Définition des troubles du sommeil

Définition des troubles du sommeil

L’étude des troubles du sommeil a toujours été difficile compte tenu de la subjectivité de celui-ci ; cependant des définitions plus précises ont été créées afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients qui en étaient atteints. Plusieurs communautés scientifiques se sont ainsi intéressées à les classer et à les définir. Les troubles du sommeil sont divisés en deux grandes parties selon le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder (DSM) 4 : les troubles du sommeil primaires regroupant les dyssomnies et les parasomnies et les troubles du sommeil secondaires associés à une pathologie mentale, ou à une affection médicale générale, ou encore induits par une substance médicamenteuse ou non médicamenteuse. Les dyssomnies caractérisées par des anomalies de la quantité, de la qualité ou de l’horaire du sommeil comprennent l’insomnie primaire, l’hypersomnie primaire, la narcolepsie, les troubles du sommeil liés à la respiration, les troubles du sommeil liés au cycle circadien et la dyssomnie non spécifiée. Les parasomnies caractérisées par des comportements anormaux ou des phénomènes physiologiques associés au sommeil, correspondent plutôt à l’activation de systèmes physiologiques à des moments inappropriés du cycle veille-sommeil, et comprennent les cauchemars, les terreurs nocturnes, le somnambulisme et les parasomnies non spécifiées.

La Haute Autorité de Santé (HAS) définit l’insomnie comme le ressenti d’une insuffisance de l’installation ou du maintien du sommeil, ou d’une mauvaise qualité restauratrice, associées à des retentissements diurnes à l’état de veille : fatigue, perte de concentration, manque de mémoire, morosité ou irritabilité, erreurs dans la réalisation de tâches. L’insomnie est définie par l’International Classification of Sleep Disorders (ICSD) comme une difficulté à s’endormir, difficulté à rester endormi, et/ou un réveil trop précoce, et/ou un sommeil durablement non réparateur ou de mauvaise qualité, en dépit de circonstances adéquates pour dormir, avec au moins une altération modérée des habitudes de travail et de la concentration causée par un sommeil moins réparateur (1). Pour le DSM, l’insomnie primaire est décrite comme : « une difficulté d’endormissement ou de maintien du sommeil ou encore un sommeil non réparateur, cela pendant au moins un mois. La perturbation du sommeil et la fatigue diurne associées sont à l’origine d’une souffrance marquée ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants » .

Concernant la quantité de sommeil, la National Sleep Foundation américaine recommandait en 2015 de 8 à 10 heures de sommeil par 24 heures pour les adolescents, 7 à 9 heures pour les jeunes adultes et 7 à 8 heures pour les adultes plus âgés .

Prévalence des troubles du sommeil

Dans la population générale

Dans la population générale, les résultats des études sur le sommeil sont difficilement comparables entre eux compte tenu des différences de méthodologie et/ou de définitions utilisées. Une revue de la littérature entre 1980 et 2009 a été réalisée en France afin de déterminer la prévalence de l’insomnie chez les adultes. Elle se situait entre 15 et 20% selon la définition du DSM4. Les femmes déclaraient plus de troubles du sommeil que les hommes (2). En 2009, une étude a porté sur 25 579 personnes de plus de quinze ans, originaires de sept pays européens : France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal et Finlande. Le taux d’insomnie selon le DSM4 se situait entre 7% et 10% (4). Dans une revue de la littérature en 2007 publiée dans le journal du praticien, la narcolepsie était estimée entre 20 et 67 pour 100 000 habitants en Europe et Amérique du Nord. Le syndrome des jambes sans repos touchait 6% de la population générale avec une prédominance de personnes âgées. Le syndrome d’apnée du sommeil regroupait 4% et plus particulièrement des hommes de plus de 45 ans. Les personnes ayant au moins une fois par semaine des parasomnies du sommeil paradoxal étaient 5% dans la population générale .

Chez les étudiants

Les troubles du sommeil chez les étudiants sont depuis de nombreuses années un problème fréquent.

Revenons un peu en arrière : dans une étude réalisée en 1992, 2,5% des étudiants souffraient d’insomnie, 21% des étudiants affirmaient éprouver des difficultés de sommeil, 10% des étudiants disaient être somnolents au cours de la journée, 4% des étudiants prenaient des médicaments pour dormir .

L’observatoire national de la vie étudiante (OVE) a recensé 40 à 50% d’étudiants ayant des problèmes de sommeil en 2016 (7). C’est deux fois plus qu’en 2013 où le même observatoire avait recensé 22% d’étudiants souffrant de problèmes de sommeil (8). La somnolence diurne, la privation de sommeil et les horaires de sommeil irréguliers étaient très répandus chez les étudiants, puisque 50% d’entre eux rapportaient une somnolence diurne et 70% atteignaient une durée de sommeil insuffisante. 24% des étudiants interrogés souffraient de cauchemars, 19% d’entre eux rapportaient des cauchemars plus d’une fois par semaine et 6% souffraient de cauchemars au moins 3 fois par semaine. Les cauchemars étaient associés à des symptômes d’insomnie (9). Au niveau international, en 2006, la prévalence de l’insomnie chez les étudiants américains aux États-Unis était d’environ 9% (10). En Allemagne, en 2012 environ 8% des étudiants souffraient d’insomnie (11). Au Liban en 2016, la prévalence de l’insomnie cliniquement significative chez des étudiants dans le domaine de la santé (médecine, dentaire et pharmacie) était de 11% (12). Une étude internationale réalisée en Allemagne et au Luxembourg en 2017 portant sur 2830 étudiants (2646 allemands et 184 luxembourgeois), a mis en évidence que 42% des étudiants souffraient de troubles du sommeil dont 18% des troubles du sommeil sévère .

