Cycle biologique d’Anopheles

Les maladies humaines dont l’hôte intermédiaire de l’agent pathogène est un insecte, un autre arthropode ou un mollusque, constituent l’essentiel de la pathologie infectieuse mondiale. Ceci est particulièrement vrai pour les maladies parasitaires qui dominent la pathologie des régions tropicales où se situent la plupart des pays en développement. Selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le paludisme en 2010, on a enregistré 216 millions de cas de paludisme dans le monde qui ont causé 655000 décès. Les statistiques ne sont pas moindres pour le cas de Madagascar, une région dans la zone intertropicale. En effet, à Madagascar, le paludisme représente la première cause de mortalité et se trouve au deuxième rang des causes de morbidité après les Infections Respiratoires Aiguës (IRA). Les dommages causés par le paludisme peuvent être résumés par les morts dues au paludisme (valeur de la vie humaine), les malades paludéens (coûts des soins médicaux, diminution du rendement des convalescents et des malades chroniques) ainsi que les pertes matérielles dues aux moustiques (diminution des loyers, dépréciation des terrains, diminution du sommeil par les pullulations de moustiques, perte ou dépréciation du bétail due parfois aux Moustiques). Actuellement, on voit tant d’enquêtes sur le paludisme, parfaites sous le rapport de l’hématozoaire et du réservoir de virus, complètement insuffisantes quant aux Anophelinae vecteurs. Il y a un siècle, les Anophelinae n’étaient connus que de quelques entomologues spécialistes. Or, Anopheles comme son nom l’indique (nuisible), compte parmi les plus redoutables ennemis de l’espèce humaine. On les a donc étudiés pour mieux les combattre et sans cesse, on en décrit de nouvelles espèces. On constate que ces espèces diffèrent entre elles, non seulement par leur biologie mais aussi en particulier, par le caractère très important de leur sensibilité à l’infection par les Plasmodiums humains. Madagascar compte aujourd’hui 26 espèces d’Anopheles. Le présent travail consiste à une initiation à la recherche sur les techniques de capture des moustiques et l’identification des espèces anophéliennes rencontrées à Antananarivo. Il comprendra quatre chapitres. Le premier consistera à l’étude des généralités sur les Anophelinae et le paludisme. Le second englobera les matériels utilisés et la démarche entreprise. La troisième relatera les résultats et fera part des discussions. Enfin, on évoquera dans le dernier chapitre les intérêts pédagogiques.

Les Anophelinae

Systématique

Le genre Anopheles

Règne : ANIMAL
Super Embranchement : INVERTEBRES
Embranchement : ARTHROPODES
Sous-embranchement : ANTENNATES
Classe : INSECTES
Sous-classe : PTERYGOTES
Super Ordre : DIPTEROIDES
Ordre : DIPTERES
Sous-ordre : NEMATOCERES
Famille : CULICIDAE
Sous-famille : ANOPHELINAE
Genre : Anopheles
(Source : MAHANDRY L. ; 2001 ; 15) .

La classe des Insectes ou Hexapodes représente les Arthropodes ayant une paire d’antennes, des mandibules, des mâchoires et des yeux latéraux avec un cône cristallin, un appareil excréteur représenté par des tubes de Malpighi et trois paires d’appendices locomoteurs. L’Ordre des Diptères groupe des Insectes possédant deux ailes membraneuses, deux balanciers, des tarses composés de cinq articles et des pièces buccales modifiées pour sucer ou piquer. Le thorax est formé de trois segments dont le médian (mésothorax) est plus grand que le postérieur (métathorax). [SEGUY E ; 1950 ; 24] [SEGUY E ; 1951 ; 25] .

Le Sous-ordre des Nématocères groupe les Diptères pourvus de longues antennes et de palpes pendants. [GRASSE P-P et al ; 1963 ; 8] .

Classification des Anopheles malgaches 

La classification des Anopheles malgaches s’énonce comme suit :
Le sous-genre Anopheles comporte une seule série : le Myzorhynchus, qui comporte quatre espèces :
An. coustani Laveran,
An. fuscicolor Van Someren,
An. fuscicolor var. soalalaensis Grjebine, endémique,
An. tenebrosus Dönitz.

Le sous-genre Cellia est formé de six séries :
Série Neomyzomyia, avec dix espèces, toutes endémiques :
An. arnoulti Grjebine,
An. grassei Grjebine,
An. grenieri Grjebine,
An. lacani Grjebine,
An. mascarensis De Meillon,
An. milloti Grjebine et Lacan,
An. notleyi Van Someren,
An. radama De Meillon (=An. pauliani Grjebine),
An. ranci Grjebine,
An. roubaudi Grjebine.

Série Myzomyia avec quatre espèces
An. brunnipes Theobald,
An. flavicosta Edwards,
An. funestus Giles (complexe)
An. griveaudi Grjebine.

Série Paramyzomyia, avec une espèce :
An. courdurieri Grjebine, endémique

Série Cellia, avec trois espèces :
An. cydippis De Meillon,
An. pharoensis Theobald,
An. squamosus Theobald.

Série Neocellia, avec trois espèces :
An. maculipalpis Giles,
An. pretoriensis Theobald,
An. rufipes Gough.

Série Pyretophorus, avec deux espèces :
An. gambiae Giles (complexe),
An. merus Dönitz (exclusif des eaux saumâtres). [RANDRIAMANANTENA D. ;1985 ; 23].

Cycle biologique d’Anopheles

La reproduction d’Anopheles exige du sang, de l’eau et de la chaleur. La femelle fécondée ne peut pondre qu’après un repas sanguin, au cours duquel ses follicules ovariens se développent rapidement. Le cycle « gonotrophique » qui va du repas sanguin à la ponte puis à la recherche d’un nouvel hôte dure 42 à 72 heures en moyenne, en zone tropicale. L’insecte femelle adulte, gorgé de sang, pond à la surface de mares de petits œufs isolés. Au bout de 1 à 2 jours, des larves aquatiques sortent de ces œufs. Elles sont à respiration aérienne. Puis, une mue se déclenche. Très petites au début (0,5mm), les larves grossissent rapidement jusqu’à atteindre une longueur d’environ 1cm à la troisième mue. A la quatrième mue larvaire fait suite une nymphe ou pupe à avantcorps globuleux, prolongé par un abdomen en forme de virgule. Cette nymphe respire par une paire de petits cornets creux : les cornes ou trompettes respiratoires, mais elle ne se nourrit pas. Les nymphes nagent par saccades au moyen de flexions abdominales, elles se déplacent en frappant l’eau avec leurs nageoires caudales. La durée du stade larvaire, variable selon les conditions de température est de 15 jours à 3 semaines. De la nymphe sort l’adulte ailé qui, après un accouplement et un repas sanguin, pond et le cycle recommence. [Figure 1] La plupart des Anopheles ne s’éloignent guère de leur lieu de naissance ; parfois, ils se laissent entraîner par les vents ou transporter à grande distance en automobile, en bateau ou en avion. Les mâles meurent rapidement après l’accouplement, les femelles vivent un mois au maximum. Seules les femelles piquent ; les albumines du sang conditionnent la ponte. Quant aux mâles, ils sont végétariens. [DOUCET J. ; 1949 ; 6] .

Etude morphologique 

Les adultes 

La tête
Elle est plus ou moins sphérique. Elle porte latéralement deux yeux composés, toujours séparés par une étroite bande frontale.
– La trompe
Elle est formée de différentes pièces buccales qui sont engainées par cet étui sombre couvert d’écailles qui est le labium. Il engaine le labre, l’hypopharynx, deux mandibules et deux maxilles, et porte à l’apex deux labelles.
– Les palpes maxillaires
Au nombre de deux, ils sont formés de cinq articles couverts d’écailles et de soies sombres, denses et longues vers l’apex et parfois claires figurant des bandes. Chez la femelle, tous les cinq articles sont cylindriques et de diamètres à peu près semblables. Les écailles et les soies les recouvrent d’une façon uniforme. Chez le mâle, les deux derniers articles sont dilatés en massue. Les écailles sont limitées à la face externe de la massue tandis que la face interne de ces deux derniers articles est bordée de nombreuses soies longues.
– Les antennes
Elles sont au nombre de deux, formées chacune de quinze articles. Le premier est très réduit, le second globuleux, plus gros chez le mâle, les suivants cylindriques, velus, avec chacun une couronne de soies denses chez le mâle, rares chez la femelle .

Le thorax
Le thorax est globuleux, formés de trois segments soudés ensemble :
Le prothorax
Le mésothorax
Le métathorax
Sur le thorax s’insèrent :
– Les pattes
Elles sont au nombre de trois paires (antérieures, moyennes et postérieures). Chaque patte comprend :
– Une hanche (coxa).
– Un trochanter
– Un fémur
– Un tibia
– Un tarse de cinq articles, l’article n° V étant le plus éloigné du tibia : c’est l’article apical. Des soies et des écailles ornent ces pattes. Cette ornementation forme des mouchetures, des taches et des anneaux dont la disposition particulière pour chaque espèce sert à leur identification
– Les haltères
Appelés aussi balanciers, ils se trouvent sur le métathorax et remplacent une paire d’ailes
– Les ailes

Les ailes sont au nombre de deux. Elles sont limitées par un bord antérieur ou costal, un bord postérieur ou anal et un apex. Elles s’attachent au thorax par une base thoracique. Sur leur bord postérieur, existe une frange de soies appelée frange alaire. Les nervures sont au nombre de huit. Ce sont : la costale, la sous-costale, la 1ère longitudinale, la 2ème longitudinale qui est bifurquée, la 3ème longitudinale, la 4ème longitudinale qui est bifurquée, la 5ème longitudinale qui est bifurquée et la 6ème longitudinale.

L’abdomen
Il est formé de dix segments dont neuf sont bien visibles. Chacun comprend un tergite et un sternite réunis par des pleures. De nombreuses soies recouvrent les segments. Parfois, des touffes d’écailles latérales ornent les segments. Le 9ème segment porte l’armature génitale ou hypopygium chez le mâle et les cerques chez la femelle. [LACAN A. ; 1954 ; 13].

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Table des matières

INTRODUCTION
I/ GENERALITES
1. Les Anophelinae
1.1 Systématique
1.1.1Le genre Anopheles
1.1.2 Classification des Anopheles malgaches
1.2 Cycle biologique d’Anopheles
1.3 Etude morphologique
1.3.1 Les adultes
1.3.1.1 La tête
1.3.1.2 Le thorax
1.3.1.3 L’abdomen
1.3.2 Les nymphes
1.3.3 Les larves
1.3.3.1 La tête
1.3.3.2 Le thorax
1.3.3.3 L’abdomen
1.3.4 Les œufs
1.4 Etude écologique
2. Le paludisme
2.1 L’agent pathogène
2.1.1 Systématique
2.1.2 Cycle biologique de Plasmodium falciparum
2.1.2.1 Chez l’Homme : cycle schizogonique
2.1.2.2 Chez le vecteur : cycle sporogonique
2.2 Les symptômes du paludisme
2.3 Lutte contre le paludisme
2.3.1/ Prise en charge (traitement) des cas de paludisme
2.3.2/ Prévention du paludisme
II/ MATERIELS ET METHODES
1. La recherche bibliographique
2. Les sites d’étude
3. Captures des moustiques
3.1 Recherche des gîtes de repos d’Anopheles
3.2 Capture et transport des moustiques adultes
4. Identification et détermination des anophèles
4.1 Préparation des échantillons
4.2 Distinction des Moustiques des autres Insectes
4.3 Identification des deux sous-familles : Anophelinae et Culicinae
4.4 Distinction des moustiques femelles et mâles
4.5 Identification morphologique des espèces anophéliennes
4.6 Détermination de l’âge physiologique des anophèles- Dissection
des ovaires
III / RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Résultats des captures
2. Description des espèces identifiées
2.1 Anopheles gambiae sl
2.2 Anopheles coustani
2.3 Anopheles fuscicolor
2.4 Anopheles squamosus
2.5 Anopheles mascarensis
2.6 Anopheles pharoensis
2.7 Anopheles tenebrosus
3. Les facteurs déterminant la présence des espèces anophéliennes
3.1 La saison
3.2 L’altitude
3.3 La géographie
3.4 La température
3.5 L’hydrographie et la pluviométrie
3.6 Les facteurs anthropiques
3.7 Les gîtes larvaires
4. Les techniques de capture
5. Identification des espèces d’Anopheles
6. Les vecteurs du paludisme
7. Intérêts scientifiques
IV / INTERETS PEDAGOGIQUES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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