Définition des notions de « corps » et de « mouvement »

Définition des notions de « corps » et de « mouvement »

La collecte des données

L’organisation a commencé en amont à partir du 16 janvier quand j’ai commencé à chercher une personne qui a accepté d’être en charge du cours de rythmique. Le 21 février, un professeur m’a demandé de le contacter pour clarifier les objectifs didactiques de ce cours de rythmique et s’assurer de sa pertinence et des liens avec son cours.
Cette procédure s’est finalement déroulée durant une partie d’un le vendredi 8 mars après-midi, entre 14h et 15h30.
Il est à noter que la personne en charge du cours de rythmique a participé au cours de rythmique mais n’a pas été présente durant le focus group et a proposé de sortir de la salle pour ne pas influencer les réponses des étudiants.
Au moment de commencer notre procédure, onze étudiants stagiaires-enseignants de musique au cycle 3 et au gymnase, ont participé à cette procédure. Il devait y avoir au départ douze étudiants mais un heureux événement a excusé l’un d’eux.

Le cours de rythmique

Le cours de rythmique a duré environ une trentaine de minutes et s’est déroulé sur plusieurs phases :
– Accueil des étudiants :Je suis déjà sur place avec la personne en charge du cours car nous nous sommes donnés rendezvous une demi-heure avant pour aménager la salle. L’accueil s’est déroulé sur une dizaine de minutes où nous avons rencontré les onze étudiants.
Présentation de la procédure :Je me suis présenté brièvement (qui je suis, ce que je fais et pourquoi je suis là aujourd’hui) puis j’ai présenté le déroulement de l’après-midi aux étudiants en lien avec ma recherche.
– Cours de rythmique : Le cours de rythmique prend le relais et s’effectue autour de deux grands exercices inspirés de la pédagogie Jaques-Dalcroze. La personne en charge du cours demande aux étudiants de jouer le rôle d’une classe de 11ème. Ce « niveau imaginé » présente l’avantage d’être médian pour les étudiants qui étudient au cycle 3 et pour d’autres qui étudient au gymnase.
1er exercice : La personne en charge du cours présente un ostinato rythmique qui ressemble à un frappement de porte « Toc ! Toc ! Toc ! » et demande aux étudiants d’imiter ce rythme en expérimentant les timbres et les nuances.
Elle demande ensuite de rajouter des paroles qui suivent l’ostinato. Exemple : « Toc ! Toc ! Toc ! Qui est là ? » tout en se déplaçant et en jouant selon le tempo de chacun.
Un groupe de 4 étudiants est désigné pour présenter leur création, 4 étudiants présentent en respectant les consignes.
Puis, une personne est désignée pour présenter sa création et varier les caractères, un étudiant se prête à l’exercice en mentionnant qu’il préfère le faire « pas avec le texte ». Il exécute un autre rythme, la personne en charge du cours lui demande de revenir à l’ostinato de l’exercice.
Elle continue en demandant d’effectuer le rythme en allant à la rencontre des autres, et ajoute la musique (7ème de Beethoven, 2ème mouvement).
2ème exercice : La personne en charge du cours distribue des cordes aux étudiants pour illustrer son propos : montrer que la phrase musicale dans la 7ème de Beethoven (1813) est continuellement en tension.
Puis, les cordes sont distribués à des groupes de 4-5 étudiants pour continuer son propos sur la tension des phrases musicales.
– Fin du cours : La personne en charge du cours propose un débriefing rapide sur l’activité et mentionne quelques éléments de la pédagogie Jaques-Dalcroze. Elle demande si les étudiants sont intéressés pour refaire un exercice (personne ne se manifeste) et me propose d’enchainer sur le focus group.
L’enjeu de ce cours de rythmique présente deux objectifs. Le premier objectif du cours a été d’incorporer par le corps l’ostinato rythmique de la 7ème de Beethoven en le substituant à quelqu’un qui cogne à la porte. Ressentir le rythme du 2ème mouvement de cette symphonie à travers ce jeu corporel se réfère à la partie A 31 Mu du PER (invention et interprétation de mouvements coordonnés en rapport avec le caractère de l’œuvre), A 32 Mu (Écoute, mémorisation et reproduction d’un motif rythmique régulier), et A 33 Mu (en développant la latéralisation, la simultanéité corporelle).
Le deuxième objectif a été de ressentir avec le jeu de la corde les tensions des phrases musicales, reprenant A 31 Mu (énoncé à l’exercice précédent), A 32 Mu (Désignation et comparaison des impressions ressenties à l’écoute d’œuvres et d’extraits musicaux) et A 33 Mu (énoncé aussi lors de l’exercice précédent).

Le focus group

Les onze étudiants ont participé au focus group et, pour une question d’anonymat, leur prénom est remplacé par les lettres de l’alphabet.
Les étudiants ont des âges et des cursus hétérogènes. Parmi les onze étudiants, A-B-C-D-H-I-J et K ont un âge compris entre 23 et 26 ans et ont terminé récemment leur Bachelor ou leur Master. E est âgé de 35 ans environ, F a une quarantaine d’années et G une cinquantaine ; tous trois ont terminé leur formation musicale entre une quinzaine et une trentaine d’années approximativement. J’ajoute que J et K n’ont jamais pris la parole durant toute la durée du focus group malgré mes invitations et n’apparaissent donc pas dans l’analyse de mes données.
Je me réfère aux annexes 3 et 4 qui sont des copies d’écran illustrant le fichier audio du focus group édité sur le logiciel Ableton Live. Pour plus de praticité, j’ai créé une piste par interlocuteur afin de mieux m’organiser dans la réécoute et l’appropriation du corpus. En effet, l’enregistrement du focus group dure plus de 45 minutes et, pendant l’analyse de mes données, je souhaitais réécouter rapidement des passages précis de chaque étudiant pour bien comprendre et interpréter chaque témoignage. Ce logiciel m’a aidé à gagner du temps et il met en évidence une donnée intéressante quant à la participation de chaque étudiant.
Visuellement, chaque piste (ligne horizontale) est dédiée à un interlocuteur. Les prises de paroles des participants sont représentées par des rectangles rouges de différentes longueurs, les 45 minutes du focus group sont représentées par l’espace qui s’étale de gauche à droite de la photo (on peut apercevoir le minutage en bas des images).
En résumant le nombre de prise de parole sur un tableau, voilà les résultats obtenus : Dans le tableau, les étudiants qui ont une participation faible (en dessous de 10 %) durant le focus group apparaissent en jaune. En orange est représenté un étudiant qui a pris la parole près d’un tiers du temps sur le total du temps de parole de tous les étudiants. On s’aperçoit alors que le nombre d’interventions et le temps de parole n’est pas équilibré et ces résultats tendent à démontrer que les données du focus group ne sont pas représentatives du groupe mais de quelques étudiants.
Je tiens à préciser que j’ai mené seul ce focus group et que je n’ai aucune expérience dans ce type d’outil de collecte de données. À la réécoute et durant la transcription du focus group, je me suis aperçu de plusieurs problèmes quant à mon rôle d’animateur.
– Mes défauts d’oralité : des tics de langage, quelques problèmes d’articulation et une volonté forte d’exemplifier sont quelques-uns des défauts qui peuvent supplanter la clarté de mon propos.
– Importance de l’animateur : comme le souligne Baribeau (2009), l’animateur doit gérer les interventions, reformuler, corroborer, relancer vers des thématiques. À la lecture de cet article, je pense avoir sous-estimé ce rôle d’animateur et n’avoir pas pris pleinement mesure de ma posture de chercheur. Première cause, j’ai souvent ressenti une volonté de partager mon ressenti avec des « collègues », biaisant parfois la nature objective de l’entretien et de ma recherche.
Deuxième cause, à la réécoute, il y a chez moi une certaine passivité pour relancer et reformuler les réponses de mes pairs, j’aurai dû par exemple demander plus de précisions sur certaines réponses qui méritaient des approfondissements.

Analyse des résultats

L’analyse de mes résultats se distingue en trois parties selon le modèle qu’illustre Baribeau (2009) : – Une première partie dédiée au codage et à la catégorisation de mes données. Relire, réécouter le focus group et le retranscrire sera la première phase de codage. Puis les catégories vont se dessiner selon le plan de mes questions les réponses des étudiants, observer des possibles redondances dans leurs réponses et les extraire dans la deuxième partie.
– Puis la deuxième partie dédiée à la description de mes données qui sera une organisation du codage et de la catégorisation. Les réponses des étudiants vont être résumées à l’essentiel pour en faire ressortir les éléments centraux liés à ma problématique. Une fois cette substantifique moelle obtenue, je passerai à la dernière partie.
– Enfin la troisième partie concerne la théorisation des données, interpréter les résultats donnés, les confronter à ma problématique et mettre en relief des hypothèses ou des éléments de réponses.

Codage des données

La transcription intégrale du focus group (annexe 5) a été réalisée finalement sans l’aide d’un logiciel. Dans la transcription, chaque participant a été mis en évidence par une couleur différente ; les trois petits points indique une hésitation ; les parenthèses indiquent l’intervention d’une autre (ou d’autres) personne et est colorisée selon l’intervenant ; les questions de mon corpus sont soulignées en jaune.
Pour coder mes données, j’ai décidé de résumer les éléments que chaque étudiant a formulé selon les catégories sous-tendues par les questions. Voici les questions qui vont être posées aux étudiants durant le focus group :
1) Durant leur cursus, les étudiants ont-ils eu des cours qui enseignent la musique en utilisant le corps et les mouvements ?
2) Dans leur classe, les étudiants planifient-ils (planifieront-ils) des activités qui utilisent le corps et le mouvement ?
3) Y’a-t-il une plus-value, du potentiel, à utiliser ces activités ?
4) Quels sont les freins possibles à de telles activités ? Sont-elles (peuvent-elles être) difficiles à mettre en place dans certaines classes ?
5) Selon les étudiants, les lieux où ils travaillent sont-ils adaptés aux activités musicales utilisant le corps et les mouvements ?
6) Les étudiants se sentent-ils suffisamment formés pour enseigner la musique en utilisant ces activités ?
Et voici les différentes catégories qui émergent des questions posées :
– Les cursus et les formations
– L’utilisation présente et future des activités liées au mouvement
– Les plus-value et les potentiels
– Les freins possibles
– Les lieux d’enseignement pour des activités en mouvement
– La pertinence de la formation didactique
Le résultat de ce travail se trouve en annexe 5. J’ai surligné en gris certaines réponses qui sont influencées par l’expérience vécue juste avant le focus group. Pour les réponses qui ne sont pas en lien avec les questions posées et ma problématique, j’ai décidé de ne pas les mentionner car elle n’ont pas d’intérêt propre dans ma recherche.
La mention en gras (pas d’avis donné) illustre que l’étudiant n’a donné aucun élément de réponse en lien avec la question ou n’a tout simplement pas pris la parole dans la discussion sur le sujet.

Description des données

J’organise la description de mes données de manière linéaire en respectant l’ordre des catégories et des questions posées. Les différentes catégories résument l’essentiel des échanges entre les participants et permettent déjà de dégager certaines réponses et représentations (que nous interpréterons dans la théorisation des résultats).
Dans la catégorie des cursus et des formations, les étudiants qui ont suivi un bachelor dans une HEM ont bénéficié de certains cours en lien avec le mouvement, les autres réponses concernent la formation continue ou personnelle :
– MUSEC et HEM (options obligatoires : Feldenkrais, rythmique, taï-chi)
– CAS Daclroze
– école primaire (cours de rythmique)
– formations personnelles (arts martiaux, danse, gym mère-enfant)
– formations autodidactes (danse)
De manière générale, les études suivies par les étudiants comportent au minimum quelques éléments de « musique et mouvement ». Toutesfois, il est difficile de décrire et d’interpréter les activités hors cursus des étudiants (comme le Taï-chi ou les arts martiaux) comme faisant partie de notre thématique « musique et mouvement ».
Deux étudiants ont effectué leur formation il y a plus de 20 ans et à l’étranger (France et Angleterre) et ont témoigné n’avoir jamais été sensibilisé à ce type d’activités.
Dans la catégorie de l’utilisation des activités utilisant le corps, six étudiants sur onze utilisent et vont utiliser le corps dans leur planification à l’aide des activités suivantes :
– body percussion
– danse, chorégraphies
– échauffement corporel en début de cours
– activités où l’on peut utiliser divers objets (balle de tennis, vélo, gobelets).Suite à ce focus group, une majorité des étudiants se disent intéressés de planifier des activités musicales en mouvement et en réalise déjà dans leur stage. Il est néanmoins difficile de se prononcer sur les autres étudiants qui n’ont pas pris la parole sur ce sujet, on ne peut interpréter leur silence comme un avis contraire ou comme la possibilité qu’ils n’utiliseront pas des activités musicales et corporelles. Il y a d’ailleurs parmi les étudiants, une étudiante qui n’a jamais pris la parole dans le focus group et qui enseigne la rythmique dans le cycle primaire.
Dans la catégorie des plus-value et des potentiels, cinq étudiants ont relevé différents atouts concernant ces activités :
– chaque notion musicale peut être travaillée avec le corps
– se souvenir avec son corps
– activités en mouvement rares dans le cursus scolaire
– possibilité d’adapter ces activités dans d’autres cours (allemand, mathématiques, etc.)
– aspect créatif
– favorise la cohésion de groupe
– développe le ressenti et l’écoute

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Table des matières

Introduction
1. Contexte
1.1 État des lieux de la théorie
1.1.1 Définition des notions de « corps » et de « mouvement »
1.1.2 Contexte du corps dans l’enseignement de la musique
1.1.3 Corps, mouvement et musique dans le PER
1.2 État des lieux des pratiques et des formations
1.2.1 Représentations d’hier et d’aujourd’hui
1.2.2 Les formations actuelles
2. Problématique
2.1 Objet de recherche
2.2 Panorama et pertinence des formations des enseignants-stagiaires
2.3 Potentiel, plus-value et freins possibles des activités « musique et mouvement »
2.4 Pratique du mouvement chez les enseignants-stagiaires
2.5 Structure scolaire et lieux d’enseignement
2.6 Questions de recherche
3. Méthodologie
3.1 Fondements méthodologiques
3.2 Nature du corpus
3.2.1 Première partie du dispositif : le cours de rythmique
3.2.2 Deuxième partie du dispositif : le focus group
3.3 Autres dispositifs envisagés
3.4 Modèle d’analyse des données
3.5 Limites du dispositif
4. Le processus de recherche
4.1 La collecte des données
4.2 Le cours de rythmique
4.3 Le focus group
5. Analyse des résultats
5.1 Codage des données
5.2 Description des données
5.3 Quelques biais liés au processus
5.4 Théorisation des données
6. Conclusion
Bibliographie 
Annexes

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