Cycle de la tavelure

Cycle de la tavelure

La tavelure du pommier est causée par Venturia inaequalis qui est la forme sexuée ou téléomorphe et par Spilocea pomi qui est la forme asexuée ou anamorphe, plusieurs synonymes peuvent également être trouvés dans la littérature comme Endostigme inaequalis, Fusicladium dendriticum et Sphaerella inequalis.
V. inaequalis est un champignon ascomycète hémibiotrophe, il infecte les tissus vivants de la plante et poursuit son développement sur les tissus morts (Naim, 2017). L’agent pathogène de la tavelure provoque des taches brunes et une déformation du limbe, essentiellement sur la face supérieure des feuilles de pommier et autour des nervures (Giraud, 2016). Tout d’abord de petites taches claires et circulaires se forment sur les feuilles, puis ses taches se nécrosent . Lorsqu’il y a plusieurs taches, les feuilles peuvent se déformer. Quand l’attaque est importante la feuille peut être entièrement recouverte de taches et par la suite tomber de l’arbre. Pour les fruits, les taches se nécrosent comme sur les feuilles, pouvant aller jusqu’à causer une crevasse dans le fruit .
V. inaequalis a une phase saprophyte une fois les feuilles tombées au sol (Giraud, 2016), elle permet la conservation de l’agent pathogène pendant l’hiver (Ephytia, 2013). Il s’agit de la forme sexuée composée d’ascospores présents dans les périthèces appelés pseudothèces (MAAARO, 2011). Une phase parasite et également présente sur les feuilles et fruits sur les arbre (Giraud, 2016), grâce à la forme asexuée (conidies) qui permet la dispersion de la maladie (Ephytia, 2013).

Le pommier

Données culturales
Le pommier, Malus pumila (anciennement Malus domestica) est originaire d’Asie, il fait parti de la famille des Rosacées (Gerbeaud, 2017).
Les pommiers se multiplient par greffage, pour une meilleure fructification. Ils sont plantés de novembre à mars dans des sols profonds où ils resteront en place plusieurs années (Gerbeaud, 2017). Les premières années, une taille de formation est à prévoir pour former les charpentières de l’arbre, puis chaque année une taille de fructification est réalisée de décembre à mars, avant le débourrement (Figure 6) (Beauvais et Goulfier, 2017).
Lorsque les températures augmentent au printemps, les bourgeons débourrent et le feuillage se met en place jusqu’à la floraison, qui a lieu en avril. Il est fréquent de trouver dans les vergers de pommiers des arbres pollinisateurs qui ont une floraison légèrement décalée par rapport aux pommiers pour attirer plus précocement les abeilles et bourdons pour une meilleure pollinisation. Après la fécondation, il y a nouaison des fruits qui poursuivent leur croissance (Gerbeaud, 2017). Un éclaircissage est parfois nécessaire pour faire tomber des pommes qui sont, suivant les années et les variétés, trop nombreuses. En effet, sans éclaircissage, cela donnerait des fruits de petits calibres et favoriserait certaines maladies ou ravageurs. La récolte s’effectue entre septembre et octobre et les pommes peuvent, suivant les variétés être conservées dans des chambres froides plusieurs mois (Beauvais et Goulfier, 2017). A la fin de l’automne, les pommiers rentrent en dormance jusqu’au printemps où les bourgeons débourrent.

La variété Golden Delicious

L’essai est mené sur la variété de pommier domestique Golden delicious (Malus domestica ‘Golden Délicious’). C’est une des variétés de pommes les plus populaires (Le Crenn-Brulon, 2010). Il s’agit d’une variété diploïde datant de 1880 et originaire des USA. Cette variété de pommier a une floraison demi-tardive et abondante, dont les fruits peuvent se récolter en septembre et octobre. Ces pommes sont de forme régulière et arrondie, leur couleur est jaune doré avec parfois une face rosée (suivant les amplitudes thermiques). Cette variété est consommable dès la récolte avec une chair fine, croquante et juteuse, dont la saveur est parfumée et équilibrée (sucrée et peu acidulée) et son calibre est de moyen à gros. Une fois récoltés les fruits peuvent être conservés entre 4 et 5 mois à 0°C. Les avantages de cette variété sont les caractéristiques de ces fruits mais aussi sa vigueur, qui est moyenne à forte, et sa mise à fruit, rapide et régulière. De plus, elle est peu sensible au feu bactérien. En revanche, elle est assez à l’oïdium et sensible à la tavelure (Pépinières Gromolard, 2017). Cette variété est donc intéressante pour mettre en place l’essai. En outre, cette variété est fréquemment cultivée dans les vergers de la région et la maladie recherchée s’y développe fréquemment.

