Le kératocône est une dystrophie cornéenne idiopathique, souvent sporadique, caractérisée par une ectasie, un amincissement progressif et une déformation axiale en forme de cône de la cornée, dans un contexte non inflammatoire, à l’origine de cette appellation « kératocône ». Le kératocône est une des causes de baisse progressive de l’acuité visuelle, pouvant débuter dès la petite enfance, ou vers l’adolescence [1]. En général, l’évolution sans traitement du kératocône avéré est défavorable sur le plan fonctionnel, si aucune mesure médicale, voire chirurgicale n’est prise. C’est une maladie dont la prise en charge varie selon les différents stades de son évolution [2]. Cette prise en charge comprend des moyens optiques par des lunettes ou des lentilles, et des moyens chirurgicaux, passant par le cross linking du collagène cornéen, la pose d’anneaux intracornéens et les chirurgies radicales telles que les greffes de cornée [2].
Le kératocône est assez fréquent, puisque concerne 1 à 5 sur 1000 naissances, mais sa prévalence est variable d’un pays à l’autre [3].
Le cross linking du collagène cornéen est une des prises en charge possible du kératocône. Son principal objectif est d’arrêter l’évolution du kératocône, en renforçant la rigidité stromale de la cornée par la création de liaisons plus fortes entre les fibrilles de collagène. Ceci permettrait d’éviter au patient d’atteindre le stade ultime de cette maladie, dont la seule possibilité de prise en charge serait la greffe de cornée [4].
Plusieurs études sur cette pratique chirurgicale ont été effectuées depuis sa découverte par l’équipe du Docteur Teo Seiller en Zurich 1998 [5]. Elle n’a cependant été effective à Madagascar que depuis l’année 2013. Notre étude est une première, et s’est fixée comme objectif principal de présenter les résultats à court et moyen terme du traitement par « cross linking du collagène cornéen» des kératocônes.
Rappels
Rappels sur la cornée
La cornée constitue la première barrière à la lumière du globe oculaire, c’est un organe transparent et avasculaire, représentant 2/3 du pouvoir refractif, soit 40 ±4 dioptries. Son diamètre vertical est de 10 à 11 mm, et son diamètre horizontal de 11 à 12 mm. Elle est asphérique oblate avec un rayon de courbure plus prononcé au centre qu’en périphérie. Elle présente une épaisseur moyenne de 500 ± 30 µm .
Anatomie microscopique
La cornée est composée de 5 couches qui sont d’avant en arrière :
• L’épithélium : recouvert du film lacrymal, l’épithélium cornéen est mince, de 50µm d’épaisseur en moyenne, et représente 10% de l’épaisseur cornéenne totale. Son renouvellement se fait à partir du limbe. Il repose sur une membrane basale
• La couche de Bowman : 8 à 10 µm d’épaisseur, elle est constituée essentiellement de fibres de collagène de type I et V, dont la disposition est irrégulière.
• Le stroma : représente 85% de l’épaisseur cornéenne totale. Il esrconstitué de fibres de collagène de type I, liées par des fibres de type III et V, contenues dans une substance fondamentale composées de protéoglycanes (keratan sulfate et dermatane). La disposition particulière de ces fibres permet une transmission fidèle des rayons lumineux. La structure est à base de tropocollagène (3 chaines polypeptidiques enroulées en triple hélice de 300nmde longueur et 1.5 nm de diamètre). Ces derniers s’assemblent pour former une fibrille de 25 à 30 nm de diamètre, constant dans toute l’épaisseur du stroma. Ces fibrilles s’étendent de limbe à limbe, se superposant à d’autres fibrilles à disposition circulaire qui permettent de renforcer la stabilité et la forme de la cornée. Ce stroma cornéen contient, en plus des structures fibrillaires particulières et de la matrice extracellulaire, des cellules appelées kératocytes . Ces kératocytes sont des cellules quiescentes responsables du renouvellement de la matrice extracellulaire. Ces cellules peuvent quitter ce stade quiescent pour intervenir dans les processus de cicatrisation
• La membrane de Descemet : elle est transparente, souple, et renouvelable à partir de l’endothélium. C’est une structure très résistante aux traumatismes, d’épaisseur égale à 10 µm environ.
• L’endothélium : c’est une couche unique, constituée par des cellules hexagonales de 20µm de diamètre, à une densité égale à 4000 cellules par m² à la naissance et diminuant progressivement tout au long de la vie (2500 cellules par m² à80 ans) .
• Une sixième couche comprise entre la membrane de Descemet et l’endothélium a été récemment découvert, mais sa principale fonction reste encore à déterminer. Il s’agit de la membrane de Dua .
Physiologie
Le premier rôle de la cornée est de transmettre la lumière afin que celleci puisse être traduite en image à la fin de son parcours à travers les différentes voies visuelles. Bien que l’anatomie microscopique de la cornée semble gêner une transmission parfaite des faisceaux lumineux, la propagation de la lumière se fait correctement, la dispersion de la lumière s’annulant grâce à la disposition particulière des fibrilles de collagène du stroma. De plus, la longueur d’onde les lumières traversant les différentes couches de la cornée (entre 400 et 600 nm) reste inférieure au diamètre des fibrilles de collagène, ce qui facilite leur transmission .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1-Définitions
2-Historiques
3-Législation à Madagascar
4-Accident de trajet
5-Causes des accidents de travail
6-Conséquences
7-Prise en charge
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I-METHODES
I-1-Cadre d’étude
I-2-Type d’étude
I-3-Période de l’étude
I-4-Population d’étude
I-4-1-Critères d’inclusion
I-4-2-Critères d’exclusion
I-5-Taille de l’échantillon
I-6-Variables étudiées
I-7-Mode de collecte de données
I-8-Analyse statistique
I-9-Aspects éthiques
II-RESULTATS
II-1-Incidence des AT
II-2- Caractéristiques démographiques des victimes d’AT
II-3-Paramètres professionnels
II-3-1-Selon le lieu de l’accident
II-3-2-Selon le poste occupé
II-3-3-Selon l’agent responsable
II-3-4-Selon l’ancienneté
II-3-5-Selon le mois
II-3-6-Selon l’heure de survenue des AT
II-4-Paramètres liés aux accidents
II-4-1-Types de lésions
II-4-2-Nombre de lésions
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I-Caractéristiques démographiques
I-1-Par genre
I-2-Par âge
II-Description de la profession
II-1-Par poste occupé
II-2-Ancienneté
III-Caractéristiques des AT
III-1-Lieux
III-2-Mécanismes
III-3-Mois et horaire de survenus
IV-Caractéristiques des lésions
IV-1-Lésions
IV-2-Répartition des lésions selon les autres variables
V-Les jours d’arrêts de travail
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES