Critères d’éligibilité des études pour cette revue

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Les bénéfices

Outre le gain musculaire, le travail en résistance apporte de nombreux bénéfices sous-estimés : Augmente la densité minérale osseuse : De nombreux articles de littérature scientifiques font part de la forte association entre le travail en résistance et l’augmentation de la densité minérale osseuse pendant l’enfance et l’adolescence. Il pourrait ainsi permettre de prévenir considérablement le risque de chutes et de blessure associée à la perte osseuse de la maladie. [29][30]
Augmente la force et la puissance des muscles : La pratique d’une activité physique en résistance permettrait, lors de la croissance, une augmentation du niveau de force significative. En effet pendant l’enfance, l’augmentation de la force est liée à la maturation du système nerveux central. Des adaptations neuromusculaires se produisent avec un plus grand recrutement des unités motrices, une plus grande capacité de contraction et de relaxation des fibres, et d’adaptations musculaires intrinsèques. [31][32]
Améliore la fonction cardiovasculaire : En effet, la musculation (seule ou combinée à un entrainement en endurance) a démontré ses effets sur l’hypertension artérielle, le taux des graisses dans le sang et en facilitant l’accommodation du flux sanguin aux artères.
Augmente la sensibilité à l’insuline : L’entrainement en force améliorerait la résistance à l’insuline et par conséquent le contrôle de la glycémie. La musculation contribuerait donc à réduire le risque de diabète de type II. Par ailleurs, elle agit également sur les récepteurs du glucose en augmentant leur densité et sur la glycogénogénèse par action sur le glycogène synthase produisant le glycogène14. [33][34]
Améliore la perception de l’image corporelle la confiance en soi : Certains auteurs ont montré une association positive entre la musculation et l’estime de soi. Il permet au patient d’être plus réactif et de se sentir mieux dans sa peau. [35][36]

Les risques [ 37]

Pour l’enfant et l’adolescent, les risques liés à la musculation existent mais ne sont pas plus importants que n’importe quel autre sport. C’est pour cela qu’il est important de superviser par une personne qualifiée la pratique de ce sport dans ces tranches d’âges.
Par ailleurs, il est important de différencier le « weight training » / « resistance training » et le « strength training » qui correspondent à la musculation en français avec le « weight lifting » qui correspond à l’haltérophilie.
En effet, l’haltérophilie peut potentiellement avoir des effets néfastes sur la croissance à poids de compétition15 mais ces effets sont en pratique utopique dans le cadre de la musculation par le fait qu’elle est contrôlée par un éducateur sportif et le poids, les résistances des exercices sont adaptées à l’âge du patient, sa morphologie, sa force etc.
Concernant les risques liés à la maladie, la pratique d’activité physique était autrefois déconseillée car il était dit qu’elle favorisait le risque d’infections respiratoires. Aujourd’hui, ces théories sont infondées.
La pratique de sport chez les patients atteints de fibrose kystique n’est donc pas déconseillée. Néanmoins, il est préférable d’en discuter préalablement avec un médecin du CRCM afin de faire un bilan préalable. Le médecin informera le patient sur les précautions à prendre telles que :
Eviter le contact avec les allergènes/ environnements à risques16 Prévenir la déshydratation Evaluer les apports caloriques nécessaires et apprendre à adapter son alimentation
Par ailleurs, certains facteurs doivent être pris en considération et nécessitent d’être vigilant :
• Les exacerbations : Une exacerbation pulmonaire est une augmentation de la gravité des symptômes de la mucoviscidose. Elle peut inclure les symptômes suivants :
Augmentation de la production/ changement de la couleur des expectorations/ Toux accrue Essoufflement (dyspnée) Sensation d’oppression dans la poitrine Respiration sifflante Fièvre Diminution de la tolérance à l’exercice13
Si le patient présente des symptômes d’épisode d’exacerbation, il faut lui conseiller l’arrêt de l’exercice et le diriger vers son médecin référent.
• Veiller à l’hydratation : En raison du niveau élevé de sel perdu dans la sueur, les personnes atteintes sont exposées à un risque plus élevé des complications de la déshydratation, il est donc important de prévoir de nombreuses pauses pour s’hydrater. Les symptômes de la déshydratation sont des maux de tête, des vertiges, de la fatigue, des vomissements, une bouche sèche, une soif excessive et une peau rincée.
• L’hémoptysie : Le mucus expectoré par le patient peut parfois contenir du sang, on parle dans ce cas-là d’hémoptysie. C’est courant, mais seulement dans de petites quantités. Si de plus grandes quantités sont toussées, il faut cesser immédiatement de faire de l’exercice. La personne doit être encouragée à consulter un médecin dès que possible.
• L’incontinence : Fréquente chez les jeunes atteints de mucoviscidoses par la faiblesse du plancher pelvien, peut être augmentée par la hausse de pression abdominale que procure l’exercice.
• Contrôler les risques d’infection : Les personnes atteintes de mucoviscidose sont prédisposées à certaines infections pulmonaires susceptibles de nuire aux autres patients atteints. Pratiquer une bonne hygiène des mains et essuyer le matériel utilisé lors des séances est le meilleur moyen de minimiser la propagation des germes. Également, il est recommandé de mettre à distance les patients atteints de mucoviscidose lors de la réalisation d’activités physiques en groupe. Le personnel soignant devra éviter de rassembler plusieurs patients dans un même groupe d’activité afin de diminuer le risque de contaminations bactériennes. Des petits groupes pourront être formés mais en étant consciencieux sur l’hygiène (masques, nettoyage des machines, distances de sécurité entre patients) autant du côté des patients que des soignants.
• Surveiller les apports caloriques

La place de l’activité physique dans la maladie

Chez les enfants et adolescents atteints de mucoviscidose, le niveau d’activité physique semble être identique à celui de la population saine. En revanche, des différences peuvent être observées en fonction de l’âge, du sexe, et du type d’activité physique. Les filles après la puberté sembleraient avoir une activité physique plus diminuée que chez les garçons. [38][39]

Type d’étude

Les études utilisées dans cette revue sont uniquement des études thérapeutiques dont le but et de prouver ou non l’efficacité d’un traitement. Les cinq études choisies sont des essais contrôlés randomisés.
Un essai clinique randomisé sera le schéma d’étude le plus adéquat pour répondre à une question thérapeutique. En effet, il est considéré comme étant le « gold standard17 » afin d’évaluer les effets bénéfiques et néfastes de divers traitements comparés les uns aux autres et donc de conclure si un traitement est efficace, ou non, pour une population donnée.
La randomisation est le fait de répartir aléatoirement les individus entre un groupe expérimental18 (ou plusieurs) et un groupe contrôle19. L’avantage est qu’elle limite les biais de sélection et donc permet une répartition homogène entre les groupes des facteurs pronostiques connus et inconnus. Elle permet une comparabilité initiale. [41]
Ensuite, l’intervention thérapeutique commence. Les sujets, les thérapeutes et les évaluateurs peuvent être en aveugle ce qui signifie qu’ils ignorent le traitement que les patients reçoivent. Cette stratégie permet un maintien de la comparabilité mais la faisabilité est parfois complexe étant donné que les patients sont capables de discriminer les traitements et que les thérapeutes sont ceux qui les administrent. Cette difficulté d’aveuglement est par ailleurs retrouvée dans les études analysées.

Population étudiée

Les participants inclus dans la revue sont des enfants et adolescents de 6 à 18 ans, filles et garçons confondus, atteints de la mucoviscidose confirmée par le test de sueur à la naissance. La participation aux programmes d’activité physique prescrits étant souvent faible, cette tranche d’âge a été ciblée afin d’instaurer, dès le plus jeune âge, un rythme d’entrainement et une motivation qui perdurera dans le temps. Cette tranche d’âge (6-18 ans) correspond à la tranche  d’âge des patients inclus dans les études analysées.