Méthodes de lutte contre la tavelure

Lutte chimique
La lutte chimique n’est plus utilisée de façon systématique, mais elle est raisonnée, pour bloquer la contamination primaire et ne traiter qu’en cas de risque (Giraud et al., 2016). Le risque est représenté par la durée d’humectation, la température, la pluviométrie et l’hygrométrie. Des outils peuvent aider à connaitre la progression du risque comme les BSV (Bulletin de santé du végétal), ou des outils d’aide à la décision (OAD) pour évaluer la maturité des ascospores et les dates probables des infections primaires (MAAARO 2011), en suivant un modèle prévisionnel qui suit les courbes de Mills  (Giraud et al., 2016 ;Saudreau, 2015).
Plus les températures sont élevées, moins il faut de temps d’humectation pour la germination .
Lutte prophylactique
Une des premières méthodes de lutte à appliquer contre tout ravageur ou maladie est la lutte prophylactique.
Dans le cas de la tavelure, la lutte prophylactique vise à réduire l’inoculum primaire. Pour cela, il est possible de ratisser, aspirer ou andainer* les feuilles et fruits et de les broyer ou de les composter. De plus, il est possible de dynamiser la vie microbienne du sol en apportant du compost pour permettre d’accélérer la décomposition des feuilles. Il est également possible de réguler la croissance des arbres. En effet, les jeunes feuilles sont les plus sensibles à l’agent pathogène et les pratiques culturales stimulant la croissance de l’arbre, favorisent la maladie (Giraud et al., 2016). En outre, il est possible de réfléchir la conduite de son verger en aidant au séchage du feuillage par une bonne circulation de l’air grâce à la taille ou à l’orientation de l’arbre afin de réduire l’apparition de la maladie (Bayer, 2013).
Lutte génétique
Pour éviter l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, il est possible d’utiliser la lutte génétique. Il existe une grande diversité de variétés de pommiers dont la sensibilité à V. ineaqualis varie. En effet, il existe des variétés très sensibles et d’autres totalement résistantes (Giraud et al., 2016). Les variétés Gala, Golden Delicious et Pink lady sont les plus sensibles à la tavelure (Brun et al., 2008; Saudreau, 2015) et les variétés Ariwa et Rewena y sont résistantes (Kellerhals et al. 2004). Il faut adapter la lutte fongicide à la sensibilité de la variété. Une variété résistante ou peu sensible comme Reine des reinettes est intéressante car il y a très peu de symptômes de tavelure sur feuilles (0,1%) et sur fruits (29%) par comparaison avec une variété sensible comme Gala, dont les symptômes peuvent atteindre 74% des feuilles et 100% des fruits (Brun et al., 2008).
Lutte biologique
La lutte biologique est l’application d’organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par un ravageur ou une maladie (OILB-SROP cité dans Ferron, 2017). En effet, une étude a montré que des micro-organismes récoltés dans des vergers de pommiers non traités ont permis de diminuer les symptômes de tavelure en réduisant la germination des conidies de V. inaequalis. Les micro-organismes qui ont supprimé de manière significative les symptômes causés par la tavelure sont des levures et des bactéries comme Pseudomonas syringae ou Pseudomonas fluorenscent. Les trois bactéries identifiées comme les plus efficaces sont des P. syringae. En effet, P.syrengae est une bactérie épiphyte commune sur pommier. Elle produit des bio-tensioactifs  qui ont un effet antimicrobien et facilitent le développement de la bactérie sur feuilles, elle est non pathogène sur plantes (Burr et al., 1996).
Biocontrôle : les SDN
Malgré une définition du terme SDN récente, des recherches sont menées depuis plusieurs années et une résistance systémique contre la tavelure a été observée en 1959 par l’infiltration de D-phénylalaline, de Dalanine ou d’acide amino-isobutyrique (Kùc et al, 1959 cité dans Faessel et al.,2014). Plusieurs SDN ont été testés contre V.inaequalis comme des polymères filmogènes commercialisés. Ces polymères filmogènes inhibent la germination des conidies de la tavelure de 35 à 61%, la formation d’appressoria de 26 à 35% et qui réduisent la sévérité de la maladie sur feuilles de 22 à 56% en laboratoire. Sur le terrain, la gravité des taches sur feuilles et fruits est réduite de 42 et 49%. Lorsqu’il y a une application de ces polymères, le rendement augmente du fait qu’il y ait moins de taches de tavelure et donc plus de photosynthèse. Ces produits permettent la formation d’une barrière physique entre la plante et le pathogène, l’appressorium ne peut donc pas se développer. Ils permettent également d’altérer la topographie de la feuille, il n’y a donc pas de reconnaissance des sites de pénétration par le pathogène. Ces produits ont aussi des effets contre d’autres pathogènes foliaires comme Pyrenophora avena, Pyrecularia oryzae et Blumeria graminis.

 

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Table des matières

1. Introduction 
1.1. Contexte
1.2. Description de la structure d’accueil
1.3. Données bibliographiques
1.3.1. Cycle de la tavelure
1.3.2. Le pommier
a) Données culturales
b) La variété Golden Delicious
1.3.3. Méthodes de lutte contre la tavelure
a) Lutte chimique
b) Lutte prophylactique
c) Lutte génétique
d) Lutte biologique
e) Biocontrôle : les SDN
2. Matériel et méthodes 
2.1. Dispositif d’essai
2.2. Protocole expérimental
2.3. Produits utilisés dans l’essai
2.3.1. Dithane neotec
2.3.2. Bastid
2.3.3. Redeli
2.4. Notations
2.5. Analyse statistiques
3. Résultats 
3.1. Résultats climatologiques
3.2. Résultats des notations
3.2.1. Notation 1
3.2.2. Notation 2
3.2.3. Notation 3
3.2.4. Notation 2 Angers
4. Discussion 
4.1. Attaque du témoin
4.2. Efficacité de la référence
4.3. Efficacité des produits de biocontrôle
4.3.1. Bastid
a) Produit seul
b) Association Bastid – Dithane neotec
4.3.2. Redeli
4.3.3. Association Redeli – Dithane neotec
4.4. Essai Tiercé
4.5. Discussion générale
5. Conclusion 
6. Bibliographie 
6.1. Articles
6.2. Ouvrages
6.3. Ressources en ligne

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