Qui aide qui et pourquoi ?
Au premier « qui », la réponse est évidemment les Institutions de Bretton Woods – la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire international (FMI) – d’une part, et les pays à excédent de financement d’autre part. Au profit des pays à besoin de financement. En ces débuts du troisième millénaire, le développement est impératif pour tous les pays qui ne veulent pas se noyer dans ce tourbillon qu’est la mondialisation. C’est dans cette intention que des aides sont octroyées aux pays les moins nantis : pour financer le développement. Tout pays membre de la Banque Mondiale, versant régulièrement sa quote-part a le droit d’y emprunter une somme pouvant aller jusqu’à 125% de sa cotisation. Cette endettement n’est nullement une aide : c’est un droit. Le pays le plus endetté du monde n’est-il pas les Etats-Unis ? Ces institutions internationales matérialisent leur aide en accordant aux pays un allègement ou une remise de leur dette. Une telle disposition est prise après que des conditionnalités –critères de réalisations structurelles et critères de performances économiques ( taux de croissance économique, taux d’inflation, solde de la balance commerciale, évolution du processus de privatisation et de la mise en place des marchés concurrentiels…) – aient été remplies. Une autre matérialisation de ces aides : l’octroi de crédits à l’économie, avec facilité de remboursement. Mais étrange, la motivation des pays donateurs d’aides bilatérales. Un esprit de « bienveillance » les anime, certes, mais aussi et certainement, des objectifs politique, diplomatique et économique. Actuellement, l’Union Européenne est le premier pourvoyeur d’aides. Son intérêt ? faire valoir davantage sa monnaie, face au Dollar. En outre, les pays donateurs sont des pays à hauts revenus. Si à Madagascar, et dans tous les pays en voie de développement, nous luttons pour atteindre un taux de croissance économique réel élevé, ces pays-là oeuvrent pour garder un taux de croissance de 3% au maximum. Sinon, ils risquent la surproduction. Ainsi, l’Etat subventionnent les producteurs pour qu’ils n’augmentent pas leur production… Les aides, nécessaires pour les pays du Sud afin de combler le déficit de leurs balances de paiement, permet d’atteindre un équilibre des comptes, pour les pays du Nord.
Le rôle de la Banque mondiale et des Etats-Unis
Le premier acteur de l’aide au développement est la Banque Mondiale. A cet effet, elle a octroyé des prêts avantageux pendant la période 1945-1968. Mais elle a surtout soutenu les alliés stratégiques des Etats-Unis, entre autre, dans plusieurs pays africains, et ceux dont les dirigeants sont des dictateurs, afin de renforcer la zone d’influence américaine. Les prêts accordés avaient également pour objectif, d’arrêter le développement des politiques dont le but est d’avoir une indépendance économique. Cependant, les ressources financières affluant aux pays bénéficiaires d’aide sous forme de prêts avaient pour but d’améliorer l’appareil d’exportation, et l’intégration au marché mondial de ces pays. L’augmentation de la productivité et des exportations notée pendant cette période en est la conséquence. Ainsi, les pays bénéficiaires des prêts eurent des possibilités d’investissements et de remboursements des services de la dette.
Les types d’assistance technique
Lorsqu’un pays, ou une administration publique, ou une institution internationale accorde à un pays une somme destinée à un secteur donné, une assistance technique accompagne, dans la plus part des cas, cette aide. Ainsi, on distingue :
La coopération technique autonome ;
La coopération liée à des projets ;
L’aide à la balance des paiements ;
Les aides alimentaires.
Pour les donateurs
Pour qu’un pays trouve intérêt à donner de l’aide, il faut qu’il y trouve un avantage tant politique, qu’économique.
Les aides au développement accordées aux pays du tiers monde leur permettent de maintenir l’équilibre au sein de leur économie. En effet, ces pays, riches et industrialisés, caractérisés tant par la consommation de masse que par la production de masse doivent se préserver de la surproduction. Afin de garder un même niveau de consommation et d’éviter la baisse exagérée des prix sur le marché, les surplus sont offerts au pays en développement sous forme de dons.
Les pays à qui ils octroient de l’aide deviennent pour eux un débouché et une source de produits bien défini. Exemple : Les pays de l’ACP23 en général, et Madagascar en particulier, en tant que bénéficiaire du système Stabex, afin de combler ses déficits d’exportation, leurs produits sont achetés à environ 80% par l’Union Européenne.
L’instauration de la bonne gouvernance
Un développement durable nécessite une interaction positive entre progrès économique et progrès politique. La démocratisation et la bonne gouvernance sont indispensables pour atteindre les objectifs de développement de la Stratégie pour le XXIème siècle. En effet, le concept de gouvernance est devenu une norme devant la nécessité du bon fonctionnement des stratégies de développement. Son souci d’un bon gouvernement est directement lié à ses effets économiques. L’investissement de ressources dans la gestion démocratique des affaires publiques permettra de progresser sur la voie de la réalisation des objectifs de développement. L’émergence de sociétés plus participatives, transparentes et responsables est indispensable pour tous les objectifs définis sur le rôle de la coopération pour le développement. Ainsi, le développement participatif et la bonne gestion des affaires publiques peuvent favoriser la fructification des aides au développement. Il faut également effectuer un suivi rigoureux des aides, dans ce cadre. Le développement participatif doit soutenir les institutions et les mécanismes qui aident la population, contribuer à l’émergence de la société civile, appuyer les programmes de décentralisation et la participation de la population au niveau local, en soutenant les organisations et les groupes communautaires, c’est-à-dire qu’il doit soutenir la démocratisation, renforcer le pluralisme de la société civile :
La bonne gestion des affaires publiques implique le respect de l’Etat de droit, la transparence dans la gestion du secteur public, la lutte contre la corruption ;
Le respect des droits de l’homme ;
Remarque : Toutes ces institutions multilatérales de développement conçoivent la gouvernance comme facteur déterminant leurs programmes de coopération.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DE L’AIDE AU DEVELOPPEMENT
I. Approche historique
Le plan Marshall
Le rôle de la Banque Mondiale et des Etats-Unis
II. L’aide au développement en question
Les formes d’aide
Les dons
Les aides financières
Les fonds de contre valeurs
Les principaux donateurs
• Les administrations publiques
• Les institutions financières intergouvernementales
Les types d’affectation
Les types d’assistance technique
III. L’aide au développement à travers les théories économiques
L’aide et les théories économiques de base
Les théories de la dépendance
Les théories de la dépendance et du dualisme
Keynes et la théorie du big push
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE DEUX PAYS
I. Evolution de l’aide de 1970 à 1985
II. Le Sahel
III. Madagascar
Les phases de l’ajustement structurel
Mise à jour (contexte actuel)
TROISIEME PARTIE : ANALYSE
I. Les caractéristiques des aides
• Le financement des projets publics, d’infrastructures et de services sociaux
• Le financement de la balance de paiements
• Remboursables à long terme
II. Les effets attendus de l’aide
• L’aide : une mesure transitoire
• Les aides à effets vertueux
III. Les avantages et limites de l’aide
Les limites
• Endettement
• Augmentation de la consommation
• Diminution des rendements des capitaux
• Augmentation des importations
• Risque de dépendance
Les avantages
• Stabilité monétaire
• Equilibre de l’économie pour les donateurs et fluidité des échanges
• Satisfaction des besoins de plus défavorisés
• Contre la tendance inflationniste
IV. Suggestions
• Instauration de la bonne gouvernance
• Utilisation rationnelle de l’aide
• Promotion des investissements privés
CONCLUSION
ANNEXES
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