Définition de l’entrepreneuriat et l’entrepreneur

INTRODUCTION

  Des nombreuses structures existent aujourd‘hui pour conseiller les entrepreneurs potentiels telles que les cabinets de conseil en création d’entreprise, des agences gouvernementales comme Oséo en France, des incubateurs, des pépinières d‘entreprises et certaines organisations non gouvernementales. Le dynamisme industriel et la croissance à long terme engendrent une destruction créatrice dans les marchés et le secteur de l‘économie. Car de nouveaux produits et modèles économiques arrivent et remplacent les anciens. Beaucoup de personnes veulent transformer une idée ou une invention en une innovation réussite. Les représentants des pays membres des pays du G20 ont convenu de créer un nouveau collectif regroupant les principaux organismes d‘entrepreneuriat dans leurs pays membres. La rencontre à Séoul, en Corée, qui avait pour but de rédiger et d‘entériner une charte exposant la rencontre du G20. De plus, l‘Alliance s‘est engagée à mettre en commun les pratiques exemplaires de chaque pays membre afin de favoriser un environnement entrepreneurial à l‘échelle mondiale. Depuis, la libéralisation et la privatisation sont pratiquées pour relancer la croissance économique du pays. Un environnement économique favorable a été mis en place pour promouvoir l‘investissement direct à l‘étranger (IDE) et l‘entrepreneuriat national, c‘est donc la mise en œuvre de la Politique d‘Ajustement Structurel (PAS). Le système de production tourné vers l‘autosubsistance à cause de la faible taille de l‘exploitation et du bas niveau de sa productivité qui ne répond pas aux volontés de changements exprimées et aux sollicitations de l‘intégration régionale et de la mondialisation. L‘absence des  infrastructures adéquates (circuit de distribution de facteurs de production, infrastructures de marché, de stockage et de transformation) fait que les produits n‘engendrent que très peu de valeur ajoutée et sont souvent commercialisés à l‘état brut. Cela pénalise les paysans et les empêche de devenir des entrepreneurs professionnels. Dans les pays industrialisés, l‘entreprise a joué un rôle important dans le développement grâce à leurs investissements et à leur dynamisme entrepreneurial dans la production des biens et services. Dans la théorie du cycle économique de Joseph Aloïs Schumpeter, les entrepreneurs sont considérés comme acteurs de la relance et de la croissance économique grâce aux innovations qu‘ils apportent ainsi qu‘aux vagues d‘investissements rendus nécessaires pour la mise en œuvre de ces innovations.

Définition de l’entrepreneuriat et l’entrepreneur

  Plusieurs définitions de l‘entrepreneuriat et de l‘entrepreneur ont vu successivement dans cette section. Par définition, l‘entrepreneuriat est définit comme une action de créer de la richesse et ou de l‘emploi par la création ou la reprise d‘une entreprise. Ainsi, l‘entrepreneuriat agricole est à l‘origine du dynamisme industriel et de la croissance économique. Une autre définition de l‘entrepreneuriat qui décrit le processus de découverte, d‘évaluation et d‘exploitation d‘occasions. Selon Michel Coster «L‘entrepreneuriat est le phénomène d‘émergence et d‘exploitation de nouvelles opportunités créatives de valeur économique ou sociale, impulsé ou rendu possible par l‘initiative et la dynamique d‘innovation et des changements d‘un homme,  l‘entrepreneur, en interaction avec son environnement». La culture entrepreneuriale peut être définie comme un ensemble de valeur, de savoir être et de caractéristiques inhérentes à l‘entrepreneur. Le mot «entrepreneur » dans son sens étymologique signifie «celui qui entreprend ». Dans le Grand Dictionnaire, l‘entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupe de personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui met en œuvre des moyens financiers et, humains et matériels pour en assurer le succès et pour réaliser un profit ». Puis, l‘entrepreneur c‘est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. Ainsi, il est une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée. Il y a plusieurs auteurs qui définissent ce mot. D‘après Jean marie Toulouse, «L‘entrepreneur est avant tout un réalisateur de projets, quelqu‘un qui dans la société perçoit une opportunité et imagine une façon de répondre à ce besoin avant que d‘autres ne le fassent. C‘est une personne qui, face à une situation de problématique, développe un projet, une vision qui transforme le problème en une occasion d‘affaires». Selon François Faccini, l‘entrepreneur est essentiellement celui qui agit. Cette définition permet de saisir  l‘essence de l‘entrepreneur. Toute personne agissant en vue de modifier le présent et d‘atteindre ses objectifs dans le futur. Cette définition, comme le rappelle Jesus Huerta de Soto, est conforme au sens étymologique original du mot entrepreneur. Le mot entrepreneur vient du verbe latin «in prehendo-endi-ensum» qui signifie découvrir, voir, percevoir, se rendre compte de saisir. Selon le Haut Conseil de la Coopération Internationale (HCCI) de la République Française, l‘entrepreneuriat est définit comme le «processus de réalisation de projets, de perception d‘opportunités et d‘imagination de façon de répondre à un besoin avant que d‘autres ne le fassent »  .De nos jours la Petite et Moyenne Entreprise (PME) occupe la pointe de l’actualité. Elle fait l’objet de sollicitudes intéressées de la part des autorités politiques. Les études scientifiques relatives à ce type d’entreprise se sont multipliées depuis les années 1980. Désormais il est d’une unanimité politique qu’il faut soutenir, aider et encourager le développement des PME au sein de l’économie. Cependant, il convient néanmoins de disposer, d’une part d’une définition opérationnelle et d’autre part des moyens de financement appropriés aux différents programmes gouvernementaux pour la création de PME à l‘innovation.

Définition et méthodologie de la création PME

  Quand on parle de l‘entreprenariat, on peut parler, ainsi, de l‘entreprise car l‘entrepreneure est souvent, au sens le plus courante, une personne physique ou morale créature de l‘entreprise industrielle ou commerciale. Le propriétaire ou les actionnaires d‘une entreprise peuvent être dénommés entrepreneures. Avant de définir la PME, nous avons jugé nécessaire de définir tout d’abord l’entreprise en général. Il s’agit, d’une unité économique, juridiquement autonome, relevant d’une forme cataloguée du droit, qui exerce à titre principal et habituel une activité indépendante de production de biens et services destinés à être vendus, perçoit des ressources et gère un patrimoine. Enfin, le concept d’entreprise recouvre des réalités socioéconomiques difficilement comparables dans leur mode de fonctionnement interne et externe. Ainsi les notions de TPE (très petites entreprises), de PE (petites entreprises), de ME (moyennes entreprises) et de GE (grandes entreprises) sont regroupées sous un même vocable alors qu’elles présentent une large diversité de forme. Il n’existe pas de définition exhaustive de la PME. Il est aujourd’hui d’usage courant pour parler de la réalité des petites et moyennes entreprises que l’on oppose à celle des grandes entreprises. Il existe au moins trois méthodologies de création d‘entreprises. La toute première est celle fondée sur le Business Plan qui est précédée des études de faisabilité commerciale, technique et financière du projet entrepreneurial. Deux autres démarches plus pratiques mettent le Business Plan au second rang et mettent l‘accent sur le plan d‘affaires. Avant d‘entamer ces différents thèmes de la démarche entrepreneuriale, commençons par parler du concept du Petite et Moyenne Entreprise. Le nombre des employés dans le PME est de 10 à 199 personnes. Pour le cas de Madagascar, une entreprise est considérée comme PME6 si elle satisfait au moins à l‘un des critères suivants la disposition d‘un effectif permanent compris entre 5 et 100 employés et la justification d‘un total du bilan compris entre 60 et 600 millions Ariary. D‘une part, la méthode fondée sur le Business Plan correspond à la démarche d‘un pilote d‘avion qui ne quittera pas le sol sans avoir en sa possession un plan de vol7 clair. Elle est la mieux connue en milieu académique quand on parle de création d‘entreprises. Elle consiste à étudier le marché, étudier la faisabilité technique et la rentabilité financière du projet et de  compiler le tout dans un document (le Plan d‘Affaires) avant de se lancer dans la phase de création d‘entreprise. Le business plan est un document crucial pour l‘entrepreneur qui va se lancer dans son aventure entrepreneurial et qui doit maîtriser tous les aspects de son projet (commercial, technique et financier). Ce document est aussi un moyen de communication auprès des partenaires dont la contribution au projet est sollicitée par l‘entrepreneur. D‘autre part, la méthode SYNOPP8 qui est appliquée à la création d‘entreprise est celle qui consiste à oser, à avancer et à rectifier ses erreurs en cours de route. Elle est aussi appelée la méthode « essais-erreurs ». L‘entrepreneur ne prendra pas beaucoup de temps à finaliser un business plan, il réfléchit, puis agit puis rectifie ses erreurs. Il finalise son business plan au fur et à mesure des avancements dans les activités de l‘entreprise naissante. Ainsi, la création d‘entreprise est considérée comme une aventure ou l‘acteur principal est l‘entrepreneur, le scénario ou le thème de l‘aventure est le projet entrepreneurial, les acteurs de second rang sont les partenaires et les concurrents, la fin de l‘histoire serait la victoire. Mais en entrepreneuriat, l‘histoire est en éternel recommencement. A la place du Business Plan, cette