Le système, compris comme ensemble d’éléments fonctionnels, est une notion utilisée par les sciences sociales, notamment pour caractériser et pour désigner les éléments qui président à la configuration, au fonctionnement, ainsi qu’aux multiples interrelations existants dans le social. Le système social désigne en fait l’agencement à la fois des institutions ainsi que le rôle et le statut des acteurs dans ce que l’on nomme le « vivre ensemble » . Dans la même démarche, l’on peut également soulever la question du système étatique, personnifié par les diverses instances du pouvoir, sensées réguler des aspects de la vie sociale, pour ne citer, par exemple, que l’existence des cadres légaux. Dans les conceptions courantes, la notion de système qu’elle soit sociale, économique voire politique est assimilée à la prégnance de l’Etat : pour faire court, disons que quand on parle de système, on parle de l’Etat. Par ailleurs, il convient d’indexer les réflexions sur la nuance à opérer entre la notion d’agent et celle d’acteur. La première fait référence au déterminisme sociologique et la seconde participe à la compréhension des actions individuelles marquées par l’autonomie des individus. Cette dernière optique retient notre attention, notamment en ce qui concerne les divergences entre prérogatives systémiques et existence individuelle.
De la notion de Société à la notion de système
D’une façon générale on peut dire que le cœur même de l’Etat est le système politique et le centre d’intérêt du système politique est la lutte pour le pouvoir d’Etat, mais se pouvoir d’Etat ne peut s’acquérir qu’aux dépens des citoyens qui délèguent ce pouvoir d’Etat en faveur des partis politiques. Ainsi la compréhension de cette dynamique entre le système et l’acteur est nécessaire pour pouvoir aller plus loin dans notre étude, et afin de comprendre le substratum de cette rupture entre l’acteur et le système.
De ce fait pour une compréhension plus approfondie de notre sujet d’étude et de ses diverses articulations, il est nécessaire que nous présentions dans cette première partie quelques repères théories autour des différentes notions qui s’articulent sur notre sujet c’est à dire l’idée d’Etat et de système, L’idée de partie politique, notion de citoyenneté, d’acteur et de sujet ; et quelque notion sur l’idéologie. Ensuite nous proposerons le cadre théorique de notre recherche et ensuite les cadres de références de notre recherche, qui sont l’analyse systémique qui est un cadre de référence de la cohérence logique, suivi de la dialectique, qui est un cadre de référence de la contradiction, et appuyé par l’analyse archéologique, et sans oublier le fait que puisqu’il s’agit de système politique alors l’analyse structuro fonctionnalisme est de rigueur pour compléter le tout.
Liens sociaux, liens politiques, et liens systémiques
L’Etat
L’idée d’Etat
Définir l’idée d’Etat n’est pas une mince affaire puisque plusieurs grands théoriciens se sont afférés à cette tâche mais y ont tous droits a des critiques plutôt virulentes, soit parce que leurs théories sur l’Etat sont restées au stade descriptif, soit parce que celle-ci sont en rapport avec leurs idéologies, c’est-à-dire qu’elles manquent cruellement d’objectivité. Mais avant d’annoncer ces définitions théoriques de l’Etat selon les grands penseurs, nous allons tout d’abord justifié notre choix de désigner l’Etat comme système. Mais avant tout référons nous à définition qui nous semble assez convaincante pour cerner l’idée d’Etat. C’est une autorité politique souveraine, c’est-à-dire une personne juridique et morale dont l’autorité s’exerce souverainement sur un groupe humain dans les limites d’un territoire déterminé.
Notre choix de désigner l’Etat comme un système et aussi de comprendre les relations entre le système et l’acteur du point de vue sociologique est motivé par le point suivant. Si l’on a préféré usité le mot système pour désigner l’Etat ou en d’autres termes « le système Etatique » c’est que l’Etat est en quelque sorte formé par la cohésion de plusieurs système, comme le système politique, le système économique, le système social, le système culturel, le système éducationnel et tant d’autres. Ainsi la cohésion de ces différents systèmes forme le système étatique qui peut aussi être considéré et ramené au système politique, puisque le système politique est l’ensemble des processus de décision qui concernent la totalité de la société globale : c’est un système décisionnel, qui agit dans des conditions d’incertitude importante, et non un système programmé ; c’est aussi un système régulateur, celui qui coordonne les interactions entre les autres systèmes sociaux.Et c’est fort du constat décrit ci-dessus que nous nous sommes permis de ramener le système politique au système étatique.
