L’homéopathie est une thérapeutique basée sur la loi de similitude « similia similibus curentur», décrite depuis l’origine de la médecine dans le Corpus Hippocratique. C’est une méthode thérapeutique mise au point par Samuel Hahnemann, né le 10 Avril 1755 à Meissen (Saxe, en Allemagne). Après une thèse de médecine, il a été profondément ébranlé dans ses convictions médicales par la pauvreté de la thérapeutique de l’époque, souvent dangereuse avec des effets secondaires graves du fait de la faible maîtrise des traitements et de leurs effets. Il développe alors une nouvelle approche en utilisant des substances censées provoquer une maladie, contre la maladie elle-même jetant ainsi les bases de l’homéopathie. Depuis lors, des progrès ont été effectués dans le monde entier. Le médicament homéopathique adossé à cette thérapeutique, est préparé à partir de substances que l’on peut également appeler « souches homéopathiques ». Les souches utilisées en homéopathie sont très nombreuses. Elles peuvent être d’origine végétale, les plus fréquentes (environ la moitié des souches totales), minérale ou chimique (environ un tiers des souches totales) ou animale, les moins fréquentes (environ 1/6ème des souches totales) (20). De nos jours, avec les contraintes de plus en plus importantes de l’évaluation des médicaments, l’homéopathie prend du recul et est de moins en moins enseignée. On retrouve de moins en moins de médicaments dans les officines notamment au Sénégal où une étude antérieure a mis en évidence la méconnaissance de ces produits et leur faible disponibilité (4).
GENERALITES SUR L’HOMEOPATHIE
L’origine de l’homéopathie est à situer en Europe centrale à SAXE, avec Samuel Hahnemann, un médecin allemand (22). Hahnemann est né en 1755 à Meissen et mort en 1843 à Paris. En 1779, après une thèse intitulée : Aperçu des causes et du traitement des états spasmodiques, il arrête la pratique médicale la trouvant peu fiable. Il décide alors de faire de la traduction d’ouvrage. Ainsi, il va traduire d’énormes ouvrages médicaux.
Lors de la traduction d’un ouvrage intitulé, Materia Medica rédigé par un médecin écossais Cullen, Hahnemann ne comprenait pas comment l’écorce de quinquina serait-elle efficace contre la fièvre intermittente du paludisme grâce à une prétendue action tonique sur l’estomac. Il décide alors de prendre des gouttes de quinquina deux fois par jours pendant plusieurs jours et de noter les effets qu’il ressent(6). Ce qui était plus étonnant pour Hahnemann était de constater que le quinquina était indiqué contre le paludisme mais qu’il déclenchait les mêmes effets qu’un accès palustre. Se rappelant d’Hippocrate, considéré comme le père de la médecine, et son principe du similia similibus curentur(on peut traiter les semblables par les semblables, ou la loi des semblables), Hahnemann essaie de nouvelles substances végétales, animales et minérales sur lui-même ou son entourage pour vérifier le principe des semblables en donnant aux malades les mêmes substances qui ont provoqué un ensemble de symptômes similaires que la maladie chez des sujets sains. C’est ainsi qu’il a élaboré définitivement un procédé thérapeutique basé sur la loi de la similitude(6). De nos jours, bon nombre de personnes connaissent l’homéopathie.
Définition de l’homéopathie
L’homéopathie a connu beaucoup de définitions basées sur ses différents aspects thérapeutiques ou scientifiques. Depuis Hahnemann, plusieurs définitions ont été données, provenant surtout de ces disciples.
Définition de Hahnemann
Hahnemann définit l’homéopathie comme étant une matière qui soigne le mal par le mal. Il évoque le terme homéopathie pour la 1ère fois en 1810 dans Organon ou l’art de guérir. Il se base sur trois principes : 1er Principe : Une substance ayant certains effets sur l’homme en bonne santé peut faire disparaître ces mêmes effets chez l’homme malade (principe de similitude) ; 2ème principe : Si l’on dilue cette substance jusqu’à des concentrations infinitésimales, on augmente sa capacité d’action tout en réduisant ses effets indésirables. Enfin, l’homéopathie ne s’intéresse pas aux maladies, mais avant tout aux malades, chacun étant un cas particulier (2).
