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Communauté des biens laissés par les ancêtrese:fanananl-drazana
L’indivision et l’accès de tous
Dans cette indivision tout le monde peut accéder au fanana-drazana. C’est la notion de la grande famille successorale. Légitime ou adultérin, c’est le lien du sang qui compte. Sauf si les anciens en ont disposé autrement, chacun peut en tirer profit.
L’importance du lien de sang en cas de partage
Avec l’augmentation considérable des descendants, il arrive que les fananan-drazana fassent l’objet de partage. Dans ce cas, les anciens procèdent à la répartition des parts sans aucune distinction. Comme susdit, c’est le lien du sang qui est considéré.
A côté de la monogamie existait aussi la polygamie qui consistait pour un homme d’épouser plusieurs femmes et de s’occuper d’elles également.
Le mariage avec plusieurs femmes : la polygamie
A côté de la monogamie se pratiquait la polygamie, qui consistait pour un homme de se marier avec plusieurs femmes. Ce fut une situation forte acceptée par la société et toutes les femmes et tous les enfants bénéficiaient de la mêmeconsidération et des mêmes droits.
Les sources
De nombreuses causes poussent les hommes à pratique r la polygamie, nous n’allons énumérer que quelques unes.
Appétit sentimental et sexuel
Certains hommes se contentent d’avoir une seule épouse et s’en satisfont.
D’autres, éprouvent le besoin d’en avoir beaucoup. Ce penchant est souvent favorisé par la situation d’une personne dans la société.
La notoriété
Elle vient de la sagesse exceptionnelle d’une personne ou de sa richesse. Les hommes réputés riches ont tendance à posséder plusieurs femmes. Souvent ce sont les femmes qui veulent devenir leurs épouses.
Le charisme
C’est surtout par le courage qu’il possède et par sa facilité à être chef que l’on remarque un homme charismatique. Charmées, les femmes aspirent presque à devenir son épouse. Et souvent aussi ces hommes sont des polygames.
Problèmes relationnels
Les désaccords et disputes fréquents
Ne voulant pas se séparer de sa femme, un homme voulant garder la cohésion familiale pour le bien être de ses enfants, préfèrechercher une autre femme en plus de celle qu’il a déjà. Il se réfugie ainsi dans la tendressede l’autre femme.
Certaines personnes ne veulent pas que leur problème se sache par tous. Pour sauver leur honneur, les époux ne se séparent pas mais, conviennent que le mari ait une autre femme. Ce qui les arrange très bien tous les deux.
La stérilité de la femme
L’homme voulant avoir de la descendance, demande la permission a sa première femme d’en épouser une autre. Il arrive que ce soit la femme qui cherche sa seconde.
Les manifestations
Avant de voir en détail cette manifestation, il est nécessaire de souligner que la polygamie se fait avec l’accord de la première femme.
L’égalité de toutes les épouses
Le sintaka pour chacune
A chacune sa famille, et à chacune son honneur. Cha que femme doit avoir fait l’objet des cérémonies honorifiques avant d’intégrer le foyer conjugal. Selon le cas, elles se mettent sous le même toit ou dans des maisons séparées. Mais souvent elles ont chacune leur maison.
Le traitement équitable dans la vie conjugale
Chaque femme a droit aux visites régulières de l’époux, aux apports financiers et aux soutiens affectifs. Il n’arrive pas de bonheurs aux unes sans que les autres n’en reçoivent. Comme exemple, si on achète une machine à l’une, to utes les autres en auront aussi. Par malheur si le mari décède, elles auront toutes leurpart d’héritage sans distinction aucune.
Existence de préférence de l’homme entraînant la ivalitér
Bien que l’égalité soit la règle, l’homme a toujours ses préférences. Si bien que, parmi ses femmes il y aura une ou quelques unes qui attirerait ou attireront plus son attention par rapport aux autres. Les femmes le sentent bien. Seulement elles ne peuvent rien y changer. Elles peuvent toujours se plaindre auprès du mari. Mais souvent, la situation engendre la rivalité entre les femmes concernées.
L’égalité de tous les enfants
Du vivant du père commun
Stricte égalité
Tout ce que reçoivent les enfants de l’une, les enf ants des autres le reçoivent aussi. Amour, matériels, …, ce dont un enfant a besoin, sa ns restriction ni de distinction.
Existence de préférence
Comme déjà signalé, pour quelque motif, le père a es préférences. Cela peut se manifester dans le traitement accordé à ses enfants. Plus attentionné aux autres par rapport aux uns, il pourra s’attacher plus aux autres et cela, inévitablement, entraîne des rivalités.
A la mort du père commun
Succession égale
Chaque héritier reçoit ce qui lui revient de droit. Sans distinction de mère, les enfants hériteront de leur père.
Avantage des autres : dons ou testaments en faveur des uns
Du fait de la préférence que le mari a témoigné pour certains de ses enfants durant sa vie, il a pu leur donner déjà des choses. Il peut aussi avoir mis dans un testament des dispositions mettant en avantage les uns par rapport aux autres.
Comparaison avec les autres régions betsimisaraka
La similitude
Sainte-Marie faisant partie des Betsimisaraka nord9, c’est le centre et le Sud qui feront l’objet de la comparaison. En général, le comportement des Betsimisaraka se ressemble. La pratique conjugale et les régimes successoraux sont presque similaires. Pour voir les dissemblances, on parlera de nuance au lieu de différence car vraiment ils sont minimes.
Les nuances
Le centre : Cas de Vavatenina ; le Sud : cas de Mahanoro
Cas de Vavatenina
Le fafy10 est appelé le « saron-tsimbo »
A part la différence de l’appellation, le saron-tsimbo fait à la femme scandalisée par le mari suit les mêmes procédés et entraîne des conséquences identiques.
Le saron-tsimbo est obligatoirement un bœuf
A Sainte-Marie l’objet offert était choisi par la femme. Ici il y a plus de contrainte, car un bœuf vivant n’est pas à la portée de tout le mon de.
Cas de Mahanoro
Le fafy est appelé le « tamby »
Le tamby voulant dire cajolerie ou encore salaire, a le même but que le fafy et le saron-tsimbo : celui de rétablir l’honneur de la femme scandalisée par le mauvais comportement de son mari. Le tamby se donne selon la demande de la femme.
L’absence du tamby entraine l’inexistence de succ ession pour l’enfant adultérin
L’enfant qui n’a pas pu rejoindre la famille légitime n’aura droit à rien. Le mari a le choix de l’abandonner totalement ou de le considérer, même s’il reste en dehors de sa maison. Sa seule chance, ce sont les dons venant de son père de son vivant ou mis dans un testament.
Comparaison avec la haute terre : Antananarivo11
Notre étude se porte sur le temps du régime du RoiAndrianampoinimerina12 (1787 – 1810) et prend comme base de comparaison les ressemblances et les différences entre Sainte-Marie et l’Imerina.
Les ressemblances
L’acceptation de la polygamie : Plusieurs unions régulières et légales
Formalité coutumière
Andrianampoinimerina a favorisé l’adoption de la polygamie conditionnée par le don de « vodiondry » (offrande de l’arrière train de mouton) et le fitorian-dravina qui est un repas pris en commun par les deux époux.
B- Distinction stricte entre mariage et concubinage
Le mariage est une union établie par les formalitéscoutumières susmentionnées alors que le concubinage omet d’accomplir ces dernières. La différence se manifeste par le traitement défavorable accordé à la famille issue du concubinage.
Avantage des enfants du mariage
Étant légitimes, ils ont un statut légal. Ce qui leur permet de bénéficier de tous les droits découlant du mariage de leurs parents, dontle droit à la succession.
Désavantage des enfants des concubines
Contrairement à la vision moderne qui qualifie les enfants issus du concubinage comme enfants naturels, ceux-ci étaient qualifiés llégitimes au temps d’Andrianampoinimerina. Ils n’étaient pas considérémembres de la famille. C’étaient donc des hors familles et ils n’avaient pas vocation à s uccéder à leur père.
Possibilité de réintégration de l’enfant illégitime par l’adoption
A Sainte-Marie, cela se faisait par le fafy donné à la femme légitime. A Antananarivo, elle se réalisait par l’adoption de l’enfant par la famille légitime.
Les différences
L’endogamie rigoureuse de l’Imerina
Alors qu’à Sainte-Marie le mariage n’était pas arrangé, en Imerina l’endogamie rigoureuse était la règle. Le mariage se faisait entre les gens de la même caste. Ce qui excluait à plus forte raison celui d’avec des étrangers à la tribu.
II- En Imerina, les enfants illégitimes étaient considérés hors de la famille et n’avaient aucune vocation successorale
Les enfants illégitimes n’étaient pas de vrais enfants.
A- A Sainte-Marie il y a la notion de la grande famille successorale
En effet, un enfant est considéré comme faisant partie des membres de la famille même s’il est illégitime. Il aura sa part d’héritage sur les biens de la famille.
En Imerina il y a une forte réprimande à ceux qui osaient demander à hériter
Les enfants de concubine osant demander une part d’héritage à leur père étaient réduits à l’esclavage à perpétuité.
SAINTE-MARIE A L’ÉPOQUE ACTUELLE
Institution du mariage monogamique
Comme toutes les régions de Madagascar, Sainte-Marie suit les évolutions et les changements de la législation malagasy. Si bien qu’elle a laissé les anciennes pratiques conjugales pour donner place à la monogamie seu le.
Acceptation de la famille légitime
La famille légitime est celle issue d’une union établie selon les normes étatiques, à savoir le mariage civil fait auprès du bureau de l’état civilou fait selon les formalités coutumières et suivit d’un enregistrement auprès de l’officier de l’état civil. La loi ne reconnait donc pas les unions en dehors d’elle.
Consécration par le mariage
Le mariage civil
Devant l’officier de l’état civil
D’abord il faut avoir l’âge requis et le consenteme nt doit être libre. Les deux futurs époux ayant l’âge matrimonial (18 ans), sans aucune contrainte, sont accompagnés par deux témoins âgés au moins de 21 ans. Si l’un des futursépoux n’a pas l’âge requis, le président du tribunal, à la demande des parents ou de la personn e qui a autorité sur l’enfant peut décerner une autorisation pour que le mariage se fasse13. Depuis 2007 l’autorisation du Tribunal de Première Instance est donc requise si, auparavant, l’autorisation des parents suffisait.
Puis il faut qu’il soit solennel et public. Le bureau de l’état civil doit être accessible à tous. La solennité c’est le respect qu’on donne à la cérémonie. Le désordre est à éviter, tout doit être parfait. Une fois les signatures apposées surle registre de l’état civil, ils deviennent mari et femme. Ils portent les bagues, marques de leur attachement et ceci jusqu’à ce que le divorce ou la mort les séparent.
Devant les autorités traditionnelles suivi d’un enregistrement à l’état civil
Un mariage officiellement et publiquement célébréelons les traditions d’une région est valable, seulement, il n’aura aucun effet s’il n’est pas enregistré au registre de l’état civil. On l’appelle aussi mariage coutumier.
Le mariage religieux : l’importance du baptême
Alors que le mariage civil prend en compte l’âge et le consenteme nt des parties, le mariage religieux ne peut être célébré que lorsqueles mariés ont été baptisés. Ils doivent donc être fervents quelque soit la religion concernée.
Concomitance au mariage civil
Primo, le sacrement du mariage est un honneur des époux devant Dieu et les hommes. Tout de suite après le bureau de l’état civil, les nouveaux mariés accompagnés de leurs invités se dirigent vers l’église de leur choix pour remettre leur union à Dieu, pour le bénir.
Secundo, le sacrement donnera au mariage son caractère perpétuel, car, selon la Bible « Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » . Le divorce n’existe pas dans la religion chrétienne. Le voile de la femme est baissé si elle est encore pure, dans le cas contraire le voile sera levé.
Recul du mariage religieux par rapport au mariage civil
Le recul est dû premièrement, au caractère sérieuxde l’acte, et peut être de quelques jours, quelques mois, quelques années. Les mariés prennentleur temps. Chose très sérieuse pour les chrétiens, le sacrement du mariage exige de la piét et de la détermination.
Puis, si les nouveaux mariés ne disposent pas encore des sommes nécessaires qu’ils estiment convenables pour la célébration de leur mariage, ils attendent, afin de pouvoir les rassembler, car, il y a ceux qui aiment faire une grande festivité pour cette occasion. Un échec de la fête sera très décevant et honteux.
Traitement favorable de la famille légitime
La reconnaissance donnée à la famille légitime nelui confère que des avantages par rapport aux unions libres.
Traitement de la femme
Du vivant de son mari
Durant le mariage, les femmes mariées sont mieux considérées dans la société. Elles sont les représentantes légale de leur mari devantla justice et dans tout autre domaine. La bague à leur doigt leur vaut le respect de tous. Le urs enfants sont légitimes et jouissent des droits y découlant.
En cas de divorce, s’il est prononcé au tort du mari, la femme garde ses droits, sauf si elle se remarie. Elle ne portera plus la bague. Elle a droit à une pension alimentaire 16 même si elle a son travail. Mais si c’est la femme qui étai fautive, elle perdra tous ses droits.
A la disparition de son mari
Une femme veuve peut tout garder des avantages et droits du mariage, sauf si elle se remarie à quelqu’un d’autre. En plus, elle reçoit u ne pension de veuve17 si le mari était fonctionnaire. Elle figure parmi les successibles même si son rang est très éloigné, à la huitième position, juste avant l’Etat. Si elle le désire, elle peut rester dans la maison conjugale.
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Table des matières
INTRODUCTION
TITRE I : GÉNÉRALITÉ SUR LA VIE CONJUGALE DES SAINT-MARIENS
CHAPITRE I : SAINTE-MARIE DANS L’ANCIEN TEMPS
Section 1: Le mariage avec une seule femme (la monogamie)
Paragraphe 1 : La phase prénuptiale
Paragraphe 2 : La phase postnuptiale
Section 2 : Le mariage avec plusieurs femmes : la polygamie
Paragraphe 1: Les sources
Paragraphe 2 : Les manifestations
Section 3 : Comparaison avec les autres régions betsimisaraka
Paragraphe 1: La similitude
Paragraphe 2: Les nuances
Section 4 : Comparaison avec la haute terre : Antananarivo
Paragraphe 1 : Les ressemblances
Paragraphe 2 : Les différences
CHAPITRE II : SAINTE-MARIE A L’ÉPOQUE ACTUELLE
Section 1: Institution du mariage monogamique
Paragraphe 1: Acceptation de la famille légitime
Paragraphe 2 : Interdiction de l’adultère
Section 2 : La recrudescence de l’adultère
Paragraphe 1 : Les sources de l’adultère
Paragraphe 2 : La conséquence de l’adultère : naissance adultérine
Paragraphe 3 : Les impacts de l’adultère sur l’enfant adultérin
Paragraphe 4 : L’adultère et le Fihavanana à Sainte Marie
Paragraphe 5 : Considération des enfants adultérins
TITRE II : L’INCOHÉRENCE DES LOIS ET DE LA SOCIÉTÉ
CHAPITRE I : L’IRRÉALISME DE NOTRE SYSTÈME MATRIMONIAL
Section 1: L’interdiction de la bigamie à côté de la persistance de la polygamie
Paragraphe 1 : La polygamie a toujours existé à Madagascar
Paragraphe 2 : Nette différence entre adultère et polygamie
Paragraphe 3 : L’existence de l’adultère de génération en génération aussi bien dans les pays monogamiques polygamiques
Section 2: Les exigences d’un Etat de droit
Paragraphe 1 : Conformité aux lois existantes
Paragraphe 2 : Lutte contre la polygamie et l’adultère à Madagascar
CHAPITRE II : DE LA SÉGRÉGATION À L’ÉGALITÉ SUCCESSORALE DES ENFANTS LÉGITIMES ET ADULTÉRINS
Section 1 : Des désavantages des enfants adultérins à côté des faveurs des enfants légitimes
Paragraphe 1 : À l’époque royale
Paragraphe 2 : À l’indépendance de Madagascar
Section 2 : De l’interdiction de l’action en recherche de paternité par les enfants adultérins
Paragraphe 1 : La filiation adultérine est une filiation illicite
Paragraphe 2 : Les solutions apportées par le législateur
CHAPITRE III : SUGGESTIONS EN VUE DE L’AMÉLIORATION DE LA SITUATION
Section 1 : Suggestions émises aux personnes publiques
Paragraphe 1 : Opérations de vulgarisation et de sensibilisation
Paragraphe 2 : Entreprendre des réformes législatives
Paragraphe 3 : Investissement matériel
Section 2 : Suggestions adressées aux personnes privées
Paragraphe 1 : Les personnes privées doivent collaborer avec les personnes publiques
Paragraphe 2 : Les personnes privées doivent mieux connaître leurs droits et obligations
Paragraphe 3 : L’importance du choix individuel
CONCLUSION
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