Croissance de la vigne

Croissance de la vigne

La situation du Vignoble

La situation économique du Muscadet et du vignoble nantais est instable depuis plusieurs années. En 2008, des gelées importantes ont entrainé une diminution des vendanges de moitié, passant d’une récolte en moyenne de 600 000 hl/an à 300 000 hl. Cette production a alors été insuffisante pour répondre à la demande des entreprises de négoce qui écoulent 70% des volumes, ce qui a entraîné une forte augmentation des prix du Muscadet avec des pics atteignant 230€/hl. Les grandes surfaces ont répercuté cette hausse du prix et les bouteilles ont été vendues à plus de 5€ entrainant alors une diminution des ventes. La grande distribution et le négoce qui ont acheté aux prix fort un millésime 2008, ne sont pas disposés à acheter le millésime 2009, malgré son excellente qualité. Cela entraine une surproduction et un fort stock d’invendus (250 000 hl en 2010) que les vignerons ont du mal à écouler. Selon la chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique, le vignoble nantais aura perdu 10 millions d’euros en 2010, soit le quart de son revenu (Bonnardel, 2010) avec des prix atteignant 36.30€/hl (Touchais, 2012). Face à ces difficultés rencontrées par les vignerons de Loire-Atlantique, des plans de restructuration ont vu le jour entrainant des distillations importantes pour réduire les invendus, des déclassements ainsi que des programmes d’arrachage soutenu dans le cadre de l’OCM viti-vinicole. (Agreste, 2013) En plus d’une crise économique au sein du vignoble, l’image du vignoble nantais demeure celle d’un vignoble de seconde catégorie produisant un vin pour la soif, ce qui commercialement parlant n’est pas vendeur. A cela s’ajoute une concurrence accrue sur les marchés export et une diminution de la consommation de vin en France qui est passée de 160 L/habitant/an en 1965 à 50 L/habitant/an en 2010 et cette consommation tend vers des vins réputés de qualité (Mangematin, 2012).

Une ombre s’ajoute à ce climat déjà instable : l’ESCA qui, depuis plusieurs années, se propage rapidement au sein du vignoble du Pays Nantais. C’est une des maladies les plus graves car elle s’attaque à la charpente et à terme fait mourir le cep. Une dizaine de champignons sont vraisemblablement impliqués dans cette maladie mais des doutes persistent sur les facteurs d’origine ou d’aggravation de la maladie. A ce jour, aucune méthode de lutte chimique ou biologique n’est validée au vignoble ce qui entraine de gros dégâts et de nombreux arrachages. Le vignoble nantais ne déroge pas à ce phénomène avec une augmentation de 6.3% des ceps présentant des symptômes d’ESCA en 2014 contre 4.8% en 2013 (Brochard-Mémain, 2015) Ce dépérissement des vignes entraine une perte de production que les viticulteurs vont tenter de contrecarrer en s’appuyant sur différents leviers et notamment sur la fertilisation, qu’elle soit foliaire ou appliquée au sol.

Les besoins de la vigne

La vigne est une plante pérenne ligneuse, dicotylédone de l’ordre des Rhamnales et qui appartient à la famille des Vitaceae. Elle appartient au genre Vitis qui regroupe plusieurs espèces. La principale espèce cultivée en Europe et dans le monde est vinifera. On y retrouve un certain nombre de cultivars appelés cépages qui ont des caractéristiques morphologiques et organoleptiques spécifiques permettant de produire des vins différents. La vigne peut être cultivée pendant 30 ou 40 ans avec une succession de cycles annuels interdépendants les uns des autres. Les éléments fertilisants nécessaire à la vigne se répartissent parmi les macroéléments (N, P, K, Mg, Ca), indispensables à la plante et les oligoéléments (Fe, B, Zn, Cu, Mn…) présents en plus petites quantités mais ayant un rôle dans le métabolisme de la vigne. (Louvieaux, 2004). Une partie des prélèvements réalisés par la vigne retournent au sol (bois de taille, feuilles…) ce qui réduit les exportations réelles (Fig.4). De plus, une partie des éléments nutritifs sera stockée dans le bois et les racines (Institut Rhodanien, 2003)

– Les macroéléments : L’azote : Certainement l’un des éléments les plus importants.

En effet, c’est un constituant majeur du végétal (chlorophylle, hormones végétales, acides aminés, acides nucléiques). Il stimule l’absorption optimale des autres éléments nutritifs et influe sur la croissance de la vigne, le rendement et la fermentiscibilité des moûts. (N’Dayegamiye, 2007) Les besoins de la vigne se situent entre 20-30 kg d’azote par hectare et par an, cependant l’azote est l’élément le plus difficile à gérer en fertilisation. En effet, des carences en azote entrainent des baisses de production et une baisse de la maturité des raisins tandis qu’un excès d’azote entraine des vigueurs excessives, une pression accrue en maladies et ravageurs et dans les cas extrêmes, entraine une baisse de production (Bontemps et Balue, 2013). L’azote dans le sol résulte principalement de la minéralisation par les microorganismes du sol (bactéries, champignons) de la matière organique, provenant des végétaux en décomposition tel que les feuilles, les sarments ou encore l’herbe. Elle se sépare en 3 types: la matière organique labile représentant 5 à 10% de la matière organique totale et qui se décompose rapidement, la matière organique lentement minéralisable et l’humus ou fraction stable, récalcitrant à la minéralisation servant de réserve dans le sol. Une partie de l’azote minéralisé est utilisée par les microorganismes pour leur synthèse protéique, tandis que le reste est libéré dans le sol sous forme d’azote ammoniacal (??4+). Les microorganismes nitrificateurs peuvent par la suite transformer cette forme d’azote en nitrates (??3−), mais les deux formes peuvent être absorbées par le système racinaire (Fig.5). (N’Dayegamiye, 2007)

La nutrition foliaire

La fertilisation foliaire est une pratique agricole d’importance croissante qui permet de s’affranchir des obstacles du sol nuisant à la bonne alimentation de la vigne. En effet, la disponibilité des nutriments est liée à la qualité du sol, au climat (sécheresse, excès d’eau) ou encore au porte-greffe qui prélève certains minéraux au détriment du greffon.

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Table des matières

GLOSSAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
1.Contexte
1.1 Présentation du Vignoble du Pays nantais
1.2 La situation du Vignoble
2.La fertilisation de la vigne
2.1 Les besoins de la vigne
2.2 Les apports nutritifs
2.2.1 La nutrition du sol
2.2.2 La nutrition foliaire
3.Objectifs de l’étude
4.matériels et méthodes
4.1 Matériel biologique
4.2 Mise en place de l’essai
4.2.1 Parcelle d’expérimentation
4.2.2 Choix des engrais foliaires
4.2.3 Application des produits
4.3 Suivi de la vigne
4.3.1 Suivi hydrique
4.3.2 Croissance
4.3.3 Indice de vigueur
4.3.4 Etat sanitaire
4.3.5 Analyse de sève
4.3.6 Evaluation du rendement
4.3.7 Analyse de baies
5.Résultats
5.1 Les conditions climatiques à la parcelle
5.2 Croissance de la vigne
5.3 Indice de vigueur
5.4 Etat sanitaire
5.5 Analyse de sève
6.Discussion
6.1 Croissance de la vigne
6.2 Indice de vigueur
6.3 Etat sanitaire
6.4 Analyse de sève
Conclusion et perspectives pour le projet Vign’Alim
Bibliographie
Annexes

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