Pour Aristote , l’Etat est la communauté du bien vivre et pour les familles et pour les groupements de familles, en vue d’une vie parfaite et qui se suffisent à elles-mêmes. Pourtant pareille communauté ne se réalisera que parmi ceux qui habitent un seul et même territoire et contractent mariage entre eux. De là sont nées dans les cités, à la fois les relations de parenté, de sacrifices en commun et délassements de société. Or, ces diverses formes de sociabilité sont l’œuvre de l’amitié, car le choix délibéré de vivre ensemble n’est autre que l’amitié.
Pour Max Weber , Il faut concevoir L’Etat contemporain comme une communauté humaine qui dans les limites d’un territoire déterminé revendique avec succès pour son propre compte le monopôle de la violence physique légitime. Pour Rousseau , L’idée de l’Etat est fondé sur le contrat social : «Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. » .
Pour Gramsci l’État ne se réduisait pas à l’appareil (répressif) d’État, mais comprenait, un certain nombre d’institutions de la « société civile » : l’Église, les Écoles. Pour Bourdieu l’État existe sous deux formes : dans la réalité objective, sous la forme d’un ensemble d’institutions comme des règlements, des bureaux, des ministères, etc. L’État, est, pour une part, la trace dans la réalité de conquêtes sociales Et l’État existe aussi dans la tête sous la forme de droit subjectif (« ça c’est mon droit », « on ne peut pas me faire ça »).
Pour Marx et Engels , L’Etat résulte, en fait, du conflit des forces sociales et il représente, incarne, et protège, sous le couvert de l’intérêt général, les intérêts particuliers de la classe au pouvoir. L’État (et son existence dans son appareil c’est à dire l’Appareil d’État qui comprend deux corps : le corps des institutions qui représentent l’Appareil répressif d’État d’une part, et le corps des institutions qui représentent le corps des Appareils idéologiques d’État d’autre part) n’ont de sens qu’en fonction du pouvoir d’État. Et ce pouvoir d’Etat permet aux classes dominantes d’assurer leurs dominations sur la classe ouvrière par le biais de la répression et de l’idéologie, ainsi toute la lutte des classes politiques tourne autour de l’État. Entendons : autour de la détention, c’est-à-dire de la prise et de la conservation du pouvoir d’État, par une certaine classes .
Ainsi l’État c’est l’appareil répressif d’État ; Il faut distinguer le pouvoir d’État de l’appareil d’État ; l’objectif de la lutte des classes concerne le pouvoir d’État, et, par voie de conséquence l’utilisation, par les classes (ou alliance de classes, ou de fractions de classe) détentrices du pouvoir d’État, de l’appareil d’État en fonction de leurs objectifs de classe ; et le prolétariat doit s’emparer du pouvoir d’État pour détruire l’appareil d’État bourgeois existant, et, dans une première phase le remplacer par un appareil d’État tout différent, prolétarien, puis dans les phases ultérieures mettre en œuvre un processus radical, celui de la destruction de l’État (fin du pouvoir d’État et de tout appareil d’État).
Les grands axes théoriques autour de la notion d’Idéologie
Proposer une théorie des idéologies, n’est pas très sensée puisque les idéologies reposent en dernier ressort sur l’histoire des formations sociales, donc des modes de production combinent dans les formations sociales, et des luttes de classes qui s’y développent. En ce sens, il est clair qu’il ne peut être question d’une théorie des idéologies en général, puisque les idéologies (définies sous le double rapport indiqué ci-dessus : régional et de classe) ont une histoire, dont la détermination en dernière instance se trouve évidemment située hors des seules idéologies, tout en les concernant. Mais nous n’allons pas nous contenter ici de cette difficulté temporelle et historique sur la théorie des idéologies en général, mais on va se munir de trois points essentiels qui recouvrent l’essence même de l’idéologie, c’est à-dire la représentation ; l’existence matérielle ; et enfin l’interpellation. Tout d’abord la représentation.