Types d’i ntervention

Les articles sélectionnés peuvent étudier uniquement le traitement isolé (travail en résistance) sous divers programmes d’entrainements [42] [43] ou en complément d’un autre traitement :
– Travail en résistance + travail en endurance [44]
– Travail en résistance + travail en pliométrie [45]
– Travail en résistance + travail en endurance + entraînement des muscles inspiratoires [46]

Critè res de jugements

Le critère de jugement principal de cette revue est la fonction pulmonaire des patients représentée principalement par le VEMS qui est la quantité d’air maximale expulsée en une seconde après une inspiration profonde. Le VEMS est le critère le plus utilisé permettant d’évaluer la gravité de l’atteinte respiratoire, d’évaluer l’évolution de la fonction respiratoire, de suivre l’effet des thérapeutiques et reste le meilleur marqueur prédictif de la mortalité liée à la mucoviscidose [47]. Pour les enfants et en fonction du test spirométrique [45][48]:
– VEMS normal : VEMS ≥ 90%
– Atteinte légère :
VEMS 70–89%
– Atteinte modérée : VEMS 40–69%
– Atteinte sévère : VEMS < 40%
Ce volume est objectivé par la spirométrie qui est un examen réalisé généralement dans un laboratoire EFR mais pouvant aujourd’hui être réalisé à l’aide de petits appareils en consultation ou à domicile. C’est un examen très fréquemment pratiqué en pneumologie, pour déterminer la gravité, l’évolution d’une maladie pulmonaire, et les effets des traitements sur cette maladie [47]. Les estimations de la différence minimale cliniquement importante sont déterminées au niveau individuel, pas nécessairement au niveau de la population, il est donc difficile de les impliquer directement dans les études interventionnelles. Les preuves à l’appui d’une estimation robuste du MCID pour les patients atteints de mucoviscidose sont limitées. Un changement significatif du VEMS peut dépendre de la gravité de la maladie du patient. Par exemple, une amélioration relative de 10% chez un patient dont la fonction pulmonaire est prédite à 30% n’est pas équivalente en termes absolus (Litres) à une amélioration de 10% pour un patient dont la fonction pulmonaire est prédite à 80%. [49]
Les critères de jugement secondaires sont l’anthropométrie et la qualité de vie.
L’anthropométrie est définie par l’OMS comme « la seule et unique technique à la fois portable, universellement applicable, bon marché et non invasive, qui permette d’évaluer la corpulence, les proportions et la composition du corps humain. Les mesures anthropométriques sont le reflet de l’état nutritionnel et de santé, mais peuvent aussi être utilisées pour prévoir les aptitudes, l’état de santé et la survie […]. [50]»
Elle va nous permettre dans l’étude de suivre la masse corporelle des patients et de voir si la musculation à un effet bénéfique sur la prise de masse, indicateur important dans l’étude de pathologies respiratoires chroniques. La masse corporelle est une composante de l’IMC (masse/taille²) qui permet de donner une estimation de l’état nutritionnel:
En effet, il existerait une forte corrélation entre l’IMC et la fonction respiratoire [51] [52] [53]. Les données de la « CF foundation » montrent que pour les adultes atteints de mucoviscidose, la fonction pulmonaire et l’état nutritionnel sont liés et les améliorations d’une mesure sont associées à des améliorations de l’autre (Annexe 4). Elle recommande également que les femmes maintiennent un IMC d’au moins 22 et les hommes, un IMC d’au moins 23. Pour les personnes de moins de 21 ans, l’IMC doit être égal ou supérieur au 50ème centile sur la courbe de croissance (Annexe 5). [54]
La masse corporelle dans les études a été mesurée à l’aide d’une balance classique [44][43] ou à l’aide d’une balance électronique. [42]
Cependant, la simple mesure du poids pour évaluer la croissance n’est pas suffisante. La masse musculaire peut décroitre en dépit du maintien du poids corporel total. En effet, la composition corporelle est mieux corrélée au risque nutritionnel que la simple mesure du poids. C’est pour cela que l’étude suivra également la masse maigre (masse corporelle totale – masse grasse) comprenant le poids de la peau, des organes, de l’eau corporelle, des os et enfin, de la masse musculaire. [40]
Elle est évaluée dans les articles par :
– La mesure de l’épaisseur des plis cutanés à l’aide d’une pince spéciale, le « Harpenden Skinfold Caliper » sur 4 sites principaux : les biceps, les triceps, la région subscapulaire et les crêtes iliaques [55]
– Des équations d’estimation à partir de la valeur de la densité corporelle en prenant en compte l’âge et le sexe des patients [56]
Le traitement évalue également la qualité de vie des patients défini par l’OMS comme « La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement. [57]».
Elle est évaluée dans les articles inclus par le « Cystic Fibrosis Questionnaire- Revised quality-of-life questionnaire », questionnaire spécialisée sur la pathologie (Annexe 6) ou par la « Quality of well being scale » (Annexe 7).
Le CFQ-R est un questionnaire spécifique de la maladie permettant d’évaluer l’impact multidimensionnel de la mucoviscidose sur la qualité de vie. Il peut être utilisé pour évaluer la progression de la maladie ou les effets des thérapeutiques. Différents domaines y sont abordés notamment la condition physique, sociale ou émotionnelle, la charge de traitement, les troubles de l’alimentation, l’image corporelle, les symptômes digestifs et respiratoires. Le score total du questionnaire est basé sur la somme des scores (0–100) de chaque domaine.
Il n’y a pas de différence minimale cliniquement importante connue pour les scores CFQ-R, sauf pour le domaine des symptômes respiratoires : une variation ≥ 4 points par rapport à l’état initial est considérée comme cliniquement pertinente chez les patients avec mucoviscidose stable et ≥ 8,5 points pour les patients avec exacerbations [58].
L’échelle de la qualité du bien-être (QWB) est un questionnaire global sur la qualité de vie en matière de santé qui mesure l’état général et le bien-être au cours des trois jours précédents le remplissage du questionnaire dans quatre domaines : activités physiques, activités sociales, mobilité et les symptômes / problèmes. Il existe deux versions différentes du QWB : l’original a été conçu pour être administré par l’examinateur, et le deuxième (le QWB-SA) a été conçu pour être auto-administré. Les quatre scores de domaine du questionnaire sont combinés en un score total qui varie de 0 à 1,0, 1,0 représentant la fonction optimale et 0 représentant la mort. Il n’y a pas de différence minimale cliniquement importante reconnue pour les scores de la QWB.

