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L’indice normatif d’Atkinson
Ce sont des indices dits normatifs car en pratique, ils comportent des jugements de valeur considérant d’avantage la classe plus pauvre. En outre les transferts vers la classe plus pauvre influence plus que les transferts vers la classe plus riches. L’ordre des salaires est important car c’est sur ceci que se base la fonction d’utilité sociale vu que plus d’inégalité génère moins de bienêtre social. Sen affirme qu’il est indispensable avant tout, de considérer le rang du niveau de vie des individus permettant d’apporter des informations sur la fonction de bien être social.
Ces indices ne sont pas décomposables car l’auteur estime que le bien être social dépend de chaque situation des individus. L’avantage de cet indice par rapport à celui de Gini, est qu’il peut déterminer la part de revenu à laquelle la population est prête à renoncer pour rendre la répartition plus égalitaire. La courbe deLorenz montre la concentration du revenu alors que l’indice d’Atkinson démontre la concentration de l’inégalité. Certes, leur point commun permet une comparaison spatio-temporelle pour plusieurs distributions.
Atkinson se réfère à la fonction de bienêtre socialbasé sur l’agrégation des préférences individuelles. C’est cette sorte de transformation de préférence individuelle en préférence collective qui veut se traduire en indice d’inégalité.
De l’indice de Gini aux indicateurs de pauvreté
L’indice de Gini basé sur la courbe de Lorenz reste l’un des outils les plus utilisé actuellement pour mesurer l’inégalité. Les dépensesde consommation sont les plus retenues dans les calculs car elles servent mieux à appréhender le niveau de bienêtre chez les pays pauvres. Cependant, que renseignent ces valeurs vis-à-vis des inégalités de revenu?
Qu’indique une distorsion des inégalités à traversl’évolution?
Si durant ces dernières années, l’inégalité de revenu tend à décroitre jusqu’à 0,4411 en 2010, cette amélioration souligne que les transfert et les systèmes de redistribution vis-à-vis de l’impôt progressif ont connu des effets légèrement positifs sur les ménages (voir graphique 1).
Cependant, ce n’est pas nécessairement le même casau niveau de la consommation. Avec une variabilité annuelle de l’inégalité de consommation, elle se ramène à 0,403 dans la même année. D’abord, cette différence montre clairement qu’une hausse de l’écart des revenus n’influe pas nécessairement sur le niveau de consommation. Si on observe de plus près, 0,4411 indique bien une inégalité plus accruet donc qu’une proportion moindre de la population perçoit exactement des revenus élevés que d’autres sachant intuitivement un écart de pauvreté croissant. Ensuite, en supposant que ces valeurs ne s’écartent que d’une façon ème négligeable, au 100 près, on peut toujours en déduire théoriquement une répartition plus inégalitaire. Les rapports de décile démontrent quedurant ces deux années les quintiles de ménages les plus riches ont un niveau de consommation de 5 à 6 fois plus important que les ménages plus pauvres. En effet, la classe des riches est moins vulnérable, elles pourraient s’enrichir au moyen de l’élargissement des investissements grâce à une propension à épargner plus élevée. Dans ce cas les richesses sont mieux éréesg de façon à maintenir plus ou moins leurs niveaux. En outre, dans les pertes d’emplois, ils ont plus de possibilités à s’en remettre mais en dépit des secteurs informels. Par contre,les pauvres sont plus limités au minimum de survie (basé sur la consommation alimentaire) donc la faculté à investir ne se voit que rarement dans les périodes de crises chez eux. La courbe ci-dessous pourrait justifier cette situation. L’écart de consommation est réduite dèsque la croissance du PIB augmente et des que les crises ne se présentent pas autrement c’est le contraire.
En plus de la persistance de l’inflation, on peut constater que la charge de l’Etat parvient à augmenter d’année en année en raison d’autres phénomènes. A priori, cela se traduit tout d’abord par l’existence des activités informelles qui se sont accrues d’une façon très rapide dans les années de crises à Madagascar. Ainsi, bien que les politiques redistributives jouent leur rôle, l’effet pervers d e ces activités informelles freine en partie l’effet redistributif du revenu. En réalité, l’Etatse trouve lésé par rapport au financement de la redistribution (protection sociale, subvention, etc.) car les risques de déficit budgétaires pourraient s’aggraver. Dans ce cas l’Etat réduit les investissements en services qui pourraient pourtant constituer une redistribution indirecte au profit du bienêtre social et en améliorant l’égalité d’opportunité. Ensuite, les corruptions tel’existence des marchés publics fictifs avec les bailleurs viennent également alourdir les charges de l’Etat en dépensant plus qu’il le faut réellement et au lieu d’affecter d’autres dépensesà d’autres investissements.
