Soutenance mémoire
La Dermatose nodulaire est une maladie cutanée d’origine virale transmise par les vecteurs biologiques. Elle est à la fois infectieuse et contagieuse. Cette affection cutanée reste cantonné dans le continent africain (Weiss, 1964). L’Office Internationale des Epizooties figure cette maladie dans la liste A (OIE, 2007). En effet, les impacts socio-économiques et médicaux ne sont pas négligeables. A Madagascar, elle a été décrite pour la première fois vers la fin de 1954 pendant la quelle la maladie n’a affecté que moins de dix districts (Ramisse et al, 1969). Actuellement, toutes les 22 régions de la Grande Ile sont touchées. Un des districts souffrant cette maladie est le district de Miandrivazo. Parmi les maladies bovines existantes, la Dermatose nodulaire tient la plus haute prévalence de 2003 à 2007 (CVH Miandrivazo). Malgré les efforts des responsables chargés de la santé animale au niveau locale, elle continue toujours à persister.
Revue de la littérature
Définition de la Dermatose nodulaire contagieuse des bovidés
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale des bovins, caractérisée par l’apparition brutale de nodules sur la peau et les muqueuses internes. Elle s’accompagne d’une forte fièvre, de lymphangite et d’adénite (Gourreau, 2006). Cette maladie est causée par un virus de la famille Poxviridae (Animal Health and Welfare, European Commission, 2005). Le virus de la Dermatose nodulaire est étroitement apparenté à celui du virus causal de la clavelée et de la variole caprine (ACIA, 2003). La maladie évolue classiquement sous une forme enzootique, avec flambées périodiques lorsque les conditions climatiques sont favorables. Les foyers apparaissent en général aux périodes de pullulation des insectes (Gourreau, 2006).
Classification au niveau international
Cette maladie réputée contagieuse est inscrite sur la liste A de l’OIE (Gourreau, 2006). Le classement d’une maladie en tant que maladie réputée contagieuse se fonde sur son impact sur la santé publique, l’économie de l’élevage ou le commerce international (Languille et Monique, 2006).
Historique de la maladie
Du point de vue symptômatologique, initialement, elle a été considérée comme résultat d’empoisonnement ou d’une hypersensibilité due aux piqûres d’insectes (Davies, 1981). Mais aussi, elle a été décrite comme une manifestation clinique appelée « pseudo-urticaire » (Yeruham et al, 1995). C’est en Zambie, vers 1929, que la maladie a été identifiée pour la première fois (Buck et al, 1956). A Madagascar, la dermatose nodulaire fit son apparition vers la fin de l’année 1954 avec l’importation de bovins à partir de l’Afrique. Buck et al (1956) décrirent l’épidémiologie, l’évolution clinique, et les aspects histopathologiques de cette maladie.
Synonymie
Anciennes dénominations de la maladie
❖ «Pseudo-urtiaire» (Yeruham et al, 1995).
❖ « Maladie de la peau bosselée », « maladie nodulaire cutanée » ou «dermatose nodulaire » (OVF, 2005).
❖ « Maladie de Neethling » (Ramisse et al, 1969).
❖ Maladie Nodulaire Cutanée des Bovins ou MNCB (Lefèvre et al, 1979) .
Appellation commune au niveau international
Au niveau international, comme dans la liste des maladies de l’OIE, seule la dénomination Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) y est mentionnée ou Lumpy Skin Disease (LSD) pour les anglo-saxons. Les ouvrages et documents récents n’utilisent donc que cette dernière dénomination.
Nom vernaculaire
A Madagascar, le nom vernaculaire de cette pathologie cutanée n’est pas encore bien décrite et varie d’une région à l’autre. Alors, pour la différencier de la Dermatophilose dénommée « Bokaboka ou Drodro » selon Ravelonjatovo (1987), certains éleveurs enquêtés emploient le nom : « Bindabinda » ou parfois «Vontovonto » et d’autres utilisent le nom « Boka » tout court : une allusion à la forme de complication lymphatique comme fistule ganglionnaire.
En général, la dénomination DRODRO est consacrée à la Dermatophilose et celle de BOKA à la Dermatose Nodulaire à Madagascar.
Virologie : étude de l’agent causal
Classification
Le virus de la DNC est classé dans la famille de Poxviridae, du genre Capripoxvirus et d’une espèce LSDv (ou virus de la dermatose nodulaire contagieuse) (OIE, 2007). Il appartient à la souche Neethling (Ramisse et al, 1969). L’agent causal est proche des virus des varioles ovine et caprine (Gourreau, 2006).
Morphologie
Les virus de la famille Poxviridae sont des organismes de grande taille, à ADN bicaténaire dont les virions, de forme ovale ou cubique (brique), contiennent plus de 100 polypeptides qui forment le coeur du virus, deux corps latéraux, une membrane et une enveloppe. Cette dernière comprend deux couches de lipides cellulaires et plusieurs polypeptides spécifiques du virus. Les virions tant enveloppés que non enveloppés sont infectieux. (OIE, 2007). La taille moyenne de Capripoxvirus est de 260-320 nm. Mais en général, il n’existe qu’un seul sérotype du virus de la dermatose nodulaire contagieuse (OVF, 2005).
Pouvoir pathogène
D’une manière générale, la peau, même si considérée comme couche de protection, subit des agressions chimiques par contact avec les produits irritants ou infectieux dues aux multiples bactéries, virus, champignon et autres parasites qui attaquent la barrière naturelle qu’elle forme. Les signes de nombreuses maladies générales ou locales peuvent y être observés (Kelly, 1971). La dose infectieuse reste encore inconnue (OVF, 2005). La gravité de la maladie dépend de la dose d’inoculation, de la sensibilité de l’hôte et de la voie d’exposition. (OIE, 2007). Par conséquent, les animaux à faible taux de protection subissent diverses perturbations physiologiques engendrant des complications graves (Euzeby, 1987). On note que les animaux guéris ne sont pas porteurs du virus (UCBS et ACIA, 2005) .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Revue de la littérature
A. Définition de la Dermatose nodulaire contagieuse des bovidés
B. Classification au niveau international
C. Historique de la maladie
D. Synonymie
1. Anciennes dénominations de la maladie
2. Appellation commune au niveau international
3. Nom vernaculaire
E. Virologie : étude de l’agent causal
1. Classification
2. Morphologie
3. Structure d’un Poxvirus
4. Pouvoir pathogène
F. Répartition géographique
1. Au niveau international
2. A Madagascar
G. Epidémiologie analytique
1. Modes de transmission
a. Transmission directe
b. Transmission indirecte
2. Sources de contamination
3. Espèces affectées
4. Rôles des saisons
5. Facteurs de réceptivité
a. Facteurs intrinsèques
b. Facteurs extrinsèques
H. Etudes anatomo-cliniques
1. Symptômes
a. Forme aiguë
i. Signes généraux
ii. Signes locaux
b. Forme subaiguë
c. Forme inapparente
2. Lésions
I. Diagnostics
1. Diagnostic clinique
2. Diagnostic expérimental
a. Prélèvements
b. Analyses
3. Diagnostic différentiel
J. Traitement
K. Prophylaxie
1. Médicale
2. Sanitaire
a. Principe
b. Mesures légales
II. Matériels et Méthodes
A. Collecte des données
1. Direction de Service Vétérinaire
2. Cabinet Vétérinaire HERY Miandrivazo
B. Enquête épidémiologique
1. Objectifs et type d’enquête
2. Zone d’étude
a. Choix des lieux
b. Monographie du district de Miandrivazo
3. Démarche d’accès
4. Technique d’enquêtes
5. Personnes ressources
a. Responsables chargés de l’élevage
b. Les vendeurs et acheteurs de bœufs
c. Les bouchers
d. Les collecteurs des peaux et cuirs
e. Les éleveurs
C. Expérimentations
1. Essai thérapeutique
a. Objectif d’essai
b. Produits utilisés
c. Diagnostic des cas de la maladie
d. Procédure de traitement
e. Critères d’inclusion et d’exclusion aux essais thérapeutiques
f. Matériel biologique
g. Constitution des lots
2. Essai prophylactique
a. Objectifs d’essais
b. Produits utilisés
c. Conditions requises
d. Critères d’inclusion et d’exclusion aux essais de prophylaxie
e. Animaux pour interventions prophylactiques
f. Constitution des lots
D. Validation des résultats
1. Collecte des données
2. Analyse des données
3. Analyses statistiques
4. Interprétation des mesures d’association
a.Risque relatif (RR)
b.Chi carré (χ2)
5. Présentation des résultats
6. Schéma récapitulatif de la méthodologie
III. Résultats
A. Information sur la situation zoosanitaire de Miandrivazo de 2003 à 2007
1. Les maladies bovines existantes
2. Place de la Dermatose nodulaire
3. Incidence mensuelle de la maladie
B. Paramètres épidémiologiques
1. Facteur de risque
a. Typologie d’élevage bovin
b. Place de l’élevage bovin
c. Alimentation
d. Abreuvement
e. Effectif des bovins par troupeau
f. Gardiennage des bovins
g. Traitement en cas des maladies animales
h. Contraintes liées à l’élevage bovin
2. Epidémiologiques
a. Variation en fonction de l’age
b. Variation en fonction du sexe
c. Taux de mortalité
d. Répartition dans le temps
e. Répartition de la maladie dans la zone d’étude
f. Variation en fonction du nombre de cheptel par troupeau
i. Prévalence de la maladie selon le nombre de cheptel
ii. Classification des cas en fonction du nombre de cheptel
3. Sanitaires
a. Traitement de la Dermatose nodulaire
i. Intervention des techniciens d’élevage
ii. Intervention des éleveurs
b. Prophylaxie sanitaire
i. Intervention des techniciens d’élevage
ii. Intervention des éleveurs
4. Impacts de la maladie
C. Activités
1. Thérapeutiques
a. Effets selon les produits utilisés
b. Réaction selon le stade de la maladie
2. Prophylactiques
IV. Discussion
V. Suggestions
VI. Perspectives de travail
CONCLUSION
ANNEXES
