Decontamination par la chaleur

La sรฉcuritรฉ alimentaire, dont la qualitรฉ microbiologique des aliments est une composante essentielle, reprรฉsente un enjeu considรฉrable. Sur le plan du commerce international, elle est trรจs souvent invoquรฉe pour justifier le renforcement des barriรจres ร  lโ€™importation.

La maรฎtrise de la qualitรฉ microbiologique repose sur le respect des rรจgles dโ€™hygiรจne tout au long des filiรจres de production, de transformation et de distribution et sur la validation des pratiques industrielles par lโ€™analyse du produit fini. Cette stratรฉgie doit intรฉgrer de faรงon optimale les diffรฉrentes dรฉmarches de prรฉvention, dโ€™inhibition, dโ€™รฉlimination des micro-organismes dans les matiรจres premiรจres et dans les produits transformรฉs.

Les techniques thermiques de destruction des micro-organismes sont trรจs largement utilisรฉes dans lโ€™agroalimentaire. La connaissance des modalitรฉs de cette destruction est importante afin dโ€™en tirer, en pratique, le meilleur parti possible.

DESTRUCTION THERMIQUE DES MICRO-ORGANISMES

Des traitements thermiques ร  tempรฉrature peu รฉlevรฉe (de lโ€™ordre de 80ยบC ร  100ยบC) suffisent ร  dรฉtruire des micro-organismes sous leur forme vรฉgรฉtative. Le produit peut nรฉanmoins contenir encore des micro-organismes sous forme sporulรฉe, susceptible de donner de nouveau des formes vรฉgรฉtatives (Stumbo, 1973). Aprรจs un traitement plus drastique (tempรฉrature plus รฉlevรฉe ou de plus grande durรฉe) on peut arriver ร  รฉliminer aussi les formes sporulรฉes contenues dans le produit. Ce produit sera alors dit ยซ stรฉrilisรฉ ยป. ร€ moins dโ€™une nouvelle contamination, due ร  un emballage non hermรฉtique par exemple, aucun micro-organisme ne se dรฉveloppera dans un produit stรฉrilisรฉ (cas des conserves). Aucun micro-organisme ne se dรฉveloppera non plus dans un produit seulement pasteurisรฉ si celui-ci est un milieu impropre au dรฉveloppement microbien. Si bien que, en fonction de leur intensitรฉ et de leurs objectifs, on peut distinguer 3 types de traitements thermiques (Cheftel et al., 1997) :
– la stรฉrilisation : traitement thermique ร  haute tempรฉrature, supรฉrieure ร  100ยบC, capable de dรฉtruire toutes les formes microbiennes prรฉsentes, y comprises les endospores bactรฉriennes ;
– la pasteurisation : traitement thermique ร  basse tempรฉrature visant la destruction des formes vรฉgรฉtatives thermosensibles ร  lโ€™exclusion des endospores bactรฉriennes qui, si le pH et lโ€™aw le leur permettent, peuvent germer et altรฉrer le produit ;
– la pasteurisation stabilisatrice : traitement thermique du mรชme type que le prรฉcรฉdent concernant des produits dont le pH bas et/ ou lโ€™activitรฉ dโ€™eau ne permet pas la germination des endospores bactรฉriennes.

Notion de thermorรฉsistanceย 

Lorsque lโ€™on soumet une suspension de micro-organismes ร  un traitement thermique ร  tempรฉrature constante, on observe au cours du temps une dรฉcroissance exponentielle du nombre de colonies dรฉnombrables. Aussi peut-t-on suivre la destruction des microorganismes en reprรฉsentant le logarithme dรฉcimal du rapport Nm/N0 entre le nombre de micro-organismes survivants Nm, par unitรฉ de masse ou de volume de suspension, et lโ€™effectif initial N0 en fonction du temps (Larousse, 1991). La courbe obtenue (figure 1) est gรฉnรฉralement linรฉaire et lโ€™รฉlรฉment important pour le technologue est la plus petite des pentes des parties linรฉaires, celle-ci traduisant la thermorรฉsistance maximale constatรฉe.

Lโ€™inverse de cette pente est notรฉ DT : cโ€™est le temps nรฉcessaire pour que la courbe de survie du microorganisme, ร  la tempรฉrature T, traverse un cycle logarithmique dรฉcimal. DT est aussi de ce fait le temps de traitement pour que le nombre de micro-organismes soit divisรฉ par 10. On lโ€™appelle donc ยซ temps de rรฉduction dรฉcimale ยป : plus il est grand, et mieux le micro-organisme rรฉsiste ร  la chaleur. Pour un produit maintenu ร  tempรฉrature constante pendant un temps t on aura les relations suivantes entre ce temps .

FACTEURS INFLUENCANT LA THERMORESISTANCEย 

La survie des micro-organismes est considรฉrablement influencรฉe par la nature chimique et physique de lโ€™environnement. Il sโ€™avรจre indispensable de voir lโ€™adaptabilitรฉ des microorganismes ร  des conditions diffรฉrentes de milieux environnants. Seront citรฉs, dans cette partie, les facteurs majeurs de lโ€™environnement qui affectent la survie bactรฉrienne tels que le pH, les solutรฉs et lโ€™activitรฉ de lโ€™eau.

Le pH

Les micro-organismes se multiplient souvent dans une gamme รฉtendue de pH, il y a cependant des limites ร  leur tolรฉrance. Chaque espรจce se dรฉveloppe dans une gamme dรฉfinie de pH et a un pH optimum de croissance. La grande majoritรฉ des microorganismes prรฉfรจrent les milieux dont le pH se situe ร  une valeur voisine de 7, car ils tendent ร  maintenir un pH interne voisin de la neutralitรฉ. Mais il existe certaines bactรฉries qui sont adaptรฉes ร  des milieux acides ou alcalins. Les acidophiles ont leur optimum de croissance entre pH 1 et 5,5 ; les neutrophiles entre pH 5,5 et 8,0 ; les alcalophiles entre 8,5 et 11,5 (Booth, 1985 ; Gottschal et Prins, 1991) .

Pour survivre, les micro-organismes doivent souvent sโ€™adapter aux modifications de pH de lโ€™environnement. Chez les bactรฉries, les systรจmes antiports potassium/proton et sodium/proton corrigent probablement les faibles variations de pH. Dโ€™autres mรฉcanismes entrent en jeu si le pH devient trop acide. Si le pH descend en-dessous de 5,5-6,0, Salmonella typhimurium et E. coli synthรฉtisent une sรฉrie de protรฉines nouvelles caractรฉrisant leur rรฉponse ร  la tolรฉrance acide (Atlas, 1984 ; Gottschal et Prins, 1991). Plusieurs auteurs ont รฉtudiรฉ lโ€™effet du pH sur la thermorรฉsistance de certaines bactรฉries (Anellis et al., 1954 ; Corry et Barnes, 1968). Ils ont dรฉmontrรฉ que le temps de rรฉduction dรฉcimale des bactรฉries diminue lorsque le pH augmente.

Les solutรฉs et lโ€™activitรฉ de lโ€™eau

Les micro-organismes peuvent รชtre influencรฉs par des modifications de la concentration osmotique de leur environnement parce quโ€™ils en sont sรฉparรฉs par une membrane plasmique permรฉable sรฉlective. Le plus souvent, les micro-organismes gardent la concentration osmotique de leur cytoplasme au-dessus de celle de leur habitat grรขce ร  des solutรฉs compatibles, ainsi la membrane plasmique est toujours fermement maintenue contre la paroi cellulaire (Brown, 1976 ; Stetter, 1995). Quelques bactรฉries comme Halobactรฉrium salinarium augmentent leur concentration osmotique ร  lโ€™aide dโ€™ions potassium ou sodium.

Lโ€™ajout des quantitรฉs รฉlevรฉes de sucre, comme le sucrose, ou du sel, comme le NaCl, ร  un milieu tend ร  abaisser son activitรฉ dโ€™eau car ces solutรฉs se lient aux molรฉcules dโ€™eau en diminuant la quantitรฉ dโ€™eau ยซ libre ยป disponible (Herbert et Codd, 1986).

Les microorganismes ne rรฉagissent pas de la mรชme faรงon selon quโ€™il y a prรฉsence de sel ou de sucre. Certaines bactรฉries, comme les halophiles, requiรจrent du NaCl pour survivre. De tels micro-organismes peuvent supporter un taux de 15% de NaCl (MacLeod, 1985). Blackburn et al (1997) montrent que la Salmonella enteritidis prรฉsente une thermorรฉsistance plus รฉlevรฉe dans une solution de NaCl ร  3,5 % (v/v) par rapport ร  une solution de NaCl ร  0,5 % (v/v). Dโ€™autres auteurs (Maรฑas et al., 2001) signalent que la thermorรฉsistance de la Salmonelle augmente avec lโ€™ajout de chlorure de sodium, de sucrose, glycรฉrol et fructose.

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Table des matiรจres

Introduction
CHAPITRE I : DECONTAMINATION PAR LA CHALEUR
I.1. DESTRUCTION THERMIQUE DES MICRO-ORGANISMES
I.1.1. Notion de thermorรฉsistance
I.1.2. Notion de valeur stรฉrilisatrice
I.1.3. Mรฉthodes de calcul de la valeur stรฉrilisatrice ร  tempรฉrature variable
et du temps de barรจme
I.1.3.1. Mรฉthode de Bigelow
I.1.3.2. Mรฉthode de Ball
I.2. FACTEURS INFLUENCANT LA THERMORESISTANCE
I.2.1. Le pH
I.2.2. Les solutรฉs et lโ€™activitรฉ de lโ€™eau
CHAPITRE II : CHAUFFAGE MICRO-ONDES
II.1. GENERALITES
II.1.1. Nature des micro-ondes et domaine spectral
II.1.2. Mรฉcanismes dโ€™action des micro-ondes
II.1.3. Caractรฉristiques diรฉlectriques dโ€™un matรฉriau
II.2. APPAREILLAGE
II.2.1. Elรฉments constitutifs dโ€™un dispositif micro-ondes
II.2.2. Diffรฉrents types dโ€™applicateurs
II.2.2.1. Multimode
II.2.2.2. Monomode
II.2.2.3. Stรฉrรฉomode
II.3. ACTION DES MICRO-ONDES SUR LE PRODUIT
II.3.1. Paramรจtres importants du produit
II.3.1.1. Propriรฉtรฉs diรฉlectriques
II.3.1.2. Propriรฉtรฉs thermiques
II.3.1.3. Activitรฉ dโ€™eau
II.3.2. Puissance absorbรฉe
II.3.3. Profondeur de pรฉnรฉtration
CHAPITRE III : CHAUFFAGE MICRO-ONDES ET SYSTEMES BIOLOGIQUES
III.1. EFFET SUR LES MICRO-ORGANISMES
III.1.1. Effets thermiques spรฉcifiques
III.1.2. Effets non thermiques
III.2. EFFET SUR LA QUALITE DES PRODUITS
CHAPITRE IV : LA CREME DE SESAME
IV.1. PROCEDE DE FABRICATION
IV.2. COMPOSITION CHIMIQUE
IV.3. PRINCIPAUX CONTAMINANTS
IV.4. IMPACT Dโ€™UN TRAITEMENT THERMIQUE SUR LA QUALITE DE LA CREME DE SESAME
IV.4.1. La ranciditรฉ
IV.4.2. Rhรฉologie et viscositรฉ
CHAPITRE V : LE CONTAMINANT, Salmonella enterica arizonรฆ
V.1. DESCRIPTION DES SALMONELLES
V.2. NOTE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA THERMORESISTANCE DES SALMONELLES
Conclusion

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