Les seuils et les ratios de pauvreté face à l’inégalité
On a vu jusqu’ici que Madagascar dépasse le seuil d’alerte du niveau d’inégalité dans tous les domaines (revenu et consommation) ces dernières années. L’incidence de pauvreté ou la proportion de la population disposant de moins du seuil de pauvreté national indique 71 % (voir annexe 4), malgré un revenu moyen annuel de 1813000 Ariary supérieure à ce seuil de 535603 Ariary. Comparé au seuil relatif des pays avancés, Madagascar est encore à 29 % du revenu moyen par rapport à celui des pays occidenta ux d’environ 40 à 60 20 % du revenu médian. Voyons où se situe réellement cette disparité. Si neu telle situation se présente, cela impliquerait qu’une proportion infime de la population disposerait d’un revenu très élevé et c’est ce qui expliquerait en partie cette supériorité de la moyenne par rapport au seuil national. En effet, d’une part, si le seuil de pauvreté absolue de 2 dollars indique une incidence de pauvreté absolue de 91 %, cela supposerait que 9 % uniquement détient plus de 2 dollars ou 976 794 Ar. Or, pour ces 9% non pauvres la distribution pourrait encore être inégalitaire car il existe encore environ 800000 Ar d’écart à la moyenne. Puisqu’il n’est pas possible que les 9 % non pauvres détiendraient à eux seuls le revenu moyen, une part de cette distribution plus un revenu très élevé pour atteindre le revenu moyenpar habitant à Madagascar. Mais d’une manière globale, cette disparité peut autant trouve son origine dans l’existence de la majorité des emplois à faible revenu, ou de la vulnérabilitédes emplois bien que le ratio emploi-population indique 83,3 %. Autrement la qualité de l’emploi explique essentiellement cette disparité. D’autre part la croissance démographiquejoue également un rôle dans la hausse du ratio de pauvreté.
Cette situation de disparité est également corréléeàl’incidence de la pauvreté extrême. Cette dernière renvoie à une situation financière d’un individu incapable à satisfaire les besoins alimentaires vitaux définis sur une base calorique minimale de 2133 Kilocalories par jour selon le seuil national. L’incidence liée à extrême pauvreté a tout de même légèrement diminué de 56,5 % en 2010 jusqu’à 52,7 % en 2012 ainsi que l’intensité de pauvreté de 34,9 à 32,8 soit une baisse légère de la pauvreté dans cespériodes. Cependant, on constate une fluctuation de la pauvreté depuis l’année 2000 jusqu’à 2013 contrairement à l’inégalité de pauvreté entre milieu urbain et rural qui persiste et notamment l’inégalité dans les milieux urbains est de plus en plus tangible car la proportion des secteurs économiques sont disproportionnelle.
Un aperçu du contexte du pays au niveau mondial
Madagascar fait partie des pays les moins avancés de l’Afrique ou encore des pays les plus pauvres. Si le pays suivait son rythme moyen de 5 % de croissance du PIB dans les années 2004-2008, il aurait été actuellement de 20% (en 2013).26 Or avec une régression de la performance économique, celle-ci se justifie en raison des conflits internes ramenant le pays à un revenu par habitant de 36 $ par mois soi t de 430$27 annuel ($ : dollar). Un tel revenu se situe véritablement bas comparé au revenumoyen mondial de 10 199 $ et de 1 692 $ en Afrique.28 En termes de revenu salariale le pays se classe en 157ème position entre l’Ouganda et l’Ethiopie.
Bien que le revenu par habitant ne reflète pas tout à fait la pauvreté car la valeur est en terme de devise nationale et non de production, le PIB par tête sera retenu dans ce cas et dépasse 430 $ par habitant soit de 447,44 $ en 2012et 458,8 $ en 2013 pour 22,29 millions d’habitant. Ainsi chaque individu serait capable d’ acquérir un volume approximatif de bien et services de 447,44 $ (pour 1 $ = 2245 MGA (monnaie malgache en Ariary)) dans une année avec une consommation annuelle de 495 mille Ariary. Le pays se classe au 6ème pays le plus pauvre au monde, ou encore 149ème et 151ème en terme d’IDH (IDH 2010= 0,435 et IDH2012= 0,483)29.
– Les causes et traits saillants relatives à la pauvr eté de Madagascar se résument comme:
® L’instabilité du taux de croissance du PIB par rapport à la croissance démographique .
® L’insuffisance de la contribution des milieux ruraux dans la croissance économique .
® Les Gestions de Risques et des Catastrophes insuffisantes .
® Présence permanente de conflits politiques .
® Présence d’institutions défavorables (corruption, népotisme, tradition).
– Quels en sont les conséquences ?
® Une baisse permanente du pouvoir d’achat .
® L’aggravation des indicateurs épidémiologiques et anitaires (hausse du taux de mortalité infantile, espérance de vie réduite, ..;).
® Le secteur informel dominant .
® L’inégalité sociale et économique .
® Qualité d’emploi à rémunération dérisoire .
® Exode rural croissant, population jeune .
® Dépendance envers les pays riches (etc.).
Si tels ont été les aspects et l’évolution de l’inégalité de pauvreté à Madagascar, il convient par suite d’entrer dans une analyse exclusivement empirique afin de se rapprocher d’avantage au contexte de Madagascar.
décomposition sur les salaires des employés de la fonction publique
A partir d’un échantillon de données sur les salaires à Madagascar, la méthodologie intègrera la décomposition de l’indice de Gini en négalité intergroupe, inégalité intra-groupe nette et le degré de chevauchement des salaires [Dagum, 1997]. Il est à noter que les résultats et leurs interprétations ne s’appuient que sur les données respectivement choisies (voir annexe 2). Cette méthodologie se décompose en 3 étapes. Lepremier s’oriente sur le comportement de l’inégalité au sein de chaque sous groupe. La deuxième étape cible à identifier l’inégalité obtenue à partir de deux groupes de distributions distinctes. Finalement la troisième étape sert à évaluer l’intensité de l’inégalité causée par les chevauchements des salaires d’une classe à revenu moyennement inférieur à celle d’une autre plus riche.
Alors que la littérature mentionne que les dépensesd’investissement en éducation et en formation peuvent constituer, d’autant comme les autres facteurs de production, un atout mis en valeur sur le marché de travail [Becker] , il en ressort néanmoins des points de divergences dans la réalité de la vie économique [Arrow]32. La comparaison des salaires de la fonction publique à Madagascar se base sur les poin ts d’indice 33 montrant une structure de salaire admettant des zones hétérogènes et cela parcatégorie de diplôme et de formation.
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Table des matières
PARTIE I : CONSIDERATION CONCEPTUELLE
Chapitre I : L’inégalité sous divers angles de vue
Section 1 : Problèmes de terminologie : inégalité ou équité
i. Concept d’inégalité
ii. Concept de bienêtre social et de redistribution
Section 2 : Les logiques de l’inégalité
i. L’inégalité est-elle une source de ralentissement économique?
ii. Dans quel cas l’inégalité peut-elle être admise?
Chapitre II : Théories de mesures de l’inégalité
Section 1 : les propriétés d’un indicateur
Section 2 : les paramètres de dispersion
Section 3 : La décomposition de l’inégalité par Dagum
Section 4: L’indice normatif d’Atkinson
PARTIE II : EVALUATION ANALYTIQUE ET EMPIRIQUE DE L’INEGALITE DE PAUVRETE
Chapitre I : Profil d’évolution de l’inégalité de pauvrette a Madagascar
Section 1 : De l’indice de Gini national aux indicateurs de pauvreté
i. Qu’indique une distorsion des inégalités à travers l’évolution?
ii. Que signifie une hausse moins rapide de la consommation par rapport au revenu?
iii.Les seuils et les ratios de pauvreté face à l’inégalité
iv.Comment ces disparités s’expliquent-elles dans l’ensemble?
Section 2 : Un aperçu du contexte du pays au niveau mondial
Chapitre II : Décomposition de l’inégalité et mesure du bienêtre social après redistribution
Section 1 : Décomposition sur les salaires des employés de la fonction publique
Section 2 : Evaluation du bienêtre social à travers l’indice d’Atkinson
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
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