Définition de la pratique sportive

Définition de la pratique sportive

L’époque de l’apprentissage de la nage chez l’humain n’est pas définie, faute de preuve archéologique. On suppose cependant qu’il lui était possible de nager dès la préhistoire. Les premiers documents dont nous disposons datent d’une époque approchant l’an -4500 avant JC. La natation ou action de nager est notre capacité à se mouvoir dans l’eau. La nage est possible grâce à des forces propulsives générées par notre énergie corporelle, elles proviennent à 90%, du tronc premièrement puis sont générées par les épaules. C’est donc une activité non naturelle. La force nécessaire pour nager est aussi dépendante de la résistance de l’eau bien plus grande que celle de l’air. La nage sportive, [3] qui va être l’objet de cette étude, est devenue un sport olympique en 1896. Il existe également un championnat du monde dont la première édition a eu lieu en 1973 qui a lieu tous les deux ans (années impairs) de nos jours. La prochaine édition de ce championnat aura lieu du 13 au 29 mai 2022 à Fukuoka au Japon, initialement prévue pendant l’été 2021 elle a été reportée à la suite du report des jeux olympiques de Tokyo 2020 en raison de la pandémie mondiale de COVID-19. Nous nous intéresserons essentiellement aux courses et non pas aux pratiques artistiques ou à d’autres sports associés à la natation tel que le waterpolo. Les performances des athlètes tout au long des compétitions pendant une saison sportive sont récoltées sur une grille de temps et leur permettent de se qualifier pour des compétitions de grande envergure.

Lors des courses on différencie 4 styles de nage :
– Libre ou crawl (le plus rapide)
– Papillon
– Dos crawlé
– Brasse (le plus lent)

Les courses se font sur différentes distances dans des bassins de 50m de long généralement :
– Nage libre 50 ;100 ;200 ;400 ;800 ou 1500m
– Papillon 50 ;100 ou 200m
– Dos crawlé 50 ;100 ou 200m
– Brasse 50 ;100 ou 200m
– 4 nages (papillon puis dos puis brase et enfin crawl) 100 ;200 ou 400m
Il existe aussi des courses de relais.
Les 40 épreuves (20 pour les hommes et 20 pour les femmes) sont représentées lors des championnats du monde mais uniquement 32 le sont au cours des jeux olympiques.

Rapport à l’anatomie 

Au niveau anatomique la natation requiert, en plus de la force nécessaire à la propulsion, une grande souplesse au niveau des épaules. Cette liberté articulaire permet des mouvements relativement rapides à des amplitudes extrêmes. Elle occasionne cependant une laxité accrue de la capsule articulaire et des ligaments stabilisateurs de l’épaule. Cette laxité est compensée chez le nageur grâce au développement important des muscles de la coiffe des rotateurs. L’activité musculaire de la coiffe permet de garder la tête humérale centrée sur la glène pendant l’activité et ainsi éviter une lésion du bourrelet glénoïdien.

Les muscles agonistes de la nage sont le grand dorsal et le grand pectoral principalement mais aussi les rotateurs internes d’épaule et les extenseurs de coude. Le muscle supra-épineux et la longue portion du biceps sont les muscles antagonistes principalement lésés dans le syndrome de l’épaule du nageur. Les rotateurs externes n’ont pas de rôle excentrique freinateur important car le mouvement est peu rapide en comparaison avec d’autres sport dits « overhead » dont les pathologies peuvent être similaires. L’exemple du mouvement d’armé-lancé (handball, volleyball ou baseball) est beaucoup plus rapide. En natation le mouvement est fait dans un milieu avec une plus grande résistance donc à vitesse moindre.

Ainsi la pratique de ce sport demande une technique précise, une musculature de la ceinture scapulaire importante, une certaine souplesse des épaules et un bon échauffement.

Biomécanique de la nage

Ne seront détaillés que les cycles des membres supérieurs pour les besoins de notre étude.

Le crawl 

Chez le nageur expert on identifie 5 phases dans le cycle des bras :

– L’entrée de la main et étirement du bras.
La main entre dans l’eau en avant de l’épaule qui est en flexion est en rotation médiale, le coude est légèrement fléchi et l’avant-bras en pronation : la paume de la main regarde en dehors. S’en suit une élévation maximale de l’épaule, une dérotation et une extension de coude : la paume de la main regarde en bas. Son but est de réduire les résistances à l’avancement, c’est ce qu’on appelle l’effet bulbe : la création d’une vague en avant du corps va interférer négativement avec la vague d’étrave, elles auront tendance à s’annuler. Elle se termine en même temps que la phase propulsive de l’autre membre.
– La traction.
Le membre supérieur (MS) effectue un retour de flexion coude tendu et rapproche la main du point le plus profond. En fin de mouvement le coude se fléchit légèrement et l’épaule fait une rotation médiale ainsi qu’une légère adduction : La paume de la main regarde en haut et en dedans.
– La poussée
L’épaule écarte le bras de l’axe du corps pas une abduction associée à une rotation médiale maximale jusqu’à ce que la main arrive au niveau de la cuisse, la paume regardant en haut et en dehors. C’est souvent lors de cette phase que les nageurs se plaignent de douleurs.
– Sortie de la main.
Le deltoïde postérieur va permettre l’extension d’épaule qui sortira la main de l’eau.
– Retour aérien.
Il est axé avec le corps l’épaule passe de la rotation interne à externe : paume de la main regarde vers l’intérieur.

Les mouvements des bras doivent être coordonnés et le chevauchement du cycle d’un membre par rapport à l’autre dépendra de la distance à parcourir. On parle de cycles « semirattrapé », « d’opposition » et de « superposition ».

Le papillon 

Le mouvement des MS est bilatéral et symétrique.
– Entrée dans l’eau et étirement.
Dans l’axe des épaules qui sont en rotation médiale, les coudes légèrement fléchis et les avant-bras en pronation : paumes de main tournées vers l’extérieur. S’en suit une extension des coudes et un mouvement ondulatoire partant des mains et traversant tout le corps.
– Traction.
Se traduit par des mouvements semi-circulaires de retour de flexion d’épaules associé à une adduction. Les mains doivent atteindre le point le plus profond et donc le nageur doit garder les coudes en extension, autant que possible.
– Poussée.
Correspond à la fin de retour de flexion des épaules associée à une rotation interne un retour d’adduction et une extension complète des coudes : les paumes des mains sont orientées en arrière est en dehors. La phase de poussée prend fin lorsque les membres sont le long du corps coudes tendus avec une rotation d’épaules neutre.
– Sortie et retour aérien.
Les coudes sortent de l’eau en premier suivis des mains puis des pouces qui sont orientés vers le bas. Le mouvement de retour passe de l’extension des épaules à l’abduction puis à la flexion en associant une rotation externe : mouvement semi-circulaire. Les coudes restent fléchis et les tendons des longs biceps sont très étirés pendant cette phase.

Le dos crawlé

– Entrée dans l’eau.
L’épaule est en flexion maximale associée à une importante rotation médiale. Le coude est déjà en extension. C’est le 5ème doigt qui entre dans l’eau en premier. La longueur de bras maximum est recherchée pour créer un bras de levier qui permettra la meilleure propulsion et stabilisera le corps de l’athlète pendant le retour de l’autre membre.
– Traction et poussée.
Mouvement semi-circulaire de l’épaule qui passe de la flexion à l’abduction puis à l’extension. La rotation est médiale en fin de mouvement, le membre est le long du corps, la paume de la main regardant en bas. Une flexion de coude plus ou moins importante est associée au mouvement. Ces phases demandent une grande souplesse d’épaules et peuvent être la cause d’une hyperlaxité.
– Sortie de l’eau et retour aérien.
Une flexion d’épaule coude tendu va placer le membre pour un nouveau cycle de bras. A noter que la rotation médiale d’épaule préparant la main à l’entrée commence lorsque le membre est à la verticale.

La brasse

Mouvement bilatéral et symétrique. On ne détaillera pas la biomécanique d’un cycle de bras de la brasse, car les pathologies associées sont plus fréquentes au niveau des genoux que des épaules.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. La natation
1.1.1. Définition de la pratique sportive
1.1.2. Rapport à l’anatomie
1.1.3. Biomécanique de la nage
1.1.3.1. Le crawl
1.1.3.2. Le papillon
1.1.3.3. Le dos crawlé
1.1.3.4. La brasse
1.2. Anatomie des structures associées à ce syndrome
1.2.1. L’épaule
1.2.2. La capsule articulaire de la gléno-humérale
1.2.3. Ligament gléno-huméral
1.2.4. Coiffe des rotateurs
1.2.5. Longue portion du biceps brachial
1.2.6. Petit pectoral
1.2.7. Grand dentelé
1.2.8. Trapèze
1.3. Le syndrome de l’épaule du nageur
1.3.1. Définition pathologie
1.3.2. Eléments déclencheurs de la douleur
1.3.3. Le bilan kinésithérapique de l’épaule du nageur
1.3.3.1. L’anamnèse
1.3.3.2. Le bilan visuel
1.3.3.3. Le bilan palpatoire
1.3.3.4. Le bilan Articulaire
1.3.3.5. Le bilan musculaire
1.3.3.6. Le bilan sensitif et moteur
1.3.4. Le traitement de l’épaule du nageur
1.3.4.1. Techniques antalgiques
1.3.4.2. Techniques d’étirement et d’assouplissement
1.3.4.3. Techniques de mobilisations articulaires
1.3.4.4. Le renforcement musculaire
1.3.4.5. La proprioception
1.3.4.6. Retour au sport
1.3.5. Les facteurs de risques
1.4. Hypothèses et objectifs
2. Méthode
2.1. Critères d’éligibilité d’une étude pour cette revue
2.1.1. Type d’étude
2.1.2. La population
2.1.3. Intervention
2.1.4. Objectifs et critères de jugement
2.2. Méthodologie de recherche d’études
2.2.1. Sources documentaires investiguées
2.2.2. Equation de recherche
2.3. Méthode d’extraction et d’analyse des données
2.3.1. Méthode de sélection des études
2.3.2. Evaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.3. Extraction des données
2.3.4. Méthode de synthèse des résultats
3. Résultats
3.1. Sélection des études
3.2. Risque de biais des études incluses
3.3. Effets de l’intervention
3.3.1. Walker 2012
3.3.2. Feijen 2021
3.3.3. McLaine 2018
3.3.4. Tate 2012
4. Discussion
4.1. Analyse des principaux résultats
4.1.1. Les déficits d’amplitudes articulaires
4.1.2. Les déficits de force musculaire
4.1.3. Pratique du sport
4.1.4. Antécédents
4.2. Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.2.1. Population
4.2.2. Intérêt pour le patient et pour le thérapeute
4.3. Qualité des preuves
4.3.1. Le niveau de preuve
4.3.2. Grade et recommandations
4.4. Biais potentiels de la revue
5. Conclusion
Bibliographie
Annexes

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