Définition des actes de langage
La méthodologie de la recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous jugeons indispensable de reprendre la question de l’activité du comique de « dire pour-rire » ou « direpour- faire rire ». En effet, dans notre projet d’étude, nous nous penchons sur l’analyse des pratiques discursives qui se caractérisent par l’interaction énonciative et l’intentionnalité pragmatique. Notre étude porte, ainsi, simultanément sur les deux types d’approches, c’est-à-dire, l’approche énonciative et l’approche pragmatique pour analyser le discours des deux one-man-show (s) de l’humoriste algérien M. Fellag. A partir de quelques corpus de séquences sélectionnées de ces deux spectacles disponibles sur DVD, notre travail a pour objectif l’analyse du matériel verbal humoristique. Ensuite nous interprétons le non-verbal ainsi que la gestuelle, les regards et les grimaces en tant que source de comique. Nous aborderons dans le premier chapitre, les questions de définitions et d’approches liées au one-man-show et au discours comique de manière générale. Dans le deuxième chapitre, nous présenterons dans un premier lieu, l’humoriste et ses spectacles, et dans un deuxième lieu, nous allons évoquer la notion des actes de langage et de la rhétorique en analysant des extraits tirés des deux couplets tout en faisant appel aux procédés traités dans la partie théorique.
Choix du corpus
Dans le cadre de notre recherche, et en vue de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixées, nous avons choisi deux spectacles de Fellag « Djurdjurassique Bled » et « Bateau pour l’Australie » dans lesquels nous avons constaté en plus de l’usage multilingue (la présence de trois langues) ; (Arabe, kabyle, Français), l’utilisation des métaphores, arguments, exemples….etc. cela justifie que Fellag est un comédien connaisseur de la langue. Ce choix de corpus n’est pas hasardeux, mais il s’agit bien d’un choix stratégique dans la mesure où chaque spectacle a été produit dans des circonstances bien précises. D’ailleurs, « bateau pour l’Australie » produit en 1991, au lendemain de la rumeur qui disait que chaque algérien qui demandait un visa pour l’Australie l’obtiendrait et obtiendrai également un appartement et un Kangourou. Ce qui prouve de la misère sociale et du désarroi psychologique du peuple algérien à ce moment-là, surtout avec la montée des islamistes qui menaçaient le mode de vie, la culture, la tradition. De son côté, « Djurdjurassique Bled » qui met la lumière sur le contact des cultures algérienne et française, notamment en une période où l’immigration des Algériens en France est en constante ascension, il raconte également l’histoire identitaire du peuple algérien.
Les questions d’approche de l’analyse du discours
L’analyse de discours n’est récente que par le nom, car ses racines remontent à l’Antiquité, à l’oeuvre d’Aristote que les ouvrages qui traitent du discours argumentatif et de la rhétorique décrivent amplement. L’apparition de l’analyse du discours il y a une trentaine d’années, a vite mobilisé l’attention de ceux qui étaient déjà attirés par l’approche énonciative, la linguistique textuelle où l’ethnographie de la communication. L’apparition d’une discipline spécifique prenant pour objet « le discours », notamment dans l’espace français, est, de façon générale, une réalité qu’il faut interpréter dans le cadre de l’évolution des sciences du langage, surtout depuis la fin des années soixante. La constitution de ce nouveau champ, qui entretient avec la linguistique des rapports complexes toujours sujets à redéfinition, est un mouvement qui suppose, autant qu’il l’implique, la production d’un objet spécifique ainsi que la mise au point d’un dispositif de notions et de cadres méthodologiques inédits, adéquats à leur nouvel objet. En effet, l’analyse du discours n’aurait pu être envisagée sans l’approche communicationnelle de six fonctions principales de l’acte de communication référentielle, émotive, conative (centrée sur le récepteur), phatique, poétique et métalinguistique.
L’analyse du discours, ayant comme but final l’interprétation du sens en relation avec tous les paramètres évoqués ci-dessus, est une activité cognitive d’analyse et de synthèse, basée sur des compétences qui dépassent le niveau linguistique et qui se réalise graduellement, aussi bien localement, au niveau de l’énoncé, que globalement, au niveau du texte-discours. Mainguenau avance que l’analyse de discours est l’analyse de l’articulation du texte, du lieu social dans lequel il est produit et du mode d’énonciation. C’est toujours lui qui constate (1995) que « le discours ne devient véritablement objet du savoir que s’il est pris en charge par diverses disciplines qui ont chacune un intérêt spécifique sociolinguistique, théories de l’argumentation, analyse de la conversation, l’analyse critique du discours (la « CDA » anglo-saxonne) ».
Définition du discours
Pour mieux cerner notre domaine de recherche, il semble utile de faire une réflexion préliminaire sur les principales approches et acceptions de la notion de « discours », que nous considérons comme une clé principale pour mener à bien notre analyse des différents niveaux linguistiques de notre objet d’étude. La question du discours n’est pas énoncée dans le cours de linguistique de Ferdinand de Saussure qui circonscrit le domaine de la linguistique comme une étude de la langue, elle-même définie comme un « système de signes ». L’instabilité de la notion de discours rend dérisoire toute tentative de donner une définition précise du discours et de l’analyse de discours. On peut dans ce cas expliquer pourquoi le terme de discours recouvre plusieurs acceptions selon les chercheurs ; certains en ont une conception très restreinte, d’autres en font un synonyme de « texte » ou « d’énoncé ». On peut déjà dire que le discours est une unité linguistique de dimension supérieure à la phrase (transphrastique), un message pris globalement. Le discours est défini soit d’une manière autonome ( coseriu, vignaux) (20,56) soit en relation avec d’autres notions telle que langue, texte ou récit ou texte et contexte. Benveniste (1966, p.130) définit la notion de discours dans un sens large, comme « la manifestation de la langue dans la communication vivante » ou ailleurs comme « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière. »1 En partant du monde de fonctionnement de l’énonciation, Benveniste (1966) oppose le discours à la langue. Le discours, dira-t-il, est cette manifestation de l’énonciation chaque fois que quelqu’un parle. Cette définition
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Table des matières
Introduction générale
Présentation du sujet
Choix et motivation du sujet
Problématique
Les hypothèses de la recherche
La méthodologie de la recherche
Choix du corpus
Chapitre I Définition des concepts sémio-pragmatiques et discursifs
Introduction partielle
1.Les questions d’approche de l’analyse du discours
1.1. Définition du discours
1.2. Les caractéristiques du discours
2 pragmatique et domaines théoriques
2.1. Définition de la pragmatique
2.2. Les domaines théoriques
2.2.1. La pragmatique intégrée O. DUCROT
2.2.2. La pragmatique cognitive D. Sperber et D. Wilson
3.Définition des actes de langage
3.1. Les trois types d’actes de langage
3.1.1. L’acte locutoire
3.1.2. L’acte illocutoire
3.1.3. L’acte perlocutoire
4.La notion de l’argumentation
4.1. Définition
4.2. Les figures de rhétoriques
5.Le discours humoristique
5.1. Définition du discours humoristique
5.1.1. L’humour noir
5.2. Les catégories du discours humoristique
5.3. Le rire définition et caractéristiques
Conclusion partielle
Chapitre II Description et analyse des spectacles de Fellag
Introduction partielle
1.Brève biographie de Fellag
1.1. M. Fellag, un homme de lettres par excellence
2.Présentation des deux spectacles
2.1. Djurdjurassique Bled
2.2. Bateau pour l’Australie
3.L’analyse des corpus
3.1. Les mécanismes des actes de langage chez Fellag
3.1.1. Actes de langage du spectacle « Djurdjurassique Bled »
3.1.2. Actes de langage du spectacles « Bateau pour l’Australie »
3.2. L’implicite dans l’humour de Felag
3.2.1. Définition de l’implicite
3.2.2. L’implicite dans Djurdjurassique Bled
3.2.3. L’implicite dans Bateau pour l’Australie
3.3. L’emploi de la rhétorique dans les deux one-man-schow(s)
3.3.1. L’usage de la métaphore
3.3.2. L’usage de l’hyperbole
3.3.3. L’usage de la comparaison
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
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