Définition de Léon VANNIER
Léon Ernest Vannier, né le 31 octobre 1880 à Segré, et, mort le 22 septembre 1963 à Quiberon, est médecin homéopathe, devenu en 1915 le chef de file de l’homéopathie (3). «L’homéopathie est la thérapeutique qui consiste à donner au malade, de petites doses de substances qui, expérimentées sur l’homme sain, reproduisent à fortes doses, les mêmes symptômes observés chez le malade»(28).
Définition d’Antoine NEBEL
Le docteur Antoine NEBEL (1870, 1954) est indiscutablement une des plus fortes personnalités du monde homéopathique. Adepte de la doctrine d’Hahnemann il a été, si l’on peut dire, un centre d’attraction pour les homéopathes de tous les pays auxquels il a largement livré ses idées. Ses travaux scientifiques, sa connaissance de six langues étrangères, sa valeur clinique, la sûreté de son diagnostic, sa haute culture, lui ont donné auprès des médecins homéopathes une autorité considérable. Il est considéré comme le père de l’homéopathie moderne avec ses travaux mettant en lien la morphologie de l’individu et le traitement homéopathique(2).
Définition de Jacques JOUANNY
Élève du célèbre homéopathe suisse NEBEL, installé à Paris en 1905, il a dominé l’histoire de l’homéopathie en France pendant plus d’un demi-siècle, organisé son enseignement, assuré son rayonnement et formé de nombreux élèves(9). «L’homéopathie est une méthode thérapeutique qui met en application clinique, la loi de similitude et qui utilise les substances médicamenteuses à doses faibles ou infinitésimales»(16).
Définition de Max TETAU
Figure emblématique et chercheur dans le domaine des médecines alternatives et complémentaires, le Dr Max TETAU est décédé en juillet 2012 après une carrière de près de 60 années en qualité de pharmacien, puis de médecin homéopathe, phytothérapeute et acupuncteur. Il est le fondateur de la fédération française des sociétés d’homéopathie et de la revue les cahiers de biothérapie(29). Il donne la définition suivante de l’homéopathie : «L’homéopathie est la méthode thérapeutique basée sur l’application d’une loi pharmacologique dénommée loi des semblables ou principe de similitude»(26). On voit que le mot semblable revient à chaque fois dans les différentes définitions. Donc le principe de similitude est le point focal de la médecine qu’a proposée Hahnemann.
Les fondements de l’homéopathie
L’homéopathie se fonde sur trois lois : la similitude, l’infinitésimalité, et la globalité.
La loi de similitude
Cette loi est indispensable à l’homéopathie. Elle a été énoncée par Hahnemann dès 1796 dans son essai intitulé «Nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales». Dans cet essai, il affirme que « Pour guérir radicalement certaines affections chroniques, on doit chercher les remèdes qui provoquent ordinairement dans l’organisme humain une maladie analogue et le plus analogue qu’il est possible »(21). La loi de similitude repose sur une expérience d’intoxication des produits sur les individus sains. Ces substances toxiques induisaient des effets curatifs sur les malades qui avaient les mêmes symptômes que l’individu sain intoxiqué par ce même produit. Ces dernières pouvant être d’origine animale, végétale ou minérale.
