Champs de recherche et historiographie
Champs de recherche
L’objet d’étude s’inscrit dans une dimension d’histoire culturelle liant théâtre et migration, par l’étude d’un groupe d’individus particulier, coincé entre deux mondes, qui s’est cristallisé autour de l’événement qu’a constitué la migration, mais également l’étude de l’interculturalité, de l’histoire vécue, de l’imaginaire autour du théâtre dans l’émigration (ce qu’il représente pour eux), de l’identité à travers les répertoires joués au théâtre. Il s’agit donc d’un objet transdisciplinaire qui s’inscrit dans différentes branches des sciences humaines : la sociologie, l’histoire urbaine, les études autour des migrations, mais également qui, dans une certaine mesure, se rattache à d’autres disciplines, telles que la psychologie et la littérature. Il est question de mettre en valeur un pan historique marginalisé, souvent pour des raisons politiques (l’Union soviétique refusait de mentionner ces populations d’émigrants), mais qui, pourtant, présente un intérêt pour l’étude des populations en migration et leur rapport à la création et à l’art.
Les domaines de recherche dans lesquels le sujet s’inscrit sont multiples. Le sujet appartient tout d’abord au champ de l’histoire culturelle, telle qu’elle a été définie par Pascal Ory dans L’Histoire culturelle en 2010, en tant qu’ « histoire sociale des représentations ». En effet, cet objet peut se définir en suivant les considérations multifactorielles énoncées par Pascal Ory dans le « Chapitre IV. Une démarche » : le facteur politique serait celui de la Révolution de 1917 et de l’arrivée des communistes au pouvoir en Russie, qui devient l’Union soviétique, ce qui entraîne de nombreuses vagues de migration, notamment en France et en particulier à Paris, l’autre échelle politique étant celle des politiques d’accueil des migrants en France à cette époque de reconstruction du pays ; le facteur économique est celui d’un pays, la France, à la sortie de la guerre, qui offre du travail aux migrants car il a un besoin important de main d’œuvre. Ce facteur se modifie autour des années 1930 avec la crise américaine de 1929, qui touche de manière moins importante la France, mais a tout de même des conséquences sur le rapport aux migrants. Le facteur technique serait hiérarchiquement moindre par rapport aux deux précédents. Le facteur esthétique, dont P. Ory ne fait pas mention, se rapporterait à l’introduction en France des théories des grands metteurs en scène russes de la fin du XIX ème – début du XXème siècles (Meyerhold, Stanislavski) et d’une esthétique picturale et artistique, avec l’exemple des Ballets russes de Diaghilev.
De plus, est pris en compte un objet culturel, le théâtre, qui interroge les sensibilités, les imaginaires et les transferts culturels. C’est un champ de recherche qui considère que, par l’objet qu’est le spectacle vivant, il est possible d’éclairer l’histoire des sociétés, des goûts, des représentations et imaginations. Cet aspect culturel se lie également à des considérations sociales, puisque le théâtre apparaît comme enjeu social (théâtre comme célébration, rassemblement, culture à préserver). Ce champ de recherche qui croise culturel et social se nourrit d’autres sciences sociales telles que la sociologie, l’anthropologie (étude des pratiques culturelles),… Nous pouvons alors nous intéresser à l’ouvrage paru en 2011 intitulé Dix ans d’histoire culturelle, qui, en reprenant les conférences tenues lors d’une table ronde pour les dix ans de l’association pour le développement de l’histoire culturelle, fait un bilan des recherches et propositions en histoire culturelle et dresse les possibles perspectives de ce domaine, tout en mettant en avant l’essence même de ce champ de recherche par l’intervention de spécialistes de diverses formations (sociologues, philosophes…).
