Définition de l’abus sexuel chez l’enfant

Définition de l’abus sexuel chez l’enfant

La problématique de l’abus sexuel chez l’enfant

L’abus sexuel chez les enfants est une problématique d’envergure dans nos sociétés, il constitue un phénomène social global qui atteint des enfants partout dans le monde (Collin-Vézina, Daigneault, & Hébert, 2013). En effet, 20 % des femmes et 5 à 10 % des hommes dans le monde auraient vécu ce traumatisme infantile (Collin-Vézina et al., 2013; Freyd et al., 2005). D’après une méta-analyse de 217 études (de 1980 à 2008) sur l’abus sexuel chez les enfants menée internationalement, le taux de prévalence serait de 18 % chez les filles et de 7.6 % chez les garçons (Stoltenborgh, van Ijzendoorn, Euser, & Bakermans-Kranenburg, 2011). Au Québec il y a, pour 100 000 enfants, 212 cas d’abus sexuels rapportés à des autorités policières et 205 cas pour l’ensemble du Canada (StatistiqueCanada, 2012).

En 2005, Statistique Canada déclarait que les filles sont surreprésentées dans la population des enfants victimes d’agression sexuelle, puisque dans huit cas sur 10, il s’agit d’un enfant de sexe féminin. Fontanella, Harrington, et Zuravin (2000) précisent que 25 % à 35 % des cas seraient des enfants en bas âge (moins de 7 ans). Bien que le taux de prévalence de l’abus sexuel infantile soit élevé, il serait plus important en réalité que ce qui est officiellement documenté (Trickett, Noll, & Putnam, 2011; Tyler, 2002), car le nombre de cas est sous-rapporté (Alter-Reid, Gibbs, Lachenmeyer, Sigal, & Massoth, 1986; Jones et al., 2013; Stoltenborgh et al., 2011) et la plupart des chercheurs qualifient les taux recensés de conservateurs (Goldman & Padayachi, 2000).

Ainsi, la prudence est de mise face à ces chiffres, car le taux de prévalence est susceptible de fluctuer d’une étude à l’autre en fonction de la définition utilisée, de la méthode de collecte des données, de l’échantillonnage et de plusieurs autres facteurs associés à la méthodologie (Briere, 1992; Collin-Vézina et al., 2013; Cyr, Michel, & Dumais, 2013; Goldman & Padayachi, 2000; Putnam, 2003; Romano & De Luca, 2001; Stoltenborgh et al., 2011; Walker et al., 2004). Malgré tout, ces résultats soulignent la pertinence de mener des études sur l’abus sexuel infantile, afin de mieux comprendre cette problématique et ses effets à travers le développement et ainsi, pouvoir intervenir plus efficacement auprès de cette population (Trickett et al., 2011).

Définition de l’abus sexuel chez l’enfant L’abus sexuel n’est pas un trouble psychologique avec un diagnostic ou encore un syndrome, mais plutôt un événement traumatisant (Mannarino & Cohen, 2006). La définition qui est la plus reconnue est celle de l’Organisation Mondiale de la Santé (Cyr et al., 2013). Ainsi, selon l’O.M.S. l’abus sexuel chez l’enfant est défini comme : L’implication d’un enfant dans une activité de nature sexuelle qu’il ou elle ne peut entièrement comprendre, dont il lui est impossible de donner un consentement éclairé, ou pour laquelle l’enfant n’est pas préparé dû à son niveau développemental ou qui va à l’encontre des lois ou des tabous de la société. Les enfants peuvent être abusés sexuellement par des adultes ou par d’autres enfants qui sont, en vertu de leur âge ou de leur niveau développemental, dans une position de responsabilité, de confiance ou de pouvoir envers la victime.(Cyr et al., 2013, p.144, traduction libre) Les chercheurs sur ce thème ne s’entendent pas toujours sur la définition à employer. Ce construit ne bénéficie pas d’une définition consensuelle.

La variabilité, dans la définition de l’abus sexuel, est susceptible de nuire à la comparaison des études entre elles (Collin-Vézina et al., 2013; Walker et al., 2004) et d’influencer le tableau symptomatique de la population étudiée (Briere, 1992; Yancey, Naufel, & Hansen, 2013). Selon Goldman et Padayachi (2000), qui ont examiné les problèmes d’ordre méthodologique dans les études sur l’abus sexuel infantile, il y aurait quatre éléments importants qui sont susceptibles de varier dans la définition de l’abus sexuel dans les recherches. Il s’agit de la façon dont le contact sexuel est défini, l’inclusion ou l’exclusion des événements sexuels sans contact (exhibitionnisme, pornographie, etc.), l’inclusion ou non des contacts consentants et la prise en compte ou non de la différence d’âge entre l’abuseur et l’abusé. En outre, si la définition employée est plus restrictive, incluant seulement des types d’abus sexuels plus intrusifs, il est possible que les séquelles identifiées soient plus prononcées qu’à l’intérieur d’autres recherches (Wyatt & Peters, 1986). À l’inverse, si la définition utilisée est plus large, cela peut entrainer les études à rapporter des taux de prévalence d’abus sexuels plus élevés (Cyr et al., 2013).

Recension des écrits sur l’abus sexuel chez l’enfant Historiquement, les études sur l’abus sexuel chez l’enfant ont vraiment pris leur essor que vers le milieu des années 1980 (Downs, 1993; Dubé & Hébert, 1988; Kendall-Tackett, Williams, & Finkelhor, 1993; Trickett et al., 2011). Les éléments qui étaient abordés dans les premières recherches sur le sujet étaient, tout d’abord, d’identifier la prévalence, ainsi que de décrire les variables de l’abus et les caractéristiques sociodémographiques des enfants ayant subi une telle expérience (e.g. Finkelhor, 1993; Finkelhor, 1994; Finkelhor, Hotaling, Lewis, & Smith, 1990; Watkins & Bentovim, 1992; Wyatt & Peters, 1986).

Puis, les chercheurs ont tenté de déterminer si l’abus sexuel infantile a un impact sur les victimes (Friedrich, 1998) et d’identifier les séquelles à court et à long terme (e.g. Beitchman, Zucker, Hood, daCosta, & Akman, 1991; Beitchman et al., 1992; Browne & Finkelhor, 1986; Kendall-Tackett et al., 1993). Ensuite, plusieurs études ont tenté d’identifier les variables qui sont corrélées, ou encore celles prédisant les effets de l’abus (Ruggiero, McLeer, & Dixon, 2000; Yancey et al., 2013). Il a été démontré par plusieurs auteurs que, lorsque des enfants abusés sont comparés à un groupe contrôle (non-clinique), les premiers sont plus symptomatiques (e.g. Beitchman et al., 1991; Bernier, Hébert, & Collin-Vézina, 2013; Browne & Finkelhor, 1986; Kendall-Tackett et al., 1993). Les séquelles de l’abus sexuel sont bien documentées, autant en recherche qu’en clinique (Romano & De Luca, 2001) et peuvent se manifester par une grande variété de symptômes et de comportements pathologiques (Barnes, Noll, Putnam, & Trickett, 2009; Cyr et al., 2013; Kendall-Tackett et al., 1993).

Les symptômes présentés sont aussi variés que, entre autres, les comportements sexualisés, la dissociation, l’externalisation, les problèmes d’estime de soi, la dépression, l’anxiété, le syndrome de stress post-traumatique, etc. Quatre symptômes des suites de l’abus sexuel seront plus particulièrement étudiés dans le cadre de ce mémoire. Ils ont été sélectionnés en fonction du modèle théorique choisi, afin de constituer des indicateurs de la perturbation du développement. Cet aspect va être élaboré ultérieurement. Il s’agit des comportements sexualisés, de la somatisation, de l’externalisation et des problèmes sociaux. Ainsi, il semble pertinent de s’attarder davantage sur la littérature concernant ces symptômes.

Premièrement, les comportements sexualisés constituent le symptôme le plus fréquemment étudié en lien avec l’abus sexuel chez l’enfant et il est souvent considéré comme le plus associé à cette problématique (Adams, McClellan, Douglass, McCurry, & Storck, 1995; Beitchman et al., 1991; Beitchman et al., 1992 ; Green, 1993; Kendall-Tackett et al., 1993). Les comportements sexualisés incluent, entre autres, les jeux sexualisés avec des poupées, l’insertion d’objets dans les orifices, la masturbation excessive ou en public, la demande de stimulation sexuelle, les comportements de séduction et les connaissances sexuelles inappropriées en fonction de l’âge de l’enfant (Beitchman et al., 1991). Selon plusieurs auteurs (Collin-Vézina et al., 2013; Cosentino, Meyer-Bahlburg, Alpert, Weinberg, & Gaines, 1995; Friedrich et al., 2001; McClellan et al., 1996; Paolucci, Genuis, & Violato, 2001) les enfants abusés sexuellement présenteraient plus de comportements sexualisés que d’autres enfants n’ayant pas vécu d’abus. Kendall-Tackett et al. (1993) affirment que le taux d’occurrence de ces comportements varie grandement d’une étude à l’autre. Néanmoins, les auteurs situent autour de 35 % le pourcentage d’enfants préscolaires ayant vécu un abus sexuel qui ont des comportements sexualisés.

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Table des matières

Résumé
Table des matières
Liste des annexes
Liste des tableaux
Remerciements
Contexte théorique
La problématique de l’abus sexuel chez l’enfant
Définition de l’abus sexuel chez l’enfant
Recension des écrits sur l’abus sexuel chez l’enfant
Modèles théoriques existants
Périodes de développement et abus sexuel chez l’enfant
Question de recherche
Cadre théorique employé
Indicateurs de la perturbation du développement
Objectif et hypothèses
Méthodologie
Participants
Matériel
Procédure
Résultats
Analyses statistiques effectuées
Résultats obtenus
Discussion
Limites
Contributions scientifiques
Avenues futures
Références

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