Décès per et post opératoires précoces dans un service d’urologie d’ Afrique Sub-saharienne

La mortalité se définit comme étant l’action de la mort sur une population exposée en un lieu dans un espace de temps déterminé [2]. Les progrès combinés de la chirurgie urologique et de l’anesthésie amènent à poser plus fréquemment des indications opératoires y compris pour des patients fragiles ou présentant des pathologies graves. Le décès per opératoire ou post opératoire précoce est un accident majeur qui constitue un élément dont l’évaluation et l’analyse sont nécessaires dans un service de chirurgie urologique. Bien que les processus pathologiques et les nouvelles approches thérapeutiques en urologie soient actuellement bien connus, les données concernant les facteurs de risque de mortalité per ou post opératoire sont moins disponibles.

Ainsi, l’étude de la mortalité per et post opératoire précoce au service d’urologie peut avoir un impact positif sur la qualité des soins et la sécurité des patients. Elle peut aussi permettre la mise en place de protocoles pratiques et utiles pour la formation, d’impliquer tout le personnel soignant dans la gestion des facteurs de risque de mortalité. La connaissance des causes et des facteurs de risque de mortalité va contribuer à une meilleure évaluation des patients candidats à une chirurgie urologique, mais également à révéler de nouvelles pistes de recherche pour améliorer le pronostic à court et à moyen terme de ces patients.

Rappels Anatomiques : Anatomie générale de l’appareil uro-génital

Définition

L’appareil urogénital est constitué par des organes situés soit dans le rétropéritoine soit dans le pelvis et qui sont regroupés en appareil urinaire qui sert à la sécrétion et à l’excrétion urinaire et en appareil génital qui est destiné à la reproduction et à la copulation.

Composition

L’appareil urinaire est constitué de : deux appareils sécréteurs (les reins) deux excréteurs internes (les uretères), un réservoir musculo-membraneux (la vessie), un conduit excréteur externe (l’urètre). L’appareil génital masculin qui est différent de celui de la femme est constitué de : deux glandes génitales (les testicules), des voies spermatiques le pénis et le scrotum [43].

L’appareil urinaire

Le rein

C’est un organe glandulaire pair qui secrète l’urine et joue un rôle dans l’homéostasie du milieu intérieur. Il est situé dans la région rétro-péritonéale latérale de part et d’autre des corps vertébraux de D11 à L2. De couleur rouge foncé, le rein a la forme d’un haricot aplati d’avant en arrière avec :
● une face antérieure et une face postérieure ;
● un bord latéral convexe et un bord médial échancré à sa partie moyenne par le hile;
● un pôle supérieur et un pôle inférieur.

Le rein est recouvert d’une capsule fibreuse épaisse adhérente au parenchyme rénal. Ce dernier comporte une zone centrale la médullaire et une zone périphérique la corticale. Il présente à sa partie moyenne le bassinet qui est formé par la confluence des groupes caliciels majeurs eux-mêmes formés par les calices mineurs. L’ensemble forme la voie excrétrice intra rénale. Chaque calice mineur draine une pyramide au niveau d’une papille, lieu d’abouchement des canaux excréteurs du parenchyme. Le bassinet a la forme d’un entonnoir et se poursuit par l’uretère au niveau de la jonction pyélo-urétérale .

La loge rénale qui s’étend de la 11eme côte à la crête iliaque est formée d’un feuillet postérieur épais constituant le fascia de Zuckerkandl et un feuillet antérieur mince adhérant au péritoine pariétal postérieur (PPP). Cette loge, entièrement close, est séparée du rein par la graisse péri-rénale. Elle contient le rein et la glande surrénale qui sont séparés par la cloison inter surrénalorénale. La fixité du rein est assurée par le pédicule rénal, la pression exercée par les viscères abdominaux en avant et la tonicité des muscles de la paroi postérieure en arrière.

Les uretères 

Ce sont des longs conduits cylindriques musculo-membraneux qui conduisentl’urine sécrétée par le rein, du bassinet vers la vessie. L’uretère fait suite à la partie inférieure du bassinet en regard du processus transverse de L2 et comporte une partie abdominale et une partie pelvienne (Figure 5).
➤ L’uretère abdominal : verticalement descendant jusqu’au détroit supérieur, il est long de 12 à 14 cm. Il comporte un segment supérieur ou lombaire (9 à 10 cm) vertical rétro péritonéal (légèrement oblique en bas et en dehors), qui va du bassinet aux vaisseaux iliaques. et un segment inférieur ou iliaque (3 à 4 cm) au niveau du croisement vasculaire avec les vaisseaux iliaques, il se plaque aux vaisseaux iliaques et entre dans le pelvis, sa position diffère à droite et à gauche, il est légèrement plus antérieur à droite qu’à gauche.
● A droite, l’uretère croise les vaisseaux iliaques au niveau de la bifurcation entre l’artère iliaque interne et l’artère iliaque externe.
● A gauche, l’uretère croise les vaisseaux iliaques un peu avant cette bifurcation.
➤ L’uretère pelvien : long de 12 à 18 cm, il présente une portion pariétale, une portion viscérale et une portion vésicale ou intra-murale (constitue le système anti-reflux qui empêche la remontée des urines dans l’uretère).

L’uretère se termine en s’abouchant au niveau du trigone vésical par le méat urétéral. Son calibre varie entre 3 et 5 mm. Il se présente comme un long conduit blanchâtre aisément identifiable en raison de ses ondulations péristaltiques.

La vessie 

La vessie est un réservoir musculo-membraneux destinée à contenir les urines pendant l’intervalle des mictions. Elle est entièrement contenue dans la cavité pelvienne en arrière de la symphyse pubienne et du pubis quand elle est vide. Par contre, quand elle est distendue elle déborde l’excavation pelvienne en haut faisant saillie dans l’abdomen. Chez l’homme : elle est située au-dessus du plancher pelvien et de la prostate, en avant du rectum et des vésicules séminales (Figure 6). Chez la femme : elle est placée au-dessus du plancher pelvien et en avant de l’utérus et du vagin (Figure 7). La capacité physiologique de la vessie est de 350 ml. Sa surface interne est rouge, lisse chez l’enfant, aréolaire chez l’adulte avec trois orifices :
– un orifice urétral appelé col de la vessie ou ostium urétral,
– et deux orifices urétéraux, obliques en bas et vers la ligne médiane.
Ces trois orifices permettent de distinguer deux parties à la base de la vessie :
– le trigone vésical (ou trigone de Lieutaud) limité par les bourrelets
– et le bas fond vésical situé en arrière du pli inter-urétérique.

La forme de la vessie dépend de son état de vacuité ou de réplétion. En effet une vessie vide présente une forme en cupule avec trois faces, trois bords et trois angles. Par contre une vessie pleine tend à prendre une forme globuleuse ou ovoïde à grosse extrémité postéro-supérieure avec une face supérieure qui s’élève en dôme, des bords latéraux qui se distendent et deviennent des faces alors que sa base reste fixe. Chez l’enfant la vessie a un aspect piriforme, à grosse extrémité inférieure.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. Rappels Anatomiques : Anatomie générale de l’appareil uro-génital
1.1. Définition
1.2. Composition
1.3. L’appareil urinaire
1.3.1. Le rein
1.3.2. Les uretères
1.3.3. La vessie
1.3.4. L’urètre
1.4. L’appareil génital masculin
1.4.1. La prostate
1.4.2.Les testicules
1.4.3. Les voies spermatiques
1.4.4. Le pénis
2.Spécificité de la chirurgie urologique
2.1. Risque Infectieux
2.1.1. Épidémiologie
2.1.2. Maîtrise du risque infectieux en urologie
2.2. Risque Hémorragique
2.3. Risque thromboembolique en chirurgie urologique
3. Score ASA
4. Les affections les plus léthales en urologie
4.1. Les affections cancéreuses
4.1.1. Le cancer de la prostate
4.1.2. Le cancer de la vessie
4.1.3. Le cancer du rein
4.1.4.Le cancer des testicules
4.2. Les affections non cancéreuses
4.2.1.Les affections infectieuses
4.2.2.Les traumatismes urogénitaux
4.2.3.L’insuffisance rénale obstructive
4.2.4.Les accidents iatrogènes
4.2.5.Les accidents de levée d’obstacle
DEUXIEME PARTIE
5. Cadre d’étude
6. Patients et méthodes
6.1. Patients
6.1.1.La population de l’étude
6.1.2. Les critères d’inclusion
6.1.3. Les critères de non inclusion
6.2. Méthodes
7. Résultats
7.1. Aspects épidémiologiques
7.1.1. Mortalité précoce
7.1.2. Le sexe
7.1.3. L’âge des patients
7.2. Répartition selon le lieu et l’heure de survenu des décès
7.3. Répartition selon le délai entre l’intervention et le décès
7.4. Répartition selon le terrain
7.4.1.Antécédents médicaux
7.4.2. Antécédents chirurgicaux
7.5. Examens biologiques
7.5.1.Taux d’hémoglobine
7.5.2. La créatininémie
7.6. Répartition selon le score d’ASA
7.7. Diagnostic positif préopératoire
7.8. Les gestes chirurgicaux réalisés chez les patients
7.9. Le type d’anesthésie
7.10. Répartition selon la cause de décès
8. Discussion
8.1. Les aspects épidémiologiques
8.1.1. La mortalité précoce
8.1.2.Le sexe
8.1.3.L’âge des patients
8.2. Le lieu et l’heure de survenue des décès
8.3. Les comorbidités
8.4. Diagnostic positif préopératoire
8.4.1.L’hypertrophie bénigne de la prostate
8.4.2.Les affections cancéreuses
8.4.3.Les affections infectieuses
8.4.4.L’urétéro-hydronéphrose bilatérale avec insuffisance rénale
8.5.Le type d’anesthésie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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