Définition de quelques concepts clés de la sociolinguistique

Définition de quelques concepts clés de la sociolinguistique

La compréhension des phénomènes sociaux et des expériences vécues constitue une thématique de recherche sur le terrain, dire les phénomènes linguistiques, c’est dire la sociolinguistique, c’est un domaine où s’exerce des rapports de phénomènes langagiers qui se préoccupent de mettre en relation les comportements linguistiques et les facteurs sociaux. CALVET définit cette discipline comme : « Une approche des faits de la langue et du langage (ou des pratiques langagières, des pratique discursives, des interactions verbales : peu importe ici les dénominations) ancrés dans des situations sociales dont la pertinence fait partie de l’approche sociolinguistique. Comme je l’ai souvent souligné, la sociolinguistique est avant tout une linguistique de terrain. ». La sociolinguistique s’intéresse aux productions langagières des individus dans leur contexte social. En effet, il est pertinent d’étudier la langue dans son usage en contexte. Ce principe nous permet d’étudier les langues en contact et les phénomènes qui les régissent. Notre travail s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique interactionnelle, il traitera l’impact des représentations sur un comportement diglossique : étude d’une situation de communication entre interactants de Kherrata et ceux de la ville de Béjaia. Les locuteurs n’ont pas les mêmes attitudes envers une langue. BOYER nous affirme que « ce qui intéresse ici la sociolinguistique c’est le comportement social que cette norme peut entraîner. Elle peut en fait avoir deux types de retombée sur les comportements linguistiques : les unes concernent la façon dont les locuteurs considèrent leur propre parler, les autres concernent les réactions des locuteurs au parler d’autrui Dans un cas on valorisera sa pratique linguistique ou on tentera au contraire de la modifier pour se conformer à un modèle prestigieux, dans l’autre cas on jugera les gens sur leur façon de parler ». L’observation du terrain nous pousse à chercher à comprendre un certain nombre de phénomènes linguistiques. La coexistence de plusieurs variétés linguistiques au sein de la communauté algérienne a favorisé une évolution constante de la structure linguistique dont les représentations et les attitudes créent une dynamique situationnelle, et entraîne un processus de différenciation linguistique.

La sociolinguistique dans sa vision théorique

La sociolinguistique et sa situation en Algérie 

Parmi les différentes disciplines qui se préoccupent de langue et du langage : la sociolinguistique, elle est initialement décrite comme une des branches de la linguistique externe par le fait qu’elle est un domaine qui englobe, à la fois, une théorie linguistique et une théorie sociale. BAYLON confirme que : « la sociolinguistique peut être définie comme l’analyse de la parole envisagée dans son contexte social. Les relations du langage à la société ont souvent fait l’objet de remarque, voire de description dans l’histoire des sciences du langage(…) ».

La sociolinguistique

« La sociolinguistique est une science du terrain » . Nous nous basons sur cette réflexion en disant que celle-ci s’intéresse aux langues telles qu’elles sont pratiquées dans la société. Pour beaucoup de linguistes, le concept de sociolinguistique est employé pour mettre en relation les questions qui touchent la société et le langage en même temps, c’està-dire mettre en relation les deux aspects : le langage et la société. Selon MOUNIN, la sociolinguistique est un « terme qui désigne l’étude des relations entre langage et société ».

LABOV, considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociolinguistique, estime que «la sociolinguistique c’est la linguistique puisque la linguistique est l’étude des pratiques langagières dans une société donnée, donc elle prend en charge les différentes langues qui existent dans une société ».

La sociolinguistique est une science de l’homme et de la société. Science de l’homme dans la mesure où il est sujet producteur des paroles qui vont être, à leur tour, envisagées comme une langue, et la société parce que elle est considérée comme le lieu de rencontre entre les interlocuteurs où se passe l’interaction. Pour GUMPERZ : «la sociolinguistique est considérée comme un nouveau champ d’investigation qui étudie l’usage langagier de groupes humains particuliers ».

De la sociolinguistique à l’analyse des interactions verbales : la sociolinguistique interactionnelles

Une partie de la sociolinguistique veut appréhender le langage tel qu’il est dans les communications sociales qui tissent la vie de tous les jours. Pour elle, les échanges langagiers les plus ordinaires de la vie quotidienne sont des activités socialement structurées que la sociolinguistique peut constituer comme objet d’étude. Parmi les multiples systèmes d’échanges linguistiques auxquels participent les membres d’une société, elle penche à celui qui régit les conversations. GUMPERZ nomme cette sociolinguistique « la sociolinguistique interactionnelle». La sociolinguistique interactionnelle de GUMPERZ cherche à rendre compte de l’expression orale dans les faits du langage. Il s’intéresse à la situation où il est employé le langage, pour ensuite, observer la façon dont la communication est établée et interprétée par les acteurs. La sociolinguistique interactionnelle est un nouveau champ d’étude du langage mais toujours dans son contexte social. La sociolinguistique en tant que « nouveau champ d’investigation qui étudie l’usage langagier de groupes humains particuliers » , la sociolinguistique interactionnelle s’intéresse à l’étude de cet usage et les phénomènes qui les caractérisent.

La communication
Toute opération de transfert ou d’échange d’informations entre les interlocuteurs constitue une communication. Il n’y a pas seulement l’échange verbal dans la communication mais il existe d’autres systèmes de communication. Toute communication exige un même système de signes entre les interlocuteurs. Le transfert d’informations n’est possible que si les interlocuteurs partagent le code dans lequel a été transcrit le message. Pour GUMPERZ : « ce n’est que lorsqu’un mouvement a provoqué une réponse qu’on peut dire qu’il y a communication. Pour participer à ces échanges verbaux, c’est-à-dire s’engager dans une conversation et la maintenir, il faut un savoir et des capacités qui dépassent largement la compétence grammaticale nécessaire au décodage de messages brefs et isolés ».

L’alternance codique dans la conversation
C’est avec la sociolinguistique interactionnelle de GUMPERZ que le phénomène de l’alternance codique s’est développé. Dans certain nombre de situations de communication, les locuteurs ont tendance d’utiliser d’autres langues ou d’autres systèmes linguistiques en parallèle avec leur propre système. Une telle situation est nommée « l’alternance codique » où GUMPERZ l’a défini comme : « la juxtaposition à l’intérieur d’un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes où sous-système grammaticaux différents ».

Alternance codique situationnelle
Ce type d’alternance est employé lorsque deux variétés linguistiques sont en contact, il est lié aux différentes situations de communication qui dépend des pratiques langagières et des compétences linguistiques de l’individu, selon le milieu social des interlocuteurs et le choix des conversations en situation de prise de parole dont GUMPERZ a souligné que « l’alternance situationnelle où des variétés distinctes sont liées à des activités, à des situation distinctes ».

Alternance codique conversationnelle
L’alternance codique conversationnelle consiste à l’utilisation de deux ou de plusieurs langues dans une même conversation, elle est utilisée d’une façon inconsciente et spontanée par les locuteurs. A ce propos, GUMPERZ confirme que « l’alternance conversationnelle qui a lieu à l’intérieur d’une même conversation, d’une manière moins consciente, plus automatique sans qu’il y ait changement d’interlocuteurs, de sujet ou d’autres facteurs majeur dans l’interaction ».

L’interaction
Le terme majeur de la sociolinguistique interactionnelle est “ l’interaction verbale“ qui veut dire l’échange langagier et la prise de parole en groupe. C’est un champ très large qui s’attache à décrire un certain nombre de phénomènes qui s’agit de l’analyse conversationnelle.

VION souligne que « L’interaction est partiellement déterminée par l’existence de sujets déjà socialisés et d’une sociale déjà structurée. Mais dans la mesure où sujet et social résultent de l’interaction, ces catégories pré-formé réactualisent et se modifient dans et par son fonctionnement. L’interaction est donc le lieu où se construisent et se reconstruisent indéfiniment les sujets et le social ».

La conversation
Ce qui se dit lors d’un échange avec une personne ou plusieurs personnes donne une conversation. C’est le langage d’usage utilisé dans un échange entre personnes. « Dans un premier temps, en effet, le terme de conversation allait coïncider avec celui d’interaction de sorte que toute activité communicative mettant des sujets en situation de face à face pouvait être conçue comme de la conversation. En même temps qu’elle était appréhendée comme forme de base de la vie sociale, cette manière de la définir semblait interdire tout prise en compte de la diversité des formes de cette vie sociale ».

La situation sociolinguistique de l’Algérie

La situation sociolinguistique de l’Algérie est très complexe, complexe au sens qu’elle représente plusieurs langues en usage. Pour CHACHOU : « Il s’agit d’une polyglossie où les langues sont en concurrence entre elles, comme le sont l’arabe institutionnel avec le français et l’arabe algérien avec les langues berbères ».

A ce propos, il est à noter que le principal objectif de la sociolinguistique est de faire le point sur la situation des langues en présence de façon à déterminer la place de chaque langue dans le paysage sociolinguistique.

Lorsqu’un pays se trouve devant cette situation de coexistence de plusieurs langues, il est plurilingue. CHACHOU confirme que : « L’Algérie est un pays plurilingue dans la mesure où sa langue officielle est l’arabe institutionnel et qu’il reconnait depuis 2002 tamazight comme langue nationale ».

Les locuteurs, pour se communiquer, ils font recours aux différentes stratégies qui permettent facilement la transmission d’informations d’une personne à une autre. Dans ce cas, ils dépassent l’utilisation d’un seul système linguistique en se trouvant dans une autre situation, c’est le plurilinguisme. Pour MOUNIN : « il s’agit de plus de deux langues». Le plurilinguisme en tant que coexistence de langues diverses ou l’usage deplusieurs langues au sein d’une même collectivité, CHACHOU confirme que : « en cequi concerne le plurilinguisme envisagé dans ses aspects sociaux et individuels, de nombreux travaux ont démontré la diversité linguistique de la réalité algérienne où les locuteurs utilisent différentes stratégies communicatives impliquant des choix linguistiques liés aux diverses situations de communication auxquelles le sujet se voit confronté ». Elle ajoute encore que : « il est bien rare de trouver un Algérien monolingue stricto sensu ».

Conclusion générale 

Notre présente recherche, inscrite dans le domaine de la sociolinguistique, s’est portée sur : l’impact des représentations sur un comportement diglossique en basant sur des situations de communication des locuteurs de la région de Kherrata et ceux de la ville de Béjaia.

 

 

 

 

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Table des matières

Introduction générale 
PREMIERE PARTIE : La sociolinguistique dans sa vision théorique
Introduction
Chapitre I : La sociolinguistique et sa situation en Algérie 
Introduction
1. La sociolinguistique
2. De la sociolinguistique à l’analyse des interactions verbales : la
sociolinguistique interactionnelle
3. La situation sociolinguistique de l’Algérie
Conclusion partielle
Chapitre II : Définition de quelques concepts clés de la sociolinguistique
Introduction
1. Le contact de langues
2. Le bilinguisme
3. Le plurilinguisme
4. La diglossie
5. Le Variable / la Variété linguistique / le Variable social
6. La communauté linguistique
7. L’identité
8. La culture
9. Les attitudes / les comportements / les représentations
10. La norme
11. Le dialecte
12. Sécurité / insécurité linguistique
13. Hypercorrection
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : La sociolinguistique dans son cadre
analytique
Introduction
Chapitre I : Analyse des échanges conversationnels 
Introduction
1. Présentation du questionnaire
2. L’analyse et l’interprétation des conversations
Conclusion partielle
Chapitre II : Analyse des questionnaires 
Introduction
1. Présentation du corpus
2. Le questionnaire comme approche quantitative
3. Considération des variables et présentation de l’échantillon
4. Analyse et interprétation des réponses des questionnaires
Conclusion partielle
Conclusion générale

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