Cubage des essences forestières

Cubage des essences forestières

Résultats et discussion

Description de l’échantillon d’enquêtés et données communes aux différents systèmes identifiéS.Sur les 31 enquêtes menées, 81% des enquêtés sont des hommes. Un plus grand nombre de femmes interrogées aurait été souhaitable car la précision et la concision de leurs réponses sont appréciables. Cependant, celles-ci n’ont que très peu de temps de disponible entre leurs travaux aux champs et la gestion du foyer et étaient bien plus réticentes à répondre à nos questions que les hommes. Les fermiers enquêtés étaient âgés en moyenne de 36,3 ans (Ecart-type : 11,7). Le plus jeune enquêté avait 21 ans alors que le plus vieil enquêté en avait 65. Les villages de Dumi, Imbu, Nsuni et Yolo sont des villages Batéké dirigé par un Chef à proprement parler. Les villages de Mampuka et Sécurité sont quand à eux des villages de Bayaka, arrivés du Bandundu, respectivement en 1972 et 1997, dirigés non pas par un chef mais par un Capita dépendant du chef du groupement de Mongata. Le village de Mbuangimi est lui aussi dirigé par un Capita dépendant du chef de groupement de Mongata mais est peuplé de Batéké. Les sept villages enquêtés sont tous, à l’exception du village de Dumi, des « villages famille », où la plupart des habitants ont un lien de parenté plus ou moins direct avec le chef du village ou le Capita. Ainsi, 77% des enquêtés étaient liés au chef ou au Capita. On note également que 61 % des enquêtés sont autochtones. Le pourcentage d’allochtones n’est pas également réparti puisque les villages de Sécurité et de Mampuka, sont peuplés uniquement d’allochtones. Le village de Yolo est pour sa part peuplé à moitié d’autochtones et à moitié d’allochtones. La grande majorité des enquêtés étaient donc des Batéké (61%) et des Bayaka (26%). Trois autres ethnies sont également représentées : les Balamba (6,5%), les Baluba (3,25%) et les Batetela (3,25%). De la faible proportion d’allochtones et de non membres de la famille du chef, découle le faible pourcentage (25%) d’enquêtés devant une redevance au chef. Les redevances dues sont généralement de 30 $US/ha de savane et 10 à 20% de la production de makala pour les terres forestières. Quelques bikolo (mesure locale sous forme de verre) de maïs sont parfois demandés en complément. Les fermiers des villages sous la coupe du chef de groupement de Mongata, que sont Mampuka, Mbuangimi et Sécurité, doivent en théorie verser un pourcentage important à celui-ci (le montant précis n’a pu être évalué, en raison de réponses discordantes allant de 10 à 30% du makala avec ou sans maïs). Cependant, ces taxes ne sont plus versées à l’heure actuelle, et ce depuis 2 à 3 ans, selon les dires des fermiers concernés.
La taille moyenne des foyers échantillonnés est de 7,8 personnes avec une forte variabilité (Ecart-type : 4,9) allant de 1 à 25 personnes. Ce chiffre est au dessus de la moyenne nationale de 5,3 personnes (Schure et al, 2010). Ces foyers accueillent en général 4,9 enfants et/ou adolescents et 3,5 actifs (Ecarts-types : 4,3 et 2,1). Les actifs familiaux ont des rôles clairement établis. Les hommes sont responsables de la défriche et de la carbonisation. Les femmes quant à elles sont responsables des semis, des labours manuels éventuels, des sarclages et des récoltes. Les hommes suivent cependant tout le processus puisqu’ils aident généralement les femmes pour les étapes de sarclage et de récolte. Les adolescents qui ont parfois été cités comme actifs aident à tous les types de travaux selon leurs disponibilités scolaires. Le nombre moyen de coopérants (ouvriers agricoles logés, nourris et rémunérés selon les conditions) présents toute l’année est quand à lui négligeable puisqu’il est de 0,25 personnes par foyer. La plupart des foyers (83%) déclarent cependant avoir recours à de la main d’œuvre occasionnelle payée entre 2000 et 3000 FC/ jour en plus du repas et des cigarettes pour les étapes les plus difficiles de la carbonisation et les sarclages.
Concernant le niveau d’éducation des agriculteurs interrogés, celui-ci est globalement élevé.
En effet, 22,5% des enquêtés ont obtenu le Diplôme d’état (DE) équivalent du baccalauréat et moins de la moitié de ces personnes ayant obtenu le DE ont pu suivre une formation post-bac. Cela s’explique par un retour à la terre surement amplifié par un biais d’échantillonnage. En effet, plusieurs fermiers travaillant ou ayant travaillé pour l’état (ministère de l’environnement ou de l’éducation) ont expliqué être obliger devoir coupler ou arrêter leur travail de fonctionnaire pour cause de salaires trop bas. Ces personnes, qui représentent près de la moitié des enquêtés titulaires du DE sont la preuve d’un phénomène réel. Cependant, il faut également souligner que dans chaque village commencer par interroger le chef ou quelqu’un de sa famille proche était important pour le contact humain. Ainsi, les enquêtés très proches du chef, et donc de ce fait ayant le meilleur accès à l’éducation, sont surement légèrement surreprésenté dans l’échantillon.
La plupart des autres enquêtés, ont arrêté l’école en fin de cycle primaire (environ 11 ans) ou en cours de cycle secondaire (entre 11 et 15 ans). Une bonne partie des personnes enquêtées (30%) ont suivi d’autres formations depuis la fin de leur scolarité. Ces formations dans des domaines très variés (Couture, conduite, nutrition, agroforesterie, santé, droits de l’homme, traitement du manioc, français, mécanique, apiculture et théologie) sont bien souvent dispensées par des ONG ou des organismes religieux et ne débouchent pas sur un diplôme reconnu.
Un tiers des enquêtés a exercé un autre métier avant de s’installer comme agriculteur. Bien souvent, ces précédents métiers ont été exercés durant une période inférieure à 2 ans. A l’heure actuelle, 55% des enquêtés ou leur conjoint(e) mène une autre activité en parallèle de l’exploitation des terres agricoles. Ces activités sont de différents types : Pasteur d’église (5 personnes), instituteur (3 personnes), tronçonneur (2 personnes), employés du Ministère de l’environnement (2 personnes), commerces divers (4 personnes) et journalier (1 personne).
Les principaux revenus de tous ces foyers restent cependant presque exclusivement d’origine agricole. Ainsi, le revenu le plus important pour la majorité des foyers enquêtés est la production agricole hors makala (58% des enquêtés), suivie de la production de makala (29%). Les autres revenus principaux sont le tronçonnage (3,25%) et le transport de produits à Kinshasa (3,25%). Une petite partie des enquêtés ne pouvait différencier le makala des produits agricoles (6,25%). Il est important de souligner que plusieurs enquêtés ont déclaré qu’ils considéraient l’agriculture comme leur premier revenu car c’est ce qui leur apportait de quoi se nourrir et un revenu plus étalé sur l’année. Cependant, le makala est bien souvent la production qui leur apporte les plus grosses rentrées d’argent sur une courte période. Cette manne « d’argent rapide » est essentielle pour la scolarisation des enfants, le support du coût des fêtes de fin d’année et le paiement du labour pour ceux qui cultivent en savane.

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Table des matières

Introduction
Contexte du Stage
1 Généralités sur la République Démocratique du Congo (RDC)
2 Contexte institutionnel et gestion des forêts en RDC
3 Les plateaux Batéké : Caractéristiques, enjeux fonciers et de gestion des ressources forestières
4 Le projet Makala : Gérer durablement la ressource bois énergie, sécuriser l’approvisionnement
en énergie domestique des villes d’Afrique centrale et contribuer à réduire la dégradation des forêts
Partie 1 : Elaboration des Tarifs de cubage des essences forestières utilisées pour la production de makala sur les plateaux Batéké
1 Les tarifs de cubage des essences forestières utilisées pour la production de makala : un outil
pour évaluer la ressource sur pied
2 Présentation succincte des essences à makala étudiées
3 Choix des variables d’entrée
4 Choix des arbres de l’échantillon
5 Réalisation d’un complément d’inventaires forestier
4 Prise de données dendrométriques
5 Calcul du volume de bois utile
6 Evaluation du volume du stock potentiel de makala sur le plateau Batéké – Point méthodologique
7 Etude du volume de bois des plantations de Mampu – Point méthodologique
8 Résultats et discussion
8-a Mise en place des tarifs de cubage
8-b Evaluation du volume du stock potentiel de makala sur le plateau Batéké
9 Etude du volume de bois et de son impact sur les qualités du sol des plantations de Mampu
Partie 2 : Description des systèmes agraires sur brûlis et des différents types d’exploitations pouvant être observées sur les plateaux Batéké
1 Objectifs de l’étude
2 Connaissances des systèmes agraires du plateau Batéké avant cette étude
3 Méthode et guide d’entretien
4 Résultats et discussion
4-a Description de l’échantillon d’enquêtés et données communes aux différents systèmes identifiés
4-b Le « Système Classique »
4-c Le « système court »
4-d Le « système diversifié »
8 Comparaison des trois systèmes agraires caractérisés
9 L’expansion récente de la culture en savane
10 Les cultures maraîchères sur les plateaux Batéké
Partie 3 : Etude bilan et développement de la Régénération Naturelle Assistée sur les plateaux Batéké
1 La Régénération Naturelle Assistée (RNA)
2 Mise en place de la RNA sur les plateaux Batéké par le projet Makala et résultats observés lors
des premiers suivis
3 Objectifs pour la saison sèche 2012 : Elaboration d’un bilan des parcelles de suivi et nouvelle
campagne de diffusion de la technique
4 Evaluation de deux ans d’essais sur les treize parcelles de suivi permanent dans les villages
d’Imbu, Kameleon et Nsuni – Point méthodologique
5 Résultats des mesures des placettes de suivi permanent des essais RNA
6 Mise en relation des résultats des placettes de suivi, des placettes témoins et des résultats d’inventaires
7 Appropriation et appréciation de la RNA par les agriculteurs l’ayant mise en place en grande campagne 2010
7-a Evolution des situations sociales et agricoles des enquêtés
7-b Maîtrise technique et intérêts de la RNA pour les enquêtés
7-c Difficultés de mise en place et problèmes engendrés par la RNA
7-d Autres réflexions
7-e Mise en place de la RNA sans aide direct du projet Makala lors des campagnes 2011 et 2012 par les agrofermiers encadrés en 2010
8 Diffusion de la RNA en 2012
9 Discussion et perspectives sur l’étude bilan des essais de RNA et sur la diffusion de la technique au plateau Batéké
Conclusion
Liste bibliographique
Liste des annexes

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