CROISSANCE ECONOMIQUE
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Franรงois Perroux(1969) dรฉfinit : ยซ La croissance peut รชtre caractรฉrisรฉe par lโaugmentation soutenue pendant une ou plusieurs pรฉriodes longues1 dโun indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes rรฉels. Ce nโest pas (โฆ) lโaugmentation du produit rรฉel par habitant ยป.A partir de cette dรฉfinition, il faut bien noter que si dโune annรฉe ou dโune autre, la croissance2 nโa aucune influence sur lโaugmentation du revenu par tรชte dโhabitant. On peut la dรฉfinir aussi comme un processus dโรฉlรฉvation continu et soutenu du PIB par habitant. La gestion de court terme et de long terme de lโensemble des รฉconomies mondiales nรฉcessite la croissance qui est mesurรฉe par le taux dโaugmentation du PIB3 comme instrument de rรฉfรฉrence. Les objectifs de la politique รฉconomique pourraient atteindre en augmentant des revenus du travail et du capital, accumulant la capacitรฉ de crรฉer des emplois rรฉmunรฉrateurs pour tous et รฉlargissant lโassiette fiscale pour la mobilisation des moyens nรฉcessaires au dรฉveloppement des services publics,โฆ (GLEMAIN, 2002.)
LE TRAVAIL
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Le travail constitue un des facteurs contribuant ร la croissance รฉconomique dโun pays. Il suppose lโanalyse de la population, des activitรฉs quโils mettent au service de la production. Il est important de comprendre lโapport de quantitรฉ et qualitรฉ du travail ร la croissance.
a-LA QUANTITE DU TRAVAIL : La potentialitรฉ du travail dans un pays est due ร lโaccumulation de nombre de population dans ce pays du fait que la quantitรฉ de travail est mesurรฉe par la contribution de la population active ร la production. Dโoรน la relation positive qui existe entre croissance de la population et la croissance de la production.
b-LA QUALITE DE TRAVAIL : ยซ Cโest la qualification et les connaissances incorporรฉes dans lโ ยซ esprit ยป et les ยซ mains ยป de la population ยป (BEGG, 2002.). La productivitรฉ des travailleurs sโaugmente grรขce ร lโamรฉlioration de la qualitรฉ de travail. Il existe, Plusieurs facteurs peuvent lโinfluencer : Le niveau dโรฉducation : ยซ lโรฉducation a une influence positive sur la croissance en amรฉliorant la qualitรฉ de la main dโลuvre ร travers ses effets sur lโamรฉlioration des connaissances et des compรฉtences en stimulant la mobilitรฉ de la main dโลuvre facilitant la division du travail, en dรฉveloppant des connaissances techniques et scientifiques, en stimulant lโinvention , en augmentant la capacitรฉ des entrepreneurs ร amรฉliorer leurs techniques de gestion, et en rendant lโindividu plus rรฉceptif au changement รฉconomique et en rรฉduisant les barriรจres sociales et institutionnelles au dรฉveloppement รฉconomique ยป La santรฉ, Lโรขge : la productivitรฉ sโamรฉliore avec lโรขge du travailleur, Mais lโamรฉlioration de la productivitรฉ peut se rรฉaliser en rรฉpartissant les tรขches et les spรฉcialitรฉs dโun travailleur ร un autre. (RAMIARISON, 2000
Lโapproche Schumpetรฉrienne de la croissance
ย ย ย ย ย ย ย Schumpeter met lโaccent sur les effets de la croissance lorsquโil la dรฉfinit comme ยซ unย processus de destruction crรฉatrice qui rรฉvolutionne incessamment de lโintรฉrieur la structure รฉconomique en dรฉtruisant continuellement les รฉlรฉments vieillis et en crรฉant continuellement des รฉlรฉments neufs ยป. Les innovations arrivent par grappes, se gรฉnรฉralisent par diffusion entraรฎnant le Circuit รฉconomique dans une รฉvolution cyclique et exigeant deux conditions :
– il doit y avoir une vรฉritable rupture technologique avec le processus de production prรฉcรฉdent.
-Ce dรฉveloppement d’industries nouvelles doit dรฉclencher une vague secondaire d’essor Caractรฉrisรฉe par la diffusion de pouvoir d’achat dans l’รฉconomie ce qui revient ร une Augmentation de la Demande.
Schumpeter distingue 5 types d’innovations : la fabrication de Bien nouveaux (1), de nouvelles Mรฉthodes de production (2), l’ouverture d’un nouveau dรฉbouchรฉ (3), l’utilisation de nouvelles Matiรจres premiรจres (4) et la rรฉalisation d’une nouvelle organisation du travail (5).
* Ainsi, Schumpeter va distinguer trois grands cycles รฉconomiques liรฉs ร l’apparition de Progrรจs Technique marquant :
1789 ร 1848 : Premiรจre Rรฉvolution Industrielle et vapeur.
1848 ร 1896 : Rรฉvolution du Chemin de Fer et de l’acier.
1900 ร 1950 : Rรฉvolution de l’รlectricitรฉ18
Dรจs lors, on constate bien que les cycles รฉconomiques sont ceux desย innovations. En ce sens, Cโest les Progrรจs Techniques qui sont le facteur dรฉterminant de la croissance. En effet, Schumpeter Partage l’idรฉe des cycles de Kondratieff et va mรชme plus loin dans l’analyse. Pour lui, les ย ยป Phases A ย ยป de Kondratieff19 se rรฉalisent d’un fort Progrรจs Technique et les ย ยป Phases Bย ยป 20 sont dotรฉes d’un faible Progrรจs Technique voir mรชme un Progrรจs Technique nul. (Ibid)
Le modรจle nรฉoclassique de croissance รฉquilibrรฉe
ย ย ย ย ย ย ย ย Ce modรจle a รฉtรฉ mise en place par SOLOW qui considรจre quโil est possible dโavoir une croissance รฉquilibrรฉe de long terme. Il est construit sur lโhypothรจse opposรฉe de celle de HARROD et DOMAR. Solow va transposer les instruments micro-รฉconomiques au niveau macro-รฉconomiques. Ce modรจle prend en compte les hypothรจses suivantes : Dans sa premiรจre hypothรจse intitule que les facteurs de production sont substituable et noncomplรฉmentaire23. Cโest-ร -dire la production est une fonction du capital et du travail ร coefficient variable. Si on considรจre le coefficient de capital qui est une donnรฉe variable cโestร -dire que le facteur de production est substituable. La variation de ces coefficients de capital 24 qui nous permet : dโavoir un รฉquilibre permettant sur le marchรฉ du travail grรขce ร cette substituabilitรฉ, dโatteindre lโรฉgalitรฉ entre lโoffre et demande et dโรฉgalisรฉ lโinvestissement dรฉsirรฉ a lโรฉpargne dรฉsirรฉ. Par consรฉquent lโรฉquilibre devient une rรจgle. Il y a aussi lโhypothรจse du rendement dโรฉchelle dรฉcroissante. Dans laquelle la rentabilitรฉ du capital installรฉ va se diminuer lorsquโon installe plus de capital.
Capital humain
ย ย ย ย ย ย ย ย Dans la perspective ouverte par Gary BECKER, LUCAS [1988] considรจre quโil faut traiter le travail comme du capital humain cumulable au mรชme titre que le capital physique. Le capital humain est produit par lโรฉducation dโun taux endogรจne puisque le salariรฉ ยซ investit ยป en fonction de son salaire26 Lโรฉlรฉvation de la qualification a un effet externe positif. Par ailleurs le capital humain nโa pas des rendements dรฉcroissants parce que le niveau de connaissance dโun individu est dโautant plus efficace que celui des autres27 est plus รฉlevรฉ. Ainsi, la productivitรฉ individuelle est fonction de lโefficacitรฉ de lโรฉquipe dans laquelle il travaille. La connaissance est partagรฉe et chaque connaissance nouvelle entraรฎne lโapparition de connaissances supplรฉmentaires. Le rythme de croissance dโune รฉconomie dรฉpend donc forcรฉment de la part des ressources quโelle consacre au systรจme de formation et aux dรฉpenses dโรฉducation. Cโest-ร -dire lโรฉducation apporte non seulement des rendements internes comme lโaugmentation des revenus, mais aussi des rendements externe grรขce ร lโinvestissement dans la formation qui apporte de bรฉnรฉfice dโune maniรจre indirecte ร la collectivitรฉ. En outre, lโinvestissement en capital humain permet aux individus dโutiliser les technologies disponibles. Les individus essaient de com parer leur utilitรฉ dans le prรฉsent, ainsi que dans le futur. Donc, il substitut son temps de loisir par le temps de production pour suivre une formation. Afin de dรฉterminer, la productivitรฉ individuelle, on doit tenir compte lโefficacitรฉ de lโรฉquipe dans laquelle il travail. Le rythme de croissance dโune รฉconomie dรฉpend donc forcรฉment de la part des ressources quโelles consacrent aux systรจmes des formations et aux dรฉpenses dโรฉducation. Par ailleurs, le capital humain nโa pas de rendement dรฉcroissant parce que le niveau de connaissance dโun individu est dโautant plus efficace que celui des autres plus รฉlevรฉs. (Ibid).
Modรจle de croissance avec dรฉpenses publiques
ย ย ย ย ย ย ย ย Lโรtat achรจte des produits et offre des services publics gratuits28 qui amรฉliorent la productivitรฉ du capital et du travail dans chaque firme. Les dรฉpenses publiques dโinfrastructure ont un effet externe positif. La production de chaque firme dรฉpend des dรฉpenses publiques, au mรชme titre quโelle dรฉpend du stock de capital installรฉ et du travail utilisรฉ. Le capital public est un facteur de production. Cela nโa de sens que si le financement des investissements publics nโentraรฎne pas un effet dโรฉviction sur lโinvestissement privรฉ. En dโautre terme, les dรฉpenses publiques peuvent influencer les taux de croissance รฉconomique au moins deux moyens : Dโune maniรจre directe, on doit augmenter le stock de capital de lโรฉconomie destinรฉe par exemple ร lโinvestissement publique en infrastructure ou ร lโinvestissement ร lโinvestissement des entreprises publiques. Indirectement, on doit amรฉliorer la productivitรฉ marginale des facteurs de production offerts par le secteur privรฉ, ร travers des dรฉpenses dโรฉducation de santรฉ et dโautre service qui contribuent ร lโaccumulation du capital humain. . (ALEXANDRE ,2012). Bref, jusquโร prรฉsent nous avons donc vu dans cette partie que la croissance a des facteurs qui la rend possible et des facteurs qui la motivent. Et les thรฉories qui mettent en relation ces diffรฉrents facteurs se diffรฉrencient sur le point oรน elles ont un caractรจre endogรจne ou exogรจne, mais aussi sur le caractรจre dโรชtre en รฉquilibre ou non de la croissance. La prochaine prรฉoccupation consistera ร lโapplication de ces bases thรฉoriques dans lโanalyse de la croissance de Madagascar.
Gรฉnรฉralitรฉs sur la croissance รฉconomique ร Madagascar
ย ย ย ย ย ย ย ย Depuis 1975, le taux de croissance de Madagascar, ร lโinstar des pays dโAfrique, connaรฎt une รฉvolution non rรฉguliรจre, montrant que le pays a du mal ร trouver un sentier de croissance durable. Pourtant, la courbe de tendance indique une croissance positive mais lente pour la pรฉriode sous revue. Ainsi, au cours de la sous-pรฉriode 1975-1982, Madagascar a connu un taux de croissance moyen nรฉgatif, malgrรฉ lโeffet de la politique de lโinvestissement ร outrance de 1979, entraรฎnant un taux exceptionnel de 9,8%. Cette sous-pรฉriode sโest caractรฉrisรฉe par la mise en place dโune รฉconomie administrรฉe, qui se manifeste par la fixation des prix et lโimplication forte de lโEtat dans lโactivitรฉ รฉconomique. De 1983 ร 1987, Madagascar a enregistrรฉ une croissance รฉconomique moyenne de +1,4%, mais largement infรฉrieure au taux de croissance moyen de la population dโenviron 2,8%. Durant cette pรฉriode, lโEtat a commencรฉ ร se dรฉsengager de lโactivitรฉ รฉconomique suite ร la mise en ลuvre dโune politique de stabilisation et dโun Programme dโAjustement Structurel, nรฉgociรฉs avec les bailleurs de fonds.ย De 1988 ร 1990, le pays a commencรฉ ร collecter les fruits des mesures prises consรฉcutives ร la mise en place dโune รฉconomie de marchรฉ et ร lโouverture รฉconomique avec lโextรฉrieur. Lโรฉconomie malgache a renouรฉ avec la croissance qui a atteint une moyenne de +3,5% sur cette sous-pรฉriode. Cependant, la crise politique de 1991 a plongรฉ de nouveau le pays dans une rรฉcession. Ce bouleversement de lโรฉconomie n1994 de la politique de ยซ flottement 50% de sa valeur. Finalement, ร parti รฉconomique forte, mais malheureusement freinรฉe par les deux crises de 2002 et de 2009.Les contextes nationaux et internationaux au cours de la premiรจre moitiรฉ de lโannรฉe 2015 ont anรฉanti lโespoir dโune croissance accรฉlรฉrรฉe de taux de cinq pourcent pour Madagascar en 2015.Par consรฉquent, le pays est en train de manquer les objectifs de croissance fixรฉ en dรฉbut dโannรฉe. (Ibid)
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Table des matiรจres
REMERCIEMENTS
LISTE DES ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PARTIE I: DEFINITIONS, LES FACTEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET APPROCHE THEORIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I: DEFINITIONS ET LES FACTEURS DE CROISSANCE ECONOMIQUEย
SECTION 1 : QUELQUES DEFINITION
1-CROISSANCE ECONOMIQUE
2-DEVELOPPEMENT
3-MODELE DE CROISSANCE
SECTION 2 : LES FACTEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1-LES FACTEURS PRIMAIRES
2-LE PROGRES TECHNIQUE
CHAPITRE II : APPROCHE THEORIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
SECTION 1 : THEORIE TRADITIONNELLE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1-Le modรจle dโHARROD-DOMAR
2-Le modรจle de KALDOR
SECTION 2 : NOUVELLE THEORIE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1-Modรจle de croissance avec apprentissage par la pratique
2-capital humain
3-Modรจle de recherche et de dรฉveloppement
4-Modรจle de croissance avec dรฉpenses publiques
PARTIE II : ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE MALGACHE PAR RAPPORT A SES DEPENSES PUBLIQUES
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE MALGACHE ET DE LA STRUCTURE DES DEPENSES GOUVERTNEMENTALES MALGACHES
SECTION 1 : ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE MALGACHE
1-Gรฉnรฉralitรฉs sur la croissance รฉconomique ร Madagascar
2-Lโรฉvolution du PIB ou de la croissance
SECTION 2 : STRUCTURE DES DEPENSES DE MADAGASCAR
Gรฉnรฉralitรฉs des dรฉpenses
a-Les Dรฉpenses dโInvestissement
b-DEPENSES PUBLIQUES
SECTION 2 : Quelques impacts nรฉgatifs de lโaccroissement des dรฉpenses ร la croissance รฉconomique
1-Impact de lโaccroissement des dรฉpenses de contribution sociale ร la croissance รฉconomique
2-Impact de lโaugmentation des dรฉpenses pour la dรฉfense nationale ร la croissance รฉconomique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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