Définition de l’Agriculture de Conservation

Définition de l’Agriculture de Conservation

L’agriculture de conservation (AC) est un concept générique qui désigne l’ensemble des pratiques agricoles qui, tout en visant la rentabilité et la durabilité de l’activité agricole, concourent également à la protection de l’environnement (Chevrier et Barbier, 2002). La définition de l’agriculture de conservation diffère selon les auteurs et ne fait pas l’unanimité. Selon Kaumbutho et Kienzle (2007), l’agriculture de conservation est un concept pour la sauvegarde des ressources de production agricole, et vise à atteindre des bénéfices acceptables ainsi que des niveaux de production élevés et durables, tout en conservant l’environnement. Elle est basée sur l’amélioration des processus biologiques naturels du sol. Les interventions telles que le labour mécanique ou attelé sont réduites à un minimum absolu, et l’utilisation d’intrants externes tels que les produits agrochimiques et les éléments nutritifs d’origine minérale ou organique sont appliqués à un niveau optimal et en quantité, de sorte de ne pas interférer avec, ou de perturber, les processus biologiques. L’Agriculture de Conservation est un moyen d’atteindre une agriculture durable et profitable par l’application de trois principes: perturbation minimale du sol, couverture permanente du sol et rotations fassociations de culture (Triomphe et 01.,2007).

Les principes de l’Agriculture de Conservation

L’Agriculture de Conservation est basée sur une amélioration des fonctions naturelles des écosystèmes, et donc une intensification de l’activité biologique dans et au-dessus du sol. Ce nouveau mode de production agricole fut promu depuis 2001 lors des conférences internationales bisannuelles sous l’égide de la FAO (Serpantié, 2009). L’AC représente une famille de systèmes de culture obéissant simultanément à trois principes techniques: travail du sol minimal, couverture du sol permanente et combinaison d’espèces cultivées dans le temps (rotations) ou dans l’espace (associations) (Djamen et al., 2005; Triomphe et 01.,2007 ; FAO, 2008).

Le travail minimum du sol

Le travail du sol concerne l’ensemble des pratiques agricoles agissant sur le sol avant ou après l’installation des cultures. Il désigne le plus souvent les opérations de préparation du sol avant le semis. Ces opérations varient essentiellement en fonction de trois critères que sont la profondeur de travail, l’existence ou non d’un retournement de la surface et le degré de mélange des horizons (Labreuche et al., 2007). Le choix du mode de travail du sol peut influencer de façon positive ou négative la dynamique de la structure, des micro-organismes et de la matière organique dans les sols, et agir par conséquent sur leur productivité (N’dayegamiye, 2007). En agriculture conventionnelle, le labour est une technique de travail du sol, ou plus précisément de la couche arable d’un champ cultivé, généralement effectuée avec une charrue, qui consiste à l’ouvrir à une certaine profondeur, à la retourner avant de l’ensemencer. Ce faisant, il accélère la minéralisation et augmente l’azote disponible à court terme pour la décomposition de la matière organique. Il accélère le réchauffement du sol et l’évaporation de l’eau du fait de la moins grande quantité de résidus en surface. Par une telle opération une compaction accrue du sol est générée; le labour diminue fortement la qualité et la quantité de la matière organique en surface, favorisant ainsi sa décomposition anaérobie.

Dans l’AC, le labour est réduit, voire supprimé afin de préserver la structure, la faune et la matière organique du sol. Certaines pratiques telles que le semis direct présentent l’intérêt de ne pas perturber la structure du sol; permettent la lutte contre l’érosion. Cela favorise une installation rapide des cultures, réduit la pénibilité et optimise les temps de travaux. On constate également une valorisation des ressources minérales et hydriques en début de cycle cultural (FAO, 2010). La pratique du scarifiage consiste à gratter superficiellement le sol avec un instrument aratoire à dents. Il permet une amélioration de l’infiltration des eaux et un contrôle des mauvaises herbes (Diarra A., et al., 2008). A la différence du labour, le sol n’est pas retourné et la profondeur est moindre avec un maximum de 10 cm. Les travaux du sol sont abandonnés ou réduits « au minimum », car ils favorisent la dégradation du sol par perte de stabilité structurale, appauvrissement biologique et accroissement de l’érodibilité des sols cultivés (Six et al., 2002). L’AC ne se réduit pas au simple changement de techniques de travail du sol mais associe d’autres innovations telles que l’usage de plantes de couverture ou de culture associées.

La couverture permanente du sol

Lorsqu’un sol n’est pas labouré, les résidus de culture s’accumulent et forment une couche de mulch. Cette couche protège le sol contre la battance et l’érosion éolienne, mais aussi contribue à la stabilisation de l’humidité du sol et de la température des horizons de surface (FAO, 2012). Ces résidus, traditionnellement brûlés par les paysans, sont transformés, incorporés et mélangés au sol grâce à l’activité des microorganismes qui vont décomposer l’ensemble ainsi constitué pour former l’humus dont le rôle est important dans la stabilisation de la structure du sol. En outre, la matière organique du sol joue une fonction de solution tampon pour l’eau et les éléments nutritifs. L’infiltration de l’eau est facilitée, permettant ainsi de limiter le ruissellement et les risques d’inondations lors des grandes pluies. Une couverture permanente du sol et le semis sur paillis protègent le sol et offrent un environnement favorable pour le développement de la plante (FAO, 2012). Lorsque le sol est couvert de plantes ayant une forte production de biomasse et que les horizons supérieurs du sol ne sont plus perturbés, des mécanismes de régulation biologique s’activent : réduction de l’infestation adventice, de la pression et de la propagation de certains ravageurs et pathogènes (Séguy et al., 2007 ; Triomphe et al., 2007 ; Derpsch, 2007; Serpantié, 2009). En AC on remplace certaines fonctions du travail du sol (ex: assurer le désherbage) et l’on vise à protéger le sol des intempéries, stimuler les processus biologiques responsables de la structuration des sols, accroître la richesse organique et biologique du sol, enfin optimiser la disponibilité en nutriments par l’accroissement de leurs flux et la limitation des fuites, conférant une meilleure efficience aux engrais (Billaz et al., 2001 ; Djamen et al., 2005; Séguy et al., 2007 ; Derpsch, 2007) .

Rotations et associations culturales

En agriculture conventionnelle, une monoculture est répétée chaque année sur la même parcelle sans mesure des risques de prolifération des adventices, de certains parasites et insectes nuisibles. Elle désigne une pratique agricole qui n’admet que la culture d’une seule espèce sur une grande surface. La rotation culturale est une succession ordonnée et répétée des cultures sur une même parcelle pendant une série d’années. Elle diffère de l’association culturale où plusieurs variétés sont rangées simultanement. Les rotations/associations culturales constituent un élément important pour minimiser les risques accourus en monoculture. Elles permettent de briser le cycle des pathologies tout en valorisant les interactions entre les propriétés physiques et chimiques de différentes espèces végétales cultivées de façon alternative ou associées sur une même parcelle (FAO, 2012). Ces notions présentent des nuances avec l’assolement qui est plutôt la diversité géographique des cultures pendant une saison culturale. La combinaison d’espèces ou de variétés cultivées dans le temps ou l’espace vise à améliorer l’exploitation du profil de sol, à limiter la spécialisation et la diffusion parasitaire (Serpantié, 2009). Les associations de cultures constituent une pratique courante dans les pays du Sahel en vue de diminuer l’impact des facteurs altérogènes (abiotique et biotique) sur la production des cultures (Haougui, 2011).

Les motivations ou justifications relatives à la pratique des associations sont les suivantes: pratique paysanne ancienne, double voire triple production, gestion de la fertilisation du sol, gain en temps de travail et gestion de la disponibilité des terres (Essecofy, 2011).

Avantages de l’AC

L’action simultanée des trois principes de l’AC favorise ou restaure l’activité biologique dan le sol, en vue de multiples bénéfices pour la santé des plantes, la réduction des risques, l’économie d’interventions culturales et d’intrants (Séguy et al., 2007). Les principes de base de l’agriculture de conservation peuvent être appliqués de façon universelle à tous les agrosystèmes ainsi qu’à l’utilisation des terrains au moyen de méthodes qui sont adaptées localement. L’agriculture de conservation (AC) présente plusieurs avantages notamment d’ordres agronomique, environnemental et socio-économique:

Sur le plan agronomique
Amélioration des propriétés physico-chimiques et biologiques du sol, augmentation des agrégats, de la matière organique et donc du niveau de fertilité du sol (Djamen et al, 2005) ; contribution à la durabilité des systèmes de production, non seulement en conservant, mais aussi en participant au développement des ressources naturelles et en augmentant la diversité faunique et floristique du sol (FAO, 2012) ; facilitation de l’infiltration de l’eau, avec réduction de façon significative du ruissellement et de l’érosion. La lixiviation des éléments nutritifs du sol ou des produits chimiques est limitée (FAO, 2012).

sur le plan économique
Economie d’énergie, d’engrais et de pesticides, simplification de l’équipement et des intrants utilisés, amélioration des conditions de vie (Billaz et al., 2001 ; Djamen et al., 2005 ; Derpsch, 2007 ; FAO, 2008); une main-d’œuvre moins importante, des puissances de travail inférieures, des rendements plus stables. La rentabilité des productions agricoles en AC tend à augmenter avec le temps par rapport à l’agriculture conventionnelle (FAO, 2003).

Sur le plan environnemental
Protection du sol contre l’érosion éolienne (due au vent) et hydrique (due à l’eau de pluie) ; favorise la séquestration du carbone, d’où une réduction des émissions de dioxyde de carbone (Capillon et Séguy, 2002), aidant de ce fait à modérer le changement climatique; participe à la conservation du sol et de la biodiversité terrestre (FAO, 2003) ; Le lessivage de matières actives dans le sol serait réduit en agriculture de conservation car la présence de couvert végétal augmente l’adsorption et la dégradation de celles ci (Barriuso et al., 1991; cité par Chevrier A., et al., 2002) .

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 L’AGRICULTURE DE CONSERVATION
1.1.1 Définition de l’Agriculture de Conservation
1.1.2 Les principes de l’Agriculture de Conservation
1.1.2.1 Le travail minimum du sol
1.1.2.2 La couverture permanente du sol
1.1.2.3 Rotations et associations culturales
1.1.3 Avantages de l’AC
1.1.4 Potentialités et Limites
1.1.4.1 Potentialités
1.1.4.2 Limites
1.1.5 Agriculture durable
1.2 GENERALITES SUR LES SPECULA TIONS UTILISEES
CHAPITRE Il : MATERIELS ET METHODES
2.1 ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE
2.1.1 Situation géographique
2.1.2 Le relief
2.1.3 Climat et pluviométrie
2.1.4 Sols et végétation
2.1.5 Milieu humain
2.2 MATERIELS
2.3 METHODES
2.3.1 Dispositif expérimental
2.3.2 Systèmes d’aménagement et conduite des parcelles
2.3.3 Notion d’effet
2.3.4 Collecte des données
2.3.4.1 Suivi des paramètres agronomiques
2.3.4.2 Suivi des paramètres hydriques du sol
2.3.5 Analyse des données
2.3.6 Mesure des performances technico-économiques
2.3.7 Outil d’évaluation des traitements auprès des producteurs
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 RESULTATS
3.1.1 Résultats du taux d’humidité du sol
3.1.1.1 Résultats du taux d’humidité du sol du mois de Septembre
3.1.1.1.1 Variation de l’humidité selon le trallail du sol
3.1.1.1.2 Variation de l’humidité selon l’associotion culturale
3.1.1.1.3 Variation de l’humidité selon l’interaction trallail du sol et culture associée
3.1.1.2 Résultats du taux d’humidité du sol du mois d’Octobre
3.1.1.2.1 Variation de l’humidité selon le trallail du sol
3.1.1.2.2 Variation de l’humidité selon l’association culturale
3.1.1.2.3 Variation de l’humidité selon l’interaction trallail du sol et culture associée
Les rendements
3.1.2.1 Rendements grains du sorgho
3.1.2.2 Les effets du trallail du sol sur la production du sorgho
3.1.2.3 Les effets de l’association culturale selon le trallail du sol
3.1.2.4 Rendements paille
Temps de travaux
La détermination de l’enherbement
Performances économiques
3.1.5.1 Produit brut (PB) et morge brute (MB)
3.1.5.2 Ratio lIente sur coût (RVe)
3.1.5.3 Volorisotion du temps de trallail
Appréciation paysanne des traitements
3.1.6.1 Le mode culturol
3.1.6.2 Les modalités d’association culturale
3.1.6.3 Le Trallail du sol
3.1.6.4 Le Labour
3.1.6.5 Scarifiage
3.1.6.6 Difficultés liées à la pratique du scarifiage
3.2 DiSCUSSiON
3.2.1 Analyse des effets du travail du sol surl’état hydrique du sol …
3.2.2 Analyse des effets spécifiques du travail minimal du sol
3.2.3 Analyse des effets spécifiques de l’association culturale
3.2.4 Analyse des effets combinés du travail du sol et de l’association culturale
3.2.5 Valorisation du temps de travaiL
3.2.6. Analyse des paramètres technico-économiques
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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