Méthode de sélection des études

La sélection des études s’est faite en 3 étapes :
• La première étant la sélection par les titres. Etaient exclus les titres d’articles n’ayant pas de lien avec la problématique initiale, les titres ne mentionnant pas la mucoviscidose, ni l’activité physique, d’autres termes synonymes, ou les titres évoquant d’autres pathologies respiratoires, et mentionnant que l’étude a été réalisée chez des adultes. Les doublons ont ensuite été éliminés entre les deux bases de données. 566 articles ont été extraits.
• La seconde se réfère aux abstracts. Etaient exclus les articles n’étant pas des ECR, incluant des patients avec un âge > 18 ans lorsque c’était mentionné et ne faisant pas part d’un entrainement en résistance dans le traitement. 59 articles ont été sélectionnés.
• La troisième étape est une sélection après lecture complète de l’article. Parmi les 14 études sélectionnées, 7 ne remplissaient pas les critères d’inclusion ci-dessous. Une analyse de la pertinence, des validités interne et externe des articles ont été effectuées à l’aide de l’échelle PEDro.

Méthode de synthèse des résultats

La méthodologie de recherche a été synthétisée par l’intermédiaire d’un diagramme de flux.
Un tableau décrivant les caractéristiques des études comparées a été réalisé afin d’avoir une vision synthétique de chacun des articles.
L’ensemble des données extraites des études ont été regroupés sous forme de tableaux en distinguant les groupes contrôles et témoins et les critères de jugements utilisés. Elles ont également été classées en fonction de la date du recueil des résultats afin de faciliter l’analyse des évolutions possibles.
Ces données numériques ont été par la suite analysées et interprétées par l’intermédiaire d’une synthèse statistique. Pour leur interprétation statistique, les IC ont soit été extraits des études lorsqu’ils étaient mentionnés [45], ou ont été calculés à l’aide d’un tableur Excel [61] utilisé pour quatre études [42][44][46][43]. L’intervalle de confiance pour la différence entre deux moyennes utilise la méthode qui suppose des variances égales pour les deux populations [61].
Les données numériques y sont introduites avec une mise en valeur des groupes témoins et contrôles afin d’étudier facilement l’évolution des paramètres étudiés.

Interprétation clinique à l’échelle de la population :

L’étude montre que l’association d’un travail en aérobie associé à un travail musculaire du corps et à un travail des muscles inspirateurs chez les enfants mucoviscidiques de 9 à 12 ans avec une atteinte stable à modérée sur 8 semaines n’aurait pas d’impact significatif sur les fonctions pulmonaires. En effet, même si le groupe expérimental a vu son VEMS augmenter, et le groupe témoin baisser, cette différence est non significative (p > 0.05). La qualité de vie en revanche, malgré le gain non significatif observé, tendrait à s’améliorer avec cet entrainement. En effet, les résultats encouragent à réaliser une étude de plus grande puissance. La masse, elle, semblerait augmenter significativement d’après nos analyses d’intervalle de confiance et suffisamment pour que cela devienne pertinent par rapport à une prise en charge respiratoire classique. Cependant, les deux groupes comparés sont trop hétérogènes en début d’étude, biaisant donc les analyses d’intervalles de confiance et de tailles d’effets. En effet, les auteurs de l’étude associent au gain de masse corporelle obtenu par le groupe d’intervention un effet non significatif (p = 0.342) alors que nos analyses montrent le contraire. Par ailleurs, l’échantillon de population de l’étude est bien trop faible pour pouvoir interpréter ces résultats à l’échelle de la population avec 20 personnes intégrant l’étude dont 10 personnes dans le groupe d’intervention.

Interprétation clinique à l’échelle de la population :

L’étude montre pour des enfants mucoviscidiques de 8 à 18 ans avec des atteintes légères que la musculation sur un an ne permettrait pas d’améliorer leurs fonctions pulmonaires au vu de la taille d’effet de trop faible importance et de l’intervalle de confiance trop large, incluant la valeur nulle. D’autre part, l’entrainement musculaire entrainerait un gain de masse corporelle significatif et important (p < 0.001). Cependant, l’évolution des deux groupes semble similaire de part l’effet observé (+10% de MC pour le groupe aérobie vs. 11,5% pour le groupe force) et de part leur signification statistique identiques ( p < 0,001), mais l’écart type des moyennes de ce paramètre n’est pas indiqué ce qui signifie que l’on ne peut pas interpréter l’hétérogénéité des moyennes et les différences d’effet entre les deux groupes. De plus, les données de base ne sont pas comparables car elles sont hétérogènes. Les auteurs de l’article n’ont pas indiqué les p pour les différences intergroupes, de ce fait aucune différence statistique ne peut être conclue pour la masse dans cette étude. Concernant la qualité de vie, le programme d’entrainement en force tendrait à l’améliorer mais cette amélioration n’est pas suffisamment importante par rapport à un entrainement en aérobie pour dire qu’elle est intéressante en pratique, l’intervalle de confiance étant trop proche de la valeur nulle.
Par ailleurs, l’entrainement s’est fait sur un escalier d’entrainement ou sur un ergocycle pour éviter de former un groupe sur le même équipement que tous les sujets utilisaient pour les mesures des résultats. Rétrospectivement, cela aurait pu être une erreur. Bien que l’utilisation de deux types de machines différentes réduise les erreurs attribuables à l’apprentissage du test, elle peut avoir augmenté les erreurs en raison de difficultés physiques et psychologiques lors de l’exercice.
Les enfants de petite taille avaient plus de difficultés que prévu à utiliser les escaliers d’entrainement. Cela peut avoir rendu les résultats moins fiables, et il peut avoir été plus difficile d’exercer le même effort pendant suffisamment de temps.
Bien que nous n’ayons pas de mesures explicites d’adhésion à la pratique d’exercice recommandée, les effets aérobies limités et le taux d’abandon un peu plus élevé dans la condition aérobie suggèrent des problèmes possibles d’adhérence. Les études futures devraient utiliser des procédures d’entraînement aérobie bien adaptées à la taille de l’enfant et inclure des mesures d’adhésion au régime d’exercice recommandé.
Aucun groupe de traitement standard (contrôle) n’a été évalué à partir desquels des différences plus importantes entre les groupes d’intervention et le groupe contrôle peuvent être attendues et permettent d’interpréter les résultats par rapport à un suivi en kinésithérapie classique.
Les études devraient être conçues avec une plus grande puissance statistique. Cela devrait inclure une intervention plus intensive, et une taille d’échantillon plus grande à partir de laquelle de petits effets peuvent rester significatifs.

