L’objectif de développement pour Madagascar consiste à réduire le taux de pauvreté à travers la promotion d’un développement rapide et durable. Pour atteindre cet objectif, il est primordial d’adopter une approche intégrée à travers le passage de l’économie de subsistance à l’économie de marché, en créant une articulation entre l’économie rurale et l’économie industrielle. La stratégie consiste à identifier et à exploiter de façon optimale les avantages de chaque région dans leur contribution à la croissance économique du pays. Afin d’obtenir des résultats concrets et des impacts réels, rapides et durables sur la croissance économique, il est nécessaire de concentrer les efforts sur l’exploitation des ressources disponibles. Par ailleurs, la promotion de la croissance économique doit adopter l’approche filière : développement rural par intégration verticale « Agriculture – Industrie et Services » tout en ciblant des marchés porteurs dont principalement les exportations. Le secteur secondaire ne couvre jamais cette région, cela constitue une lacune pour le développement régional et national. On essaie donc d’y installer ce secteur. La création des petites et moyennes industries et petites moyennes unités de production est l’un des issues pour pouvoir sortir de la pression de cette pauvreté. L’unité est une entité juridique capable de produire des biens et services à l’aide des moyens humains, financiers et matériels en vue d’attirer des profits. Les revenus issus de cette activité devraient générer des ressources non moins importantes pour la région et pour le pays entier en matière de fiscalité. La réalisation de ce projet favorise la création d’emploi à Ambositra II et ses environs.
Analyse de la situation
Une tradition porteuse d’avenir
Madagascar a une longue tradition séricicole basée tout à la fois sur l’exploitation des vers à soie sauvage et sur l’élevage de vers à soie de mûrier, déjà avant Andrianampoinimerina. Les Landibe ont été exploités. Ils étaient utilisés pour le tissage des Lambamena (linceuls). Le Landibe ou vers à soie sauvage qui est une espèce biologique rare, fait partie du patrimoine malgache. La sériciculture malgache a commencé par l’artisanat du Landibe depuis les siècles précédents. Pendant la période royale, le tissu de Landibe était utilisé uniquement comme linceul pour envelopper les morts, et utilisé aussi pour l’exhumation. Le pouvoir royal a créé un centre de formation à Andohalo pour le tissage et pour le moulinage à Amboniloha. Par contre le tissu obtenu par l’extraction et la filature des charnures était utilisé pour l’habillement. . Le produit fini de l’Imamo a une spécificité régionale appelée zanakantitra, à côté du tissage Arindrano du Betsileo (écharpe). Les Sakalava par la suite tissèrent aussi le Landibe pour confectionner des pagnes (Landibe des zones azonales : les mangroves), puis pour fabriquer aussi des linceuls pour envelopper leur défunt roi. L’artisanat du Landibe était l’origine de la sériciculture malgache, et la sériciculture a été introduite vers 1850. La filière soie est une activité intégrée qui s’étend à trois niveaux « activité agricole pour la culture », « industrielle » ou «artisanale » pour la transformation et le traitement « commercial » avec un circuit de distribution dense sur les marchés local et international.
La soie est une substance à base fibroïne et de séricine, sécrétée sous forme de fil fin et brillant par divers arthropodes par exemple : certaines chenilles, diverses araignées, chenille de bombyx de mûrier ou vers à soie. On peut distinguer deux types de soies : la soie domestique et la soie sauvage.
-La soie sauvage ou le Landibe qui est obtenue à partir de vers à soie sauvages : Borocera, madagascariensis. Il convient de noter que les générations antérieures pratiquaient l’élevage de ces vers dans les forêts de Tapia, mais actuellement, les gens ne l’élèvent plus mais cueillent directement les cocons dès qu’ils existent. En effet les vers à soie sauvage ont disparu pendant un certain moment faute de politique de régénération. Ce qui explique le caractère aléatoire de leur existence actuelle.
-La soie domestique ou la soie d’élevage (Landikely) qui est produite à partir de vers de mûrier ou Bombyx mori. La différence fondamentale dans le processus de transformation pour les deux types de soie, se situe notamment au niveau du processus d’obtention des cocons de la filature. Il est à noter que dans ce document le terme séricicole va être utilisé pour designer à la fois la soie sauvage et la soie d’élevage, étant donné que le terme sériciculture a une connotation excluant la soie sauvage.
Une activité ancrée dans la tradition
Madagascar possède une longue tradition basée tout à la fois sur l’exploitation des vers à soie sauvage et sur l’élevage de vers à soie du mûrier. Depuis le début du siècle dernier, la sériciculture malgache a connu des cycles contrastés avec des périodes d’intense activité et des phases de déclin. Aujourd’hui encore, la production de cocons est assurée de façon faiblement intensive et essentiellement par des petits producteurs, le plus souvent des femmes, pour lesquels elle représente un revenu d’appoint non négligeable. La transformation et le tissage sont réalisés sur la base de techniques anciennes, avec un savoir-faire réel, dans un cadre essentiellement artisanal. Les productions traditionnelles sont, pour l’essentiel destinées au marché national.
Une relance de la filière
On constate ces dernières années une forte dynamique de relance de la filière particulièrement au niveau de la sériciculture.
● à travers la multiplication des opérateurs d’appui à la sériciculture associant parfois le tissage (ONG, associations, villageoises, privées et l’élargissement des zones de production)
● des programmes de plus en plus nombreux de plantations de mûriers
● L’engagement de programmes divers de recherche appliquée sur le Landibe
● L’engagement de nouveaux organismes privés ou associatifs dans des programmes de développement de tissage de la soie
● Une diversification de plus en plus grande de la gamme des produits soyeux
● Une amorce timide du commerce export .
Les réels atouts de la filière
La filière dispose de réelles perspectives de développement, ses principaux atouts se situent aux niveaux suivants :
● sa longue expérience en sériciculture et son savoir-faire artisanat
● des ressources en matière premières variées (soie sauvage et soie mûrier)
● son marché intérieur qui offre des perspectives d’élargissement et de diversification (accroissement de niveau de vie, tourisme,…)
● des potentialités d’exportation pour des tissages originaux, de facture artisanale et valorisant bien le savoir faire malgache dans les domaines.
● Le dynamisme des ateliers de création de l’aval de la filière qui savent valoriser et exploiter les atouts de cette spécificité et qui contribuent à la reprise de la production de soie.
● Le dynamisme des opérateurs locaux d’appui aux producteurs en milieu rural.
Les handicaps à surmonter
Même si la filière soie dispose de réels atouts, il y a quand même des handicaps à surmonter. Sa principale contrainte réside dans l’insuffisance de matières premières, tant en soie sauvage qu’en soie d’élevage, ce qui limite le développement des marchés et du secteur tissage. La faible productivité de la sériciculture en milieu paysan a plusieurs facteurs
● Faiblesse des surfaces plantées en mûriers
● Importantes contraintes foncières
● Variété de mûrier peu productif
● Mauvaise maîtrise des techniques culturales d’élevage .
Le désengagement de l’Etat de ses fonctions d’appui à la sériciculture en matière de recherche et de vulgarisation est également un handicap de la filière. Après une longue période de stagnation, ses services ont récemment opéré un transfert de compétences et de patrimoine séricicole auprès de nouveaux opérateurs de la société civile, structures privées ou associatives. Malheureusement, ce transfert s’est fait sans que les conditions nécessaires au maintien et au beau développement des ressources génétiques (mûrier, vers à soie) aient été suffisamment assurées. Les nombreux organismes d’appui à la sériciculture sont certes plus dynamiques et plus près de la réalité paysanne mais sont peu disperses et, malgré leur bonne volonté, manquent encore de compétence séricicole. En aval de la filière, les conditions de productions artisanales ne permettent pas de valoriser correctement les fils et les tissus produits.
● Techniques de filature insuffisantes
● Absence de moulinage
● Gamme limitée et manque de solidité des teintures
● Possibilité restreinte de tissage fait de la seule existence du métier traditionnel
● La gamme de tissages a beaucoup de mal à s’élargir pour répondre aux besoins d’un nouveau marché Les produits finis sont relativement chers en raison du prix élevé des cocons et du fait de l’insuffisance de la production du fil de soie sur le marché national. Les principales contraintes se situent donc à la fois en amont de la filière (nécessaire accroissement de la production et amélioration de la productivité des exploitations) et en aval dans des procédés de transformation (technique de filature et de moulinage, potentiel de tissage, amélioration de la qualité des produits finis).
Intérêts du projet
Le profit : la rentabilité qui est dans le contenu même du dossier, sera bénéfique pour le promoteur. L’augmentation de la production et du chiffre d’affaires réalisé tous les ans caractérise les critères de performances.
La création d’emploi : L’unité qui fournira des emplois sera source de revenu et de formation, profitable pour beaucoup des gens. La création d’un certain nombre de postes va modifier la structure du marché d’emploi. De plus, la mise en place du projet peut entraîner indirectement la création de nouveaux emplois dans certaines activités telles que le commerce et le transport. Et enfin, une catégorie d’emploi liée à l’investissement sera créée pendant la phase de construction du bâtiment. La création de nombreux emplois constitue les indicateurs clés d’évaluation.
Le développement socio-économique :
L’Etat et la région d’implantation peuvent en tirer des bénéfices par ce projet sur le développement du secteur confection, l’apport à la relance et le renfermement du tissu économique malgache. Pour analyser la situation, on commence par l’annonce du problème principal et ensuite fractionner ce problème en plusieurs aspects négatifs.
