Définition de la féminisation

Définition de la féminisation

Il s’agit d’un terme qui désigne généralement la croissance du nombre de femmes dans une activité identifiée comme masculine, de par la présence plus importante en nombre de personnes de sexe masculin en son sein ou bien de par les qualités socialement jugées nécessaires pour l’exercer. Selon Guillaume Malochet (1), maître de conférence en sociologie, la féminisation doit être considérée comme un processus dont il s’agit de percer la logique, les modalités et les effets.

Tout comme Claude Zaidman (2), il distingue 3 usages :
➨ « Dynamique d’égalisation » : il s’agit ici de rattraper un retard historique dommageable.
➨ « Inversion quantitative » : on passe d’un aspect d’égalisation à celui de domination. Ce concept peut parfois être accompagné d’une notion de dévalorisation de la profession.
➨ « Modification des comportements » : on sous-entend ici que l’arrivée des femmes dans une profession peut contribuer à transformer les représentations et comportements masculins.

Historique de la féminisation

« Ces confrères en jupons ne me semblaient pas préparés par leur sexe à tenir les fonctions de praticien…La femme doctoresse est une de ces herbes folles qui ont envahi la flore de la société moderne, très innocemment, elle s’est imaginée qu’ouvrir des livres et disséquer des cadavres allait lui créer un cerveau nouveau…Je dis que par sa forme d’intelligence, une femme est incapable de soigner les malades…qu’il me soit permis, à celles qui s’égarent dans des études où elles sont inaptes, de leur montrer qu’elles font fausse route et qu’il ne dépend pas de leur volonté de se créer un cerveau de praticien. » . Fiessinger C. L’inaptitude médicale des femmes. La médecine moderne, 1990, N°11 .

L’Antiquité

On trouvait a priori à cette époque autant de prêtres guérisseurs que de prêtresses guérisseuses. Cependant, les femmes sont avant tout des soignantes, des accoucheuses, on les appelle obstetrix, medica, maia…On leur laisse volontiers tout ce qui a attrait à la sphère gynécologique mais guère plus. « Si tu souffres de quelque maladie intime, les femmes que voici sont là pour soigner ta maladie; mais si c’est un mal qu’on peut révéler aux hommes, dis le pour que le problème soit confié aux médecins » de l’Hyppolite d’Eupiride (extrait par Pierre Roesch) Il semble pourtant que des femmes médecins, auteures d’ouvrage, aient existé à cette époque: Elephantis écrit sur l’alopécie, Antiochis sur la sciatique et les arthrites… Cela reste marginal et Platon dans son ouvrage République affirme : « Quoiqu’elles entreprennent et elles peuvent tout entreprendre; elles le feront moins bien » .

Au Moyen Age 

Diverses écoles de médecine sont fondées à travers l’Europe, dont celle de Salerne (10e au 13e siècle) qui fait la part belle aux femmes et notamment à Trottula, femme de médecin et médecin elle-même, elle rédigea des ouvrages de gynécologie obstétrique. Les femmes sont d’ailleurs souvent plus civilisées que les hommes car « l’instruction effémine les guerriers » Du 13e au 15e siècle, les connaissances médicales s’acquièrent par apprentissage auprès d’un maitre. (type Ambroise Paré). Ainsi Sarah de Saint Gilles prendra un élève sous son aile pour lui apprendre la médecine en 7 mois !

On trouve donc en France des miresses ou médeciennes, médecins de l’époque. Tout se complique lorsque les facultés voient le jour. En 1220, un édit interdit l’exercice de la médecine à ceux qui ne sont pas passés par la faculté et seuls les hommes non mariés peuvent s’inscrire. Cette mesure ne sera pas appliquée immédiatement car les universités n’ont alors pas assez de pouvoir, mais un siècle plus tard, la voie universitaire est la seule pour être autorisé à exercer la médecine. De plus, les chirurgiens sont visés par la faculté et sont relégués au rang d’artisan, beaucoup de leurs tâches sont confiées aux médecins, les temps sont durs et le fait d’avoir des collègues féminines est mal vu… Les femmes sont peu à peu exclues de tous les domaines de médecine et chirurgie en dehors de l’obstétrique. Au XIVe siècle, l’Église déclare que « si la femme ose guérir sans avoir étudié, elle est sorcière et meurt ». Dès le XVIe siècle, des milliers de « sorcières » furent ainsi brûlées ou excommuniées.(4) Or, comme le rappelle l’historien Michelet (5), «l’unique médecin du peuple, pendant mille ans, fut la Sorcière […]. Si elle ne guérissait pas, on l’injuriait, on l’appelait sorcière. Mais généralement, par un respect mêlé de crainte, on la nommait Belle Dame ».

La Révolution

On trouve quelques femmes autodidactes mais pas de femmes médecins «autorisées ». Condorcet évoque l’égalité des sexes: « Ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritables droits, ou tous ont les mêmes ». Pour autant, on ne note pas d’amélioration même si un début d’esprit féministe apparait.

Au 19e siècle

Il faut attendre la seconde moitié du 19e siècle pour que les femmes aient de nouveau le droit de pratiquer la médecine. En 1866, Madeleine Brès est la première femme à demander son inscription à la fac de médecine, pourtant non bachelière. La même année, un nouveau doyen, enclin à l’instruction des filles prend place à la faculté de Paris, Mr Wurtz. Il demande à Madeleine Brès de passer ses bacs avec l’accord de son mari, puis il organise un conseil des ministres au cours duquel l’inscription en faculté de médecine lui est autorisée en 1868 sous l’égide de l’impératrice Eugénie « Que cette jeune femme trouve des imitatrices maintenant que la voie est tracée » En 1870, la guerre éclate et Brès devient interne des hôpitaux de paris. A l’issue de la guerre, elle demande à pouvoir passer le concours de l’externat, ceci lui est refusé par crainte de devoir faire la même chose pour d’autres femmes. Elle obtient cependant sa thèse en 1875, mention « extrêmement bien » .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Définition de la féminisation
2. Historique de la féminisation
2.1. L’Antiquité
2.2. Au Moyen Age
2.3. La Révolution
2.4. Au 19e siècle
2.5. L’opposition à la féminisation
2.5.1. Esthétique
2.5.2. Physiologique
2.5.3. Moral
3. La démographie
3.1. Au niveau national
3.1.1. Données générales
3.1.2. Féminisation
3.2. Région Haute-Normandie
4. Objectifs de l’étude
MATERIEL ET METHODE
1. Le Type d’étude
2. La bibliographie
3. Le Guide d’entretien
4. La population étudiée
5. Le recrutement
6. Les entretiens
7. L’Analyse des données
RESULTATS
1. L’échantillon
1.1. Sexe
1.2. Age
1.3. Catégorie socio professionnelle
1.4. Lieu de vie
1.5. Sexe du médecin
1.6. Mode d’exercice du médecin
1.6.1. Organisation du cabinet
1.6.2. Mode d’exercice particulier (MEP)
1.7. Remplaçant
1.8. Mode de recours
2. Les entretiens
2.1. Calendrier
2.2. Nombre
2.3. Durée
2.4. Repérage
3. Résultats qualitatifs
3.1. Le médecin traitant
3.1.1. Mode de choix
3.1.2. Qualités attendues
3.1.3. Remplacement
3.2. Des particularités féminines ?
3.2.1. Qualités spécifiques
3.2.2. Pédiatrie
3.2.3. Examens intimes
3.2.4. Cardiologie
3.2.5. Psychologie
3.3. Des différences de prise en charge ?
3.3.1. Prévention
3.3.2. Prescription
3.4. Conséquences de la féminisation
3.4.1. Démographie médicale
3.4.2. Temps de travail
3.4.3. « Prestige » de la profession
3.5. Et finalement, vous choisiriez un médecin masculin ou féminin ?
DISCUSSION
1. La méthode
1.1. Mode de recueil
1.2. Biais
1.2.1. Biais de sélection
1.2.2. Enquêteur
1.2.3. Compréhension
1.2.4. Enregistrement
1.3. Validité de l’étude
1.3.1. Validité interne : crédibilité
1.3.2. Validité externe : transférabilité
2. Les résultats
2.1. Le médecin traitant
2.1.1. Le choix
2.1.2. Les qualités
2.2. Un exercice féminin de la médecine ?
2.2.1. Des qualités maternelles
2.2.2. Eduquer : prévention et suivi
2.2.3. Temps de travail
2.2.4. Prescription
3. Projections
3.1. Maintien de la permanence des soins
3.1.1. 2 femmes = 1 homme ?
3.1.2. Surcharge de travail pour les hommes
3.1.3. Solutions
3.2. Dévalorisation
3.2.1. Quelques visions
3.2.2. Un métier « banal »
3.3. Changement de référentiel
3.3.1. Impossible disponibilité permanente
3.3.2. Le rôle des épouses de médecin
3.4. Aspects négatifs/ Risques de la féminisation
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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