Définition de quelques concepts de base relatifs à l’alternance codique

Analyse de l’alternance codique (arabe- français) dans l’émission radiophonique « Sérial Taggeur » d’Alger chaîne 3

Situation Sociolinguistique

Introduction partielle

L’Algérie est un pays qui connait une situation linguistique très intéressante, son paysage sociolinguistique est riche, il est caractérisé par la coexistence de plusieurs langues : tamazight, arabe, français, anglais. A partir de l’indépendance, en 1962 et pendant des années, ce pays a été officiellement monolingue avec l’arabe classique comme langue officiel et national. Mais cela n’a empêché la présence sociale d’autres langues.

Les langues en Algérie

La langue berbère

Le berbère couvre une aire géographique immense : Afrique du Nord, SaharaSahel ; on peut le considérer comme la langue autochtone du Nord de l’Afrique. Le berbère est l’une des branches de la grande famille linguistique chamito-sémitique (ou afro-asiatique), qui comprend, outre le berbère, le sémitique, le couchitique, l’égyptien (ancien) et, avec un degré de parenté plus éloigné. La langue berbère, ou tamazight, est présente à l’heure actuelle dans une dizaine de pays de l’ensemble Maghreb- SaharaSahel. L’Algérie est le pays qui compte les populations berbérophones les plus importantes. Signe fort de l’identité berbère face à l’arabisation. La langue berbère est riche d’une tradition orale qui a su intégrer les médias modernes. De plus, la renaissance volontariste de l’alphabet traditionnelle, les tifinagh a permet de suppléer à la mémoire collective, de traduire les œuvres majeurs de patrimoine mondiale et développer une littérature berbères qui répond à une forte demande. En Algérie, la principale région berbérophone est la Kabylie d’une superficie relativement limitée mais très densément peuplée, elle représente à elle seule plus des deux tiers des berbérophones algériens, soit au moins cinq millions de personnes. L’autre groupe berbérophone significatif est constitué par les chaouis de l’Aures : autour d’un million de personnes. Il existe de nombreux autres groupes berbérophones en Algérie mais il s’agit de petits ilots résiduels, de faible importance. La langue berbère se présente donc actuellement sous la forme d’un nombre élevé de  « dialectes » c’est-à-dire de variétés régionales, répartis sur une aire géographique immense et souvent très éloignés des uns des autres, néanmoins, le chercheur Chaker S.3 avance que «Sur l’ensemble de la population algérienne, les pourcentages de l’ordre de 25% à 30% de berbérophones, retenus pendant la période coloniale, sont rejetés comme nettement surévalués. En revanche, les 17.8% de berbérophones que donne le recensement algérien de 1966, sont en dessous de la réalité».

Le statut du berbère en Algérie

Le berbère bien qu’il soit présent dans les pratiques journalières des locuteurs berbérophones et vivaces dans leurs communications quotidiennes ne bénéficie pas d’un statut privilégié, comme le confirme Zabout T 4 : « Le berbère n’a jamais bénéficié ni de mesures administratives ou politiques, ni de conditions matérielles pouvant favoriser son développement » ce qui a poussé les berbérophones à revendiquer un statut officiel pour leur langue. Le combat démocratique commencé à Tizi-ouzou pour aboutir, en 1989, au multipartisme, une autre étape qui permettra d’autres avancées puisque des partis d’opposition inscriront dans leur programme d’action, notamment le statut de langue nationale et officielle pour la langue amazighe. La grève du cartable en 1994, qui consacrera l’année blanche au niveau des cycles d’enseignement primaire, secondaire et supérieur aboutira enfin à l’institutionnalisation de l’enseignement de tamazight dans les structures éducatives. En 2001, le printemps noir, avec ses 103 citoyens froidement assassinés ainsi que ses dizaines d’handicapés à vie, verra consacrer de manière constitutionnelle, le statut de
langue nationale à la langue amazighe. Cette longue marche a abouti aux aspirations des amazighophones qui demeurent citoyens du 2ème collège, leur langue ne bénéficiant pas encore du statut de langue officielle seul à même de rétablir l’équilibre entre le tamazight et l’arabe et mettre un terme à une injustice qui n’a que trop duré. Ce n’est que depuis le 8 avril 2002 que le parlement algérien reconnait le tamazight « comme langue nationale à côté de l’arabe ».La reconnaissance de l’identité berbère est indissociable de la langue amazigh ; en effet bien qu’il n’existe pas une seule communauté berbère, la langue joue le rôle de dénominateur commun comme le souligne le chercheur Chaker S 5 « Antérieurement, la conscience kabyle s’appuyait sur un système de relation tribales, une éthique liée à une organisation sociopolitique acéphale (ou segmentaire), une tradition littéraire très vigoureuse au XXè siècle, la référence essentielle devient la langue secondairement la conscience d’une historicité berbère du Maghreb, dont les racines sont antérieures à l’islam ».

La langue arabe

Il existe en Algérie deux variétés de l’arabe. Une variété haute, prestigieuse, réservée pour l’usage officiel dite l’arabe standard et une variété basse minorée par les politiques linguistiques mais pratiquée par la majorité des Algériens dite l’arabe dialectal.

L’arabe classique

L’arabe classique servait comme langue de prestige utilisée dans des situations de communication formelles. Elle fonctionne comme un noyau autour duquel se constitue la communication arabe. L’arabe classique est la variété haute. Cette variété a un système hautement confectionné véhiculant un corpus écrit abondant et utilisée principalement dans les communications écrites ou orales formelles mais elle est rarement utilisée dans les conversations ordinaires. C’est la variété des lettrés dit K .Taleb IBRAHIMI 6 . Elle sert de véhicule au savoir de façon générale, utilisée comme langue de culture et dans des situations de communication formelle. Cette variété principalement apprise à l’école, n’est en fait pratiquée par aucune des communautés linguistiques qui composent la situation algérienne. «Sans référence culturelle propre. Cette langue est aussi sans communauté. Elle n’est la langue parlée de personne dans la réalité de la vie quotidienne derrière cette langue « nationale», il n’y a pas de « communauté nationale » dont elle serait la langue tout court, dont elle serait bien sur la langue maternelle ».

L’arabe dialectal

Le célèbre comédien algérien, Mohamed Fellag, dépeint sa langue « l’algérien de la rue est une langue trilingue, un mélange de français d’arabe et de kabyle ». L’arabe dialectal est la langue maternelle de 75 à 80% de la population algérienne, elle est généralement décrite comme un idiome arabe rattaché au groupe de l’arabe maghrébin, elle s’est établit à partir du VIIIè siècle sur un substrat initialement berbère et dans une moindre mesure punique et latin. La langue algérienne n’est en générale pas très prisée par le pouvoir. Elle est souvent qualifiée de « dialecte » incapable de véhiculer une « culture supérieure ». L’arabe dialectal est employé dans des situations de communication informelles, intimes entre amis, en famille et c’est pour cela, elle remplit une fonction essentielle même si elle est exclue de toutes les institutions gouvernementales. Dans ce contexte le chercheur Chibane R8 affirme que : « Malgré l’importance numérique de ses locuteurs, et son utilisation dans les différentes formes d’expression culturelle (le théâtre, et la chanson), l’arabe dialectal n’a subi aucun processus de codification ni de normalisation».

La langue française

Le français a longtemps été considéré comme la langue du colonialisme par certains milieux algériens. Après l’indépendance, l’accent a été mis sur l’arabe, langue officielle, et le français est devenu une langue algérienne qui s’est créolisée en se mélangeant à l’arabe, et qui s’est intégrée dans la vie quotidienne. Depuis peu, on assiste à une normalisation du rapport des Algériens au français. On n’est plus dans cette ambivalence, dans ce déchirement entre « la langue du colon et la langue qui porte la modernité », le français en vient à ne plus être considéré ni comme la langue du colon, ni comme une langue étrangère, mais comme une langue que les Algériens peuvent enfin s’approprier. Comme l’écrit Taleb Ibrahimi Kh9  « On assiste en ce moment à une francisation à rebours dans l’enseignement supérieur », rapporte-t-elle. Alors que ce retour au français n’est pas accompagné par la classe politique qui n’a pas accepté l’enseignement dans les deux langues.

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Table des matières

Introduction 
1- Présentation du sujet
2- La problématique
3- Les hypothèses
4- Les motivations
5- La méthodologie
6- Présentation du corpus
7- Motivation de choix de corpus
8- Structuration de travail
Chapitre théorique 
Partie 1 : Situation sociolinguistique en Algérie
1- Les langues en Algérie
1- 1 La langue berbère
1- 2 Le statut du berbère en Algérie
1-3 La langue arabe
1-3-1 L’arabe classique
1-3-2 L’arabe dialectal
1-4 La langue française
1-5 Le statut du français en Algérie
1-6 L’anglais
Partie 2 : Définition de quelques concepts de base relatifs à l’alternance codique
1- Définition de quelques concepts de base
1-1 Le contact de langue
1-2 Bilinguisme et le plurilinguisme
1-2-1 Le bilinguisme
1-2-2 Le plurilinguisme
1-3 La diglossie
1-4 L’emprunt
1-5 L’interférence
1-6 L’alternance codique
1-6-1 Les types de l’alternance codique
1-6-2 Les fonctions de l’alternance codique
Chapitre pratique  Présentation des considérations méthodologiques et analyse du corpus 
1- La radio Alger chaîne 3
2- Choix du corpus
3- Présentation du corpus
4- Présentation de la situation d’interaction
4-1 Les données spatio – temporelles
4-1-1 Le lieu
4-1-2 Le temps
4-2 Le nombre
4-3 L’objectif de l’interaction
5- Les conventions de transcription
6- Tableau de transcription arabe – français
7- L’analyse des deux émissions
7-1 Les types d’alternance codique
7-1-1 L’alternance codique intra phrastique
7-1-2 L’alternance codique inter phrastique
7-1-3 L’alternance codique extra phrastique
8- Le tableau des passages marquant l’alternance codique
9- Les fonctions de l’alternance codique
9-1 Le discours rapporté                                                                                                                      9-2Lacitation
9-3 Désignation d’un interlocuteur
9-4 Les interjections
9-5 La réitération
9-6 Personnalisation versus objectivation
9-7 La fonction emblématique identitaire
9-8 Le marquage de l’appartenance
La synthèse
Conclusion générale 
Bibliographie
Annexe : transcription des émissions
Table de matière

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