Synthèse du critère de jugement primaire : La fonction pulmonaire

Sur ces cinq études, les fonctions pulmonaires tendent à s’améliorer dans les groupes expérimentaux de trois d’entre elles [42][44][46]. Deux montrent un déclin des capacités respiratoires, mais ces baisses ne sont pas liées directement aux programmes d’entrainement car les groupes témoins n’en bénéficiant pas ont aussi leur VEMS qui diminue, ce déclin est donc lié à la maladie [43][45]. En revanche une seule étude démontre une amélioration significative du VEMS par l’entrainement en musculation en comparaison d’un traitement classique et en comparaison d’un entrainement en endurance. L’étude de H. C. Selvadurai et al. explique cet effet par le fait que l’augmentation de pression intrathoracique induite par l’effort contre une résistance entrainerait une facilitation du drainage bronchique et donc, de l’expectoration du mucus, entrainant donc une amélioration du VEMS. Seulement, la pertinence clinique n’est démontrée qu’en comparaison d’un traitement habituel [42]. En effet, en comparaison d’un traitement en endurance, la différence de résultat est significative mais l’IC est proche de la valeur nulle, ne permettant pas de conclure que le traitement en résistance est bien plus pertinent qu’un traitement en aérobie, bien que l’auteur dise le contraire. L’étude de H. C. Selvadurai et al. [42] est celle montrant le plus une amélioration du VEMS mais il est important de rappeler que les patients inclus dans cet essai sont dans un épisode d’exacerbation pulmonaire et recoivent donc tous un traitements antibiotique intraveineux. Le traitement associé à la kinésithérapie respiratoire et la pratique sportive pourrait avoir optimisé les gains de VEMS, d’autant plus que les effets des antibiotiques sur l’amélioration du VEMS sont bien établis chez ces patients [72]. De plus, de meilleurs résultats ont été observés avec des entrainements entièrement supervisés plutôt que des entrainements supervisés partiellement comme les études de D. M. Orenstein et al.[43], où le superviseur n’intervient qu’une fois sur trois par semaine. Bien que dans cette étude il n’y ait aucune mesure explicite d’adhésion à la pratique d’exercices recommandés, les effets aérobies limités et le taux d’abandon un peu plus élevé dans le groupe aérobie suggèrent des problèmes possibles d’adhérence liée à cette supervision incomplète. Les études futures devraient inclure des mesures d’adhésion au régime d’exercice recommandé.
En synthèse les avis divergent concernant l’influence du programme d’entrainement en force sur les fonctions pulmonaires. Des études de plus grande puissance, incluant plus de patients, de plus longues durées (> 6 mois) et supervisées semblent être nécessaires.

Synthèse du critère jugement secondaire : les paramètres an: les paramètres anthropométriques thropométriques

Sur les quatre articles incluant la masse corporelle et la masse maigre dans les résultats, tous les groupes expérimentaux ont entrainé une amélioration des masses, que le traitement soit un traitement en résistance seul [42] [43], associé à un traitement en endurance [44] [46] ou a de la pliométrie et que l’étude dure 18 jours [42], 8 semaines [44][46], ou un an [43]. L’entrainement en résistance serait plus efficace que l’entrainement en endurance pour la prise de masse [42]. La prise de masse serait d’autant plus importante que l’entrainement serait maintenu dans le temps. Étant donné que le poids corporel est l’un des prédicteurs les plus importants de la morbidité-mortalité chez les enfants atteints de mucoviscidose, c’est un résultat prometteur. Cependant, de gros biais liés à l’hétérogénéité des données de bases sont présents (Annexe 11). L’intégration dans des études de faibles échantillons d’enfants de 6 à 18 ans implique une hétérogénéité des données anthropométriques. Cette non comparabilité initiale des groupes ne permet pas une comparabilité finale non biaisée. De ce fait, les biais retrouvés dans les études de S. Sosa et al. [44][46] ne permettent pas de conclure à une pertinence de l’entrainement en force sur le gain de masse corporelle pour ces deux articles. Ainsi, seule l’étude de H. C. Selvadurai et al., [42] a démontré une pertinence clinique du gain de MC. Celle de la masse maigre est retrouvée dans les études de H. C. Selvadurai et al., [42] et de E. Santana-Sosa et al.,[46].