Le second champ correspondant à cet objet est celui de l’histoire du spectacle vivant, mis en lumière pour cette période par Jean-Claude Yon et Pascale Goetschel dans Au théâtre ! : La sortie au spectacle, XIXe-XXIe siècles, ouvrage constitué d’une série d’articles se rapportant à l’expérience et à la question du spectateur. Il ne constitue pas une étude linéaire, chronologique mais des éclairages sur des points précis. Comme ouvrage complémentaire concernant le spectacle vivant en France, il existe le travail de Jacqueline de Jomaron qui publie en 1992 Le théâtre en France, tome 2. De la Révolution à nos jours , ouvrage collectif qui reconstitue dans sa complexité l’histoire du théâtre en France, à travers ses liens avec les institutions religieuses et politiques, ses lieux, ses formes, ses techniques, ses acteurs… La question du théâtre lié à la migration étant un sujet peu étudié, nous pouvons considérer qu’un objet, tel que le théâtre émigré russe, tend à apporter des perspectives sur un aspect méconnu de l’Histoire. Ainsi, les travaux de Jeanne Le Gallic qui s’est attachée au théâtre immigré algérien dans les années 1970 , travail précurseur sur ces problématiques, revêtent un certain intérêt. De plus, il existe un pendant russe nécessaire à étudier. L’ouvrage de référence est alors l’Histoire du théâtre russe de Nicolas Evreïnoff, dont le contenu est explicité dans la présentation historiographique.
Présentation du corpus retenu et des méthodes et outils utilisés
Le corpus
Tout d’abord, ont été retrouvées des archives d’ordre général, c’est-à-dire qui donnent une vue d’ensemble sur l’organisation associative, culturelle et scolaire des émigrés à Paris avec, par exemple, les archives trouvées aux Archives nationales issues de l’Académie de Paris, du Ministère de l’éducation ou encore de la Direction générale de la sûreté nationale qui organise la surveillance des étrangers et a recensé différentes associations d’émigrés russes . C’est ainsi que nous constatons que nos archives variées permettent d’avoir des regards différents puisqu’il s’agit de producteurs d’archives et de sources différents. Nous pouvons prendre comme exemple les rapports de police sur les étrangers, sur la troupe de la Chauve-Souris de Nikita Baliff retrouvés à la Préfecture de police (qui proviennent donc d’un service administratif français), qui s’opposent à des sources imprimées tel que l’ouvrage de Nicolas Evreïnoff intitulé Monument à l’éphémère qui présente une vision subjective du théâtre émigré russe, par un de ses membres et qui explique le fonctionnement de ce microcosme avec des réflexions et anecdotes personnelles. Il y a donc une pluralité des points de vue. Notre intérêt peut ensuite se porter vers les programmes découverts à la Bibliothèque nationale de France (département Arts du spectacle) , à la Bibliothèque historique de la ville de Paris ou encore à la Bibliothèque nationale de France de l’Opéra . Ils se présentent sous plusieurs « formes » : des programmes présentant une représentation d’une compagnie émigré russe, des petits livrets à propos des spectacles d’une compagnie dans un théâtre en particulier (ce qui est le cas surtout pour les troupes itinérantes) ou encore sous la forme de recueils factices réalisés par des passionnés de théâtre (à l’image d’Auguste Rondel) et qui sont constitués de programmes, d’articles de presse…
Ces programmes peuvent être considérés comme la preuve ultime de l’existence de l’activité théâtrale russe à Paris et nous ne pouvons cacher notre plaisir d’être capable de dater des programmes trouvés par hasard à la Bibliothèque nationale de France, dans des pochettes sur lesquelles était inscrite la mention « documents non datés », grâce à la mise en relation de ces programmes avec les dates d’existence des compagnies trouvées dans nos lectures et notamment celle des journaux de l’émigration.
En effet, la presse, et plus particulièrement le quotidien Последние Новости / Poslednie Novosti [Dernières Nouvelles], permet de situer temporellement les différentes compagnies, mais également d’étudier l’aspect quotidien du théâtre, l’organisation des saisons théâtrales, de la publicité faite dans les journaux, de la place présumée du théâtre dans la vie des émigrés par la place qu’il occupe dans les journaux. De plus, s’y trouvent quelques articles, réactions par rapport aux spectacles qui permettent d’agrémenter une étude sur la réception du théâtre émigré russe par sa communauté.
Il s’agit également mettre en avant le Fonds Nicolas Evreïnoff, qui se trouve à la Bibliothèque nationale de France (aux Arts du spectacle) , et qui a été organisé et légué à l’institution par la femme de cet homme de théâtre, en 1981, soit une trentaine d’années après la mort de ce dernier. Ce fonds contient de nombreuses précieuses et diverses informations sur ce personnage dont l’histoire apporte des éclairages sur la vie des hommes et femmes du théâtre émigrés russes.