Loi de l’infinitésimalité
Elle donne à l’homéopathie sa réelle valeur. Hahnemann choisissait des doses optimales pour soigner les malades. Il constate que les symptômes s’aggravaient avant de commencer à guérir. Il eut donc l’idée de diminuer les doses et la réponse fut beaucoup plus douce et plus prometteuse. De là, il commence à diluer les produits avec un mélange hydro alcoolique. Quand il se rendait à cheval au chevet des malades, il constatait que les secousses des réservoirs qui contenaient les mélanges, rendaient les remèdes plus forts. Il décide donc de dynamiser les remèdes pour donner une puissance supplémentaire à la thérapie. Ce sont des mouvements de haut en bas sur une surface élastique mais ferme dans un mélange hydro alcoolique. La dilution est toujours suivie par la dynamisation. La dilution diminue la toxicité et la dynamisation augmente son action .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Définition de l’homèopathie
I.1. Définition de Hahnèmann
I.2. Définition de Leon Vannier
I.3. Définition d’Antoine Nebel
I.4. Définition de Jacques Jouanny
I.5. Définition de Max Tetau
II. LES FONDEMENTS DE L’HOMEOPATHIE
II.1. La loi de similitude
II.2. Loi de l’infinitésimalité
II.3. Le principe de globalité ou totalité
III. LA NOTION DE TERRAIN EN HOMEOPATHIE
III.1. La diathèse
III.1.1.Travaux de Hahnemann sur la diathèse
III.1.1.1.Sycose
III.1.1.2. La luèse
III.1.1.3. La psore
III.1.2. Travaux de Leon Vannier
III.1.2.1. Tubèrculisme
III.1.2.2. Cancérinisme
III.2. La constitution
III.2.1.La constitution carbonique
III.2.1.1 La morphologie
III.2.1.2. Le comportement
III.2.1.3. La pathologie
III.2.2. Constitution phosphorique
III.2.2.1. La morphologie
III.2.2.2. Le comportement
III.2.2.3. La pathologie
III.2.3. Constitution fluorique
III.2.3.1. La morphologie
III.2.3.2. Le comportement
III.2.3.3. La pathologie
III.2.4. Constitution sulfurique
III.2.4.1. La morphologie
III.2.4.2. Le comportement
III.2.4.3. La pathologie
III.3. Tempérament
III.3.1. Tempérament hydrogenoïde
III.3.2. Temperament oxygenoïde
III.3.3. Tempérament carbonitrogenoïde
IV. LA PATHOGENESE
IV.1. Intoxications
IV.1.1. Intoxications aigues
IV.1.2. Intoxications chroniques
IV.2. Expérimentation chez le sujet sain et sensible
V. SEMIOLOGIE EN HOMEOPATHIE
V.1. Consultation homéopathique
V.1.1. Observation
V.1.2. Interrogatoire
V.1.3.Examen clinique
V.2. Diagnostic homeopathique
V.2.1. Causalite
V.2.2. Signes objectifs
V.2.3. Modalités
V.2.4. Sensations
V.2.5. Signes concomitants
VI. AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE D’UN MEDICAMENT HOMEOPATHIQUE
VI.1. L’enrégistrement
VI.2. Autorisation de mise sur le marche
VII. PREPARATION DES MEDICAMENTS HOMEOPATHIQUES
VII.1. Les matieres premieres ou souches homeopathiques
VII.1.1. Souches d’origine vegetale
VII.1.2. Souches d’origine animale
VII.1.3. Souches d’origine minerale
VII.1.4. Souches d’origine biochimique
VII.2. Techniques de preparation
VII.2.1. Dilutions
VII.2.2. Trituration
VII.2.3. Teintures meres
VII.3. Les formes de presentation pharmaceutique
VII.3.1. Le tube-dose de globule
VII.3.2. Les granules
VII.3.3. Les globules
VII.3.4. Les gouttes
VII.3.5. La poudre trituration
VIII. LES INDUSTRIES LEADERS EN HOMEOPATHIE
VIII.1. Les laboratoires Boiron
VIII.2. Les laboratoires Hell (biologische heilmittel heel GMBH)
VIII.3. Les laboratoires Lehning
IX. POLEMIQUES AUTOUR DE L’HOMEOPATHIE
CONCLUSION