DE MES SILENCES À L’OUVERTURE À L’ AUTRE

DE MES SILENCES À L’OUVERTURE À L’ AUTRE

Ma vie dan mes silences

Si j’arrive à me comprendre dans mon propre accompagnement, je VaiS pOUVOIr arriver à comprendre l’ouverture ou la fermeture de la personne que j’accompagne dans mon travail quotidien mais dans cette recherche, je veux valider comment j’accompagne les autres. Je vais m’ouvrir à mon passé, vous racontant une partie intime de ma vie où les silences ont été destructeurs et non formateurs parce que je ne les ai pas régulés et, surtout, je ne voulais pas m’y attarder. Ça ne paraît sans doute pas dans l’ici et maintenant, mais j’ai toujours été une personne effacée par peur d’être rejetée. Toutes les fois oùje me suis placé volontairement, même involontairement dans le paraître, c’était pour ne pas souffrir. C’est le rejet et l’abandon qui m’ont amené au et dans le silence par peur de faire rire de moi. Malgré toute cette carapace, j’ai fait rire de moi à plusieurs occasions et situations. Je crois que je me suis manipulé dans mes silences, ne voulant pas en reconnaître la portée positive. Je vais faire re-vivre mon passé pour quelques lignes de mon histoire de vie. Me raconter et essayer d’être le plus exact possible tout en gardant une certaine discrétion sur les sujets abordés. Et puis, qu’est-ce que je fais encore? De la fuite? Non! Je n’ai pas à tuer dans l’oeuf ce qui est en train d’éclore.

La non-reconnaissance a toujours été mon cheval de bataille et, bien souvent, je me suis placé volontairement dans une situation de non-reconnaissance parce que je savais dès lors que je serais rejeté. Mon remède a toujours été de fuir. Quand on fuit, on ne se blesse pas. On quitte la tempête, dans le silence, sans raison, pour ne pas se sentir rejeté. Est-ce la bonne solution si on veut grandir de ses erreurs et de ses expériences? Je ne sais pas. J’ai peur … Je vais essayer de déposer dans votre coeur quelques expériences de silence vécues dans mon passé. J’ai peur. J’ai peur du jugement des autres. J’ai le goût de me refermer sur moi et de tout lâcher. J’ai le goût de garder silence comme je l’ai toujours fait. J’ai cette peur que, par la suite, des personnes3 utilisent dans leurs propos ce que je vais vous raconter pour me faire mal. Je suis mal à l’aise. Mon coeur bat à cent mille tours/minute. Nous sommes un samedi de septembre 2002, je suis sur le bord des chutes de l’ancien barrage de Rivière-du-Loup en après-midi. La chute fait un vacarme d’enfer. Ça reflète bien ce qui se passe au creux de tout mon être. Tout près de la grosse chute, il y a une toute petite chute qui fait son passage dans le mur de pierre et de ciment. Je m’imagine que c’est moi essayant de faire un passage dans les dédales de mes silences réprobateurs. Que c’est moi essayant de me donner des tentatives de vie dans une dimension où je vais être en équilibre dans mon corps, dans mon coeur et dans mon esprit. Les trois dimensions les plus importantes de mon être. Mon portable sur mes genoux, je commence à écrire mon rapport à mes silences dans ma famille, dans mon travail, dans ma maladie, dans ma spiritualité, dans ma sexualité et dans l’eau de ma naissance.

Mon rapport à mes silences dans ma famille

Mon aventure extra-familiale commence quelques mois avant ma naissance. Nous sommes un 26 juillet quand un joli poupon demande à voir le jour. Il vient au monde sans pleurs aux dires de quelques personnes et ne reçoit aucun câlin de la part de sa mère parce qu’elle vit une souffrance atroce (elle vient de perdre son mari dans la rivière Mitis deux mois auparavant, son mari étant mon père). Je crois que cet événement a été l’élément déclencheur qui a fait de ma vie une vie peu ordinaire et pleine de rebondissements positifs et négatifs. Je ne demeure que quelques mois dans cette famille, la famille des Roy. C’est la bonne expression « la famille des Roy» parce que chaque personne de cette famille veut sa place au soleil. On essaie de me trouver un foyer temporaire pour me garder et me donner le nécessaire. Une amie me raconta, un jour, qu’elle allait visiter ma mère biologique dans les mois suivants après ma naissance. Elle me prenait dans ses bras et je ne pleurais même pas. Je gardais un silence de mort et je regardais de mes grands yeux la personne qui osait me toucher et me caresser. Semble-t-il que je suis bien dans les bras de la personne qui me donne de l’affection, peu importe la personne.

En autant que je reçoive des attentions et de l’affection, je suis un petit poupon heureux. Ne pouvant me garder dans le nid familial, je fis 5 foyers nourriciers. Comme je vais là où j ‘ai de l’affection, une famille de la paroisse de Price décide de me garder aussi longtemps que la situation le permettrait. Un jour, je dois avoir environ 5 ans, ma mère biologique vient à la maison de mes parents adoptifs pour me voir. Dès que je vois cette grande dame, je cours me cacher sous la table de cuisine avec mes noisettes et mon cassenoisettes. Elle veut bien me faire sortir de ma cachette mais je ne veux pas du tout. Je ne me montre même pas le bout du nez. Une peur atroce et incontrôlable s’empare de moi. La peur que cette femme vienne me chercher, m’enlever à mes parents adoptifs.

Une autre fois, je rentre de l’école et j’apprends que ma mère biologique veut me reprendre parce qu’elle ne veut pas perdre son allocation familiale. J’ai environ 8 ans. Mon père adoptif doit me ramener pour le souper. C’est le silence total. C’ est comme si j’avais perdu la voix. Une boule s’installe dans ma gorge et plus rien ne sort. Ma mère adoptive a déjà préparé mon baluchon. Je vois encore ma mère adoptive qui étend son linge sur la corde en silence. Je la regarde et j ‘ai le goût de lui sauter à la jambe, mais rien. Figé, je pris la main de mon père adoptif (ma mère biologique demeurait dans le même village) qui me ramena dans cette maison où je fis la connaissance de mes frères et soeurs. Quand j ‘ arrive chez cette dame, sans câlin, elle m’envoie dehors en me disant : « Va t’amuser avec tes vrais frères et tes vraies soeurs ». Je passe la porte la tête basse sans parler, gardant en dedans de moi, dans mon petit coeur d’enfant, cette souffrance qui me dévore. Innocemment, au dedans de moi, je vis le rejet. Qu’est-ce que j ‘ai fait pour qu’on me laisse tomber comme ça? Pourquoi mes parents adoptifs me rejettent-ils? La colère gronde dans mon coeur mais elle ne sort pas. Je ne suis même pas capable de faire une crise de larmes. Je veux bien pleurer, mais je me dis que je suis un homme, et un homme, ça ne pleure pas. Se peut-il qu’un enfant de huit ans vive cette situation. Dégueulasse! Inhumain! Je vais quelques fois dans ma famille adoptive les fins de semaine pour me faire garder. Un jour, mon père adoptif me questionne et je lui réponds que cette femme n’est pas douce avec ses enfants mais ne me touche jamais. Je l’imagine encore. Il se lève et me prend par la main et nous nous rendons chez elle. Il avise ma mère biologique qu’il me garde définitivement. Elle l’avise qu’il n’aurait pas d’argent d’elle et qu’elle garde l’allocation familiale. Mon père adoptif s’en fout éperdument. Ma réaction se passa en dedans. Mon coeur jubile de joie et je serre la jambe de mon père en signe de gratitude. Il passa sa main dans mes cheveux (comme c’était doux!). Je vis un silence plein de gratitude. Un homme extraordinaire que ce papa adoptif.

Mon rapport à mes silences dans mon travail J’ai travaillé quatorze (14) ans, de 25 à 39 ans, à l’hôpital Notre-Dame de Montréal comme infirmier à l’urgence et aux soins intensifs. Ce furent de belles années marquées par des batailles syndicales et aussi par un travail que j’aimais et que je faisais avec le coeur parce que j’étais dans l’action. Oui, en 1978 environ, je suis délégué syndical, un batailleur dans l’âme. Ce sont les seuls moments où je prends parole. Bien souvent, je fais passer mes idées au comité et c’est la responsable qui parle. Souvent, je me suis fait avoir par mes patronnes et mes patrons. C’est sans doute pour ça que je ne familiarise jamais avec mes patrons. Dans les manifestations, je crie haut et fort mes revendications et, sur mon département, je me fais écraser. Comme je suis le petit gars timide au travail, je ne prends jamais ma place. Je garde silence. J’ai comme politique: que je garde silence ou que je parle, je suis toujours écrasé. En 1989,j’ai 39 ans et je démissionne de mon poste à l’hôpital et je suis engagé dans une paroisse pour jumeler deux postes: animateur de pastorale dans une école et agent de pastorale en paroisse.

C’est un beau défi mais je constate vite que le curé de la paroisse est jaloux de mon dynamisme et de ma performance d’organisateur. Un jour, j’ai fait fabriquer une crèche de Noël dehors en avant du presbytère. Des enfants passent pendant que des employés s’affairent à nettoyer la neige dans la crèche et ils disent aux employés de faire attention à la crèche de Pierre-Paul. Le tout est rapporté au curé et j’ai eu droit à un sermon en règle; tout ne se termine pas là. Il trouve tous les moyens, malgré mon dynamisme, à me faire couler. Pour des raisons encore injustifiées, je suis remercié quelques mois plus tard. Je garde encore le silence, assuré que ce n’est pas ma place. Je me dis que la prochaine fois je ne travaillerais pas autant et que je ne partirais pas autant de projets. Je ne travaillerais plus des 7 jours en ligne sans congé. Ça donne quoi? Amer de cette expérience, je pars dans les écoles pour enseIgner. Ce sont de merveilleux moments comme ceux où j ‘ accompagne des personnes atteintes du sida pour mon mémoire de maîtrise à l’Université de Montréal. Il y a un élément que je constate: je crois que j’en fais un peu trop dans le travail que j’accomplis. J’en mets trop, mais que voulez-vous, c’est moi. Je n’ai pas de demi-mesure, je suis un être entier et je ne compte pas les heures.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RÉSUMÉ
PRÉAMBULE
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER DE MES SILENCES À L’OUVERTURE À L’ AUTRE
1.1 Ma vie dans mes silences
1.1.1 Mon rapport à mes silences dans ma famille
1.1.2 Mon rapport à mes silences dans mon travail
1.1.3 Mon rapport à mes silences dans ma maladie
1.1.4 Mon rapport à mes silences dans ma consommation
1.1.5 Mon rapport à mes silences dans ma sexualité
1.1.6 Mon rapport à mes silences dans mon spirituel
1.1.7 Mon rapport à mes silences dans l’eau de ma naissance
1.2 Les silences peuvent-ils être formateurs?
CHAPITRE 2 PROFIL DE MON ACCOMPAGNEMENT
2.1 Ma pratique d’accompagnement au Centre-Accompagnement-Deuil-Soutien
2.2 Ma question de recherche
2.3 Les objectifs de ma recherche
CHAPITRE 3 MON APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
3.1 La recherche heuristique
3.1.1 Le questionnement
3.1.2 L’exploration
3.1.2.1 Le journal créatif
3.1.2.2 Monjoumal de recherche
3.1.2.3 Mes lectures
3.1.3 La compréhension
3.1.4 La communication
CHAPITRE 4 MON ANALYSE DES DONNÉES
4 Ma démarche d’analyse
4.1. Les conditions et les attitudes facilitant l’ouverture chez l’autre et chez moi
4.1.1 Entendre et écouter
4.1.2 Franchise, transparence et non jugement
4.1.3 Autres conditions à l’ouverture
4.1.4 Éteindre son mental
4.1. 5 Être à l’écoute de son corps
4.1.6 Le besoin d’un contrat explicite d’engagement
4.1.7 Les silences
4.1.8 Les temps morts et les travaux entre les rencontres
4.2 Les obstacles qui amènent la fermeture
4.2.1 Mes attentes face au changement chez l’autre
4.2.2 Mes propres souffrances
4.2.3 Heure et disponibilité
4.3 Mes croyances dans l’accompagnement afin de créer de l’ouverture chez l’autre et chez moi
4.3.1 Aller sur le terrain de l’autre
4.3.2 Donner l’espace physique et la parole à l’accompagné
4.3.3 La souffrance humaine possède sa propre réponse de guérison
4.3.4 Mon ouverture à moi créé l’ouverture à l’autre
4.3.5 Le non verbal.
4.3.6 Aller sur le terrain de l’autre pour qu’il prenne parole
4.3.7 Le rituel.
4.4 Synthèse de mon accompagnement
CONCLUSION: Rester moi dans ce que je suis
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 : Formulaire de consentement pour la participation à la recherche

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