méthode consiste à élaborer un dossier d‘opportunité qui est constitué de huit étapes. Qui sont : Quel est le besoin visé par le projet ? Quelle niche sera le mieux impacté ? Quels sont les avantages de l‘idée ? Pourquoi cette idée est viable ? Quelles sont les incertitudes ? Quels en sont les risques ? Par où amorcer le projet? Comment va-t-on le déployer à grande échelle ? C’est-à-dire l‘entrepreneur définit son idée à partir et développe un concept de produit ou service (qui répond à un besoin). Il crée un prototype à partir de ce concept puis le teste sur un premier échantillon de clients potentiels. Si le produit ou le service n‘est pas accepté par la clientèle visée, l‘entrepreneur revient dans la phase de réflexion pour améliorer son offre. Si le test est réussi, il exploitera son idée auprès d‘un nombre plus élevé de clients. Les différentes qualités requises chez l‘entrepreneur sont la compétence entrepreneuriale notamment l‘intuition, la compétence en communication et la compétence technique. La dernière méthode c‘est la méthode de Guy KAWASAKI dans son ouvrage sur la création d‘entreprises, la démarche pratique de création d‘entreprises se fait suivant les cinq étapes suivantes:
-Créer un sens : Le futur entrepreneur doit d‘abord se demander si son projet entrepreneurial a un  sens. Lorsqu‘un projet entrepreneurial a un sens c‘est que sa réalisation va améliorer de façon notable la vie de la communauté, la vie dans le pays, ou dans la communauté que ce projet dessert. Par ailleurs, en l‘absence de ce projet, une catastrophe pourrait surgir au niveau de la communauté ou du pays. Un projet entrepreneurial qui répond clairement et de manière satisfaisante un projet qui a un sens.
-Créer un mantra : Un mantra est une petite formule qui doit en la récitant chaque jour motiver l‘entrepreneur, en le rappelant les raisons profondes pour lesquelles il travaille à son entreprise. Le mantra est alors différent de la mission d‘entreprise dont la formulation est longue, et les termes utilisés pouvant être lourds.
-Aller de l’avant : Aller de l‘avant consiste à réunir juste les ressources directement nécessaires pour produire un bien ou fournir un service. Par exemple: quand un menuisier va produire et vendre une table, il va se procurer des éléments directement nécessaires: des planchers, des clous, un marteau, un mètre ruban, un rabot. L‘entrepreneur se procurera aussi des ressources nécessaires pour fabriquer un ,prototype. Créer son Business Model, Créer un Business Model, c‘est créer un modèle d‘affaires pour son entreprise. L‘entrepreneur répondra alors aux questions suivantes:
* Qui: qui sont les clients de l‘entreprise, qui sont les partenaires, qui sont les intermédiaires, qui sont les concurrents, …
* Quoi: quels sont les composantes du système d‘offre de l‘entreprise ?, quels sont les caractéristiques des offres des concurrents ?, quels sont les avantages offertes par nos produits/services ?
* Où: où se trouve les concurrents ? Les clients ? Où se déroule la transaction ?
* Quand ? Combien de temps est passé entre la commande et la livraison du
produit ou service ? Quelle est la durée du processus de production ?, le chemin client par rapport au marché.
* Comment ? La manière de fournir le produit ou service, la manière dont agissent les différents acteurs du marché, pour se positionner.
Après avoir répondu clairement à ces questions, l‘entrepreneur passera alors à l‘étape ultime de sa création d‘entreprise.
-Fixer les objectifs à court termes: Pour passer à l‘action, l‘entrepreneur établira la liste des objectifs à court terme avec le timing et les éléments à surveiller. L‘entrepreneur y consacrera 80% de ses efforts. En réalisant ces 5 étapes simples l‘entrepreneur se concentre sur l’essentiel et réussit le lancement de son entreprise.

