Définition et caractéristiques de la langue
Capacités métalinguistiques
Certains auteurs, comme Tunmer et Herriman (1984) parlent de conscience métalinguistique, d’autres, comme Brédart et Rondal (1982); Gombert (1990), parlent de capacités métalinguistiques pour désigner l’attention qu’un locuteur porte aux formes langagières et sa façon de manipuler les unités linguistiques. Ceux qui parlent de conscience métalinguistique qualifient de métalinguistique tout acte d’énonciation consciente ou inconsciente tandis que ceux qui parlent de capacités métalinguistiques pensent que toute activité métalinguistique se fait de façon consciente. Cette notion soulève beaucoup d’ambiguïté, toutefois, comme Gombert (1990), nous optons pour l’appellation : «capacités métalinguistiques ». Selon nous, les capacités métalinguistiques sont non seulement les capacités de réfléchir sur le fonctionnement d’une langue, mais aussi la capacité d’utiliser cette dernière.
Gombert (1990) définit cinq capacités métalinguistiques : la capacité métaphonologique qui est celle ((d’identifier les composantes phonologiques des unités linguistiques et de les manipuler de façon délibérée» (p. 29); la capacité métasyntaxique, qui est celle de «raisonner consciemment sur les aspects syntaxiques du langage et de contrôler délibérément l’usage des règles grammaticales» (p. 59); la capacité métalexicale qui est celle «d’isoler le mot, de l’identifier comme étant un élément du lexique et de contrôler délibérément ses propres processus d’accès à son lexique interne» (p. 87); la capacité métasémantique qui est celle de «reconnaître le système de la langue comme un code conventionnel et arbitraire» (p. 87); la capacité métapragmatique qui est celle de maîtriser ou de connaître «les relations qui existent dans le système linguistique lui-même (par exemple, entre différentes phrases) et celles qui existent entre le système linguistique et son contexte d’utilisation» (p. 122).
Quelques aspects du fonctionnement d’une langue en contact avec une autre langue
Nous allons, dans les lignes qui suivent, présenter trois aspects du fonctionnement d’une langue lorsqu’elle est en contact avec d’autres langues. Il s’agit de l’interférence linguistique, de l’emprunt et du mélange des langues.
L’interférence linguistique
Selon Weinreich (1974, p.1), l’interférence linguistique est l’organisation linguistique qui résulte de l’introduction d’éléments étrangers d’une langue dans l’un des systèmes d’une autre langue avec laquelle celle-ci est en contact. En général, ce sont des éléments de la langue la mieux maîtrisée qui s’introduisent dans l’autre langue qui est en contact avec elle (Roumain, 1990, p.41). De plus, l’interférence se produit surtout au niveau des éléments ou des structures qui sont différents de la langue première du locuteur puisqu’ils constituent des habitudes linguistiques dont on ne peut se défaire (Weinreich, 1974; Roumain, 1990, p.42). Burling (1970) affirme que les interférences sont la manifestation d’un manque de maîtrise de la deuxième langue qui se trouve prise dans une «hiérarchie de dominance ». L’anglophone qui apprend le français aura tendance à placer l’adjectif avant le nom comme cela se fait en anglais. Ainsi, il aura tendance à dire «une jaune valise» en référence à «a yellow bag » en anglais, au lieu de «une valise j aune ».
L’emprunt
L’emprunt linguistique, c’est l’utilisation d’éléments du lexique d’une autre langue dans une langue (Weinreich, 1974). Contrairement, à l’interférence, l’emprunt ne modifie pas la structure de la langue dans laquelle l’élément est introduit. Ce dernier s’incorpore dans la langue comme s’il en faisait partie (Mackey, 1976). En général, les locuteurs d’une langue font des emprunts quand ils doivent exprimer des choses ou des réalités nouvelles (Roumain, 1990, p.43). Par exemple, les francophones emploient en français «pizza » qui est un terme italien et «hot dog» qui est un terme anglais. Toutefois, pour éviter pour éviter de faire un emprunt pour traduire un élément d’une autre culture, on utilisera une périphrase, la périphrase étant une phrase qui exprime quelque chose qu’un seul mot pourrait exprimer (Morvan, 2002).
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Introduction
Chapitre 1
1. Problématique
1.1 Du point de vue de la langue
1.1.1 Le créole une langue née sous le signe de la lutte
1.1.2 Survalorisation du français par rapport au créole
1.1.3 L’école haïtienne, reflet de la sous-valorisation du créole
1.1.4 La Réforme Bemard : un espoir déçu pour le créole
1.1.5 Pratique du créole dans la société haïtienne
1.1.5.1 L’hypocorrection
1.1.5.2 Le mélange des lexiques du français et du créole
1.1.5.3 Interférences phonologiques et syntaxiques
1.1.6 Particularités du créole haïtien
1.1.6.1 Comparaison des systèmes phonologiques du créole haïtien et du français
1.1.6.2 Comparaison des systèmes lexicaux du créole haïtien et du français
1.1.6.3 Comparaison des systèmes syntaxiques du créole haïtien et du français
1.1.7 Représentations négatives dominantes à propos du créole
1.1.7.1 Usage et norme créoles
1.1.7.2 Langage trivial et identité
1.1.7.3 Le créole perçu comme obstacle à la promotion sociale
1.2 Du point de vue de la culture
1.2.1 Une dévalorisation de la culture
1.2.2 Place du folklore dans l’identité culturelle des Haïtiens
1.2.3 Place du conte haïtien dans l’identité culturelle des Haïtiens
1.3 Exploitation des éléments culturels à l’école
1.4 Conclusion
1.5 Question de recherche
1.6 Pertinence de la recherche
Chapitre 2
2. Cadre conceptuel
2.1 La langue
2.1.1 Définition et caractéristiques de la langue
2.1.2 Les fonctions de la langue
2.1.3 Quelques aspects du fonctionnement de la langue en général
2.1.3.1 Les registres de langue
2.1.3.2 La norme linguistique
2.1.3.3 Capacités métalinguistiques
2.1.4 Quelques aspects du fonctionnement d’une langue en contact avec une autre langue
2.1.4.1 L’interférence linguistique
2.1.4.2 L’emprunt
2.1.4.3 Le mélange des langues
2.1.5 Attitudes des locuteurs en situation de contact de langues
2.1.6 Ce que nous retenons
2.2 La culture
2.2.1 Définition de la culture en général
2.2.2 Définition de la culture enseignée à l’écol
2.2.3 Ce que nous retenons
2.2.4 Composantes de la culture en général
2.2.4.1 Neuf types de pratiques culturelles
2.2.5 Eléments de la culture haïtienne
2.3 Le conte
2.3.1 Définition du conte
2.3.2 Ce que nous retenons
2.3.3 Les fonctions du conte
2.4 Le jugement
2.4.1 Définition
2.4.2 Processus qui aboutit au jugement
2.4.3 Fonctions du jugement
2.5 Conclusion à ce chapitre
Chapitre 3
3. Méthodologie
3.1 Rappel de l’objectif de recherche
3.2 Type de recherche: recherche développement
3.3 Démarche spécifique au développement d’outil
3.4 Conceptualisation de l’outil
3.5 Elaboration de la séquence d’ateliers
3.6 Présentation des résultats de la recherche
Chapitre 4
4. Résultats de la recherche
4.1 Elaboration du premier prototype
4.3 Elaboration d’un questionnaire d’évaluation
4.4 Conclusion au chapitre
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