Cycle saisonnier du phytoplancton
Nos donnรฉes ne nous permettent dโapprรฉcier la situation quโร partir de la fin de la saison humide. Nous notons ainsi quโen mars, le phytoplancton prรฉsente un effectif non nรฉgligeable (soit environ 2 700 000 individus/m3 dโeau). Vers la fin de la saison pluvieuse (en avril), avec le tarissement des sources dโenrichissement terrigรจnes, le phytoplancton finit par observer une biomasse trรจs rรฉduite (seulement 126 400 individus/m3 dโeau). Par ailleurs, la biomasse se rรฉtablit trรจs rapidement en dรฉbut de la saison sรจche, en mai, oรน le nombre dโindividus atteint les 1 380 000 individus/m3 . Puis, la biomasse dรฉcline progressivement jusquโen juin, pour se reconstituer vers septembre.
Tendances de variations de la structure en taille de la population
Effets du sexe, de la saison de capture et de la phase lunaireย
Le croisement des trois facteurs (tableau prรฉsentรฉ ร lโannexe X) nous rapporte les moyennes obtenues pour chacun des 32 sous-groupes formรฉs.
Aussi, les tailles moyennes sont respectivement de 22,22 mm LC chez les mรขles et de 27,38 mm LC chez les femelles. En termes de saison, les crevettes capturรฉes ont respectivement une taille moyenne de 25,22 mm LC en saison sรจche et de 26,05 mm LC en saison humide. Les crevettes mรขles observent une taille moyenne constante (22,22 mm LC) toute lโannรฉe ; tandis que les femelles prรฉsentent une plus grande taille en saison humide (28,02 mm LC) quโen saison sรจche (26,85 mm LC). En fonction de la phase lunaire, la taille minimale sโobserve lors de la gibbeuse dรฉcroissante (24,98 mm LC) et la taille maximale au premier quartier (26,22 mm LC). Si chez les individus mรขles la taille moyenne reste autour de 22 mm LC tout au long du cycle lunaire, nous retrouvons la tendance gรฉnรฉrale chez les femelles (maxi XPQ = 28,47 mm LC et mini XGD =26,56 mm LC). Par ailleurs, les tendances semblent se rapprocher que ce soit en saison sรจche ou en saison humide avec une variabilitรฉ plus nette pendant les lunes dรฉcroissantes (mini XHDQ = 23,15 mm LC et XSPC = 23,15 mm LC ; maxi XHNL = 26,83 mm LC et XSDQ = 27,02 mm LC) quโen lunes croissantes.
Des diffรฉrences semblent donc exister, que ce soit en fonction du sexe, de la saison ou de la phase lunaire. Mais est-ce que ces diffรฉrences sont simplement dues ร la variabilitรฉ naturelle ou est-il possible de croire quโelles sont suffisamment importantes dans la population pour que lโon puisse rejeter lโhypothรจse nulle voulant que la saison et la phase lunaire aient une influence รฉquivalente sur la taille moyenne des crevettes mรขles et femelles ?
Effet du facteur ยซ sexe ยป : Nous constatons dโabord que la valeur F de la variable sexe est significative (p < 0,001). Nous pouvons rejeter H01 et nous devons conclure que les crevettes males (X = 22,22 mm LC) et femelles (X = 27,38 mm LC) diffรจrent par leur taille moyenne lorsque nous ne tenons pas compte de la saison de capture ni de la phase lunaire. Le graphique ร barres ci-dessous (figure 9) illustre bien cette diffรฉrence. Nous voyons que la barre des mรขles a nettement une plus faible hauteur que celle des femelles.
Effet du facteur ยซ saison ยป : En revenant au tableau dโanalyse principale, nous constatons que la valeur F associรฉe ร la variable saison nโest pas significative (p = 0,63 > 0,05). Nous ne pouvons donc pas rejeter H02. Ainsi, sans tenir compte du sexe et de la phase lunaire, on peut dire que les individus prรฉsentent une taille moyenne รฉquivalente pour les deux saisons (XS = 25,22 mm LC et XH = 26,05 mm LC). Cette absence de diffรฉrence est dโailleurs illustrรฉe par le graphique ร barres ci aprรจs (figure 10). Nous voyons que les deux barres sont sensiblement ร la mรชme hauteur.
Effet du facteur ยซ lune ยป : Tout comme pour la premiรจre variable, la valeur de F est ici significative (p < 0,001). Nous rejetons donc H03 pour cette variable car il est trรจs peu probable (moins de 0,1 % de chances) que dans la population, les individus capturรฉs aux huit phases lunaires comparรฉes aient la mรชme taille lorsque nous ne tenons compte ni de leur sexe ni de la saison ร laquelle ils ont รฉtรฉ capturรฉs. En visualisant la figure 11, nous voyons bien quโil y a une variation du niveau des bรขtons. Toutefois, pour les crevettes capturรฉes au dernier quartier, ร la nouvelle lune et au premier quartier, on note que les barres sont sensiblement ร la mรชme hauteur. De mรชme, pour les individus capturรฉs au dernier et premier croissant, en phase gibbeuse croissante et ร la pleine lune, les bรขtons se situent ร des niveaux similaires mais plus bas que le groupe prรฉcรฉdent. Nous supposons รฉgalement que lโรฉcart le plus important se trouve entre les crevettes capturรฉes en phase gibbeuse dรฉcroissante et celles du premier quartier de lune, mais nous devons attendre dโexaminer le tableau de comparaisons multiples pour nous en assurer.
Effets des facteurs dโinteraction : ยซ lune*sexe ยป, ยซ lune*saison ยป, ยซ sexe*saisonยป et ยซ lune*sexe*saison ยป
Pour les deux premiers facteurs dโinteraction, les valeurs de F qui leur sont associรฉes sont toutes significatives (p < 0,001). Cela suppose que lโeffet de la phase lunaire sur la taille moyenne varie, dโune part, en fonction du sexe de lโindividu et, dโautre part, en fonction de la saison de capture. De mรชme, la valeur de F correspondant ร lโeffet dโinteraction sexe * saison est รฉgalement significative. Nous pouvons donc dire que le sexe exerce des effets diffรฉrents sur la taille des individus au sein de la saison de capture.
Par contre, le facteur dโinteraction principale donne une valeur de F non significative (p = 0,57 > 0,05) qui nous indique quโil nโy a pas dโinteraction entre les trois facteurs.
DISCUSSIONSย
Evolution des paramรจtres hydrologiques et du planctonย
De prime abord, lโaperรงu des รฉvolutions mensuelles de la salinitรฉ et de la tempรฉrature nous permet de retrouver les quatre saisons hydrologiques dรฉfinies par Le Reste (1978). Durant lโรฉtรฉ austral (novembre ร mars), lโapport abondant de pluie explique la dessalure maximale observรฉe, entraรฎnant รฉgalement une turbiditรฉ maximale de lโeau. Frontier (1978) explique que lโintense fertilisation de la baie au dรฉbut de cette saison suscite une prolifรฉration excessive du phytoplancton, ร lโorigine dโune production primaire importante. La circulation estuaire qui sโรฉtablit vers janvier, grรขce ร la diminution du gradient de salinitรฉ, favorise la sรฉdimentation et la minรฉralisation du matรฉriel organique charriรฉ au voisinage du fond en formant des poches anoxiques dans la partie interne de la baie. Vers la fin de la saison pluvieuse (avril), avec le tarissement des sources dโenrichissement terrigรจnes, le phytoplancton finit par observer une biomasse trรจs rรฉduite.
Ensuite, ร partir de lโautomne austral, pรฉriode correspondant au dรฉbut de la saison sรจche (mai), la tempรฉrature diminue tandis que la salinitรฉ augmente. Lโhomogรฉnรฉisation de la couche dโeau nรฉritique qui en dรฉcoule permet la diffusion progressive des produits de minรฉralisation formรฉs lors de la saison humide, dโoรน le rรฉtablissement rapide de la biomasse phytoplanctonique (second maximum de mai รฉgalement observรฉ par Angot en 1968, le premier se situant en fรฉvrier). Puis, la biomasse dรฉcline progressivement avec la disparition des poches anoxiques entre juin-juillet, cโest-ร -dire durant lโhiver austral oรน la tempรฉrature et la salinitรฉ se stabilisent. Le phytoplancton se reconstitue finalement vers septembre, peut-รชtre grรขce aux pluies sporadiques du mois dโaoรปt dont Frontier (1978) mentionne le rรดle comme source tertiaire du milieu ; mais pouvant รฉgalement expliquer la dessalure minimale caractรฉristique du printemps austral. Lโarrivรฉe des premiรจres pluies de novembre transforme brutalement le milieu, et le cycle recommence.
Il apparaรฎt ainsi que les diffรฉrents paramรจtres hydrologiques (tempรฉrature, salinitรฉ, turbiditรฉ et phytoplancton) soient รฉtroitement liรฉs et que les variations observรฉes soient respectivement caractรฉristiques des quatre saisons hydrologiques dรฉfinies.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Prรฉsentation du milieu dโรฉtude
I.1.1. Localisation
I.1.2. Caractรฉristiques de la baie dโAmbaro
I.2. Prรฉsentation du matรฉriel biologique
I.2.1. Position systรฉmatique et morphologie
I.2.2. Biologie et รฉcologie
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Collecte des donnรฉes
II.1.1. Bibliographie
II.1.2. Echantillonnage
II.2. Traitement et analyse des donnรฉes
II.2.1. Aperรงu des conditions du milieu
II.2.2. Analyse des tendances de variations de la structure en taille de la population
II.2.3. Dรฉtermination de la relation entre la reproduction et le recrutement
II.2.4. Analyse globale de la sรฉlectivitรฉ des engins traditionnels
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Aperรงu des conditions du milieu
III.1.1. Variations saisonniรจres des paramรจtres hydrologiques
III.1.2. Cycle saisonnier du phytoplancton
III.2. Tendances de variations de la structure en taille de la population
III.2.1. Effets du sexe, de la saison de capture et de la phase lunaire
III.2.2. Analyse post-hoc
III.2.3. Taille de lโeffet
III.3. Relation entre lโintensitรฉ de reproduction et lโintensitรฉ de recrutement
III.3.1. Saisonnalitรฉ de lโintensitรฉ de reproduction
III.3.2. Saisonnalitรฉ de lโintensitรฉ de recrutement
III.3.3. Relation entre les deux รฉcophases
III.3.4. Modรฉlisation de la relation : rรฉgression linรฉaire simple
III.4. Sรฉlectivitรฉ globale des engins de la pรชche traditionnelle
III.4.1. Efforts de pรชche
III.4.2. Production globale
III.4.3. Structure par catรฉgorie de taille des captures
IV. DISCUSSIONS
IV.1. Evolution des paramรจtres hydrologiques et du plancton
IV.2. Effets du sexe, de la saison et de la phase lunaire sur la taille des individus
IV.3. Variabilitรฉs de la relation entre la reproduction et le recrutement
IV.4. Sรฉlectivitรฉ globale des engins de la pรชche traditionnelle
IV.5. Gestion de la pรชche traditionnelle et plan de recherche
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE