Généralités sur l’obésité
Définition de l’obésité et ses étiologies
L’obésité est la conséquence d’un déséquilibre entre les apports alimentaires et les dépenses énergétiques de l’organisme (8). Plusieurs étiologies ont été retrouvées :
– Une mauvaise alimentation avec trop d’apports lipidiques et glucidiques.
– La prédisposition génétique : certains gènes qui nous constituent sont impliqués dans la prise de poids (épigénétisme).
– Les facteurs psychologiques : anxiété, dépression, évènement de vie marquant comme l’arrêt du tabac, le stress.
– Un sommeil court (moins de cinq heures par nuit) ou trouble du sommeil (10).
– Les facteurs biologiques : dérèglement hormonal, prise de médicament, composition du microbiote intestinal.
– Les troubles du comportement alimentaire : hyperphagie, boulimie, compulsions alimentaires.
– Le manque d’activité physique.
La physiopathologie
L’obésité est une maladie des tissus adipeux. Ces tissus sont appelés « masse grasse » et contiennent un tiers d’adipocytes. Ces adipocytes stockent les réserves énergétiques en graisse et lorsque ces cellules se gorgent de lipides, celles-ci s’hypertrophient. Quand elles ont atteint leur seuil maximal de croissance, elles recrutent d’autres cellules, qui à leur tour, se rempliront de lipides. Ces adipocytes peuvent être influencés par des facteurs nerveux, hormonaux ou encore par des agents polluants, ou encore le microbiote intestinal (11). Il existe deux phases : la phase dynamique : elle concerne la période où le poids de la personne augmente, car les adipocytes se remplissent de graisse, puis la phase statique qui se traduit lorsque le poids reste élevé, à cause de la multiplication des adipocytes. De ce fait, le stockage tend à augmenter. En d’autres termes, plus la personne prend du poids plus elle risque de stocker des adipocytes (12).
L’indicateur de mesure
L’OMS a mis en place un diagnostic de l’état nutritionnel d’un individu, passant par le calcul de l’indice de masse corporel (IMC). C’est la seule méthode reconnue dans le monde, pour estimer la « masse grasse » chez un individu . Notons que cette classification s’applique uniquement chez l’adulte. Pour les enfants, il faudra regarder les courbes associant le poids et la taille, qui figurent dans les carnets de santé.
Selon cette classification, on parle de :
IMC (kg/m2) Classification de l’OMS
Moins de 16,4 Dénutrition
Entre 16,5 et 18,4 Maigreur
Entre 18,5 et 24,9 Valeurs de référence
Entre 25 et 29,9 Surpoids
Entre 30 et 34,9 Obésité grade I
Entre 35 et 39,9 Obésité grade II
Egal ou au-delà de 40 Obésité grade III
Egalement, nous avons pu constater qu’aux États-Unis, il existe le grade d’obésité appelé « super obesity », qui se traduit par un IMC supérieure à 50 .
Les complications de l’obésité
L’obésité peut avoir de graves conséquences sur notre santé. Elles peuvent être physiques, mais aussi psychologiques .
Les principales sont :
– Le diabète de type 2 : appelé « diabète gras », il s’accompagne de certaines complications comme les maladies cardio-vasculaires ou les rétinopathies, qui sont à surveiller jusqu’à la fin de vie (14).
– Les maladies cardio-vasculaires : l’hypertension artérielle, l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral ou encore l’artérite des membres inférieurs associés à un taux élevé de cholestérol, sont les principales complications cardio-vasculaires (12).
– Les cancers : en 2013, l’Institut Nationale du Cancer publie un rapport sur le lien entre le surpoids, l’obésité et les risques de cancers. Il indique que les femmes en surpoids et en obésité, ont un risque plus important de développer un cancer de l’endomètre, ou après la ménopause, un cancer du sein (15). Egalement, il a été démontré que l’obésité est un facteur de risque concernant la récidive ou l’apparition d’autres cancers, comme par exemple, le cancer du sein, de l’endomètre ou du colon-rectum (16,17).
– Les arthralgies, lombalgies, rhumatismes et les troubles du sommeil : les troubles du sommeil sont à la fois une cause et une conséquence de l’obésité. L’apnée du sommeil est la principale conséquence de l’obésité sur le sommeil. Elle se décrit par des « pauses respiratoires » durant le temps de sommeil (9).
– Les répercutions psychologiques : certaines souffrances psychiques peuvent être à l’origine de l’obésité, mais comme le sommeil, elles peuvent aussi faire parties des conséquences. L’obésité peut conduire chez certaines personnes, à l’isolement social, la stigmatisation, la faible estime de soi, voire la dépression (9). La grossesse étant reconnue comme une situation de vulnérabilité, il est nécessaire de faire ce dépistage chez les femmes enceintes.
– La reproduction : nous en parlerons plus tard dans notre étude.
Quelles sont les réponses de l’État pour lutter contre l’obésité, en France ?
L’enquête ObEpi de 2012, souligne l’urgence de limiter l’expansion de l’obésité dans la population générale et évoque des chiffres assez préoccupants, concernant l’évolution de la prévalence de l’obésité de 1997 à 2012 (2). Dans la région de la Haute-Normandie, l’évolution a été sur cette période de +79,8% (2). Face à cette croissance exponentielle du nombre de français touchés par l’obésité, le Ministère des Solidarités et de la Santé a mis en place, il y a quelques années, deux plans dédiés à la santé des français, concernant leur alimentation : le Plan National Nutrition Santé ainsi que le Plan Obésité. Le Plan National Nutrition Santé 3 et le Plan Obésité 2010-2013 ont permis, en France, la création de 37 centres de soins adaptés, appelés Centres Spécialisés de l’Obésité (CSO). Ces centres reçoivent les patients atteints d’obésité, principalement sévère et bénéficient de diagnostics et de traitements spécialisés. Ces centres sont également engagés dans la recherche, car les prédispositions génétiques et les maladies rares font parties des causes d’obésité restantes, à explorer (2). En Haute-Normandie, un de ces centres se trouve à Bois-Guillaume, sous la tutelle du groupe CHU-Hôpitaux de Rouen (9,18). Ce centre de référence possède également 14 partenaires sur toute la région pour permettre une prise en charge médicale voire chirurgicale, pour tout public (adultes enfants et adolescents). En Haute-Normandie, 19,6% de la population adulte est obèse. C’est plus que la moyenne nationale qui est estimée à 15%. Il s’agit de la 3ème place sur le podium des régions comptant le plus d’habitants adultes obèses (après le Nord-Pas de Calais avec 21,3%, et la Champagne Ardenne avec 20,9%) (2). Ces centres régionaux offrent une prise en charge médicale pluridisciplinaire. En effet : médecin généraliste, médecin nutritionniste ou endocrinologue, diététicien, éducateur sportif, psychologue ou psychiatre ou encore pneumologue, cardiologue, rhumatologue (selon les pathologies associées à l’obésité), travaillent en étroite collaboration. Les CSO suivent les recommandations de l’HAS, puisqu’ils proposent, dans un premier temps, une prise en charge de premier recours médical (principalement concernant l’alimentation et l’activité physique), puis dans un second temps, un recours chirurgical lorsque l’IMC est supérieur à 29 et si les prises en charge médicales et psychologiques n’ont pas été efficaces (19). Le recours chirurgical fait appel aux chirurgies dites bariatriques ; il existe différentes techniques .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. PREMIÈRE PARTIE : Revue de la littérature
Généralités sur l’obésité
1. Définition de l’obésité et ses étiologies
2. La physiopathologie
3. L’indicateur de mesure
4. Les complications de l’obésité
Quelles sont les réponses de l’État pour lutter contre l’obésité, en France ? Pour la femme enceinte, certains facteurs associés à l’obésité ont un rôle important pour sa santé et celle de son enfant
1. La prise de poids
2. L’activité physique
3. L’alimentation
4. Les chirurgies bariatriques
5. L’horloge biologique
L’obésité, facteur de complications chez la femme enceinte et son enfant
1. La période pré-conceptionelle et pré-natale
a) Certaines consultations sont essentielles pour une meilleure prise en charge des femmes en obésité avant et pendant leurs grossesses
b) Le dysfonctionnement hormonal
c) Hypertension artérielle et pré-éclampsie
d) Le diabète gestationnel
e) La Mort Fœtale In-Utéro (MFIU)
2. La période per-natale
a) Le travail et les différentes voies d’accouchement
b) Le déclenchement du travail
c) L’hémorragie du post-partum immédiat (HPPI)
d) Le nouveau-né large pour l’âge gestationnel et macrosome
3. La période post-natale
a) Le risque thrombo-embolique
b) Les infections
c) L’allaitement maternel
d) La contraception
II. DEUXIÈME PARTIE : Matériel et méthodes
Question de recherche, hypothèses et objectif
Critères d’inclusion, d’exclusion
Élaboration du questionnaire
Exploitation des résultats
Modalité de distribution
III. TROISIEME PARTIE : Les résultats
Présentation de la population d’étude
Les connaissances des patientes sur l’impact de l’obésité sur la grossesse
1. Principaux résultats du test de connaissances
Habitudes de vie des patientes interrogées durant la grossesse
1. Résultats de l’enquête alimentaire
2. La pratique d’activité(s) physique(s)
3. La prise de poids
Le suivi et les informations reçues durant la grossesse
Comparaison entre les suivis de grossesse répondus
L’avis des patientes
IV. QUATRIÈME PARTIE : Discussion
Les forces de notre étude
Les faiblesses et biais de notre étude
Discussion sur la méthodologie de l’étude
Comparaison des résultats à la littérature et validation ou non des hypothèses
1. Les connaissances des patientes interrogées
a) L’obésité, ses causes et ses conséquences sur la grossesse
b) La contraception
c) Variables influençant les résultats du test de connaissances
d) Résultat général du test et validation d’hypothèse
2. Les habitudes de vie des patientes interrogées
a) Les habitudes alimentaires
b) La prise de poids et son estimation selon l’IMC de base des patientes interrogées, durant la grossesse
c) L’activité physique
3. Est-ce que les patientes ayant réussi le test ont de meilleures habitudes de vie par rapport à celles qui ont échoué au test ?
4. Suivi avec un(e) diététicien(ne)
Proposition d’action en fonction des avis des patientes interrogées
1. Avec qui faire cette éducation thérapeutique et à quel moment ?
2. Quelles actions à mettre en place ?
3. Comment financer ce projet ?
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES