Les sols regorgent d’organismes vivants. Parmi eux, les lombrics occupent une place centrale, en apportant de nombreux avantages agronomiques. Par leurs pratiques, les agriculteurs peuvent favoriser leur développement (De Tourdonnet, 2008). Leur impact sur l’activité microbienne, le cycle des éléments minéraux et la rétention en eau contribue à l’augmentation de la production végétale (Schreck, 2008). La présence des vers de terre ou lombrics induit notamment une meilleure valorisation des réserves nutritives et hydriques du sol (Liu et al., 2009). Ainsi, le développement de l’utilisation et de l’exploitation du ver nécessite un approfondissement des connaissances s’y rapportant pour optimiser la production des vers et du lombricompost (BOBO and Seydou, 2020). Eudrilus eugenia est un ver d’origine africaine (Byambas et al., 2017). Il est principalement rencontré dans les pays tropicaux et subtropicaux, et est utilisé dans les processus de lombriculture et de lombricompostage (Coulibaly et al., 2014 ; Temgoua et al., 2014). Le ver de terre a vu son importance grandir grâce aux différents rôles qu’il joue dans l’économie, l’environnement, l’agronomie et la zootechnie, notamment. En effet, les multiples usages du ver de terre font de lui un atout important pour la gestion des déchets organiques, la fertilisation des terres agricoles et l’alimentation animale (Byambas et al., 2017). D’après (Inckel et al., 2005), il faut ajouter des substances nutritives au sol par l’utilisation de déchets organiques ; afin d’augmenter la fertilité et la productivité du sol à long terme. Ces déchets organiques, se décomposent grâce à une série de processus biologiques et chimiques faisant intervenir des agents tels que les vers, les champignons et bactéries (Francou, 2003). Ainsi le compostage et/ ou le lombricompostage sont des processus de valorisation de déchets organiques. Ces techniques produisent sous l’action de microorganismes et des vers de terre, une sorte d’humus : le lombricompost (Bouamri, 2010). C’est donc un substrat permettant de fertiliser les sols. Malgré les connaissances actuelles sur les vers de terre, la faune locale n’a pas encore été étudiée. Eisenia foetida a était reconnu dans la majorité des études comme étant le vers le plus efficace. Au Sénégal la souche locale qui n’a jusqu’à présent pas fait l’objet de recherches est en grande majorité composée de l’espèce Eudrilus eugenia. La performance des vers dans le processus de décomposition, leur croissance dépendent de l’espèce de vers et du type de déchets utilisés.
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le Vermicompostage
Le lombricompostage ou Vermicompostage est un procédé de bio-oxydation et de stabilisation de la matière organique, mais sous l’action combinée des microorganismes et des lombrics (Liegui and Tech, 2019). Le lombricompostage se différencie du compostage par son absence de phase thermophile en présence des lombrics (Boughaba, 2012). D’après (Rokia, 2017) , ce procédé est plus rapide que le compostage, c’est le passage du substrat par les intestins des vers de terre qui sont riches en microorganismes et en régulateurs de croissance; il s’agit d’une différence de rapidité significative mais pas encore bien compris.
Le Vermicompost
Le vermicompost (ou lombricompost) est constitué des déjections (turricules) des vers. Le vermicompost constitue un complément nutritionnel capable de régénérer et d’aérer le sol tout en favorisant la rétention d’eau. Riche en éléments nutritifs, sa structure en turricules lui permet d’être facilement dégradable par les microorganismes du sol, et de libérer ainsi les nutriments assimilables par les végétaux (Sierra et al., 2011). Quatre facteurs sont nécessaires pour mener à bien le processus de Vermicompostage et produire un vermicompost de qualité :
➤ Les bons vers de terre
➤ Les conditions environnementales adéquates
➤ Les bonnes matières premières
➤ Le système de Vermicompostage approprié .
Selon (Munroe, 2006), les vers du compost ont besoin de cinq éléments fondamentaux :
● Un milieu favorable généralement appelé « litière »
● Une source de nourriture
● Une humidité adéquate (humidité pondérale supérieure à 50 %)
● Une aération adéquate
● Une protection contre les extrêmes de température.
Les vers de terre
Les vers de terre, également appelés lombriciens, sont des organismes invertébrés. Ils sont l’un des ingénieurs physiques de l’écosystème qui renouvellent la structure du sol (Talbi,2016). Le ver de terre a vu son importance grandir grâce aux différents rôles qu’il joue dans l’économie, l’environnement, l’agronomie et la zootechnie, notamment. En effet, les multiples usages du ver de terre font de lui un atout important pour la gestion des déchets organiques, la fertilisation des terres agricoles et l’alimentation animale (Byambas et al., 2017c).
Exemple de vers de terre
Eisenia foetida
Le ver du fumier (Eisenia foetida), connu sous divers noms, tels que « ver rouge » ou « ver tigré », est une espèce de ver de terre vivant de la décomposition de la matière organique (Milliet, 2015). Caractérisé par un cycle de vie court, une large plage de tolérance à la température et à l’humidité. C’est un ver de terre résilient et facile à manipuler (Liegui and Tech, 2019). Plus petite, cette espèce a besoin d’une grande quantité de matière organique pour se développer. C’est pourquoi on le trouve principalement dans les tas de fumier, dans la litière du sol en décomposition ou encore dans le compost (Garg et al., 2005). Grâce à un système digestif caractérisé par une forte activité microbienne, ils mangent jusqu’à une fois leur poids par jour et réduisent le volume des déchets organiques de 40 % à 60 %. Et 50 % de ce qu’ils consomment ressort sous forme de déjections (le compost) (Karaca, 2010).
Eudrilus eugenia
Eudrilus eugeniae a été répertorié en Afrique. C’est un ver qui sort généralement la nuit d’où le nom de ver nocturne africain (Brown et al., 2013). D’après (Ansari and Saywack, 2011), ce ver est absent dans les déserts, les zones continuellement enneigées ou glaciales et les montagnes. À la différence d’autres espèces de ver de terre que l’on peut trouver dans différentes parties du globe, le ver nocturne africain est principalement présent dans les sols tropicaux. C’est une espèce tropicale de grande taille. Il peut atteindre un poids maximal de 4 g à l’âge adulte (Ansari and Saywack, 2010). Il résiste à des températures plus élevées que ne peut le faire Eisenia foetida, dans la mesure où il y’a suffisamment d’humidité (Liegui and Tech, 2019a). Ce pendant sa tolérance à la température est plus restreinte, il ne peut survivre à des températures inférieures à 7°C (Byambas et al., 2017b).
Anatomie
Les vers de terre sont connus pour leur excellente contribution à l’augmentation de la fertilité du sol et à la croissance de la plante grâce à leurs secrétions et leurs déjections (Hatti et al., 2012). D’après (Dominguez and Edwards, 2011), les vers de terre sont des annélides oligochètes clitellées et macroscopiques qui vivent dans le sol. Ce sont des vers segmentés, à symétrie bilatérale, avec une glande externe (clitellum) pour produire la caisse à œufs (cocon), un lobe sensoriel en face de la bouche (prostomium) et un anus à la fin du corps de l’animal, avec un petit nombre de soies sur chaque segment.
Reproduction
Les vers de terre sont des animaux hermaphrodites et la reproduction a normalement lieu par copulation et reproduction croisée (ils juxtaposent leurs organes de reproduction en se positionnant tête-bêche) (Morin, 2004). Après quoi chacun des individus reproduits produit des cocons contenant 1 à 20 ovules fécondés (Cosín et al., 2011). Les cocons résistants, minuscules et en forme de citron, de formes différentes selon les espèces, se déposent généralement près de la surface du sol, sauf par temps sec, lorsqu’ils sont posés à des couches plus profondes. Les cocons éclosent après une période d’incubation qui varie selon les espèces de ver de terre et les conditions environnementales. Les vers de terre, non pigmentés et de quelques millimètres seulement sortant des cocons, gagnent leur pigmentation adulte en quelques jours. En supposant que les conditions soient favorables, ils atteignent la maturité sexuelle plusieurs semaines après l’émergence. Les individus matures de la plupart des espèces de vermicompostage peuvent être facilement distingués par la présence du clitellum, la bande enflée de couleur pâle ou foncée située derrière les pores génitaux. Le clitellum sécrète le cocon brous et les cellules des glandes clitellaires, produisent un liquide nutritif albumineux qui « remplit le cocon ». Les vers de terre ont une croissance indéterminée et peuvent continuer à grossir après l’achèvement de leur développement sexuel bien qu’ils n’ajoutent pas de segments (Dominguez and Edwards, 2011).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Le Vermicompostage
II. Les vers de terre
1) Exemple de vers de terre
a) Eisenia foetida
b) Eudrilus eugenia
2) Classification
3) Anatomie
4) Reproduction
5) Ecologie
6) Morphologie de ces deux espèces
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
I. Présentation du laboratoire d’étude :
II. Matières biologiques utilisées
1) Fumier de cheval
2) Fumier de vache
3) Fiente de volaille
4) Choix des vers de terre
III. Protocole expérimental
1) Pré compostage
2) Lombricompostage
3) Traitement des données
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
RESULTATS
I. Effet de différents types de fumiers d’animaux sur la croissance et la reproduction des vers
1) Effet des différents substrats sur la reproduction des vers
2) Effet des différents substrats sur la biomasse des vers
II. Evaluation de la vitese de dégradation des différents fumiers en fonction des espèces de lombrics
DISCUSSION
CONCLUSION
PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES