une réponse biologique et pour lesquels d’éventuels effets secondaires doivent être considérés. L’étude de produits selon deux modes d’administration (application locale et voie orale) montre que leur formulation comme les caractéristiques physico-chimiques de ses constituants contribuent à leur efficacité (3). Du grec kosmêticos (kosmos : ordre) qui signifie relatif à la parure, la cosmétologie c’est la science et l’art d’améliorer les apparences. C’est l’étude de tout ce qui se rapporte aux produits cosmétiques et à leurs applications (4). On entend par produit cosmétique toute substance ou tout mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles (article L.5131-1 du Code de la santé publique) (5).
Classification
Le nombre important et sans doute toujours croissant des produits cosmétiques, les effets recherchés parfois complexes pour un même produit rend leurs classifications difficiles. La forme galénique peut constituer un mode de classification. Il semble plus intéressant d’aborder la question en regroupant les cosmétiques selon la catégorie basée sur l’effet principal recherché et les zones topographiques (6).
Classification selon la topographie
– Produits pour le corps et le visage,
– Produits capillaires et des ongles,
– Produits bucco-dentaires (6).
Classification selon la catégorie
– Produits d’entretien
– Produits d’hygiène / soins
– Produits solaires
– Produits de parfumerie
– Produits de maquillage / démaquillage
– Produits de coiffage .
Il s’agit :
– Des solutions de lavage oculaire, auriculaire, nasal qui sont des dispositifs médicaux ;
– Des lubrifiants qui sont, soit des médicaments, soit des dispositifs médicaux ;
– Des compléments alimentaires à visée esthétique (embellissement de la peau, des ongles, des cheveux, appelés improprement « cosmétiques par voie orale ») qui sont des produits alimentaires ;
– Des produits de tatouages qui sont des produits de consommation courante
– Biocide « sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique » crème solaire contenant un répulsif pour moustique.
Règlementation des produits cosmétiques
«Les produits cosmétiques mis sur le marché ne doivent pas nuire à la santé humaine lorsqu’ils sont appliqués dans les conditions normales ou raisonnablement prévisibles d’utilisation, compte tenu notamment de la présentation du produit, de son étiquetage, des instructions éventuelles concernant son utilisation et son élimination, ainsi que tout autre indication ou information émanant du fabricant ou de son mandataire ou de tout autre responsable de la mise sur le marché…» Article 2 de la Directive Cosmétique. Les produits cosmétiques peuvent être considérés comme des produits à usage topique sans finalité médicale. Ces produits ne sont pas préalablement soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM), contrairement aux spécialités pharmaceutiques à usage topique, après une évaluation bénéfice/risque de données figurant dans un dossier dédié. Les produits cosmétiques ne sont pas des médicaments puisqu’ils n’ont pas une action thérapeutique, mais une action physiologique limitée à l’enveloppe cutanée. Cependant, leur fabrication, et leur commercialisation sont encadrées par une réglementation stricte définie par la Directive cosmétique européenne 76/768/CEE et ses 7 amendements. Le Règlement européen 1223/2009 du parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 est destiné à remplacer cette Directive. Il constitue un texte unique sans aucune possibilité de transposition nationale afin d’éviter toute divergence entre les états et il sera applicable dans sa totalité à partir du 11 juillet 2013. Malgré ce contexte sécuritaire, de nombreux ingrédients synthétiques des produits cosmétiques « classiques » sont montrés du doigt et sont source d’inquiétudes pour les consommateurs, car ils sont accusés de provoquer des perturbations physiologiques. Les produits cosmétiques biologiques sont présentés comme la solution à ce problème. Ils sont encadrés par des labels et affichent dans leur composition, un pourcentage minimum d’ingrédients d’origine naturelle et issus de l’agriculture biologique. L’analyse de quelques formules de produits cosmétiques biologiques montre leur extrême richesse. L’excipient ne se résume plus à son rôle de base mais devient par ses qualités propres un principe actif de la formule. Cependant, certains ingrédients, même naturels, ne sont pas toujours inoffensifs. Le pharmacien d’officine aura donc un rôle important à jouer en termes de conseil, afin de dispenser un produit adapté à la typologie cutanée du patient (7). En Europe, une réglementation très stricte existe permettant de mettre sur le marché des cosmétiques sûrs.Les différentes affaires sanitaires qui ont eu lieu en France depuis une quarantaine d’années ont influencé la réglementation des produits cosmétiques. L’influence la plus évidente est celle de « L’affaire du talc Morhange » qui a initié leur réglementation. Par la suite, « L’Affaire du sang contaminé », par le biais de la création de l’Afssaps, a donné aux produits cosmétiques une autorité de tutelle et les fait désormais classer comme des produits de santé. Enfin, plus récemment « L’Affaire Médiator » a entraîné, entre autres, une prise de conscience de la notion de conflits d’intérêt dans le domaine des produits de santé, donc des produits cosmétiques(5). Dans les Etats membres de l’UEMOA, il n’existe pas à l’heure actuelle de réglementation spécifique sur les conditions de commercialisation des produits cosmétiques. Ils sont vendus dans les officines, dans les marchés sans aucun contrôle spécifique, au titre de la parapharmacie. Le besoin de définir une réglementation stricte s’avère nécessaire afin d’assurer et de garantir leur sécurité d’utilisation réclamée par un public de plus en plus informé (3). La commercialisation d’un produit cosmétique est soumise aux obligations suivantes : Dans le cas d’une fabrication locale :
– Une demande préalable à l’autorité compétente en vue d’obtenir l’autorisation d’ouverture d’un établissement de fabrication, conditionnement et de commercialisation des produits cosmétiques
– Un dossier technique comprenant (entre autres) l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine et le respect des Bonnes Pratiques de Fabrication et de Laboratoire.