La théorie de l’entreprise chez les classiques et les néo-classiques

Les classiques Les économistes classiques n‘ont pas utilisé le terme «entrepreneur». Mais, la lecture de leur théorie permet d‘affirmer qu‘ils définissent l‘entrepreneur comme le propriétaire qui est à la fois le dirigeant de son entreprise. En effet, à l‘époque où vivaient les fondateurs de l‘école classique, les entreprises étaient des petites et moyennes tailles. Mais, le capitaliste ne cours pas de risque particulier lorsqu‘il s‘ investit et organise la production des biens destinés au marché. En effet, l‘offre créée a propre demande selon Jean Baptiste Say. Les néo-classiques.
Dans la théorie néo-classique qui est davantage axée sur le marché, il n‘y a pas de véritable théorie de l‘entreprise. L‘entreprise est décrite de manière plus simple: un agent économique qui transforme du travail et du capital dans une combinaison productive optimale pour obtenir des produits finis destinés au marché. Cette firme cherche à maximiser son profit en appliquant des règles de calcul marginaliste dans son choix de combinaison productive. Les éléments suivants sont des données pour l’entreprise et elle s’y adapte: l’environnement, l’état de la technique et les conditions de production. La théorie néoclassique n‘a pas considéré le progrès technique, qui explique la dynamique du système capitaliste. Léon Walras affirme qu‘à l‘équilibre, les entreprises ne font ni bénéfice ni perte. La théorie néoclassique a ignoré la question sur la croissance des grandes entreprises et la croissance économique. Bref, l‘entreprise est une fonction de production qui combine l e travail et l e capital pour obtenir un produit fini. Telle est la raison pour laquelle, l‘entreprise néoclassique est considérée comme une boite noire dont on ignore l‘organisation interne. La théorie de la firme se développe dans les années 30, lorsque le modèle de marché de concurrence pure et parfaite, est remis en question. Les théories de la concurrence imparfaite (J. Robinson 1993) et la théorie de la concurrence monopolistique vont renouveler les théories microéconomiques du marché et de la firme. La firme, au lieu d‘être considérée comme un simple agent économique est devenue l‘acteur principal du marché. On reconnait à l‘entreprise une marge d‘action plus large. Elle peut agir sur le prix, elle peut recourir à la différenciation et aux politiques de ventes. La microéconomie ne fait pas une analyse approfondie de l‘entrepreneur car l‘entreprise est considérée comme une firme point et automate. Sur les traits centraux de la firme néoclassique: firme point et firme automate. Il n‘y a pas d‘analyse de l‘intérieur de l‘entreprise, qu‘il s‘agisse des différents individus et groupes qui le compose ou des conditions concrètes d‘organisation de la production. La firme est une boite noire qui est réduite à un point dans l‘espace de marché.

La question de l’entrepreneur

  En fait, l‘application mathématique automatique de la maximisation de profit ne permet pas d‘appréhender la prise d‘initiative de l‘entrepreneur innovateur que ce soit dans la gestion  interne de la firme ou dans ses politiques externes. En fait, l‘entrepreneur réalise trois fonctions: innovation, acquisition et exploitation de l‘information, organisation de la production.

La théorie des coûts de transaction

 La théorie des coûts de transaction a été élaborée par deux auteurs: Ronald Coase qui a écrit en 1937 son article sur la nature de la firme, et Olivier Williamson qui écrit en 1975 et 1985 des ouvrages sur la firme. Les deux éléments essentiels de cette théorie sont la notion de transaction et la notion d‘organisation que nous allons examiner successivement. Leurs apports théoriques font partie de la théorie libérale de l‘entreprise.

La notion de transaction Il s‘agit d‘un affinement de la notion d‘échange marchand et du marché. Le marché est le lieu de rencontre des producteurs et des consommateurs où ils échangent les biens moyennant de prix. Le marché en tant que lieu d‘échange est aussi un lieu de rencontre, de recherche de l‘équilibre et de ce fait il permet la socialisation des individus. La notion de transaction est plus détaillée par rapport à la notion d‘échange marchand ponctuel, tel qu‘il est décrit dans la théorie classique. En effet, la transaction prend du temps pour s‘accomplir et comprend trois phases distinctes :
– La négociation: présentation des acteurs, création de climat de confiance entre eux, la communication sur les besoins, le produit, le marchandage sur le prix. ;
– La signature de contrat : la conclusion d‘un accord juridique d‘achat/de vente ;
– La réalisation du contrat : l‘échange effectif entre le producteur et le consommateur.
Ce processus de transaction, avec ses phases, peut prendre du temps plus ou moins long. C‘est dans cette notion de durée de la transaction que se pose le problème de gestion des échanges.
La notion de rationalité limitée Dans la théorie classique, les agents économiques sont rationnels. C’est-à-dire qu‘ils cherchent à maximiser leurs profits ou leurs satisfactions, et connaissent exactement les conséquences économiques de leurs choix de quantité de biens achetés ou de  facteurs de production à combiner. C‘est la notion de la rationalité absolue. Dans la rationalité limitée, il est compliqué de prévoir les conséquences des choix de l‘agent économique. Et c‘est le cas lorsque l‘échange effectif n‘est pas immédiat c’est-à-dire lorsque on a réalisé une transaction avec ces trois phases mentionnées avant (différent de l‘échange ponctuel)
La notion d’opportunisme L‘opportunisme est un comportement normal des acteurs économiques dès qu‘on admet qu‘ils sont rationnels et autonomes, c’est-à-dire libre dans leurs comportement. L‘opportunisme est un comportement de l‘homme qui cherche son propre intérêt sans mentir, tromper ou voler. L‘opportunisme est un comportement de rétention d‘information (sélection adverse). En plus de la rétention de l‘information, après la signature de contrat entre les coéchangistes, l‘opportunisme a aussi lieu lorsqu‘un contractant ne consent pas entièrement le niveau de service attendu par l‘autre. Il se comporte ainsi car il ne peut pas rompre le contrat alors que le contexte a changé en son défaveur dans le temps. Ce second forme d‘opportunisme est appelé risque moral. Pour se prémunir contre l‘opportunisme, malgré le fait qu‘il s‘agit d‘un comportement normal des acteurs, il faut élaborer un contrat d‘échange sur les biens et services. Les biens et services eux- mêmes ne sont pas de même qualité. Les biens et services sont spécifiques et non homogènes comme le prétend la microéconomie. D‘où le concept d‘actif spécifiques.

Concept d’actifs spécifiques

   Selon Olivier Williamson, un actif spécifique est un actif redéployable pour un autre usage. Prenons l‘exemple du marché de travail. Un nettoyeur du sol a une faible spécificité car il peut être embauché dans une grande surface, dans une entreprise ou dans un service communal. Par contre, un nettoyeur de futs radioactifs est un actif spécifique car il n‘est pas utilisable partout. Les différents types de transactions A partir des hypothèses sur la rationalité limitée, l‘opportunisme des acteurs, le degré de spécificité des actifs, différents types de transactions sont identifiés par les auteurs comme le résume le tableau ci-après :
Tableau N° 2 : Les différents types de transactions

Rationalité limitée Opportunisme Actifs spécifiques Types de transactions
NON OUI OUI Transaction planifiée
OUI NON OUI La promesse
OUI OUI NON Transaction
spot
OUI (par réalisme) OUI (par réalisme) OUI (par réalisme) Contrat

Source: Pierre-Yves Gomez, EM Lyon, La théorie des coûts de transaction, documentation en ligne, p6.
Les auteurs de la théorie des coûts de transaction stipulent que l‘organisation est un arbitrage entre deux situations : le marché et les contrats. Lorsque les actifs sont non spécifiques le type de transaction sera le marché. Par contre, lorsque les actifs sont spécifiques, il est nécessaire d‘organiser et d‘intégrer la durée dans la transaction. C‘est la contractualisation.

L’organisation et le marché:

  Il a été stipulé que la rationalité est limitée, l‘opportunisme des agents est possible et que les actifs peuvent être spécifiques. C‘est en fait l‘existence d‘un temps d‘écoulement plus ou moins long entre la négociation et la réalisation effective de l‘échange qui nous amène à de tel réalisme. Ces hypothèses nous amènent à deux conséquences : Plus la transaction prend du temps, plus ces hypothèses ne sont pas réalistes ; Chacune des hypothèses génère des coûts dès que la transaction s‘étale dans le temps. Il faut atténuer la rationalité limitée en s‘entourant d‘experts, se protéger de l‘opportunisme des autres en multipliant les clauses de contrats. Il faut aussi se protéger contre la spécificité des actifs en prévoyant de clauses de redéploiement ou de rachat. Olivier Williamson stipule que les problèmes liés à limitation de la rationalité et les problèmes liés à l‘opportunisme sont relatifs à la durée de la transaction. Mais ils sont aussi dépendants de la fréquence de la transaction. Lorsque la transaction est fréquente, il ne sera plus possible de jouer à l‘opportunisme et la rationalité n‘est pas si limitée. Les types de transactions sont ainsi définis en fonction de deux dimensions : la fréquence de la transaction et la spécificité des actifs. Si les actifs sont faiblement spécifiques, et les transactions fréquentes, le meilleure forme de transaction serait le marché. Dans le marché, nous pourrons acheter l‘actif et le revendre sans être obligé de passer de contrat sophistiqué. Dès que l‘actif revêt une certaine spécificité, et la transaction n‘est pas répétitive il faudrait élaborer un contrat qui lie les deux partenaires à l‘échange. Supposons que l‘actif revêt une certaine spécificité, mais la transaction est répétitive car la commercialisation du bien représente une part importante de l‘activité de l‘acheteur et donc du producteur. Dans ce cas, un contrat de quasi intégration est nécessaire. Dans ce contrat, les partenaires s‘accordent non seulement sur le produit mais aussi sur le processus, sur le délai, la politique de qualité. Ils créent alors une quasi-organisation. La même situation a lieu lorsque l‘actif est très spécifique même si la récurrence de la transaction est faible. Les partenaires à l‘échange ont intérêt à élaborer un contrat beaucoup plus sophistiqué pour marquer leurs engagements et pour s‘assurer de ne pas perdre. Le cas ultime est  celui d‘un actif très spécifique nécessaire pour une transaction récurrente. Dans cette situation, le mieux c‘est que les deux contractants établissent un contrat où l‘un dirige et que l‘autre accepte de spécifier les détails et de se positionner en tant que donneur d‘ordre. C‘est le cas d‘un contrat de travail établit entre un entrepreneur et un technicien qui intervient continuellement dans son entreprise. Ces différentes situations nous montrent comment on est passé du marché à l‘organisation. En fait, l‘organisation est une forme particulière de contrat. Il incombe au gestionnaire d‘identifier la meilleure forme de coordination suivant la situation.

L’entreprise comme un nœud de contrats

  Si la théorie micro économique stipule que tout est marché, la théorie des coûts de transactions avance que tout est contrat et que le marché n‘est qu‘une forme, celle la plus simple, de contrat. Dans le monde réaliste de l‘économie des couts de transactions il existe des entreprises qui sont les organisations correspondant aux meilleures formes de contractualisation. Schumpeter identifie ainsi quatre types d’entrepreneur qui se sont succédé:
-Le fabricant-commerçant. – Il était capitaliste le plus souvent, et, par conséquent, prenait place dans une classe sociale. Propriété et position d’entrepreneur étant alors moins facilement séparables qu’aujourd’hui, la seconde semblait souvent héréditaire ; en réalité, ce qui était transmis héréditairement, c’était la propriété, alors condition de l’exercice de l’entreprise. Le fabricant- commerçant a une conception autocratique de son rôle dans l’affaire et un attachement d’ordre affectif pour la « firme » qui est « sa chose » car l‘ « affaire » ne s’est pas encore dépersonnalisée. Elle est alors véritablement une manifestation et un prolongement de la personnalité du chef d’entreprise. De plus, le fabricant-commerçant avait une compétence technique et commerciale, était fréquemment son propre directeur technique, son propre chef de contentieux. Autant d’éléments susceptibles d’être distingués et qui en fait furent parfois confiés, contre rémunération fixe, à des agents salariés mais qui composent la Figure historique du fabricant-commerçant. La réalisation de combinaisons nouvelles est alors placée dans une gangue d’autres fonctions hétérogènes.
– Le capitaine d’industrie est déjà un type moins complexe, bien qu’il le reste à un haut degré. Il agit soit par influence personnelle, soit par la propriété ou le contrôle de majorités d’actions. Ce chef qui peut être président d’un conseil d’administration ou administrateur délégué, ou occuper un autre poste de même sorte, n’est plus seulement le représentant de ses propres intérêts ou de ceux de sa famille; il se peut qu’il n’ait pas de rapports directs avec des usines, de relation personnelles avec la main-d‘œuvre; il n’en dirige pas moins la politique d’une ou de plusieurs entreprises sociétaires.
– Le directeur : Il peut avoir la conduite effective d’une affaire et réaliser des combinaisons nouvelles, même s’il a une place de travailleur salarié ou une position intermédiaire, salarié intéressé aux bénéfices. Il n’est pas capitaliste ; il n’assume pas, à titre principal, les risques techniques ou commerciaux. Il cherche à gagner des revenus suffisants mais, parmi les mobiles ordinaires de son action, il faut inscrire, plutôt que la recherche du plus grand gain monétaire possible, le goût du travail bien fait et de la responsabilité professionnelle, le souci d’une bonne réputation parmi les techniciens de la même branche, et même la préoccupation d’être favorablement jugé par la clientèle et par le public.
– Le fondateur : C’est un individu spécialisé dans la conception et le «lancement» des « affaires » nouvelles. Une fois l’affaire lancée, il peut, après avoir reçu une rémunération fixe,s’en désintéresser complètement. Il n’est pas lié d’une façon particulière et durable avec tel usine outil maison de commerce. La situation sociale et parfois la moralité de tels individus sont inférieures. Pour cette raison, et aussi parce que ceux que l’on appelle fondateurs ou lanceurs d’affaires sont, dans bien des cas, de simples intermédiaires et non des réalisateurs de combinaisons nouvelles, les théoriciens hésitent à leur reconnaître un rôle normal dans la vie économique moderne. Mais, quand un tel individu réalise une des combinaisons des facteurs de la production qui ont été plus haut mentionnées, on peut considérer qu’il est l’agent concret qui se rapproche le plus de l’entrepreneur abstrait tel que le décrit J. Schumpeter. Il n’est pas capitaliste ; il n’assure pas l’organisation et la direction de l’entreprise une fois lancée et il n’en assume pas les risques.

