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Les villages environnants de la zone d’étude
Le parc national Zombitse Vohibasia est borné en tout de 74 villages repartis en quatre communes rurales dont Sakaraha Ambinanany, Andranolava et Ankazoabo. Notre zone d’étude se limite dans la commune rurale de Sakaraha localisée à 147km de Toliara. Les Fokontany Andranomaintso, Betaly, Soavinany Andalamengoky, Andranovory Mijkaiky et Beba Manamboay, dans lesquels se trouve la plus grande part de terrains forestiers, sont définis comme domaine principal del’étude. Les villages et hameaux qui se trouvent en dehors de ce domaine principal, mais qui participent tout de même à l’exploitation de la forêt, sont également pris encompte, sous forme de collecte de données restreintes concernant la mode et l’intensité des exploitations de la forêt (zones Fokontany). Nos enquêtes se sont focalisées dans six villages uivants : Andranomaintso, Andalamengoky, Betaly, Soavinany, Beba Manamboay et Andranovory MIjkaiky. La distance qui sépare ces villages et les forêts avois nantes varient de 3 à 4km à vol d’oiseaux.
Les migrations de population et ses conséquences sur la biodiversité
L’afflux de migrants venant de diverses régions de l’île aggrave la pression anthropique sur le milieu naturel de la région. Lesbesoins en bois d’énergie et les feux de brousse vont toujours grandissant au profit des tubercules sauvages ; ce qui se traduit par la réduction du couvert forestier. Les ressources naturelles de notre zone d’étude, sont ainsi aujourd’hui grandement menacées, et ce phénomène serépète un peu partout dans le sud-ouest disons même dans l’ensemble l’île. Les groupes ethniques qui ont occupé une grande partie de l’écorégion depuis longtemps ont défrichélaforêt pour la culture sur abatis brûlis et la mise à feux de la formation herbeuse pour le renouvellement des pâturages. Ce phénomène s’est accentué par la suite par l’arrivéed’autres vagues de migration dans la région pendant un certain temps. En effet, la plupart des défrichements actuels sont liés à la migration d’autres groupes ethniques à la recherche de terres pour l’agriculture ou le bétail. Actuellement les défrichements à but agricoles sont limités mais ceci n’empêche pas la réclamation de nouveaux territoires pour les paysan.
Les sites et les populations locales
Le complexe forestier relativement large de Zombitse – Vohibasia court un risque important de fragmentation additionnelle ou même de destruction. Les pressions généralement d’origine anthropiques et leurs impacts constituent les principales menaces pour les cibles de conservation. Ainsi, le parc est victime d’autres pressions telles que :
– la coupe sélective pour les usages quotidiens .
– la chasse et le braconnage .
– le trouble des bœufs, les pâturages forestiers et l es feux de renouvellement de pâturages .
– Les feux de brousse et la végétation .
– la collecte des produits secondaires, miel, tubercules, écorce de certains arbres, plantes médicinales, graines et fruits.
Les actions de conservation sont inséparables avec des actions de développement économique et social, afin de ne pas frustrer les populations locales et de les faire bénéficier de l’existence du parc.
Les activités économiques
Les activités économiques des villageois reposent urs la culture de maïs sur abatis brûlis, du riz irrigué sur bas fonds, de manioc, d’arachide, pastèque et sur l’élevage des bétails et des volailles. En raison des faibles rendements de riz, la culture du maïs et du manioc gagne de l’importance surtout à cause du cyc le plus court de la culture du maïs et les conditions défavorables à la culture du riz pour certains villages. Mais il ne faut pas oublier de dire que la chasse et la cueillette des produits forestiers joue un rôle considérable dans la vie quotidienne. Les produits de la cueillette comme les tubercules d’ignames sauvages constituent un aliment complémentaire mais très recherchés pendant les périodes de disette. Il est encore difficile d’estimer le revenu de ces produits sur les villageois à cause de leur collecte clandestine. La majorité de la population ne possède pas de terres propres à eux. Dans ce cas, les personnes concernées sont obligées de louer un terrain pour la culture. A savoir que la rotation des cultures intensives de maïs, d’arachide, de manioc du riz et d’autres leur donne beaucoup plus de profits. Si les rendements sont bons, l’argent obtenu est réservé pour la scolarisation des enfants. Sinon, il est réservé pour la prochaine semence. En général, si les conditionsclimatiques sont favorables la culture a l’avantage d’offrir aux paysans et ceci ne demande pas beaucoup d’effort de travail et enfin, nécessite un est investissement initial faible. Actuellement les cultures se font dans les « baibo » (terrain réservé aux cultures). Cette culture, ssurea momentanément sur la survie de la population dans cette zone et participe aussi à l’éducation des enfants. Mais la forêt de Zombitse offre plusieurs possibilités d’activités économiques et des opportunités autres que la culture du maïs. On ajoute à cela le commerce du lait pour les gens qui possèdent des bœufs.
