Définition d’une évaluation spatiale
L’évaluation spatiale a pour but de définir la quantité de place nécessaire pour stocker une collection dans des conditions de conservation idéales à long terme. Dans son nouveau lieu de stockage, chaque objet doit avoir une structure de rangement définie préalablement au relevé de ses dimensions et un espace de manipulation adapté par un coefficient. Il existe plusieurs méthodes de mesure qui doivent être considérées en fonction des situations rencontrées lors du relevé. Par exemple, il est possible de mesurer les objets individuellement, par lot lorsqu’ils sont de même hauteur, par plateau en fonction de leur nouvelle structure de rangement ou par coefficient d’encombrement lorsque des objets sont très serrés. Nous pouvons aussi appliquer un échantillonnage à ces méthodes afin de les reproduire lorsque la même situation se présente plusieurs fois.
Le but final est de connaître la quantité de structures de rangement nécessaire ainsi que la surface qu’elles vont occupées dans un local. Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’un aménagement de réserve mais d’une évaluation spatiale. Ainsi les chiffres finaux devront être revus en ce qui concerne la surface utilisée par les structures de rangement car elle ne prend en compte qu’une seule taille de structure en un seul bloc. Il faudra aussi revoir ces chiffres à la hausse en fonction de la disposition effective dans le local. Il faut encore préciser ici qu’il s’agit d’une évaluation et non des mesures absolues car la finalité de ce travail est de connaître globalement la place nécessaire pour l’entreposage des collections et non exactement la surface requise au cm2 près.
Choix des réserves
La répartition des réserves s’est faite par rapport à leur tailles afin d’avoir environ la même quantité de travail, mais aussi en fonction des priorités, des catégories d’objets qu’elles contenaient et des affinités de chacune pour certaines collections.
Ainsi la réserve X semblait équivaloir à la IX et la XII, la réserve XVI correspondait à la réserve XII, etc. La répartition par catégorie était plus compliquée car des réserves comme la IX, X et XI contenaient des collections très variées. Globalement, nous avons été chacune en contacte avec presque toutes les catégories d’objets.
Les prévisions en temps effectuées au début du relevé (après la réserve IX et X) étaient un peu surévaluées. Les premières réserves étant prises en exemples, nous nous sommes basées sur elles. Cependant la majorité des problèmes d’évaluations ayant été résolus dans ces réserves, nous pouvions travailler beaucoup plus vite dans les suivantes. De plus les suivantes étaient beaucoup moins variées en catégories et moins encombrées. Ainsi, il nous restait du temps par lorsque nous avions fini les quatre premières priorités des réserves. Après discussion avec Monsieur Claude Breidenbach, conservateur-restaurateur au MAHF, nous avons déterminé la suite des priorités, à savoir s’il préférait que nous continuions sur les réserves ou sur les salles d’exposition car les deux n’étaient pas envisageables pour le temps restant. Il était plus logique de travailler sur les réserves qui seraient de toute façon déménagées alors que les salles d’exposition ne seraient potentiellement jamais déplacées. Nous avons donc ajouté les réserves I, VI, VII, XVII et XXVII réparties comme suit : Marion Daval : I et XVII,Aline Michel : VI, VII et XXVII.
Choix de structures de rangement
Avant de commencer l’évaluation, les futures structures de rangement devaient être définies en accord avec le musée pour pouvoir utiliser leurs dimensions pendant le relevé. Certaines relevaient de la demande ultérieure du MAHF et d’autre sont nos propres suggestions. Nous nous sommes largement inspirées du Centre des collections du Musée National de Zürich. Lors de notre visite, Monsieur Joachim Huber, de l’entreprise Prev art GmbH, a bien voulu nous commenter les choix effectués lors de l’aménagement de cette réserve. Il nous a aussi prodigué de nombreux conseils sur l’évaluation spatiale elle-même.
Afin de garder une certaine homogénéité des structures de rangement dans la nouvelle réserve du MAHF, nous avons décidé d’une taille standard d’unité de rangement pour les étagères fixe ou mobile dont les dimensions sont de 1.2 m de longueur et 0.6 m de profondeur. La longueur est la plus grande dimension standard pour armoire fixe et mobile et la profondeur est aussi un standard mais nous l’avons choisi pour des questions d’ergonomie. Cette distance semble idéale pour pouvoir soulever un objet relativement lourd à bout de bras qui se trouverait au fond du plateau ou du tiroir, même pour une personne de petite stature. Il est aussi intéressant de remarquer que ces dimensions permettent de disposer trois caisses type Rako® côte à côte. En ce qui concerne la hauteur pour les plateaux en étagère fixe ou mobile, elle devra être adaptée au moment du réaménagement de la réserve. Ainsi, il est souhaitable de commander le maximum de plateaux par module et de les placer au fur et à mesure du remplissage en fonction de la hauteur de chaque série d’objet en conservant un espace de manipulation de coefficient 1.4 en moyenne.
Cependant nous avons considéré une hauteur minimum de 0.3 m pour pouvoir passer les bras jusqu’au fond de la structure.
Les infrastructures de rangement que nous proposons sont dans des matériaux jugés adaptés à la conservation à long terme des objets patrimoniaux car ils n’interagissent pas avec les matériaux constitutifs des collections et ne produisent pas de polluants aériens. Tous les éléments sont galvanisés par électrolyse et recouverts d’une couche de poudre polyester, selon système de qualité conforme à la norme européenne ISO 9001:2000.
Coefficients de manipulation, d’encombrement et d’accroissement de la collection
Coefficient de manipulation . N’ayant fait qu’une petite évaluation spatiale au MEN auparavant, nous n’avions jamais pu attester du coefficient de 1.3 que nous avions reçu en théorie et qui permettait d’augmenter le volume mesuré afin de prendre en compte l’espace nécessaire à la manipulation. Ainsi, pour chaque mesure, nous avons attribué un coefficient sur chaque dimension, soit hauteur, longueur et profondeur. Ainsi il serait possible à la fin du relevé de faire une moyenne de ces coefficients et ainsi de la comparer avec coefficient théorique.
En évaluant les tableaux de la réserve X, nous avons défini des coefficients particuliers aux tableaux. Un coefficient de 1.1 sur la longueur et la hauteur permet de passer les mains de chaque côté du tableau et de le soulever. Pour ceux de grande taille, il convient de prendre 1.2 car deux personnes doivent le manipuler et ont besoin de plus d’espace pour les empoigner. De plus nous avons compté un coefficient de 2 pour les toiles d’épaisseur 0.1 m et 1.5 pour ceux d’épaisseur 0.2m. Ces coefficients correspondent à un espacement de 0.4 m à 0.5 m entre les grilles d’accrochage. Dans le cas de traitement par plateau ou par lot, il se peut qu’aucun coefficient ne soit ajouté car ils sont déjà compris dans les dimensions relevées.
Coefficient d’encombrement :Le coefficient d’encombrement a été utilisé dans le cas d’un plateau ou d’une caisse surchargés d’objets. Ainsi nous prenions la dimension initiale de la structure de rangement existante et nous rajoutions un pourcentage de ce volume pour que l’ensemble des objets soient disposé convenablement sur leur future structure. Pour obtenir ce pourcentage, il était nécessaire de procéder à un échantillonnage initial qui pouvait ensuite être reproduit.
Coefficient d’accroissement de la collection :Le coefficient d’accroissement des collections permet de prévoir l’augmentation de la collection dans les décennies qui suivent le déménagement des réserves et de prévoir des surfaces vacantes pour les nouvelles acquisitions de l’institution. Ce chiffre est donné par l’institution en fonction des acquisitions passées et des prévisions d’acquisition. Dans le cas du MAHF, la prévision est de 25% (20 à 30%) d’augmentation moyenne de la collection. Cependant, « cette augmentation sera probablement plus forte sur les collections de mobilier et pourra atteindre 50% car les futurs héritiers de la bourgeoisie fribourgeoise vont probablement se défaire de leurs meubles anciens par goût. Il en ira de même pour les tableaux. Alors que les collections de sculptures, d’orfèvrerie et d’œuvres papiers vont relativement peu augmenter. »
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Table des matières
Introduction Générale
Contexte
Définition d’une évaluation spatiale
1 Présentation du mandat
2 Présentation de l’institution
2.1 Plan de situation
2.2 Description des lieux
3 Evaluation spatiale des collections
3.1 Démarche
3.1.1 Choix des réserves
3.1.2 Définition des protocoles
3.1.3 Choix de structures de rangement
3.1.4 Techniques de mesures
3.1.5 Coefficients de manipulation, d’encombrement et d’accroissement de la collection
3.1.6 Calculs
3.1.7 Choix de synthèses
3.2 Résultats par réserves
3.2.1 Réserve X : Hôtel Ratzé, Combles I
3.2.2 Réserve XVI : Glyptothèque
3.2.3 Réserve XIX : Tour Rouge
3.2.4 Réserve XXVI : Belfaux (rez et 1er étage)
3.2.5 Réserve VI : Hôtel Ratzé, cave à droite
3.2.6 Réserve VII : Hôtel Ratzé, cave à gauche
3.2.7 Réserve XXVII : Espace Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle
3.3 Synthèse des résultats
3.3.1 Quantités de structures de rangement
3.3.2 Coefficients moyens
Synthèse générale et discussion
Conclusion
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