De la structure de la matière à la modélisation de l’événement scénique

De la structure de la matière à la modélisation de l’événement scénique

La molécule théâtrale

Largement défini par les sciences fondamentales, l’univers entier n’est qu’une composition de multiples systèmes à différentes échelles. Ce concept de système est à la base même de la vie qui s’amorce à partir de la matière organique, elle-même composée du plus petit système identifiable : l’atome. Ce dernier est le constituant physique élémentaire de la matière, un assemblage de particules fondamentales. La réalité m’apparaît avant tout comme l’oscillation vibratoire d’atomes. Mes mains, ce clavier où elles se posent, la chaise me supportant représentent diverses formes de cette réalité. La vie découle de la combinaison spécifique de ces atomes entre eux : d’abord il y a les molécules, ensuite les éléments et finalement la matière, substance modelante. L’assemblage particulier ainsi que la composition principale de cette matière permettent de la qualifier & organique : « la vie est une propriété émergente de l’organisation de la matière, longuement mûrie par la surface de la terre, océans, continents et atmosphère, et les diverses étapes qualitatives des formes d’organisation des êtres vivants peuvent chacune apparaître aussi comme telles.» .
Donc, ce que je suis est en grande partie la conséquence heureuse d’un agencement systémique de particules fondamentales. Mon corps est une entité organisée en plusieurs systèmes; d’abord en systèmes physiques, ce qui détermine la structure; ensuite en systèmes biologiques, ce qui détermine la vie, donc le sensible. Car la vie, au contraire de l’inanimé, devient synonyme d’échanges : le corps humain est un système ouvert et dynamique de par les millions d’échanges s’effectuant entre l’origine des cellules le composant et l’environnement dans lequel il baigne : «L’interaction entre les électrons et les noyaux atomiques est donc à la base de tous les corps solides, liquides et gazeux, ainsi que de tous les organismes vivants et des processus biologiques qui leurs sont associés. » .En projetant cette analogie au théâtre, j’ai toujours imaginé le performer, dans son univers scénique, comme un système atomique : l’atome-perfomier.

L’approche systémique

C’est dans cet esprit, lorsque j’ai découvert l’approche systémique dans le cadre de mes cours avec madame Elizabeth Kaine et madame Diane Laurier, que cette méthode s’est imposée comme une révélation pour la conduite de cette recherche d’ordre plus fondamental : «En optant pour une approche systémique, l’objectif de la recherche devient de représenter ou de modéliser la complexité que l’on cherche à saisir ou encore à interpréter. ». Pour cette raison, puisqu’elle devient un outil de modélisation.
Selon Joël de Rosnay, cette méthodologie n’est ni une science, ni une théorie, ni même une discipline; elle est qualifiée d’approche «permettant de rassembler et d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité sur l’action, ». Elle se définit comme une « méthode d’analyse et de synthèse prenant en considération l’appartenance à un ensemble et l’interdépendance d’un système avec les autres systèmes de cet ensemble ».
Rosnay explique que l’approche systémique est apparue dans les cinquante dernières années, issue du métissage de plusieurs disciplines telles que la biologie, la théorie de l’information, la cybernétique et la théorie des systèmes. Dans son livre intitulé Le Macroscope, il spécifie qu’« à la différence de l’approche analytique, l’approche systémique englobe la totalité des éléments du système étudié, ainsi que leurs interactions et leurs interdépendances. » .Rosnay explique que l’approche systémique est apparue dans les cinquante dernières années, issue du métissage de plusieurs disciplines telles que la biologie, la théorie de l’information, la cybernétique et la théorie des systèmes. Dans son livre intitulé Le Macroscope, il spécifie qu’« à la différence de l’approche analytique, l’approche systémique englobe la totalité des éléments du système étudié, ainsi que leurs interactions et leurs interdépendances. »

Ethnoscénologie

Les racines de mon intérêt pour le théâtre organique se trouvent dans l’ethnoscénologie, la «science » qui étudie les spectacles vivants.
Cette discipline, relativement nouvelle, est abordée ici parce qu’elle semble s’écarter d’un certain intellectualisme théorique en décrivant le spectacle vivant comme un événement biologique exceptionnel, ce qui correspond parfaitement à mon questionnement de départ: que se passe-t-il dans le corps du spectateur?
Il existe très peu de théories portant sur le théâtre physiologique, sur cet échange, cette mise en présence d’organismes vivants dans ce contexte particulier.
L’ethnoscénoiogie s’est donc présentée comme un cadre guidant et circonscrivant l’exploration d’un théâtre physiologique.

l’événement scénique

Dans ce laboratoire qu’est l’événement scénique, deux organismes vivants sont mis en présence. Ces deux corps communiquent, échangent, réagissent l’un à l’autre d’une façon consciente et inconsciente. Plus précisément : qu’est-ce que le corps du spectateur reçoit, comment gère-t-il ce flux d’énergie, d’informations de toutes sortes, provenant à la fois du performer devant lui et, simultanément, de tout le système scénique en général?
Peu importe la façon dont l’espace théâtral, le lieu physique, est disposé, le corps du spectateur est au centre d’une impressionnante tempête sensorielle : « (il) est nommément reconnu partenaire dans l’événement théâtral, non en tant qu ‘entité distincte mais comme élément indissociable d’un système vivant hyper complexe. » Il en fait partie parce qu’il reçoit des stimuli, mais également parce qu’il en produit. Bien sûr, cette expérience sensible est influencée par une foule de facteurs, certains déterminants, d’autres plus secondaires, et se vit dans une ouverture totale à la société et au monde. Cependant, pour cette recherche, il faut tracer certaines frontières, qui demeureront toutefois très ouvertes et perméables, afin de pouvoir modéliser l’expérience sensible et être en mesure de montrer qu’il se produit bien un phénomène d’empathie biologique chez le spectateur lors de l’événement scénique.

Le performer et Forganicîté

Une première limite s’impose ici. L’importance de l’organicité est, selon nous, capitale pour vivre une expérience sensible. En effet, toute communication, toute forme d’échange physiologique est quasi réduite à néant s’il n’y a pas d’implication organique, de conscience corporelle des vivants mis en présence, autant de la part du spectateur que chez le performer.
L’organicité est une «activité autonome, spontanée, authentique, un flux de la vie qui s’écoule dans le corps. Pour devenir un réel acte performatif, elle doit néanmoins être saisie par une conscience qui restitue l’invisible dans le visible, et le spontané dans le structuré.». Pour cette raison, il convient d’établir, selon Maria Leâo et Jean-Marie Pradier, une différence entre Yart spectaculaire, qui est produit en fonction du résultat (représentation dirigée vers les spectateurs, la perception attendue), et Y art performatif, où l’accent est mis sur le processus intérieur, organique, de celui qui fait, de l’artiste. Le performer n’est pas dans la production de signes compréhensibles pour le public, mais bien dans le faire, dans l’organicité, ce qui laisse beaucoup plus de place à la résonance dans le corps du spectateur.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : L’approche systémique: de la structure de la matière à la modélisation de l’événement scénique
Chapitre II  : L’ethnoscénoîogie comme macrosystème théorique de l’événement scénique
Chapitre III :L’expérience sensible chez le spectateur : de la physiologie à l’empathie
Conclusion
Références

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