Chez les jeunes apprentis

L’Observatoire Régional de la Santé (ORS) de Poitou-Charentes a fait un état des lieux de la santé des apprentis en 2013. Un tiers des apprentis n’était pas satisfait de leur sommeil (14). L’ORS de Bretagne en 2015 a trouvé les mêmes chiffres d’insatisfaction vis-à-vis du sommeil. Les filles apparaissaient plus touchées que les garçons. Près du tiers des apprentis étaient en déficit chronique lors des périodes au centre de formation des apprentis. 24% étaient en déficit chronique de sommeil lors de la période effectuée dans les entreprises. Le déficit chronique correspondait à une durée de sommeil inférieure à 7 heures par nuit .

Au moment de l’élaboration du questionnaire de notre étude et de sa diffusion, des études plus larges ciblant les conditions de vie des étudiants existaient dans la littérature. Mais, il n’y avait pas à notre connaissance, de publication d’étude récente réalisée spécifiquement sur le sommeil des étudiants français.

Facteurs connus comme associés au troubles du sommeil

Sexe

On retrouve souvent une fréquence plus élevée de troubles du sommeil chez les femmes, expliqués en partie par le réveil des enfants et une plus grande susceptibilité au stress (16). Dans une large étude aux Etats-Unis portant sur 7626 étudiants, 64% des filles souffraient d’une mauvaise qualité de sommeil selon le questionnaire de Pittsburgh contre 57% des garçons.

Prise de psycho stimulants

La mauvaise qualité du sommeil était associée de manière significative à l’utilisation de stimulants comme la caféine, le tabac et le khat. Le khat est une drogue utilisée en Éthiopie comme stimulant pour les loisirs sociaux et pour augmenter la performance au travail. Son effet ressemble aux amphétamines. Dans une étude en 2012 portant sur 2230 étudiants éthiopiens, 53% d’entre eux étaient considérés comme des « mauvais dormeurs » selon le questionnaire de Pittsburgh. Plus de trois quarts des « mauvais dormeurs » consommaient des stimulants. Après analyse multivariée, la caféine, le tabac et le khat à une dose élevée restaient impliqués de manière indépendante dans les troubles du sommeil (17). Une relation interconnectée existait entre anxiété, dépression, tabac et trouble du sommeil. Cependant la consommation de tabac et les troubles dépressifs et anxieux étaient tous deux associés de manière indépendante à plus de problèmes de sommeil chez les étudiants après analyse multivariée (Tabac OR : 2,25 IC95% [2,11-2,41] ; Anxiété OR : 3,27 IC95% [3,09-3,45] ; Dépression OR : 4,11 IC95% [3,91-4,32]). Les étudiants souffrant de dépression et/ou d’anxiété étaient plus susceptibles d’être des utilisateurs quotidiens de tabac, ce qui exacerbait probablement leurs problèmes de sommeil (18). L’alcool avait un impact sur le sommeil en provoquant des insomnies, mais il y avait également une relation bidirectionnelle entre insomnie et alcool (19). En effet une large étude longitudinale effectuée sur 6504 adolescents et jeunes adultes avait montré que les troubles du sommeil avaient augmenté de manière significative avec la consommation d’alcool (20). La prévalence des alcoolisations massives ponctuelles ou « binge drinking » (au moins une dans le mois précédent) en 2016 en France était de 50% chez des étudiants de moins de 30 ans. L’augmentation de ces comportements altérait la qualité de vie des étudiants. Les critères les plus impactés par ces comportements étaient leur durée de sommeil insuffisante, leur capacité à travailler, les pensées négatives et les préoccupations de leur santé, ainsi que leur dépense d’alcool. La fréquence des « binge drinking » était associée significativement à une altération plus importante de la qualité de vie .

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Table des matières

1. Introduction
A. Définition des troubles du sommeil
B. Prévalence des troubles du sommeil
C. Facteurs connus comme associés au troubles du sommeil
D. Conséquences connues des troubles du sommeil
2. Problématique
3. Matériels et méthodes
A. Type d’étude
B. Population de l’étude et mode de recrutement
C. Outils de mesure
D. Analyse statistique
E. Aspects éthiques et légaux
4. Résultats
A. Taux de réponse
B. Caractéristiques des participants
C. Mode de vie
D. Prévalence des troubles du sommeil chez les étudiants selon le questionnaire de Pittsburgh
E. Facteurs associés à une variation du PSQI score
F. Prévalence des facteurs associés aux troubles du sommeil
G. Quels sont les recours des étudiants en cas de troubles du sommeil ?
H. Questions ouvertes
5. Discussion
A. Synthèse des principaux résultats
B. Forces et faiblesses de l’étude
6. Ouverture
7. Conclusion
8. Annexes
A. Questionnaire envoyé aux étudiants
B. Données pour corriger le questionnaire
9. Résumé

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