Ce thème consacré à l’éducation traite un axe stratégique et ambitieux compte tenu du contact culturel qui affecte tellement les jeunes. L’éducation à une dimension culturel, sociale, politique et économique. Elle embrasse les institutions scolaires, les différentes instances et les divers lieux de formations, mais aussi les différentes institutions informelles. Le contact culturel est un terme incontournable en ce moment. En d’autres termes, le contact culturel est l’interculturalité. Elle désigne tous les processus de rencontre entre cultures. Ici, il y a rencontre entre la culture malgache et la culture étrangère véhiculée par la mondialisation.
L’éducation traditionnelle malgache a ses grandes valeurs. Ainsi les Malgaches accordent un rôle important à la famille. Chaque Malgache appartient à une grande famille dont les membres sont les descendants d’un chef éponyme (un ancêtre commun).La famille traditionnelle malgache est vraiment structurée après la grande famille. On parle ici de la famille élargie composée du père, de la mère et des enfants. Les enfants ont toujours le devoir de les respecter, de les considérer comme il le faut. Aussi la vie sociale malgache s’organise toujours par une unité sociale, c’est-à-dire par l’existence d’un lien fort entre eux, il s’agit du « Fihavanana », qui est un lien parental. Son sens de la communauté, son caractère respectueux envers autrui, bref, son altruisme, poussent le Malgache à considérer son voisin comme un frère. Il est devenu un système de relations humaines, il est une valeur à laquelle se jaugent ces mêmes relations. Le « Fihavanana », estun lien parental qui définit le nœud rassemblant tous les membres d’une famille. C’est donc le « Fihavanana » à valeur naturelle. Le « Fihavanana », au sein de la communauté, du groupe social, doté d’une valeur objective, le « Fihavanana » dans ce sens, dictera à chacun des membres de la communauté sa conduite vis-à-vis du groupe, et l’attitude du groupe envers chaque individu, il valorise ainsi le rapport social. Dans ce sens, tous les membres d’une communauté se conforment aux normes dictées par la communauté.
La notion de culture
Qu’est-ce que la culture
Selon le Dictionnaire « Petit Robert », elle est l’ensemble des formes acquises de comportement dans les sociétés humaines. DUVERGER ajoute que : « la culture est l’ensemble des techniques, des institutions, des comportements, des genres de vie, des habitudes, des représentations collectives, des croyances, des valeurs qui caractérisent une société donnée ». Selon KLUCKOHN : « c’est la manière structurée de penser, de sentir et de réagir d’un groupe humain, surtout acquise et transmise par des symboles et qui représente son identité ; elle incluse par des objets concrets produits par le groupe. Le cœur de la culture est constitué d’idées traditionnelles et des valeurs qui leur sont attachées ». HOFSTEDE affirme aussi que la culture est la programmation de l’esprit humain différenciant les groupes. « La culture ou la civilisation, prise dans son sens ethnologique large, est cet ensemble complexe englobant les connaissances, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes, ainsi que les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société », par Tylor . « La culture est l’ensemble plus ou moins fortement lié de significations acquises les plus persistantes et les plus partagées que les membres d’un groupe, de par leur affiliation à ce groupe, sont amenés à distribuer de façon prévalent sur les stimuli provenant de leur environnement et d’eux-mêmes, enduisant vis-à-vis de ces stimuli des attitudes, des représentations et des comportements communs valorisés dont ils tendent à assurer la reproduction par des voies non génétique », par le psychologue CAMILLERI . Longtemps concurrencé par le terme de civilisation qui selon son acception classique et en référence à « l’affinement des attitudes » et à « l’adoucissement des mœurs », s’oppose à celui de la barbarie tout en évoquant la « plus haute expression de l’humanisme », le mot culture est issu du latin cultura (lui-même dérivé du verbe colère). Il revêt de multiples significations, comme nous avons déjà avancé au dessus et s’applique aussi bien aux travaux de champs qu’aux réalisations techniques, aux facultés de l’esprit qu’à l’exercice corporel ; à la biologie qu’aux humanités.
Le culturalisme
Le culturalisme est un domaine privilégié de l’anthropologie culturelle, mais aussi des sociologues. Avant même l’apparition du culturalisme proprement dit, les sociologues fondateurs de ce qu’on a appelé « l’école de Chicago » étaient très sensibles à la dimension culturelle des rapports sociaux. Selon Robert E.PARK , le culturalisme relève de la question de la confrontation simultanée de l’individu étranger à deux systèmes culturels parfois rivaux. Celui de sa communauté d’appartenance et celui de la société d’accueil.
Le culturalisme analyse principalement les problèmes entre la personnalité et la société. Ruth Bénédict est l’une des ethnologues étudiant aussi ce problème. Pour cet auteur, la personnalité des individus est le produit, à certains égards, d’une civilisation et des institutions d’une société. La personnalité se développe selon un certain modèle fixé par la société. En retournant la perspective, on peut dire qu’aucune société ne peut exister sans les individus qui la font et auxquels elle transmet sa civilisation, c’est parce qu’elle est vécue par un certain nombre d’individus qu’une société existe. De plus, la civilisation n’existe pas en dehors des individus qui l’incarnent, et d’un autre côté, les individus ne pourraient pas exister sans une civilisation dans laquelle ils vivent et qui les forme. Il y a probablement un certain nombre de rapports entre la structure de la personnalité et celle de la société et ce rapport est fonctionnelle pour que les individus « fonctionnent » normalement dans leur société. Vu que la société malgache est une société où vivent les habitants marqués par la civilisation malgache, les Malgaches fonctionnent normalement dans leur société, l’individu malgache vit en fonction de cette dernière. Maintenant nous entrons dans les différentes approches de la culture.
Les différentes approches de la culture
La culture, comme nous l’avons déjà dit, tient une place importante dans le déroulement de la vie humaine, elle diffère d’un pays à l’autre.
Le nouveau territoire de la culture : la mondialisation
Le terme « mondialisation » apparaît dans la langue française au début des années 1980 dans le cadre de travaux économiques et géopolitiques. Il signifie l’accroissement des mouvements de biens, de services, de main – d’œuvre, de technologie, de capital, à l’échelle internationale et dérive du verbe « mondialiser ». Longtemps cantonné au champ académique, il se généralise au cours des années 1990, d’un « village global » portée par Marshall Mc LUHAN , et surtout, par le biais des mouvements antimondialistes et altermondialistes qui attirent, par leur dénomination même, l’attention du public sur l’ampleur du phénomène.
Dans le monde anglophone, la popularisation du terme globalisation et son usage comme terme fourre-tout a accentué le débat académique. Il est maintenant admis que le terme désigne le développement de l’interdépendance au niveau mondial. A partir cette définition générale chaque grand courant académique met l’accent sur la dimension qui lui paraît la plus pertinente. Par exemple, certains universitaires comme Manuel CASTELLS se concentrent sur le lien entre les dimensions économique et sociales. D’autres comme John URRY , mettent l’accent sur la complexité croissante qui caractérise tous les échanges humains (économiques, culturels et politiques).