« L’idéologie est une « représentation » du rapport imaginaire des individus à leurs conditions réelles d’existence . » Ce qui veut dire que l’idéologie est le système des idées, des représentations qui domine l’esprit d’un homme ou d’un groupe social. Ainsi l’idéologie est conçue comme pure illusion, pur rêve, ‘c’est-à-dire néant. Toute sa réalité est hors d’elle-même. L’idéologie est donc pensée comme une construction imaginaire dont le statut est exactement semblable au statut théorique du rêve pour reprendre le terme même de Freud.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
Motifs du choix du thème et du terrain
Problématique
Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
Hypothèses
Méthodologie
Concepts et instruments d’analyse
Méthodes
Techniques d’enquêtes
Enquêtes documentaires
Technique d’échantillonnage
Limites de la recherche
Plan
PREMIERE PARTIE : DE LA NOTION DE SOCIETE A LA NOTION DE SYSTEME
CHAPITRE 1 : Liens sociaux, liens politiques, et liens systémiques
1.1.- L’Etat
1.1.1.- L’idée d’Etat
1.1.2.- La fonction d’Etat
1.1.3.- Les grands axes théoriques autour de la notion d’Idéologie
1.1.4.- Articulation entre Etat et idéologie
1.1.5.- La théorie Marxiste de l’Etat en guise de toile de fond théorique
1.1.6.- Le système
1.1.7.- Les Partis politiques
1.1.8.- Fonction d’un parti politique
1.2.- Notion de Citoyenneté, d’Acteur et de Sujet
1.2.1.- Notion de Citoyenneté
1.2.2. : Notion d’Acteur
1.2.3.- Notion de sujet
1.3.- L’analyse systémique, le matérialisme historique et le structuro fonctionnalisme comme cadres de référence
1.3.1.- L’analyse systémique
1.3.2.- Le matérialisme historique
1.3.3.- Le structuro fonctionnalisme
1.4.- La rupture entre système et acteur
1.4.1.- Le mouvement altermondialiste
1.4.2.- Le libéralisme
1.4.3.- Le Néolibéralisme
1.4.4.- La mondialisation
CHAPITRE 2 : Présentation de la ville d’Antananarivo
2.1.- généralités sur la zone
2.2.- Contraintes
3.3.- Potentialités
3.4.- Orientations
DEUXIEME PARTIE: POSITIONNEMENT DES ACTEURS EN CONTEXTE D’OPACITE DU SYSTEME
CHAPITRE 3 : Dynamique de survie et citoyenneté
3.1.- Contexte politique malgache
3.2.- Contexte économique Malgache
3.3.- Dynamique de survie et situation économique nationale incomprise
3.3.1 : Pérennisation de la crise et activité compensatoire
3.3.2 Le mythe du développement en tant que satisfaction des besoins par rapport aux ressources
3.4.- Attentes des acteurs économiques envers l’Etat par rapport à leurs conditions réelles d’existence
CHAPITRE 4 : Interaction acteur et système
4. 1. De l’évolution culturelle au changement culturel
4. 2. Relation symbolique entre l’Etat et le citoyen
4.2.1.- La citoyenneté comme culture identitaire ou droit subjectif
4. 2. 2 Actes patriotiques ou démission civique
4. 2. 2. 1. Appréhension citoyenne de la notion d’Etat
4. 2. 2. 2. Attente citoyenne envers l’Etat
4. 2. 2. 3.Actes patriotique ou démission civique
4. 3. Fondement et valeur républicain de la nation Malgache
4. 3. 1. : Assise identitaire
4. 3. 2. Conception citoyenne de partis politiques
CHAPITRE 5 : Entre logique des acteurs et logique du système
5. 1. : Logique du système
5. 2. : Logique des acteurs
TROISIEME PARTIE :PROSPECTIVE DE RECONCILIATION ENTRE LE SYSTEME ET L’ACTEUR
Chapitre 6 : Perspective de la rupture entre le système et l’acteur
6. 1. : Opérationnalisation des hypothèses
6. 2. : Education politique
6. 3. L’aversion pour la politique
6. 4. L’infrastructure en tant que base de la cohésion sociale
6. 4. Problème de logique entre l’acteur et le système
6. 4. 1. L’idéal type de la démocratie selon l’acteur
6. 4. 1. L’idéal type de la démocratie selon le système
Chapitre 7 : Prospective de réconciliation entre le système et l’acteur
7. 1. Une meilleure connaissance du principe démocratique comme clé de voute de la réconciliation
7. 2. La démocratie comme conviction partagée par tous
7. 3. : L’éducation politique comme intériorisation des valeurs fondamentales
7. 4. : La loi comme élément libérateur
7. 5. : Itinéraire de la réconciliation entre le système et l’acteur
7. 6. : Le devenir de la nation soumis à la rupture entre le système et l’acteur
CONCLUSION GENERALE