Choix des personnes enquêtées
Pour mieux être informé sur la réalité, les choixesdpersonnes enquêtées a été le plus large possible pour toucher toutes les classes sociales, sans distinction de sexe. Le déroulement de l’enquête s’est fait en deux fois :
– la première enquête touche toutes les classes d’âges confondus et le choix des personnes enquêtées se fait au hasard. Ce type d’enquête nousapermis de définir les relations entre la population et la cueillette des ignames sauvages.
– la deuxième enquête directive est basée sur des personnes spécialistes dans le domaine étudié. C’est-à-dire des gens qui ont l’habitude decollecter des ignames sauvages. Elle s’est faite en grande partie en compagnie, soit du chef « fokontany », soit d’une personne choisie par ce dernier. En général, ces personnes ont répondu à nos questions. Nos enquêtes se sont poursuivies dans six villages où le taux de la cueillette des ignames est importante : Andranomaintso, Betaly, Soavinany, Andalamengoky, Beba Manamboay et Andranovory (tableau 1 ; figure 2). Tous ces villages se situent dans le district de Sakaraha. Les enquêtes réalisées ont permis de répertorier les espèces d’ignames présentes avec leurs noms vernaculaires et celles qui sont les plus collectées dans le parc et dans ses environs.
Description botanique des ignames
Les ignames sont des plantes grimpantes, volubiles dextre ou senestre. Les feuilles pétiolées, cordiformes, sont selon les espèces alternes ou opposées. À leur aisselle se développent des bulbilles pouvant servir à la multiplication de la plante. Les espèces ont les sexes séparés (dioïques). Les inflorescences axillaires sont des grappes ou des épis ; les fleurs femelles, trimères, à ovaire infère triloculaire donnent des samares à trois ailes. Les tubercules de forme variable, ovoïde à oblongue, pa rfois aplatie ou en forme de massue allongée, peuvent atteindre 1 m de longueur et leurpoids, généralement de 3 à 5 kg, peut aller jusqu’à 15 kg. La peau est généralement jaune, mais peut être presque blancheou plus foncée de brunâtre à noirâtre. La chair est généralement blanche, jaunâtre ou jaune.
La physiologie des ignames
La respiration, la déshydratation et la germination constituent les pertes d’origine physiologique (ONWUEME, 1978). La respiration des ignames en conservation semble être influencée par la température et par le stadephysiologique des tubercules : fraîchement récoltés, dormants ou en germination. La déshydratation des tubercules au cours du stockage est responsable de pertes qui peuvent s’élever à 20% de la masse initiale du tubercule (COURSEY & WALKER, 1960 in ONWUEME, 1978). Les pertes d’eau constituent la principale diminution de masse fraîche du tubercule durant la phase dormante (PASSAM et al., 1978). Lors de la germination l’activité métabolique s’intensifie ce qui correspond à un accroissement d es taux de respiration. Des tubercules sains se conservent d’une manière satisfaisante aussi longtemps qu’ils sont dormants (PASSAM, 1982). Lorsque la dormance est levée et que la germination a commencé, les tubercules se dégradent rapidement et les agents pathogènes se propagent, à ce stade une prolongation du stockage n’est plus possible (PASSAM & NOON, 1977). La dormance semble essentielle à la conservation et les nombreu x essais entrepris pour prolonger cet état le confirment.
Le contrôle de la température de conservation a fait l’objet de plusieurs recherches. Le froid cause des lésions irréversibles déjà à partirde 10 à 12 °C (COURSEY, 1968). Cependant à 16°C, il a été possible de prolonger de 4 mois la dormance et par conséquent la durée de conservation de tubercules de Dioscorea alata (GONZALEZ & RIVERA, 1972). L’inhibition de la germination n’est complète qu’au dessous de 17 à 18 °C, la marge de température pour permettre une bonne conservation est donc faible (DEMEAUX & VIVIER, 1984). La germination a pu être supprimée ed façon efficace au moyen d’une ionisation aux rayons gamma (RIVERA et al., 1974). Bien qu’ayant démontré son efficacité, cette technique tout comme l’abaissement de la température semble être inadaptée aux méthodes traditionnelles de conservation, qui sont actuellement utilisées en Afrique de l’Ouest. Différentes substances anti-germinatives, ayant démontrées leur efficacité sur la pomme de terre, ont été testéesans succès sur l’igname. Ces produits agissent généralement sur la mitose des cellules duméristème aux points de germination. Dans le cas de la pomme de terre les bourgeons préformés sont localisés superficiellement, alors que pour l’igname les bourgeons sont formés à la levée de la dormance et ils proviennent de la zone sous épidermique (ONWUEME, 1973). Les hormones naturelles et de synthèses ont fait l’objet de nombreux essais quant à leur effet anti-germinatif. L’acide gibbérellique (GA3) a permis une réelle prolongatio de la période de dormance de l’igname (WICKHAM et al., 1984). Habituellement l’application de gibbérellines exogènes permet de lever la dormance des semences et des bourgeons de nombreuses espèces végétales (STUART et CATHEY, 1971). Il estla seule substance, qui a permis une prolongation efficace de la dormance et une diminution des pertes de conservation. Les données quant au dosage et à la durée du traitement sont toutefois encore souvent contradictoires et incomplètes. La suppression dès leur apparition des germes des tubercules réservés pour la semence, a permis une ugmentation significative du rendement (NWANKITI, 1988). Les rares essais sur la suppression des germes ont besoins d’être compléter, afin de pouvoir estimer l’effet de cette technique, sur l’évolution des pertes au cours de la conservation et d’évaluer cette méthodesimple par rapport à d’autres plus sophistiquées. (GIRARDIN. 1996)
La valeur nutritive et les richesses énergétiques des ignames
L’igname constitue la base de l’alimentation en Amérique du Sud et aux Antilles. L’igname est riche en vitamine B1 (thiamine) qui aide l’organisme à assimiler les glucides., vitamine B6 (pyridoxine), vitamine C, Cuivre, manganèse, phosphore, potassium. Elle contient aussi la vitamine C, des fibres utiles pour le transit intestinal et du fer. Elle a une meilleure valeur nutritive, car elle renferme plus de protéines, de sels minéraux (c’est une excellente source de potassium) et de vitamines. L’igname est également riche en eau (75%), glucide (23%), protide (2%) et lipide (0 ,1%). Elle est conservable dans un lieu sec et à l’abri de la lumi ère. Les ignames sont des aliments très énergétiques. Comme la patate douce, l’igname prêteaux mêmes usages. L’igname se distingue par sa valeur énergétique vitamines et protéine et sa teneur en calcium, magnésium et sa richesse en fer. (Google : Alain Delaporte-Digard pour www.buddhachannel.tv).
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : PRESENTATION
I.1 LA DESCRIPTION DE LA ZONE D’ÉTUDE
I.1.1 Présentation du Parc Zombitse
I.1.2 Choix des sites
I.1.3 L’environnement humain
I.1.3.1 Les villages environnants de la zone d’étude.
I.1.3.2 La population
I.1.3.3 Les migrations de population et ses conséquences sur la biodiversité
I.1.3.4 Les sites et les populations locales
I.1.3.5 Les activités économiques
I.1.4 Le milieu physique
I.1.4.1 Le climat dans la zone d’étude
I.1.4.2 L’hydrographie
I.1.4.3 La pédologie
I.1.5 La végétation et la flore
I.2 PROBLÉMATIQUE
I.2.1 Objectifs de l’étude
I.2.1.1 Objectif général
I.2.1.2 Objectifs spécifiques
I.2.2 Hypothèses
II. MÉTHODOLOGIE
II.1 L’approche bibliographique
II.2 L’étude ethnobotanique
II.2.1 Définition
II. 2.2 Choix des personnes enquêtées
II.3 Recherches sur le terrain
II.3.1 Observations
II.3.2 L’inventaire des espèces d’ignames
III. RÉSULTATS
III.1Synthèse bibliographique
III.1.1 Généralités sur les ignames
III.1.2 Description botanique des ignames
III.1.3 La physiologie des ignames
III.1.4 La valeur nutritive et les richesses énergétiques des ignames
III.1. 5 Importance de l’igname et les pays producteurs en Afrique
III.1.6 Les ignames malgaches
III.1.7 Les ignames du Sud- ouest malgache
III.1.8 Méthodes traditionnelles pour la conservation des ignames malgaches
III.2 Résultats ethnobotaniques.
III.2.1 Les activités de la cueillette des ignames sauvages
III.2.2 Les causes et les impacts de la cueillette.
III-2-3 les critères d’identification des espèces de Dioscorea par les paysans.
III.2.4 Les espèces les plus recherchées et les plus consommées
III.2.5 Les espèces connues mais non recherchées par les paysans
III.2.6 Les quantités recueillies pendant la période de collecte
III.2.8 Le Système traditionnel de stockage des tubercules
III.2.9 Les périodes favorables à la récolte
III.2.10 Les lieux de la cueillette
III.2.11 Période, procédé de récolte et rendement
III.2.12 Cycle de régénération après déterrage et bourgeonnement des ignames sauvages
III.2.13 Les handicaps à la domestication
III-2-14 La gestion des sites de collecte
III.2.15 Exemple de suivi de récolte
III.2.16 La destination des tubercules collectés
III.2.16.1 La commercialisation
III.2.16.2 Les ventes locales
III.2.16.3 Les ventes sur les marchés voisins
III.2.16.4 Le prix des ignames sur les marchés
III.2.16.5 Les échanges hors marché
III.2.16.6 Bénéfices monétaires journaliers rapportés pendant la période de soudure
III.2.17 Importance socioéconomique des ignames sauvages
III.2.18 Utilisation et conservation des ignames
III.2.18.1 Autoconsommation
III.2.18.2 La préparation et la consommation culinaire.
III.2.19 Utilisations des ignames
III-2-19-1 Utilisation médicinale
III.2.19.2 Indice d’exploitation
III.3 La tradition liée aux ignames sauvages
III.3.1 Importance des ignames sauvages dans la zone d’étude
III.3.2 La préservation des ignames par les paysans
III. 4 Diversité des plantes sauvages dans les différents sites
III.4.1. Les différentes espèces observées
III.4.2 Résultats du recensement des quadrats pour chaque site étudié
III.4.3 Les aires de répartition des ignames dans les différents sites
III. 5 Études numériques
III.5.1 La densité des espèces
III.5.2 Abondance des espèces suivant les lieux de prélèvement
III.5.3 La dominance des espèces dans les sites
III.5.4 Les espèces rares
III.6 Évaluation des menaces
III.6.1 Nombre de trous répertoriés
III.6.2 La conservation des ignames sauvages dans le parc
III.6.3 Les feux de brousse
III.6.4 E exploitation irrationnelle des ignames dans le parc.
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
IV. 1 les villageois de Zombitse connaissent les espèces d’ignames sauvages
IV- 2 La répartition des espèces dans les différents sites
IV-3 La valeur alimentaire des ignames sauvages
IV- 4 Les stratégies de conservation des ignames
IV-5 La conservation et l’utilisation durable
IV-5-1 Définition
IV-5-2 La conservation in-situ
IV-5-3 Conservation ex-situ
IV-6 CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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