Fondements théoriques des mesures de la libéralisation des filières agricoles : l’économie néoclassique

  Ce titre présente succinctement le corpus dit « néoclassique » sur lequel s‘appuie les approches libérales en rappelant l‘importance de l‘état d‘équilibre, les hypothèses du modèle de concurrence parfaite et en analysant la notion de concurrence.

Le modèle de concurrence parfaite Selon les économistes néoclassiques, le « jeu du marché » permet la meilleure coordination des décisions individuelles des agents économiques. Le « jeu du marché » correspond à l‘image d‘une confrontation simultanée des offres et des demandes des agents pour chacun des biens, à  partir de laquelle émane un unique vecteur de prix (c‘est-à-dire un prix par bien) qui permet d‘égaliser les offres et les demandes considérées dans leur ensemble. En d‘autres  termes, les agents expriment de façon individuelle la quantité de biens qu‘ils sont prêts  à acheter ou à vendre selon un prix qui leur est annoncé et qui évolue jusqu‘à se stabiliser au prix d‘équilibre, c‘est-à-dire à une situation ou les échanges ont effectivement lieu. Sous certaines conditions, cet équilibre est qualifié d‘efficient, c‘est-à-dire qu‘il s‘agit de minimiser le coût et maximiser les produits. Il s‘agit du modèle d‘équilibre général en concurrence parfaite, qui accorde, comme son nom l‘indique, une place centrale à la concurrence. On étudie successivement les conditions de fonctionnement du marché et sur le comportement des agents pour connaitre l‘existence d‘un équilibre général efficient. D‘abord, les conditions de fonctionnement du marché sont:
– Existence d‘une instance centralisatrice : ensemble de prix s‘impose aux agents qui modifient en conséquence leurs offres et demandes, jusqu‘à ce que s‘établisse l‘équilibre.
– Complétude des marchés : tous les biens ont un prix et ce prix est unique (c‘est-à-dire qu‘à un moment donné il est le même pour tous les agents).
– Information parfaite et avenir certain : tous les agents disposent de la même information, sur les prix et sur les caractéristiques intrinsèques des biens présents et futurs.
– Production à rendements d‘échelle décroissants c’est-à-dire tout accroissement de l‘emploi d‘un facteur variable (pour une quantité donnée de facteur fixe) se traduit par un accroissement de la production de plus en plus lent. Cela signifie en d‘autres termes que la productivité marginale des facteurs variables est décroissante. Ensuite, le comportement des agents sont: Il avait un rôle central de prix car les décisions des agents (production, achat, vente) se fondent uniquement sur les prix des biens. Ensuite, les décisions des agents ont pour seul but de maximiser leur utilité (consommateurs) ou leur profit (entreprises). De plus, ils n‘avaient aucune influence sur les prix.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES PRINCIPAUX CONCEPTS ET THEORIES DE L’ENTREPRENEURIAT
Section 1 : Notion de l’entrepreneurial
Sous section 1 : Définition de l‘entrepreneuriat et l‘entrepreneur
Sous-section 2 : Définition de la culture entrepreneuriale, l‘esprit d‘entreprise et la créativité 
Sous-section 3 : Petite et Moyenne Entreprise
Définition et méthodologie de la création PME
Typologie et son objectif
Section 2 : Les principales théories et la stratégie de l’entreprise
Sous section 1 : La théorie de l‘entreprise chez les classiques et les néo-classiques
Les classiques 
Les néo-classiques
Sous section 2 : Les dépassements de la théorie néoclassique
Sous section 3 : La théorie des coûts de transaction
La notion de transaction
La notion de rationalité limitée
La notion d’opportunisme
Concept d’actifs spécifiques
Les différents types de transactions
Sous section 4 : La théorie de l‘entrepreneur Innovateur chez J.A.Schumpeter
Définition de l’entrepreneur: L’entrepreneur est un innovateur
L’innovation chez Schumpeter
Sous-section 5 : L‘entrepreneuriat dans le secteur Agricole
Le dynamisme entrepreneuriale attendue au secteur Agricole
L’importance du secteur agricole dans les initiatives entrepreneuriales
Section 3 : Théories de la croissance économique et développement
Sous section 1 : Notion de la croissance économique et développement Selon François Perroux A travers l’auteur Schumpeter
Sous section 2 : Mesure de la croissance économique, de développement et l‘entrepreneuriat 
Section 4 : Politique générale et stratégie de l’entreprise
Sous-section 1 : La vision à la stratégie : cadre politique nationaux
Sous section 2 : La politique d‘expansion et de renforcement des infrastructures financiers
Sous section 3 : La politique générale de cette stratégie
CONCLUSION DU CHAPITRE 1
CHAPITRE 2 : LES LIENS ENTRE L’ENTREPRENEURIAT, LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LES ENTREPRISE FINANCIERES
Section 1 : L’entrepreneuriat agricole et développement économique
Sous-section 1 : Entrepreneuriat agricole et développement économique social
Sous-section 2 : L‘indépendance de la croissance économique et l‘entrepreneuriat
Section 2 : L’évolution économique
Sous-section 1 : Selon la vision du Schumpeter
Sous-section 2 : D‘après l‘autre vision concernant l‘entrepreneuriat agricole
Section 3 : La relation des activités des entrepreneurs et la croissance économique
Sous-section 1 : Activité des innovateurs et croissance économique des producteurs
Sous-section 2 : Le PIB par habitant et activité des entrepreneurs
Sous-section 3 : Analyse de contexte
Section 4 : Dépendance entre le financement et dynamisme entrepreneuriale par l’analyse SWOT
Sous section 1 : Stratégie, mission et problématique du système financier
Sous section 2: Analyse SWOT du financement de l‘entrepreneuriat pour le développement économique 
Les forces 
Les faiblesses 
Les opportunités
Les menaces 
CONCLUSION DU CHAPITRE 2
CONCLUSION PARTIE I
PARTIE II : ANALYSES DE LA DYNAMIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT AGRICOLE A MADAGASCAR
CHAPITRE III : EVOLUTION ET SITUATION DE LENTREPRENEURIAT
Section 1 : La situation des Petites et Moyennes Entreprises à Madagascar
Sous-section 1 : La situation de PME à Madagascar
Sous-section 2 : Evolution de la situation agricole à Madagascar
Sous section 3 : La Politique de financement des PME à Madagascar
La diagnostic du système financière à Madagascar
Analyse des politiques en faveur des PME à Madagascar
Section 2 : Acteurs et types d’activités agricole à Madagascar
Sous-section 1 : L‘évolution de la politique agricole à Madagascar
Sous-section 2 : Cadre stratégique de développement
Le Document Cadre de Politique Economique (DCPE)
Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP)
Madagascar Action Plan (MAP) : une vision pour Madagascar et ses régions
Section 3 : Les valeurs ajoutes crées : liens empiriques
Sous-section 1 : L‘agriculture et l‘économie à Madagascar
Sous-section 2: Rôle de l‘entrepreneuriat dans le processus de développement socio économique
Le développement socio-économique
Aspect pratique du lien entre entrepreneuriat agricole et développement
CONCLUSION DU CHAPITRE 3
CHAPITRE IV : LIMITES ET POLITIQUES DE L’ENTREPRENEURIAT AGRICOLE
Section 1 : La performance de l’activité entrepreneuriale du secteur agricole
Sous-section 1 : Description de l‘entrepreneuriat du secteur agricole à Madagascar
Sous-section 2 : Situation générale d‘entrepreneuriat de l‘agriculture à Madagascar 
Section 2 : Analyse de l’économie des filières agricoles
Sous- section 1 : Fondements théoriques des mesures de la libéralisation des filières agricoles : l‘économie néoclassique
Le modèle de concurrence parfaite
Individualisme méthodologique
Equilibre général et équilibre partiel
Section 3 : La politique d’entrepreneuriat de l’agriculture à Madagascar
Sous section 1 : Analyse selon l‘investissement et les valeurs ajoutes de l‘agriculture 
Sous section 2 : Recommandation
CONCLUSION CHAPITRE 4
CONCLUSION PARTIE II
CONLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES
WEBIOGRAPHIES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
ANNEXES

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