De plus, après 1991 et la chute de l’Union soviétique, lors de la volonté de reconstruction d’une nation russe après des années d’émigration, n’y a-t-il pas eu un besoin de cacher qu’une culture parallèle, dans l’émigration, s’était développée ? Nous savons qu’une partie des archives de l’émigration ont été subtilisées par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, lesquels se les sont faites confisquer par l’Union soviétique à la fin de la guerre. Par la suite, nous avons tenté de nous rapprocher des institutions russes à Paris, tel que le Centre de Russie pour la science et la culture (CRSC), or la bibliothécaire nous a indiqué que les instances politiques des années 1920 et 1930 ne prenaient pas en compte les membres de l’émigration (le Centre étant politiquement rattaché à l’Union soviétique) et qu’aucune archive concernant la vie culturelle des émigrés n’avait été conservée.
Un autre point, concomitant à l’essence même du sujet, est la question de la langue. Malgré une pratique de la langue russe, nous avons été confrontée à des ouvrages d’un certain volume dont il n’existait aucune traduction. Il a fallu déployer des efforts de traduction, relativement chronophages, mais nécessaires. Cependant, si la lecture d’un texte dactylographié est possible, celle de textes en russe manuscrit est impossible, ce qui a eu pour conséquence, notamment, le retrait des journaux intimes de la femme de Nicolas Evreïnoff de la liste des archives utilisées.
Finalement, nous aimerions évoquer la difficulté et le piège que peut constituer l’appui sur des sources contemporaines aux années 1920-1930 qui apportent beaucoup de détails et sont essentielles à notre recherche mais qui sont chargées de partialité, tels que les mémoires de Nina Berberova ou encore l’ouvrage Памятник мимолетному [Monument à l’éphémère] de Nicolas Evreïnoff. Elles sont écrites par des membres de cette communauté théâtrale qui ont des intérêts, notamment mémoriels et les informations qu’elles contiennent ne peuvent pas toujours être vérifiées.
La presse comme relais médiatique primordial : l’exemple des Dernières Nouvelles
Annoncer le théâtre émigré russe
La construction d’une culture émigrée ne pouvait se faire sans la création d’une presse émigrée, qui dans le cas du théâtre émigré, tient le rôle de médiateur par la réalisation d’annonces de spectacles, d’évènements et de critiques. La presse apparaît comme le lien médiatique privilégié entre la diaspora russe parisienne et la communauté du théâtre émigré russe. Elle met en contact les différents milieux de l’émigration, permet de partager des informations au niveau de la diaspora d’une ville, d’un pays mais aussi du monde pour certaines revues distribuées dans toutes les grandes capitales culturelles de l’émigration. Elle permet la communication de nouvelles économiques, politiques (chaque opinion politique a son organe de presse), culturelles (concerts, spectacles, réunions, conférences) de l’émigration, du pays d’origine et du pays d’accueil. Ainsi, elle aide à surmonter le dispersement géographique et tient un rôle de « substitution à la vie sociale directe».
Une véritable société médiatique émigrée russe se développe : dans La Russie fantôme sont recensés 167 périodiques émigrés russes en France qui traduisent des diversités d’opinion. Parmi les principaux organes de presse se trouve le quotidien Последние Новости [Poslednie Novosti – Dernières Nouvelles], qui paraît de 1920 à 1940, sous la direction de P. Milioukoff et réunit des journalistes de métier pour un tirage à 30 000 exemplaires . Malgré une opinion politique démocrate affichée, le journal laissait une grande part à la littérature et possédait un supplément littéraire, Zveno [Le Chaînon], dirigé par Vinaver. A droite de l’échiquier politique, se trouvait le quotidien Возрождение [Vozrojdenie – La Renaissance] qui paraît de 1925 à 1940 mais ne connaît pas la réussite de son concurrent. Il existe également des revues spécialisées telles que Современные Записки [Les Annales contemporaines], Русские Записки [Les Annales russes], Путь [La Voie] et dans le domaine de l’art, Театр и жизнь [Théâtre et vie], Мир и искусство [Monde et art]. L’ensemble des ces journaux et revues forment la source principale pour connaître la vie de l’émigration.
