Cultiver et protéger autrement

LES OBJECTIFS DU PROGRAMME 

Ce programme prioritaire de recherche a été lancé à l’initiative du Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation et du Secrétariat Général pour l’Investissement. Action du troisième programme Investissements d’avenir et doté de 30 millions d’euros, il s’inscrit dans l’objectif du gouvernement d’aller vers une agriculture productive qui soit plus respectueuse de l’environnement et de la santé humaine; il vise à accélérer la production de nouvelles solutions pour la sortie des produits phytosanitaires. Le pilotage scientifique en a été confié à l’INRA, et la réflexion a associé d’autres établissements de recherche (CNRS, Cirad, Universités…), les Instituts techniques et les acteurs économiques.

La réduction progressive de l’utilisation des pesticides répond à une demande sociétale forte, et constitue un objectif des politiques publiques et de programmation de la recherche au niveau national et européen. Des travaux de recherche et de recherche appliquée sont déjà en cours pour réduire l’utilisation des pesticides en agriculture depuis de nombreuses années. Ils sont soutenus par les politiques de recherche européennes, via le programme H2020, et nationales, en premier lieu le Plan Ecophyto. Ils permettent d’envisager d’ores et déjà une réduction de -20 à -30% des pesticides, résultats déjà obtenus chez certains agriculteurs. La généralisation à l’ensemble de l’agriculture de ces résultats est la priorité des politiques actuelles.

En complément de ces actions, les axes du PPR qui sont proposés visent à préparer l’étape suivante. On sait qu’il faut environ 10 à 15 ans pour que des projets de recherche aient un impact en termes d’innovation ou de changement de pratiques. Dans la perspective de préparer la période 2030-2040, l’objectif est de déployer des recherches fondamentales et d’élaborer des outils structurants dont les résultats construiront les solutions de demain pour réduire fortement et se passer des pesticides (substances chimiques et substances naturelles ayant un impact négatif sur l’environnement ou la santé). En s’appuyant sur les acquis et réseaux construits dans le cadre des programmes Ecophyto, nous fixons à la Recherche l’objectif de contribuer aux solutions permettant de produire efficacement sans pesticides en explorant des champs de recherche et de connaissances inédits. Ce cap ambitieux impose un changement de regard sur les priorités pour investir des fronts de science potentiellement porteurs d’innovations de rupture.

La réflexion centrée sur les productions végétales, concerne l’agriculture française, de métropole et d’outre-mer, et l’ensemble des productions, annuelles et pérennes, herbacées et ligneuses.

LES PRINCIPES D’ACTION 

Une réflexion structurée autour de 3 principes

PRIVILÉGIER LA PROPHYLAXIE 

La protection des cultures telle que pratiquée aujourd’hui en France et dans le monde repose massivement sur les approches curatives, avec des produits de protection des cultures efficaces, appliqués à des doses homologuées, soit quand le bioagresseur (adventices, champignons pathogènes, insectes, …) est visible, soit en application systématique, qualifiée parfois de préventive. Ainsi, on ne tient pas compte de la pression effective, car l’efficacité des produits utilisés est suffisante quelle que soit la pression. Cette approche conduit à ne pas chercher à réduire la pression des bioagresseurs en mobilisant des méthodes prophylactiques adaptées. Il est indispensable d’inverser l’approche en promouvant d’abord ce qui permet de diminuer la pression des bioagresseurs.

UTILISER LES LEVIERS DE L’AGROÉCOLOGIE 

En tant que discipline scientifique, l’agroécologie s’est construite par croisement entre l’agronomie et les sciences de l’écologie; elle mobilise également les sciences sociales, en appui à la conception et la gestion d’agroécosystèmes durables. Un de ses principes de base est de rechercher l’augmentation de la biodiversité fonctionnelle pour renforcer les régulations biologiques et les services écosystémiques. Cette augmentation doit être considérée à différentes échelles spatiales, depuis la plante, la parcelle agricole, le système de culture jusqu’au paysage, et à différentes échelles de temps. L’agroécologie permet de se placer, non pas dans une approche de substitution aux pesticides, mais dans la mobilisation des leviers permettant d’augmenter les régulations biologiques et de limiter les bioagresseurs.

REPENSER LA CHAINE DE VALEUR 

La diversification des systèmes de culture implique de repenser l’organisation des filières actuelles et de mettre en place de nouvelles filières de transformation et de commercialisation. La présence de couverts à forte diversité requiert souvent une nouvelle gestion de l’hétérogénéité des productions. La valorisation de la production sans pesticide et sans résidu passe par une identification et une reconnaissance par le consommateur des caractéristiques du produit. Cette évolution devra donc nécessairement mobiliser les différents acteurs de l’aval des filières agroalimentaires. Parallèlement, les secteurs d’amont, en particulier les entreprises de produits de biocontrôle et d’agroéquipements vont se transformer pour accompagner la transition. Une évolution des politiques publiques est également indispensable pour permettre ce changement.

LES ACTIONS PROPOSEES 

Deux modes d’action sont proposés pour ce PPR. Un appel à projets sera lancé par l’Agence nationale de la recherche, sur différents axes et en plusieurs vagues, pour financer des projets de recherche sur des «fronts de sciences» et des outils structurants. Parallèlement, une animation intense en évènements à destination de la communauté scientifique et du monde agricole est proposée.

LES FRONTS DE SCIENCE 

Plusieurs principes prophylactiques, mobilisables en production végétale, sont d’ores et déjà connus: diversifier les rotations, utiliser des variétés résistantes et compétitives vis à vis des mauvaises herbes, associer plusieurs variétés complémentaires sur ces caractères, cultiver simultanément plusieurs espèces dans une même parcelle, introduire des plantes de service en interculture et/ ou associées à une culture de rente, raisonner le travail du sol pour maitriser les adventices, introduire et gérer des infrastructures agroécologiques pour favoriser les auxiliaires, raisonner les dispositions spatiales des cultures ou des espèces pérennes, etc. A ces pratiques agronomiques viennent s’ajouter les solutions offertes par le biocontrôle: utiliser pour protéger les plantes ou renforcer leurs défenses, des macro-organismes (insectes, nématodes, acariens…), des micro-organismes (virus, bactéries, champignons…), des médiateurs chimiques tels que les phéromones ou des substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale. Cependant, ces grands principes prophylactiques et de renforcement des régulations biologiques ne sont aujourd’hui maitrisés que pour un petit nombre d’espèces et de systèmes de production, et on connaît mal les mécanismes qui les sous-tendent et qui pourraient permettre d’en généraliser les effets. Un des premiers objectifs est de renforcer les connaissances dans des domaines insuffisamment traités dans les recherches actuelles au travers des axes de l’appel à projets portant sur:

› Couverts végétaux à forte diversité fonctionnelle, microbiome et résistances des plantes pour des systèmes de cultures sans pesticides Trois objectifs seront affichés dans cette première thématique en souhaitant de fortes interactions entre eux:
• comprendre les interactions plantes/plantes pour développer des couverts végétaux à forte diversité fonctionnelle
• étudier les relations au sein du microbiome pour comprendre et utiliser les effets des microorganismes sur la régulation des bioagresseurs
• identifier et exploiter de nouvelles sources de résistances des plantes en tenant compte de ces interactions .

Mobiliser différentes solutions pour mettre au point des systèmes de production productifs et rentables, n’utilisant pas ou peu de pesticides, suppose des changements profonds des systèmes de cultures, des actions collectives de régulation des bioagresseurs et une valorisation de la production par les entreprises d’aval. Des méthodes de biocontrôle prometteuses sont actuellement développées mais méritent d’être déployées à plus grande échelle. Le numérique et les agroéquipements ont également un rôle important à jouer dans le déploiement des systèmes agroécologiques. Ils permettront de développer des outils innovants permettant la réalisation concrète d’une opération ou de rendre qualifiable, quantifiable et certifiable la durabilité de l’agroécosystème. Enfin, les motivations et stratégies des agriculteurs et des entreprises d’amont et d’aval, l’évolution du conseil et la production de connaissances actionnables pour les agriculteurs, et le rôle des politiques publiques sont des déterminants clefs de la transition. Aussi, une autre thématique prioritaire porte sur les leviers agronomiques et socio-économiques permettant de concevoir et déployer des systèmes de cultures sans pesticides:

› Conception innovante des systèmes de cultures, déploiement du biocontrôle et leviers socio-économiques de la transition Trois objectifs seront poursuivis:
• Conditions d’expression des effets positifs d’une diversité d’espèces agronomiques au champ, modalités de conduites techniques permettant de maximiser les bénéfices productifs et environnementaux des effets d’interaction, développement d’agroéquipements adaptés
• Régulation par introduction de macro et microorganismes ou de substances naturelles, auxiliaires des cultures et stimulation des défenses des plantes; méthodes et organisations collectives à l’échelle de la parcelle ou du territoire visant à éviter l’émergence, le développement ou la dispersion des populations de bioagresseurs
• Conditions socio-économiques de la transition: conseil et accès aux connaissances actionnables, organisation du travail dans les exploitations, organisation des filières en aval de la production, comportements des consommateurs, politiques publiques.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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