– Etiquetage .
Dans le cadre d’une importation :
– Une autorisation d’ouverture de l’établissement de fabrication du pays d’origine
– Une autorisation d’importation spécifiant les produits autorisés
– un dossier technique comprenant (entre autres) l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine et un certificat/attestation des Bonnes Pratiques de Fabrication et de Laboratoire(6).
– Etiquetage dans certains cas, une notice, une bande ou une carte jointe ou attachée comporte ces indications qui devraient figurer sur le récipient et l’emballage.
Pour l’étiquetage :
– Nom/raison sociale, adresse
– Contenu nominal en masse ou en volume
– Date de durabilité minimale si inférieure à 30mois et délai de conservation après ouverture
– Précautions particulières d’emploi
– Numéro de lot de fabrication
– Fonction du produit (sauf si cela ressort de la présentation)
– Full ingrédient labelling: Tous les ingrédients de la formule doivent être détaillés en nomenclature INCI sur le conditionnement dans l’ordre décroissant de leur concentration et les ingrédients inférieurs à 1% peuvent être listés dans le désordre(8).
Effets Indésirables des produits cométiques
Il est primordial que les cosmétiques ne nuisent pas au consommateur final dans des conditions normales et prévisibles d’utilisation (Art 3 du Règlement Cosmétique Européen). Une surveillance des marchés se révèle ainsi nécessaire à la sécurité du consommateur, afin de mieux contrôler la présence d’effets indésirables (EI) ou d’effets indésirables graves (EIG) dans les produits cosmétiques(9).
– Un effet indésirable (EI) est défini comme « une réaction nocive pour la santé humaine imputable à l’utilisation normale ou raisonnablement prévisible d’un produit cosmétique ».
– Un effet indésirable grave (EIG) a lui, pour définition « un effet indésirable entraînant une incapacité fonctionnelle temporaire ou permanente, un handicap, une hospitalisation, des anomalies congénitales, un risque vital immédiat ou un décès »
– La Cosmétovigilance a pour objet la surveillance des effets indésirables et des effets indésirables graves attribuables à l’utilisation d’un produit cosmétique mis sur le marché .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Définition et classification des produits cosmétiques
I.1. Définition
I.2. Classification
I.2.1. Classification selon la topographie
I.2.2. Classification selon la catégorie
II. Règlementation des produits cosmétiques
III. Effets Indésirables des produits cométiques
III.1. Particularités des effets indésirables
III.2. Description des effets indésirables possibles
III.2.1. Effets cutané-muqueux
III.2.2. Effets extra-cutanés
III.2.3. Effets environnementaux
III.2.4. Particularité des manifestations allergiques
IV. Savons : fabrication et mode d’action
IV.1. Rappel sur l’historique du savon
IV.2. Technologie de la Fabrication
IV.2.1. Définition
IV.2.2. Réaction de saponification
IV.2.3. Mécanisme de fabrication du savon
IV.2.4. Fabrication artisanale
IV.2.4.1. Refonte ou « rebatch »
IV.2.4.2. Procédé à froid
IV.2.4.3. Procédé à chaud
IV.2.4. Fabrication industrielle
V. Principaux ingrédients utilisés dans la fabrication des savons
V.1. Matières premières
V.1.1. Graisses et Huiles
V.2. Alcalis
V.2.1. Hydroxyde de sodium (soude caustique)
V.2.2. Hydroxyde de potassium (potasse caustique)
V.3. Additifs
VI. Différents types de savon
VI.1. Savon suivant l’aspect ou la composition
VI.1.1. Savon Solide
VI.1.2. Savon liquide
VI.1.3. Gels de douches
VI.1.4. Pain dermatologique
VI.2. Savon suivant la provenance géographique, les qualités et leurs vertus
VI.2.1. Savon de Marseille
VI.2.2. Savon de Castille
VI.2.3. Savon d’Alep
VI.2.4. Savon au Lait d’ânesse/Lait de chèvre
VI.2.5. Savon Blanc
VI.2.6. Savon Noir
VI.3. Savon suivant l’usage
VI.3.1. Savon de toilette : destiné à l’hygiène du corps
VI.3.2. Savon de ménage : pour le nettoyage domestique
VI.3.3. Savon médical : avec des apports désinfectants
VI.3.4. Savon Antiseptique
VI.3.5. Savon dentifrice : pour les soins de la bouche
VI.3.6. Savon Surgras
CONCLUSION