Synthèse du critère de jugement secondaire Synthèse du critère de jugement secondaire : la qualité de vie: la qualité de vie

La qualité de vie tend à évoluer positivement dans chaque étude pour les groupes d’interventions. Cependant, une seule étude démontre une différence significative de l’entrainement en musculation avec un traitement habituel, le programme étant associé à de la pliométrie [45] et une seule avec un entrainement en endurance [43]. L’étude de H. C. Selvadurai et al. démontre que l’amélioration de la qualité de vie serait plus influencée par un entrainement en aérobie qu’en résistance [42]. Si seulement deux études sur cinq ont conclu à une amélioration significative de la qualité de vie par la pratique d’un entrainement en résistance, ce sont les deux seules où la durée de l’étude est supérieure à 6 mois, les deux études durant un an, ce qui pourrait laisser entendre que l’entrainement sur le long terme serait plus bénéfique.
Toutefois, même si les autre études ont conclu à des differences avec les groupes témoins non significatives, les résultats obtenus encouragent à réaliser des essais de plus longues durées. Par ailleurs, l’étude de S. Gupta et al. inclus des patients avec une atteinte sévère. Une amélioration de leur qualité de vie ne peut être qu’encourageante. Cependant, les réponses des parents respectifs ne suggèrent pas qu’il y ait eu un changement significatif dans la qualité de vie de leurs enfants [45]. Cela peut probablement s’expliquer par divers facteurs tels que l’implication variable des parents dans le mode de vie de leur enfant, les parents ayant des attentes plus élevées à l’égard du protocole, ou du fait que les émotions sont mieux exprimées personnellement que par un observateur tel que les parents.

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Table des matières

1 INTRODUCTION
1.1.1 Epidémiologie
1.1.2 Diagnostic
1.1.3 Physiopathologie
1.1.4 Les différentes atteintes
1.1.4.1 Le système respiratoire
1.1.4.2 Le système digestif
1.1.4.3 Les glandes sudoripares
1.1.4.4 Le système néphrologique urologique et périnéal
1.1.4.5 Le système reproducteur
1.1.4.6 Le système osseux :
1.1.5 Traitement
1.1.5.1 La mucoviscidose et la nutrition
1.1.5.2 Suivi de la fonction respiratoire et examens
1.1.5.3 Traitement médicamenteux
1.1.5.4 La kinésithérapie respiratoire
1.1.5.5 La kinésithérapie musculosquelettique
1.1.5.6 Réentrainement à l’effort/ sport:
1.1.5.7 Opération de la dernière chance…
1.2 La musculation
1.2.1 Les bénéfices
1.2.2 Les risques
1.2.3 La place de l’activité physique dans la maladie
1.3 Hypothèse théorique du traitement
1.4 Objectif de la revue
1.5 Pourquoi est-il important de faire cette revue ?
2 MÉTHODOLOGIE
2.1 Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.1.1 Type d’étude :
2.1.2 Population étudiée
2.1.3 Types d’intervention
2.1.4 Critères de jugements
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Sources documentaires investiguées
2.2.2 Equation de recherche utilisée
2.3 Méthode d’extraction et d’analyse des données
2.3.1 Méthode de sélection des études
2.3.2 Evaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.3 Extraction des données
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 RÉSULTATS
3.1 Description des études
3.1.1 Diagramme des flux
3.1.2 Synthèse des études incluses
3.2 Etudes exclues :
3.3 Synthèse des biais des études incluses
3.3.1 Echelle PEDro
3.4 Effets de l’intervention sur les critères de jugements
4 DISCUSSION
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Synthèse du critère de jugement primaire : La fonction pulmonaire
4.1.2 Synthèse du critère de jugement secondaire : les paramètres anthropométriques
4.1.3 Synthèse du critère de jugement secondaire : la qualité de vie
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Qualité des preuves
4.4 Biais potentiels de la revue
4.5 Les limites potentielles de la revue
5 CONCLUSION
6 BIBLIOGRAPHIE

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