Sur les proches aidants
De la perte d’autonomie des personnes atteintes de la MA découle inexorablement l’augmentation des responsabilités des aidants naturels, qui doivent, au fur et à mesure que la maladie progresse, compenser les déficits de leur proche. Plus la capacité de ces derniers à accomplir les AVQ diminue, plus ils deviennent dépendants de leur proche aidant, qui doit les accomplir pour eux ou avec eux. Dans une étude de Georges et al. (2008), effectuée auprès de 1 181 aidants naturels provenant de France, d’Allemagne, de Pologne, d’Écosse et d’Espagne, 96% des participants à l’étude ont rapporté que la problématique des AVQ était celle qui leur posait le plus de difficulté au quotidien et qui pesait le plus lourd sur leurs épaules. Un autre impact de la MA sur les proches aidants viendrait, selon cette étude, des symptômes comportementaux et psychologiques dont souffrent les personnes atteintes, ce avec quoi 89% des participants ont rapporté devoir également composer chaque jour. Ces symptômes incluaient l’agitation, l’agressivité et les changements dans la personnalité.
L’étude a également démontré que le temps passé par les aidants naturels à prendre soin de la personne atteinte augmentait avec la progression de la maladie. Une autre étude, effectuée par Vellone, Piras, Talucci et Cohen (2008), a démontré que l’un des éléments perçus par les aidants naturels comme pouvant améliorer leur qualité de vie serait la possibilité de s’éloigner de corps et d’esprit de la personne atteinte. En effet, en raison des symptômes de la maladie, les proches aidants peuvent rarement relâcher leur attention, même lorsqu’ils ne sont pas en présence directe de la personne atteinte, puisqu’il subsiste toujours l’inquiétude qu’un malheur ne survienne.
Cette même étude a montré que les aidants naturels estimaient leur qualité de vie comme étant diminuée par leurs inquiétudes concernant le futur ainsi que par le stress provoqué par la quantité de temps passé à donner des soins. Tous les proches aidants n’ayant par ailleurs pas nécessairement les ressources financières requises pour obtenir une aide professionnelle ou des périodes de répit, certains d’entre eux assument l’entière responsabilité des soins et ce, bien souvent, au détriment de leur propre santé.
La situation des proches aidants peut également être extrêmement difficile du point de vue psychologique puisqu’ils sont confrontés à un changement de rôles (qui passe de conjoint ou d’enfant à aidant) ainsi qu’à l’invasion dans la vie privée de leur proche (Mihailidis, Boger, Canido, & Hoey, 2007).
Sur la société
En plus des impacts directs sur les personnes atteintes et leurs proches, la MA et, plus globalement, la démence, touchent également de manière indirecte l’ensemble de la société. En 2009, on estimait que les coûts liés à la démence à travers le monde s’élevaient à 422 milliards de dollars par année en soins (hébergement, professionnels, médication, etc.) (Wimo, Winblad, & Jonsson, 2010). La prise en charge des personnes atteintes par les aidants naturels coûte elle aussi, très cher à la société puisque plusieurs aidants doivent quitter leur emploi ou diminuer leurs heures de travail pour mieux s’occuper de leur proche, en plus d’avoir recours, eux aussi, aux services de santé en raison des différents problèmes occasionnés par cette prise en charge.
En effet, il semblerait que plus le fardeau des proches aidant est élevé, plus ces derniers risquent de développer rapidement des problèmes de santé (Potkin, 2002). Cette situation coûterait environ 187 milliards de dollars par année à la population mondiale (Wimo et al., 2010).
Les impacts étant substantiels, à petite comme à grande échelle, il apparait pertinent, en tant que société, de s’évertuer à développer des moyens de les amoindrir.
La technologie comme soutien prometteur
L’abondance d’études consacrées à la manière dont la technologie peut venir en aide aux personnes âgées en perte d’autonomie atteste de sa pertinence (Magnusson et al., 2004; Topo, 2008). La technologie peut, effectivement, représenter un soutien prometteur et elle se développe comme tel depuis plus d’une quinzaine d’années. Que ce soit en palliant les déficits (prothèses cognitives), en permettant d’obtenir une aide adéquate rapidement (capteurs et signaux transmis aux aidants), en préservant l’autonomie (guidance, domotique, maisons intelligentes, etc.) (Bharucha et al., 2009), en améliorant la qualité de vie (Beckenhauer & Armstrong, 2009 ; Orpwood et al., 2007 ; Sixsmith, 2006) ou d’une multitude d’autres façons novatrices (Topo, 2008), les technologies ont le potentiel de contribuer au bien-être ainsi que d’assister les personnes âgées, les personnes en perte d’autonomie et, plus spécifiquement, les personnes atteintes de la MA, dans la réalisation de leurs AVQ. Elles peuvent également aider à diminuer le fardeau et à améliorer la qualité de vie des aidants (Czaja et al., 2012; Schulz et al., 2002).
Les technologies de tous les jours, qui ne sont pas développées spécifiquement pour assister les personnes aux prises avec une condition handicapante, ont également le potentiel d’améliorer la qualité de vie des personnes qui les utilisent (Bradley & Poppen, 2003). Beckenhauer et Armstrong (2009) ont démontré que le fait de posséder un ordinateur et l’accès à Internet augmentait le réseau social, la fréquence des communications et la qualité des relations des personnes âgées de plus de 60 ans, en plus de les aider à rétablir d’anciennes amitiés. Sum, Mathews, Pourghasem et Hughes (2008) ont avancé que l’utilisation d’Internet chez des personnes âgées de 55 ans et plus pouvait se révéler positive pour leur bien-être s’ils en connaissaient bien les fonctions et savaient s’en servir adéquatement. Puisque la technologie est un domaine très vaste, il importe de bien comprendre de quelle technologie il sera question dans le cadre de cette étude et pour ce faire, une définition de ce concept ainsi que de deux types de technologies, soient les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les technologies d’assistance (TA), sont proposées dans les sections suivantes.
Définir la technologie
Le terme « technologie » provient du mot grec tekhnê, qui fait référence au savoir-faire et de la base grecque logia, dérivée de logos, qui signifie « l’étude » ou « la science de ». Définie comme étant une « discipline qui a pour objet d’étudier les techniques industrielles, considérées dans leur ensemble ou dans un domaine particulier » ou encore comme un « ensemble de savoirs et de pratiques, fondé sur des connaissances scientifiques, dans un domaine technique particulier » (Druide Informatique Inc., 2015), le terme peut s’employer de manière générale ou être lié à un domaine spécifique. Employé seul, il réfère souvent, dans la culture populaire, à l’appareillage électronique et aux dispositifs informatiques qui ont favorisé le progrès de différentes sphères technologiques (médicale, agricole, spatiale, etc.) au cours du 20e et du 21e siècle. Dans le cadre de la présente étude, le terme « technologie » fera référence à l’ensemble des appareils et dispositifs développés et utilisés dans le cadre des TIC ainsi que des TA.
Technologies de l’information et de la communication
À travers la littérature, les TIC sont rarement définies et les chercheurs s’appuient plutôt sur ce qui semble être une définition tacite de ce qu’elles sont. Lorsque définies, elles le sont le plus souvent selon le champ d’études auxquelles elles s’appliquent et bénéficient donc de définitions différentes selon qu’elles sont relatives à l’éducation, à l’économie, au développement sociétal, etc. (Zuppo, 2012). Toutefois, les multiples définitions semblent se rejoindre sur une base commune : les TIC concernent les technologies qui facilitent le transfert de l’information de communications électroniques variées (Zuppo, 2012). Melody (2006), a pour sa part défini les technologies de la communication comme comprenant « les techniques, outils et méthodes utilisés pour faciliter les communications » et les technologies de l’information comme comprenant « les techniques, outils et méthodes utilisés pour créer, enregistrer, modifier et montrer le contenu communiqué ». Il explique que c’est la convergence des domaines d’étude et des industries associées qui aurait favorisé la naissance du terme commun « technologies de l’information et de la communication ». De nos jours, plusieurs appareils de la vie quotidienne peuvent répondre à cette définition : le téléphone, la radio, la télévision, de même que l’ensemble des appareils rassemblant plusieurs moyens de communication sur un seul dispositif par le biais d’Internet. Parmi ces appareils, on retrouve l’ordinateur, le téléphone intelligent, la tablette électronique, la liseuse électronique, la montre-bracelet intelligente, etc. En 2009, Statistique Canada rapportait que 96,5% des canadiennes et canadiens âgées de 34 ans et moins avaient utilisé Internet au moins une fois dans la dernière année, contre seulement 40,7% des personnes âgées de plus de 65 ans.
Technologies d’assistance
La définition la plus couramment retrouvée dans la littérature pour définir les TA provient du « Technology-Related Assistance for Individuals With Disabilities Act of 1988 » (PL 100- 407, 1988) qui les décrit comme étant « tout item, pièce d’équipement, produit ou système qui, acquis dans un commerce, modifié ou personnalisé, est utilisé pour augmenter, maintenir ou améliorer les habiletés fonctionnelles d’individus en situation de handicap » [traduction libre].
Les TA peuvent donc être mises au service d’un large éventail de clientèles et prendre des formes différentes en fonction des besoins et des profils des utilisateurs, des difficultés à adresser, etc. Cowan et Turner-Smith (1999), qui se sont intéressés aux TA adaptées aux personnes atteintes de la MA, les ont définies comme étant « tout dispositif ou système permettant à un individu d’accomplir une tâche qu’il serait autrement incapable d’accomplir, ou qui augmente la facilité et la sécurité avec lesquelles la tâche est accomplie ».
Importance d’adapter les technologies aux profils des usagers
Les technologies, aussi utiles puissent-elles être, n’atteignent cependant leur plein potentiel que lorsqu’elles sont véritablement adaptées aux profils des personnes qui les utilisent (Nygård & Starkhammar, 2007). La nature de la condition ou de la maladie d’une personne engendre des particularités, des symptômes, des difficultés et des problématiques qu’il importe de comprendre afin de savoir de quelle façon cela influence la relation entre la technologie et son utilisateur.
Ainsi, les déficits sensoriels (vision, audition, toucher, etc.), moteurs (contrôle et rapidité du mouvement) et cognitifs (mémoire, attention, apprentissage, etc.) engendrés par le vieillissement normal impliqueront que les technologies soient développées de façon à ce que ces déficits ne représentent pas un frein à leur utilisation (Fisk, Rogers, Charness, Czaja, & Sharit, 2009). Les textes et icônes devront par exemple être plus gros afin d’être plus facilement visibles et les écrans plus larges seront aussi plus adaptés, les boutons pourront être plus gros afin d’être mieux repérés et plus facilement appuyés, etc. (Fisk, Rogers, Charness, Czaja, & Sharit, 2009). McCreadie et Tinker (2005), qui se sont intéressés à l’opinion des personnes âgées sur les TA, ont pour leur part démontré que si la technologie va droit au but, est fiable et rencontre un besoin, alors elle provoque chez cette population des réactions positives.
Dans le cas de la démence et, plus spécifiquement, de la MA, ces mêmes éléments sont à prendre en considération, les personnes atteintes étant aussi, dans la majorité des cas, des personnes âgées (Alzheimer’s Society, 2016). Certaines spécificités doivent néanmoins être considérées lorsqu’il est question d’adapter la technologie à cette population. Par exemple, la méfiance et la suspicion faisant partie des conséquences possibles de la MA (Alzheimer’s Society, 2013), il est possible que les personnes atteintes voient d’un mauvais oeil l’introduction de nouvelles technologies (Cahill, Begley, Faulkner, & Hagen, 2007). Ainsi, l’apparence du produit, sa familiarité et sa simplicité sont cruciales pour faire en sorte que la personne l’utilise.
Cahill et al. (2007), qui se sont intéressés spécifiquement au développement de TA appliquées à la problématique de démence, ont également démontré que la fréquence d’utilisation et l’utilité perçue des TA étaient surtout déterminées par leurs caractéristiques techniques; plus leur niveau de difficulté technique est élevé, moins elles sont perçues comme utiles et moins elles sont utilisées. Les chercheurs ont également avancé que le niveau de familiarité du produit (s’il s’agit, par exemple, d’un objet ayant déjà été utilisé auparavant par la personne atteinte de démence) semblait influencer positivement la fréquence d’utilisation et l’utilité perçue, notamment parce que la familiarité peut abaisser la difficulté technique perçue. Par ailleurs, pour que la technologie soit efficace, elle ne devrait pas demander, de la part de la personne atteinte, qu’elle ait à mémoriser plusieurs étapes pour la faire fonctionner. En effet, les déficits mnésiques reliés à la maladie (Bergman et al., 2009) rendraient ce processus trop difficile, voire impossible. Lorsqu’il est question de TA implantées dans le milieu de vie d’une personne atteinte, Demiris, Hensel, Skubic et Rantz (2008) affirment pour leur part qu’elles devraient également être discrètes, afin de ne pas perturber inutilement l’environnement. En plus de ces caractéristiques, Bjorneby, Topo et Holthe (1999) estiment que les TA développées pour venir en aide aux personnes atteintes de démence devraient leur donner un sentiment d’indépendance, les soutenir dans leur prise de décision, avoir un impact positif sur leur vie et valoriser leurs compétences sans accentuer les pertes.
Connaître le profil des usagers
Il faut ainsi tenir compte de plusieurs paramètres lorsqu’il est question de développer des technologies visant à venir en aide à des personnes atteintes de MA et à leurs proches. En raison de leur âge, de la génération à laquelle ils appartiennent, de leurs habitudes, des déficits associés au vieillissement normal ainsi que des autres éléments nommés plus hauts, ces personnes sont susceptibles d’avoir une attitude différente à l’égard de la technologie que d’autres populations.
Elles risquent également de s’en servir différemment et à d’autres fins. Beaucoup d’études se sont intéressées à ces éléments chez une population de personnes âgées, mais peu les ont explorés directement auprès des personnes atteintes de la MA. Il importe ainsi de s’intéresser plus spécifiquement aux personnes atteintes afin de savoir comment elles perçoivent la technologie, ainsi que le rôle qu’elles peuvent jouer pour elles (Sixsmith, 2006). Les prochaines sections présentent un relevé de la littérature concernant l’attitude et les comportements des populations à l’étude à l’égard de la technologie.
Attitude envers les technologies L’office québécois de la langue française (2002) définit l’attitude comme une « disposition interne, déterminée par l’expérience, qui pousse l’individu à constamment réagir de la même manière (positivement ou négativement) à l’égard d’une personne, d’un objet ou d’une situation ». Elle aurait une composante cognitive (relative à la représentation conceptuelle de l’objet de l’attitude), affective (liée aux sentiments envers cet objet) et comportementale (relative aux actions posées à l’égard de l’objet) (Office québécois de la langue française, 2002). Considérée par Czaja et al. (2006) comme l’un des facteurs prédisant l’utilisation de la technologie, l’attitude envers la technologie est ainsi susceptible d’influencer les personnes âgées (Laganà et al., 2011) et, plus précisément, les personnes atteintes de la MA, dans leur choix de l’utiliser ou non. L’âge en soi constituerait d’ailleurs un facteur influençant l’attitude d’une personne à l’égard de la technologie ; plus les gens seraient âgés, moins ils se sentiraient aptes à facilement s’adapter à la technologie et moins ils se sentiraient confortables avec les technologies actuelles (Van Volkom, Stapley, & Malter, 2013). En outre, plus les gens seraient âgés, moins ils auraient de connaissances et d’intérêt envers la technologie et plus celle-ci serait anxiogène (Ellis & Allaire, 1999 ; Czaja et al., 2006).
Les études s’étant intéressées à la relation entre les technologies et les personnes âgées ont également montré que les personnes âgées n’utilisant pas les TIC les verraient comme n’ayant que peu de bénéfices à leur apporter et manqueraient d’intérêt ou de motivation à les utiliser (Wagner, Hassanein & Head, 2010). Les personnes âgées tendraient également à ne pas ressentir le besoin d’utiliser les TIC ou les TA ainsi qu’à considérer qu’elles sont trop coûteuses à obtenir et entretenir (Barrett, 2008). Cependant, la technologie en général (autant les TIC que les TA) serait perçue de manière beaucoup plus positive par les personnes âgées (Barrett, 2008) que l’idée d’eux-mêmes l’utiliser. Elles les considèreraient, en effet, comme pouvant être utiles, facilitantes et offrant une plus grande paix d’esprit (Barrett, 2008). D’autres études ont également démontré que les personnes âgées avaient une attitude plus positive que négative envers les technologies (Mitzner, 2010). Les travaux de Demiris et al. (2004) et de Demiris, Hensel, Skubic & Rantz (2008) ont enfin démontré que les personnes âgées tendaient à avoir une attitude positive envers les TA et la domotique, surtout lorsque ces dernières étaient discrètes. Le caractère utile des technologies serait ainsi souvent reconnu par les personnes âgées, et tendrait par ailleurs à influencer positivement leur attitude à l’égard des technologies (White & Weatherall, 2000; King & He, 2006 ; (McCloskey, 2006)).
Bien qu’il puisse être possible de croire que certaines conclusions d’études s’étant intéressées à l’attitude des personnes âgées face aux technologies puissent s’appliquer également aux personnes atteintes de la MA, puisqu’elles sont aussi très souvent des personnes âgées, cela ne semble pas avoir encore été démontré. Peu d’études se sont intéressées à l’attitude des personnes atteintes de démence envers les TIC (Nygård & Starkhammar, 2007) et selon Sixsmith (2006), davantage d’études devraient s’intéresser spécifiquement aux personnes atteintes de démence afin que ces dernières puissent bénéficier encore plus pleinement des TA. Les travaux de Nygård (2008) se sont néanmoins intéressés à la signification et à l’expérience phénoménologique des personnes atteintes de démence envers la technologie de tous les jours (téléphones, télécommandes, ordinateurs, etc.). Si cette dernière revêtait une grande importance et se révélait particulièrement signifiante pour les participants à l’étude, l’auteur soulevait tout de même l’importance de considérer les caractéristiques individuelles de chaque personne atteinte de démence au moment de les conseiller ou de leur apprendre l’utilisation des technologies (Nygård, 2008). L’auteur soulignait également l’importance que d’autres études s’intéressent à la relation entre la technologie et les personnes atteintes de démence (Nygård, 2008). Enfin, Cahill, Begley, Faulkner et Hagen (2007) se sont quant à eux intéressés à la manière dont les TA devaient être développées afin de s’adapter aux besoins des personnes atteintes de MA et leurs travaux ont relevé l’attitude méfiante de ces dernières envers la technologie.
Attitude des aidants. Le caractère utile des TA est souvent reconnu par les proches aidants de personnes atteintes de MA (Cahill, Begley, Faulkner, & Hagen, 2007 ; (Mao, Chang, Yao, Chen, & Huang, 2015). Selon les travaux de Rosenberg, Kottorp et Nygård (2012), ces derniers démontreraient une attitude principalement positive envers les TA et se sentiraient prêts à les utiliser dans le cadre de leur rôle d’aidant. Leur attitude envers les TA serait toutefois davantage négative si ces dernières simplifient trop les AVQ de leur proche atteint de MA et nuisent, par conséquent, au maintien de ses acquis, si elles sont stigmatisantes ou si elles ne s’intègrent pas discrètement à l’environnement existant (Rosenberg, Kottorp & Nygård, 2012). Le fait qu’une technologie soit facile à utiliser contribuerait également à ce que l’attitude des proches aidants soit positive envers les TA (Landau, Werner, Auslander, Shoval, & Heinik, 2009).
Les travaux de Landau, Werner, Auslander, Shoval et Heinik (2009) ont par ailleurs montré que les proches et professionnels aidants avaient tendance à être moins ouverts aux TA destinées à tracer les déplacements d’une personne atteinte de démence présentant des comportements d’errance en raison de leur préoccupation pour l’autonomie de ces personnes, les participants ayant répondu par l’affirmative à des questions telles que « un individu a le droit de choisir que ses déplacements ne soient pas tracés » ou « une personne a le droit de prendre des risques dans la vie » [traduction libre] (Landau, Werner, Auslander, Shoval & Heinik, 2009, p. 678). Selon Sävenstedt, Sandman et Zingmark (2006), les préoccupations des professionnels aidants seraient également présentes envers les TIC. En effet, leurs travaux ont montré que les TIC étaient perçus par les professionnels aidants comme pouvant à la fois permettre d’humaniser les soins offerts aux personnes âgées et les déshumaniser, ce qui générait la présence d’une résistance à les utiliser dans le contexte de leur travail.
Comportements face aux technologies L’utilisation ou non de la technologie. Avant de s’intéresser aux raisons qui poussent les personnes atteintes, les proches aidants et les intervenants à se servir ou non des technologies, il faut d’abord savoir s’ils l’utilisent ou non. Statistique Canada (2013) estimait en 2009 à 40,7 le pourcentage de personnes âgées de plus de 65 ans qui utilisaient Internet. Aux États-Unis, en 2016, ce nombre s’élevait à 67% et de ces personnes, 44% étaient âgés de plus de 80 ans (Anderson & Perrin, 2017). Les statistiques ne décrivent cependant que les personnes âgées en général et aucune information spécifique n’est disponible concernant l’utilisation de la technologie par les personnes atteintes de MA, par leurs proches aidants ou par les intervenants qui travaillent auprès d’eux. Les instituts de statistique semblent par ailleurs s’être bien davantage intéressés à l’utilisation d’Internet et de certaines autres TIC qu’aux TA.
Habitudes face aux technologies de l’information et de la communication. Lorsqu’elles sont utilisées, les TIC le sont à de multiples fins, dans divers contextes et par des populations variées. Wagner, Hassanein et Head (2010) se sont intéressés à l’utilisation que font les personnes âgées de l’ordinateur et d’Internet. Leurs analyses ont mis en évidence le fait que les personnes âgées utilisent les ordinateurs et Internet en premier lieu pour des fins communicationnelles et relationnelles, puis dans une optique de loisirs et de divertissement.
L’étude de Czaja et al. (2006) place également ces deux usages en tête de popularité chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Les autres usages (recherche de renseignements généraux, magasinage en ligne, etc.) réfèrent le plus souvent au caractère utile des TIC, notamment d’Internet (Czaja et al., 2006 ; Wagner, Hassanein & Head, 2010), ce qui permet d’affirmer que les personnes âgées s’en serviraient également pour se faciliter la vie. Ces trois grandes catégories d’utilisation ont été retenues dans le cadre de la présente recherche afin de mieux comprendre les habitudes d’utilisation des populations ciblées.
Entrer en relation. La revue de la littérature de Wagner, Hassanein et Head (2010) informe sur le fait que c’est pour entrer en contact avec d’autres personnes, notamment avec leur famille et leurs amis (Opalinski, 2001 ; Thayer & Ray, 2006), ainsi qu’avec leurs petits-enfants (White & Weatherall, 2000), que les personnes âgées utiliseraient le plus souvent les TIC. Selon Opalinski (2001), elles les utiliseraient également pour entrer en contact avec de nouvelles personnes d’horizons différents. D’autres types d’interactions, tels que lire ou écrire sur les réseaux sociaux (Madden, 2010, (van Volkom, Stapley, & Malter, 2013), envoyer et recevoir des courriels (Blaschke, Freddolino, & Mullen, 2009) ou entrer en contact via une messagerie instantanée (clavarder) (Erickson & Johnson, 2011) peuvent également être considérées comme des usages dans une optique interactionnelle, communicationnelle et relationnelle. Globalement, les actions qui sont posées dans le but d’établir un contact à autrui par le biais d’appareils technologiques tels que les téléphones intelligents, les ordinateurs, les tablettes électroniques, etc., et par le biais d’Internet et du réseau cellulaire peuvent ainsi être incluses dans cette catégorie.
Se divertir. Les usages les plus communs après ceux permettant la communication à autrui seraient liés aux loisirs et aux divertissements (Czaja et al., 2006 ; Wagner, Hassanein et Head, 2010). Souvent, les utilisations d’Internet dans des buts de divertissements seraient reliées à des hobbies pratiqués de manière concrète par les personnes âgées, sur lesquels ils s’informeraient, tels que la généalogie (White & Weatherall, 2000) ou la couture (Opalinski, 2001). La recherche d’informations concernant la santé serait également une façon particulièrement populaire pour les personnes âgées de se divertir (White & Weatherall, 2000 ; Opalinski, 2001 ; Czaja et al., 2006 ; Wagner, Hassanein & Head, 2010). Enfin, les personnes âgées se serviraient également des TIC pour jouer à des jeux (Slegers, Van Boxtel, & Jolles, 2012). Les façons de se divertir à l’aide des TIC sont ainsi multiples, variées et populaires.
Se faciliter la vie. Internet et, par extension, les TIC, peuvent enfin être, pour les personnes âgées, un outil leur permettant d’augmenter leur productivité et de faciliter leur vie (Campbell, 2008). Par le biais des fonctionnalités de certains appareils ainsi que grâce à Internet, les TIC peuvent par ailleurs permettre de gérer différents aspects de la vie. Pour ne nommer que quelques exemples, l’utilisation de calendriers ou d’agendas électroniques, d’alarmes et de réveille-matins peuvent permettre de mieux gérer l’emploi du temps, alors que les sites Internet bancaires, l’envoi et la réception de facture virtuelles et les sites gouvernementaux permettent de gérer finances et impôts. L’utilisation du géo-positionnement par satellite (GPS) et le tracé d’itinéraires, la recherche de renseignements tels que les heures d’ouverture de commerces (Slegers, Van Boxtel, & Jolles, 2012), l’usage d’utilitaires tels que les dictionnaires ou les traducteurs de même que le magasinage en ligne (Slegers, Van Boxtel, & Jolles, 2012) sont autant d’exemples de la manière dont, par le biais des TIC, les personnes âgées augmentent leur efficacité dans certains domaines.
Habitudes face aux technologies d’assistance. Dans leur revue de la littérature portant sur les technologies et les personnes âgées, Blaschke, Freddolino et Mullen (2009) ont classé les TA en trois catégories : les moniteurs de comportement, les habitats intelligents et les outils de télésanté. Le détail de ces catégories permet de mieux comprendre de quelle manière les populations auxquelles s’est intéressée la présente étude sont susceptibles de se servir des TA.
Les moniteurs de comportement, constitués de capteurs compilant en temps réel des données sur l’état physiologique d’une personne (fréquence cardiaque, température, taux de glucose etc.), permettent d’alerter les aidants en cas d’anomalie afin que la personne puisse recevoir de l’aide plus facilement. Bharucha et al. (2009) ont également relevé l’existence de plusieurs de ces technologies dans leur revue des études portant sur les TA. Les habitats intelligents, pour leur part, sont décrits par Blaschke, Freddolino et Mullen (2009) comme des environnements plus complexes pouvant prédire, soutenir et faciliter des comportements avant d’alerter les soignants. Certains de ces environnements seraient, par ailleurs, conçus pour fonctionner de manière autonome, par le biais de l’intelligence artificielle. Les technologies appartenant à la catégorie de la télésanté mettent, selon les auteurs, davantage l’accent sur les problématiques reliées aux problèmes de santé. Les systèmes de surveillance tels que les détecteurs de chutes ou d’errance ainsi que les systèmes améliorant les interactions et l’échange de données physiologiques entre les patients et les professionnels sont nommés comme faisant partie de cette catégorie. Les habitudes d’utilisation des TA dépendront donc, en premier lieu, du besoin à combler.
Objectifs
Considérant : a) le vieillissement de la population faisant en sorte que de plus en plus de personnes seront atteintes de démence et entre autres, de la MA dans les prochaines décennies, b) que la MA a plusieurs impacts négatifs sur les personnes qui en sont atteintes, mais aussi sur les aidants et sur la société, c) que la technologie a le potentiel d’aider à limiter ces impacts ou à compenser pour certains d’entre eux, d) que la technologie est davantage efficace si elle est adaptée aux profils des gens qui l’utilisent, e) l’importance et l’intérêt des équipes de recherche en technologie d’assistance pour adapter ces technologies aux profils des personnes concernées augmentent, f) que l’attitude envers un objet peut déterminer s’il sera utile et utilisé, g) que les comportements permettent de dresser un portrait pouvant faire ressortir les besoins et les priorités, h) que de plus en plus de recherches s’adressent directement aux personnes atteintes de la MA, i) qu’il y a une apparente absence de recherches sur ce thème et auprès d’une population atteinte de la MA utilisant les entrevues individuelles et j) que peu d’études se sont intéressées à l’attitude des professionnels aidants envers les TA, la présente étude vise donc à :
1. Mieux connaître l’attitude des populations ciblées (personnes atteintes de MA, proches aidants et intervenants) à l’égard de la technologie.
2. Mieux connaître les comportements des populations ciblées (personnes atteintes de MA, proches aidants et intervenants) face à la technologie.
Méthode
Devis
L’approche qualitative a été utilisée pour cette étude, en raison du caractère exploratoire de la recherche dont les objectifs ne visaient pas à vérifier la présence ou l’absence d’éléments prédéterminés. De plus, la méthode qualitative permet d’approfondir la perception d’un individu face à un évènement, en plus de documenter la signification qui y est attribuée et les émotions s’y rattachant (Miles & Huberman, 1994). Elle s’est donc révélée la méthode toute indiquée pour atteindre les objectifs de l’étude.
Participants
Présentation globale de l’échantillon
L’échantillon global se compose de 25 personnes dont l’âge se situe entre 19 et 89 ans, la moyenne d’âge étant de 60,76 ans (ÉT = 18,53). Sur l’ensemble des participants, 7 sont des hommes et 18 sont des femmes. L’échantillon se divise en trois sous-groupes : 1) les personnes atteintes de la MA au stade modéré exempts de troubles psychiatriques majeurs ou de séquelles neurologiques conséquentes à des abus de drogues ou d’alcool (n = 9), 2) les proches aidants, soit des hommes et des femmes majeurs aptes, soutenant sur une base quotidienne un proche atteint de MA et ce, en dehors de leurs activités professionnelles (n = 8) et 3) les intervenantes qui interviennent directement auprès des personnes atteintes de MA dans le cadre de leur travail (n = 8). Chacun des participants s’est vu attribuer un code constitué de l’abréviation du groupe auquel il appartient et d’un numéro à 2 chiffres. C’est ce code qui sera utilisé dans les prochaines sections afin de présenter et discuter les résultats. Le Tableau 1 présente les caractéristiques sociodémographiques des participants.
Présentation du groupe des personnes atteintes
Les personnes atteintes de la MA ayant participé à cette étude sont au nombre de neuf, quatre femmes et cinq hommes, et sont âgées de 54 à 89 ans, la moyenne d’âge étant de 77,89 ans (É- T = 10,07) (voir Tableau 1). Deux des participants demeurent toujours à domicile et sont soutenus principalement par leur conjointe, tandis que les autres demeurent dans une résidence pour personnes retraitées dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, où elles évoluent dans un environnement surveillé, sécurisé et supervisé par un personnel qualifié. À cet endroit, l’ensemble des repas leur est fourni et les intervenants sur place sont présents pour répondre à leurs besoins et les assister dans leurs AVQ, notamment pour l’habillement, l’hygiène, la prise des médicaments et le suivi de l’horaire de la journée.
Présentation du groupe des proches aidants
Huit proches aidants ont participé à l’étude et parmi eux, deux sont des hommes et six sont des femmes, tous âgés entre 52 et 74 ans. La moyenne d’âge est de 62,37 ans (É-T = 7,12) (voir Tableau 1). Six d’entre eux assistent leur conjointe ou conjoint, une personne vient en aide à sa mère et une personne aide un ami de longue date. Ils demeurent tous dans la région du Saguenay- Lac-Saint-Jean et la personne dont ils sont l’aidant naturel possède un diagnostic de MA au moins au stade modéré. Ils fournissent de l’assistance auprès de cette personne de façon quotidienne et pour un éventail varié de tâches, notamment la gestion des finances et le paiement des factures, la gestion de l’horaire et la prise de rendez-vous, l’achat de la nourriture et des biens essentiels de consommation, le ménage, la prise de médication et la cuisine des repas.
Présentation du groupe des intervenantes
Les intervenantes rencontrées au cours de cette étude sont au nombre de huit et sont toutes de sexe féminin. Elles sont âgées entre 19 et 54 ans et la moyenne d’âge est de 39,87 ans (É-T = 11,83) (voir Tableau 1). Sept d’entre elles travaillent dans la même résidence pour personnes retraitées que les participants atteints de la MA et une effectue des visites à domicile auprès de personnes atteintes de MA et de leurs proches aidants. Les participantes pratiquent différents métiers tels qu’infirmière, infirmière auxiliaire, préposée aux bénéficiaires, conseillère ou travailleuse sociale. Elles sont toutes en contact avec des personnes atteintes de la MA de façon quotidienne, qu’elles assistent pour les AVQ relatives à l’hygiène, à l’habillement, à la prise de médication, aux déplacements, etc. Elles ont entre 1,4 ans et 18 ans d’expérience de travail dans leur domaine, auprès des personnes âgées en perte d’autonomie ou non. La moyenne des années d’expérience est de 6,92 ans (É-T = 5,24).
Il est à noter que dans l’ensemble de l’échantillon se trouvent deux couples formés d’une personne atteinte et d’un proche aidant, les personnes atteintes aidées par les 4 autres proches aidants qui assistent leur compagnon de vie n’ayant pas été rencontrées dans le cadre de cette étude. Comme l’entrevue des proches aidants s’intéressait notamment aux difficultés de la personne atteinte vues par le proche, cela a permis d’obtenir le point de vue de deux personnes différentes (la personne atteinte et le proche) sur un même phénomène, ce qui a permis une analyse différente des résultats obtenus pour les entrevues de ces deux personnes atteintes de la MA.
Instruments
Les canevas d’entrevues qui ont été utilisées afin d’amasser les témoignages des participants sont des versions modifiées du canevas développé par Lussier-Desrochers et al. (2009), qui a été utilisé auprès de personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. Pour les personnes atteintes de la MA, le canevas comprend 41 questions (voir Appendice A) regroupées en 3 sections, dont les thèmes sont essentiellement relatifs aux connaissances et perceptions de la technologie ainsi qu’aux sphères de la vie quotidienne et aux difficultés rencontrées dans la vie de tous les jours. Pour les proches aidants, le canevas comprend 12 questions (voir Appendice B) alors que celui destiné aux intervenants (voir Appendice C) comprend 13 questions. Ces deux derniers canevas sont regroupés en 3 sections et ils abordent les mêmes thèmes que celui des participants atteints de la MA. Le canevas des entrevues pour ces dernières a été détaillé afin d’encadrer davantage les réponses données pour que celles-ci portent sur les thèmes à l’étude.
Déroulement
Ce projet de recherche a obtenu une certification d’éthique de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Le recrutement des participants a notamment pu être possible grâce au partenariat entre les chercheurs impliqués dans le projet de recherche et la Société Alzheimer (SA) de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Plusieurs participants ont ainsi été recrutés grâce à la collaboration de professionnels oeuvrant dans le milieu, qui ont agi à titre de relai. Ils ont également été recrutés grâce à un accord effectué avec la direction d’une maison de retraite accueillant des personnes en perte d’autonomie dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les médias sociaux ont, pour leur part, permis le recrutement de certains participants du groupe de proches aidants grâce à la diffusion d’annonces demandant de contacter les chercheurs lorsque des participants potentiels étaient intéressés. Certains autres participants ont été recrutés via une annonce publiée dans un journal quotidien régional. À partir du moment où les coordonnées des participants potentiels avaient été collectées, le déroulement de la recherche se faisait en deux étapes.
|
Table des matières
Introduction
Contexte théorique
Vieillissement de la population et démence
Maladie d’Alzheimer
Impacts de la MA
Sur les personnes atteintes
Sur les proches aidants
Sur la société
La technologie comme soutien prometteur
Définir la technologie
Technologies de l’information et de la communication
Technologies d’assistance
Importance d’adapter les technologies aux profils des usagers
Connaître le profil des usagers
Attitude envers les technologies
Comportements face aux technologies
L’utilisation ou non de la technologie
Habitudes face aux technologies de l’information et de la communication
Habitudes face aux technologies d’assistance
Objectifs
Méthode
Devis
Participants
Instruments
Déroulement
Analyses effectuées
Résultats
Quelle est l’attitude des participants à l’égard de la technologie ?
Attitude des personnes atteintes
Attitude des proches aidants
Attitude des intervenants
Quelles sont les comportements des participants à l’égard de la technologie ?
Les participants utilisent-ils la technologie ?
L’utilisation de la technologie par les personnes atteintes de la MA
L’utilisation de la technologie par les proches aidants
L’utilisation de la technologie par les intervenants
À quelles fins les participants utilisent-ils la technologie ?
Les habitudes des personnes atteintes de MA
Les habitudes des proches aidants
Quelle est l’attitude des participants à l’égard de la technologie ?
Attitude des personnes atteintes de la MA
Attitude des proches aidants
Attitude des intervenants
Quelles sont les comportements des participants à l’égard de la technologie ?
Les participants utilisent-ils la technologie ou non ?
À quelles fins les participants utilisent-ils la technologie ?
Limites et forces de l’étude
Limites de l’étude
Forces de l’étude
Implications et retombées de l’étude
Recommandations pour le développement des technologies
Indications pour les études futures
Conclusion
Références