De la compétence orale dans une langue non-maternelle

Le plurilinguisme et le pluriculturalisme sont autant d’idéaux auxquels le monde actuel aspire. Les apprenants sont plus que jamais entraînés vers la voie d’un monde où les personnes sont en mouvement permanent et se rapprochent autant dans le temps que dans l’espace. La connaissance des langues, y compris le français, est devenue un outil indispensable à l’épanouissement des membres des différentes communautés.

De la compétence orale dans une langue non-maternelle

Enseigner le français dans un pays comme Madagascar rappelle la nécessité de définir certains concepts ou au moins d’en éclaircir les sens et de réfléchir aux différents enjeux.

Entre français langue étrangère et français langue seconde, il y a lieu de faire le point et de mener des réflexions didactiques. D’ailleurs, les didacticiens eux-mêmes ne s’accordent pas sur certaines appellations et statuts du français en classe de langue. Dans certaines régions du monde, le français n’est ni langue étrangère ni langue maternelle, son statut est alors à redéfinir.

Néanmoins, replacer la compétence orale au même niveau que la compétence de l’écrit dans l’enseignement/apprentissage du français langue non-maternelle est de plus en plus préconisé par bon nombre de didacticiens. Cependant, les approches d’enseignement/apprentissage de l’oral ne sont pas pour autant nombreuses ni toujours adaptées. Il est nécessaire également de rappeler quelles sont les compétences en jeu lorsque l’acquisition de compétence orale en langue française est abordée.

Généralités

Langue

Le mot « langue », au-delà de son sens premier d’organe musculaire du goût et de la parole, est défini de différentes manières selon l’auteur et la théorie. La théorie fonctionnaliste d’André Martinet considère la langue comme un instrument de communication . Si Martinet accepte que la langue soit une institution, il se préoccupe surtout de la fonction fondamentale de celle-ci qui est la communication.

Les structuralistes suivant la voie de Ferdinand de Saussure partent, quant à eux, de la définition selon laquelle la langue est un système de signes distincts qui correspondent à des idées. Pour Saussure , en effet, le langage est une faculté inhérente et universelle de l’humain. La langue, un « tout » délimité et homogène, en est une composante. Elle est acquise par l’individu. L’usage qui est fait du langage par l’individu c’est la parole. Si la langue est essentielle, la parole est accidentelle. Si la parole est un produit individuel, la langue est une convention sociale. Elle est le produit d’un accord entre les membres d’une société : la langue est une institution sociale.

Les statuts d’une langue au sein des communautés sont aussi très diversifiés et peu aisés à définir. En effet, une langue peut être :
❖ une langue nationale : langue de la nation ou du peuple, reconnue comme nationale par les états. Elle a pour vocation, dans certains pays, de souder l’unité nationale et/ou de construire l’identité nationale.
❖ une langue officielle : langue utilisée dans le cadre des activités officielles : pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Elle est précisée dans les constitutions des pays. Elle est utilisée pour la rédaction de celle-ci.
❖ une langue vernaculaire : langue parlée seulement à l’intérieur d’une communauté, parfois restreinte (par opposition à langue véhiculaire).
❖ une langue véhiculaire : langue de communication entre des communautés d’une même région ayant des langues maternelles différentes.
❖ une langue d’enseignement : langue dans laquelle s’effectue l’enseignement dans un cours ou un programme.

Les statuts de langue qui vont être explicités ci-après sont ceux dont la définition pousse à la réflexion dans le cheminement du présent travail de recherche.

Statuts de langue

Langue première et première langue

La langue première se définit comme « la langue maternelle, acquise dès l’enfance dans le milieu familial. » Quant à la première langue, elle est « la langue étrangère apprise en premier lieu à l’école.» Ainsi pouvons-nous dire que la langue non-maternelle n’est pas une langue première mais peut être une première langue dont l’acquisition se fait en milieu scolaire.

A noter que ces définitions excluent l’éventualité d’acquisition de deux langues premières en même temps, dans le cas d’un enfant évoluant dans une famille dont les parents sont de nationalités différentes et sont issus d’origines sociales, culturelles, et linguistiques différentes.

Langue étrangère et langue seconde 

La langue étrangère est une langue « inconnue lors d’un premier apprentissage » , par opposition à langue première et langue maternelle.

La langue seconde quant à elle est « la langue dont l’usage est acquis à une étape de la vie ultérieure à l’apprentissage de la langue première ou maternelle. » L’expression « langue étrangère » désigne donc toute langue autre que la langue maternelle pendant l’apprentissage de celle-ci en milieu familial. La langue seconde est la langue dont l’acquisition et l’utilisation sont faites après l’acquisition de la langue maternelle.

S’il est évident que la langue non-maternelle est une langue étrangère, appeler cette langue « première langue » ou « langue seconde » l’est moins. Pour généraliser, la langue étrangère apprise en premier à l’école est une première langue tandis que la langue étrangère parlée par un individu après sa langue maternelle est une langue seconde pour celui-ci.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : De la compétence orale dans une langue non-maternelle
Chapitre I : Généralités
Chapitre II : Culture, interculturalité et enjeux
DEUXIEME PARTIE : De la culture malgache et du théâtre en classe de français langue nonmaternelle
Chapitre I : De la prise de parole dans la culture malgache
Chapitre II : Du théâtre comme proposition d’activité pédagogique en classe de français langue non-maternelle
TROISIEME PARTIE : Expérimentation et résultats
Chapitre I : Mise en œuvre
Chapitre II : Analyse et interprétation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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