Le quotidien Dernières Nouvelles, dont l’intégralité des numéros se trouve à la Contemporaine permet de replacer l’activité théâtrale dans le quotidien des émigrés entre 1924 et 1939 et d’étudier l’organisation du journal quand il en vient aux questions du théâtre (quelle place – quantitativement et symboliquement – occupe-t-il ?), de repérer les rubriques qui le mentionne, la fréquence des critiques, l’organisation publicitaire. La première page du journal donne des informations générales. La rédaction du journal se situe au 26 rue Buffault. Il est vendu à l’unité au prix de 50 centimes en France et en abonnement en France à 13 francs pour un mois, 36 pour trois, 65 pour six et 125 pour un an. Pour un abonnement à l’étranger, les prix de l’abonnement sont respectivement de 23, 64, 120 et 230 francs. Le journal était lu de manière intensive dans l’émigration, tel qu’en témoigne Nina Berberova, « Les Dernières Nouvelles tiraient à trente ou trente-cinq mille exemplaires. Tout le monde les lisait, pas seulement à Paris». Une étude plus approfondie de la présence du théâtre émigré russe dans ce journal permet d’observer la mise en place d’un mécanisme d’annonces des spectacles.
Le journal fonctionne sur la base d’une formule qui oscille entre quatre et six pages, la première page étant toujours consacrée aux évènements politiques, suivis, dans les pages suivantes, d’anecdotes, de faits divers, d’informations sportives, d’annonces culturelles, de récits courts traitant de différents sujets. La question du théâtre est davantage abordée dans les dernières pages du journal, au milieu des rubriques concernant la vie culturelle de l’émigration. Dans le journal sont également présentes de nombreuses publicités (parfois une page entière). A partir de 1928, apparaît également une rubrique hebdomadaire, tous les vendredis, assez importante et consacrée au cinéma pour laquelle sont réalisés des efforts graphiques (titre imposant, photographies, décoration des pages) qui contrastent avec la sobriété des rubriques consacrées au théâtre.
Le théâtre dans l’émigration, un intérêt social global
Après avoir rendu compte de l’ancrage géographique, puis social des membres du théâtre émigré russe par rapport à leur communauté, il s’agit de s’intéresser à la question de la place concrète et symbolique qu’occupe cette activité auprès de sa diaspora. Quel est l’intérêt, en exil, de chercher à mettre en place une activité théâtrale permanente ? Comment est vécu le théâtre dans l’émigration ? Comment est-il envisagé ? Comprend-t-il intrinsèquement des objectifs ? A l’aide des connaissances acquises quant aux représentations, par la lecture des Dernières Nouvelles et la réalisation d’une base de données, la place quotidienne du théâtre dans la vie des émigrés peut être appréhendée. Mais le théâtre intègre également une volonté de, tout d’abord, conserver des habitudes culturelles dans une idée de pratique mondaine, puis de participer à la transmission d’une langue et d’une culture prérévolutionnaires, la notion d’identité se trouvant au cœur des débats de la diaspora. Cette étude tient compte de l’évaluation de la place du théâtre dans la micro-société russe au regard d’autres activités dans l’émigration.
La place du théâtre émigré russe au sein de la microsociété émigrée
Une présence faible avant 1924
Dans les premières années suivant la Révolution, les individus n’ont pas encore recréé une vie culturelle à l’étranger ou n’ont, tout simplement, pas encore émigré. Il est, en effet, possible de considérer que la reconstitution d’une activité théâtrale n’a pas été la priorité des émigrants. Leur installation et l’adaptation à un nouvel environnement ont précédé les expériences culturelles. Le travail de Michèle Beyssac dans La vie culturelle de l’émigration russe en France : chronique (1920-1930)1 , pour lequel elle s’est elle-même appuyée sur les journaux de l’émigration russe, a permis de repérer les différentes initiatives théâtrales qui ont eu lieu au sein de la diaspora russe avant le 22 novembre 1924, date de création du Théâtre dramatique russe du 42 rue Hermel. Le plus souvent, il s’agit de représentations de troupes russes en tournée, à quelques spectacles ou initiatives de comédiens déjà connus en Russie et qui ont émigré en France. Au mois de mars 1922, sont donnés, le 7 mars, un spectacle en faveur du Comité d’aide aux écrivains et savants russes en France, avec la comédie de Tolstoï, Любовь -книга золотая [L’amour, livre d’or] et Весёлая смерть [La mort joyeuse] de Evreïnoff, au Théâtre du Vieux-Colombier, suivi, dans ce même théâtre, les 9 et 10 mars, de la représentation de Цена жизни [Le Prix de la vie] de Nemirovitch-Datchenko avec Roschina-Insarova ; le 11 mars, est présenté un spectacle dramatique russe, avec Осенние скрипки [Les Violons d’automne], drame de I. Surguchev avec notamment Roschina-Insarova au Théâtre Caumartin. Ce mois, particulièrement prolifique en ce qui concerne l’activité culturelle théâtrale, permet d’observer les différents facteurs à l’origine de la représentationet un accueil par différents théâtres parisiens. Ainsi, avant 1924, prennent place des initiatives qui ne sont pas liées les unes aux autres et ne font pas preuve de cohérence directive.
Une connaissance presque parfaite
En ce qui concerne les quinze troupes du théâtre émigré russe à partir de 1924, Michèle Beyssac précise qu’il n’y pas de moyen de savoir si tous ces évènements ont réellement eu lieu parce que les annulations ne sont pas renseignées dans les journaux.
Les archives de l’Assistance publique et Hôpitaux de Paris représentent alors un moyen de pallier à ces lacunes. Sur les quelques traces administratives du théâtre émigré russe retrouvées, il est possible de mettre en avant les comptes rendus de location de la salle de spectacle dite du Journal, 100 rue de Richelieu, qui recensent, sur une certaine période (une ou deux semaines selon les comptes rendus), les différents locataires de la salle et la raison de la location. Ces documents étaient à destination des agents administratifs chargés de surveiller le paiement de l’impôt du Droit des pauvres. Y apparaissent les mentions en 1934 et 1935 de locations par Mme Brikke, domiciliée au 10 Villa Victor Hugo puis 194 rue de Courcelles pour des soirées du « Théâtre russe » (certainement le Théâtre Kamerny), ainsi que de 1937 jusqu’en 1939 des locations par Mr Konstantinoff , dont l’adresse n’est pas mentionnée, pour des représentations du « Théâtre russe ». Il est intéressant de noter que, pour l’administration française, toutes les compagnies se prénomment « Théâtre russe ». Or, ces comptes rendus précisent les annulations (mais non la raison de l’annulation), ce qui permet de compléter, pour ces deux années, les informations trouvées dans la presse émigrée.
Pourtant, le propos de Michèle Beyssac est à nuancer puisque le quotidien Dernières Nouvelles mentionne les séances annulées et éventuellement reportées. En effet, les archives de l’AP-HP qui mentionnent des annulations pour les deux compagnies retrouvées, n’apportent pas d’informations supplémentaires sur les dates annulées qui n’auraient été fournies par la presse. Cependant, il n’est pas possible de savoir si toutes les annulations ont été mentionnées dans la presse pour les autres compagnies, une marge d’erreur demeure donc, étant donné que notre source principale pour la chronologie détaillée a uniquement été le quotidien Dernières Nouvelles. La presse permet alors d’indiquer les raisons de ces annulations.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I. Dans les coulisses : la communauté comme espace de naissance et d’épanouissement du théâtre émigré russe
Chapitre 1. Un théâtre ancré dans sa communauté
Chapitre 2. La communauté hermétique du théâtre émigré russe
Chapitre 3. Le théâtre dans l’émigration, un intérêt social global
PARTIE II. Le lever de rideau : la création, engrais du théâtre émigré russe ?
Chapitre 4. Que représenter ? Le répertoire du théâtre émigré russe, entre attachement et envol
Chapitre 5. Mettre en scène, entre héritage et réalisations
PARTIE III. Le spectacle est fini : le drame du théâtre émigré russe
Chapitre 6. Les difficultés rencontrées par le théâtre russe dans l’émigration
Chapitre 7. Les troupes itinérantes du théâtre russe émigré, un modèle de réussite ?
Chapitre 8. Le théâtre émigré russe et sa mémoire (1953-1981)
Conclusion
Etat des sources et bibliographie
Table des illustrations
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