La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Le mot anglais original est globalisation, repris par la plupart des autres langues. En anglais, les différentes approches globalisation / mondialisation sont explorées par différentes courants de la pensée. Toutefois, la proximité de « globalisation » avec l’anglais et la particularité de mondialisation a amené une divergence sémantique. En français, le terme « globalisation » désigne l’extension supposée du raisonnement économique à toutes les activités humaines et évoque sa limitation au globe terrestre. Le terme « mondialisation »désigne quant à lui l’extension planétaire des échanges qu’ils soient culturels, politiques, économiques ou autres. Dans ce cadre, l’expression monde peut désigner en outre l’espace proche de la terre, accessible par des moyens aéronautiques ou spatiaux (satellite), ou prendre des significations propres à chaque culture.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CULTURE ET EDUCATION, PRIORITES HUMAINES
CHAPITRE I : GENERALITES
I-1- La notion de culture
I-1-1- Qu’est-ce que la culture
I-1-2- Le culturalisme
I-2- Les différentes approches de la culture
I-2-1- Le nouveau territoire de la culture : la mondialisation
I-2-2- L’interculturalité
I-2-3- La culture malgache
I-3- La notion de jeunesse
I-3-1- Définitions
I-3-2- Les caractéristiques de la jeunesse
I-4-La jeunesse malgache
I-4-1 Les stratégies identitaires
I-4-2-Les frontières identitaires
I-5- La notion d’éducation
I-5-1- Qu’est-ce que l’éducation
I-5-2- L’approche sociologique de l’éducation
I-6- Le caractère Social de l’éducation
I-6-1- Quelques approches relatives à l’éducation
I-6-2- Le caractère social de l’éducation (DURKHEIM)
CHAPITRE II : PRESENTATION DU TERRAIN
I Le terrain d’investigation
II-Problèmes rencontrés
DEUXIEME PARTIE: ETUDE COMPRATIVE ENTRE MILIEU URBAIN ET MILIEU RURAL
CHAPITRE III- LE PHENOMENE DE CONTACT DE CULTURES
III-1- Le processus d’acculturation
III-1-1 Milieu urbain
III-1-2- Milieu rural
III-2- Le processus de déculturation
III-2-1- Milieu urbain
III-2-2- Milieu rural
CHAPITRE IV : LES DYNAMIQUES DE CHANGEMENT
IV-1- Décalage entre les jeunes
IV-1-1- La perception de la modernité
IV-1-1-1- Milieu urbain
IV- 1-1-2- Milieu rural
IV-1-2- Le mode de vie
IV-1-2-1- Milieu urbain
IV- 1.2.2. Milieu rural
IV- 1.3. La culture d’appartenance, la nouvelle culture d’appartenance et la nouvelle culture
IV- 1-3-1- Culture des jeunes des Fokontany Ambohipo et Ambondrona
IV-1-3-2 La culture des jeunes lycéens
IV-2- Changements
IV-2-1- Changements des habitudes et des comportements
IV-2-1-1- Fokontany : Ambondrona, Ambohipo et Tsarafasina
IV-2-1-2 Lycéens
IV-2-2- Changements de la perception de l’éducation et de la culture
IV-2-2-1- Milieu urbain
IV-2-2-2 Milieu rural
IV-2-3- Changements de la structure sociale
IV.2.3.1 Milieu urbain
IV-2-3-2- Milieu rural
CHAPITRE V : PROCES CRITIQUE DU TRYPTIQUE: CULTURE -EDUCATION – JEUNESSE
V-1- Les faits apportés par la culture locale
V-1-1- Les bienfaits de la culture malgache
V-1-2- Les faits de la tradition malgache
V-2- Les faits apportés par la mondialisation
V-2-1- Les bienfaits de la mondialisation
V-2-2- Les faits négatifs de la mondialisation
TROISIEME PARTIE : REFLEXIONS CRITIQUES ET PROSPECTIVES
CHAPITRE VI: POUR UNE NOUVELLE EDUCATION DES JEUNES
VI-1- Les jugements des acteurs de l’éducation
VI-1-1- Jugements des parents
VI-1-2- Jugements des enseignants
VI-2- Nécessité d’un modèle culturel comme dépassement possible
VI-2-1- Renforcement de l’éducation de base
VI-2-2- Renforcement des modèles culturels appropriés
CHAPITRE VII : LES IMPERATIFS EN AMONT ET EN AVAL
VII–I : Organisation de l’éducation
VII–I–1- Education des parents et des enseignants
VII-I-2- Education des jeunes
VII-2 Mesure d’accompagnement
VII-2-1 -Le processus d’éducation de base
VII-2-2-Le processus d’éducation moderne
CONCLUSION