CARACTERISTIQUE DU PROJET
Après avoir fait le diagnostic de la filière soie, nous avons décidé de créer une entreprise de fabrication d’article en soie qui a pour but de préserver et développer l’originalité de la soie malgache.
● De garantir la ressource en matières premières, particulièrement en soie sauvage qui est menacée par le développement même du secteur
● D’adapter et améliorer les techniques d’ennoblissement du fil et du tissage permettant de développer la qualité et de diversifier la production des soieries malgaches
● De donner une image spécifique de la soie malgache sur le marché mondial par une véritable labialisation et promotion de son image .
Etude descriptive du projet
Un projet peut se définir comme un ensemble des taches cohérentes, liées, limitées dans le temps dans le coût et dans l’espace. Les principales caractéristiques du projet sont :
● Avoir un objectif fixé dans le temps
● Son coût une fois déterminé, il ne se renouvellera plus. Exige une compétence technique
● Un projet est soumis à une triple contrainte temps, ressource et technique .
Notre projet est intitulé : « CREATION D’UNE UNITE DE TRANSFORMATION DE VERS A SOIE DANS LA COMMUNE RURALE AMBOSITRA II REGION AMORON’I MANIA ». La projection se fera sur cinq ans. L’activité de l’entreprise envisagée sera à but lucratif, elle est une société commerciale.
Objectifs
Pour lancer un nouveau produit sur le marché, nous envisageons de tenir compte de la qualité de notre travail afin de proposer des produits de qualité supérieure aux clientèles. Ainsi, nous proposerons d’atteindre des certains nombres d’objectifs suivants:
● Montrer à l’étranger la valeur du produit malgache ;
● Evoquer la richesse et diversité de la flore, de la faune et culture malgache dans les motifs et impression des vêtements ;
● Donner une meilleure qualité de produit aux clients ;
● Satisfaire les besoins des clients
● Participer à la relance de l’économie en créant des nouveaux emplois.
De ce fait, l’objectif principal est de diminuer le taux d’importation des articles de vers à soie. Cela conduit à :
● Construire une Unité de transformation de vers à soie dans la région ;
● Mettre à la disposition de la clientèle des produits respectant strictement des normes internationales ;
● Rechercher des alternatives pour pouvoir rentabiliser l’Unité. Autrement dits, pour que l’Unité génère des profits pour le promoteur, pour la région et pour la nation ; en d’autres termes, il faut le gérer en bonne et due forme. La mise en place de ce projet offre, ainsi, des avantages directs ou indirects aussi bien pour le promoteur du projet que pour la région et le pays.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : INDENTIFICATION DUPROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DUPROJET
Section 1 :Justifcation du projet
Section 2 : Caracteristique du projet
Section3 : Raison du choix de lieu d’implantation
CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE VISÉ
Section 1 : Analyse de la demande
Section 2 : Analyse de l’offre
Section 3 : Analyse de la concurrence
CHAPITRE III: ETUDE DE LA STRATEGIE MARKETING
Section 1: Strategies Marketing
Section 2 : Politique Marketing
Section 3 : Les stratégies Marketing à adopter
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE: ETUDE DE FAISABILITE TECHNIQUE ET ORGANISATIONNELLE
CHAPITRE I : TECHNIQUE DE REALISATION
Section 1 : Identification des moyens de production
Section 2 : Processus de production
Section 3 : Techniques de tissage
CHAPITRE II : CAPACITE DE PRODUCTION ENVISAGEE ET L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE PRODUIT
Section 1 : Production envisagée
Section 2 : Aspects qualitatif des produits
Section 3 : Chronogramme des activités
CHAPITRE III : ETUDE ORGANISATIONNELLE
Section 1 : Structure organisationnelle
Section 2 : Description de la charge du personnel
Section 3 : La gestion des ressources humaines
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE SELON LE PLAN COMPTABLE 2005
CHAPITRE I : LES COUTS D’INVESTISSEMENT ET LE COMPTE DE GESTION
Section 1 : Coût des investissements et les amortissements
Section 2 : Plan de Financement et les remboursements des dettes
Section 3 : Les comptes de charges et les comptes de produits
CHAPITRE II : ÉTUDE DE FAISABILITÉ FINANCIERE
Section 1 : Le compte de résultat prévisionnel sur 5 ans
Section 2 : Le budjet de trésorerie sur 5 ans
Section 3 : Le bilan prévisionnel sur 5 ans
CHAPITRE III : ÉVALUATION DU PROJET
Section 1 : Evaluation financière, économique et sociale
Section 2 : Evaluation en terme des ratios
Section 3 : Cadre logique du projet
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE