Dans un contexte de libéralisation, la mise en valeur des avantages comparatifs figure parmi les éléments clés pour le développement de chacune des régions de Madagascar. Avec la création en 2004 d’une provenderie industrielle par la société LFL (Livestock Feed Limited) du groupe AVITECH dans une de ses communes rurales, celle d’Anosiala en l’occurrence, le Fivondronana d’Ambohidratrimo se trouve en présence d’une unité à fort potentiel d’absorption pour sa production locale de maïs. Cette céréale est en effet le composant principal de la provende qui sera formulée dans la future usine. Les agriculteurs d’Ambohidratrimo bénéficient de l’avantage de proximité par rapport à leurs voisins des principaux greniers à maïs du pays, les régions du Vakinankaratra et du Moyen – Ouest notamment. Les planteurs locaux, pour qui la culture du maïs dans un objectif commercial est nouvelle, n’auront pas immédiatement la capacité de production des régions citées, mais, peuvent, toutes proportions restant gardées, s’approprier d’une part du marché immense qui s’ouvre à eux (les besoins de la nouvelle provenderie seront de 12 000 tonnes annuelles, à moyen terme).
Les objectifs de production de la future usine devant être atteints, cette dernière est confrontée à la problématique d’un approvisionnement suffisant, régulier et sûr. Parmi les options de décision pour l’approvisionnement figure le possible partenariat avec des producteurs de maïs, parmi lesquels, et en priorité, les planteurs immédiatement voisins de l’unité. LFL Madagascar initie ce partenariat à travers le Projet Maïs d’Ambohidratrimo, en août 2003. L’apport de la société consiste à :
– faciliter l’accès au crédit sous forme d’intrants (semences et fertilisants)
– un encadrement technique des planteurs
– garantir l’achat de toute la production de maïs grain.
Les paysans devraient en contrepartie garantir :
– la bonne utilisation des intrants et l’adoption des recommandations techniques
– l’exclusivité de vente de la production à LFL Madagascar
– le remboursement des crédits à la récolte.
Création d’une provenderie à Andakana – Ambohidratrimo
Le groupe AVITECH, implanté depuis le début des années 1990 et intervenant entre autre dans le secteur avicole, accueille en 2003 une nouvelle société, LFL MADAGASCAR SARL (Livestock Feed Limited). Jusqu’alors, AVITECH s’occupait à la fois de la partie production et commercialisation de poussins de un jour pour les éleveurs locaux ainsi que de la partie vente d’intrants, provende en l’occurrence. La filière ayant pris de l’ampleur, le groupe décide de monter une provenderie industrielle pour satisfaire les besoins des éleveurs. La charge de l’usine a été confiée à LFL. Une usine locale avec de la matière première locale pourrait contribuer à produire de la provende compétitive par rapport à la formulation jusqu’ici importée.
Les besoins en maïs liés à l’élaboration de la provende
Le composant majoritaire en masse dans la provende est le maïs car ce dernier contribue à hauteur de 65 à 75% dans la formulation. L’usine, prévue être opérationnelle dès septembre 2004, devrait à moyen terme produire 15 000 tonnes de provende par an .Ceci signifie des besoins annuels de 12 000 t de maïs et mensuels de 1000 tonnes. L’objectif étant d’assurer un approvisionnement suffisant, régulier et sûr de l’unité, plusieurs options [15] sont possibles parmi lesquelles :
– la production en régie directe
– l’appel aux collecteurs locaux
– la création de partenariat avec des producteurs.
Constitution d’un réseau de planteurs
La dernière option de créer un partenariat stable avec des agriculteurs peut se présenter comme étant un avantage en comparaison avec les deux premières. En effet, la solution de la régie implique une logistique encore à mettre en place et onéreuse tandis que celle des collecteurs est incertaine en terme de tonnage livré et de coût vues les spéculations souvent effectuées au cours des campagnes de commercialisation (voir annexe 3 : « Prix d’achat du maïs grain par LFL, période 2002 – 2004). La forme de partenariat imaginée et testée en 2003-2004 est la suivante :
– constitution de groupement de producteurs structurés et convaincus à se lancer dans le maïs.
– facilitation de l’accès aux intrants (semences, fertilisants et fumier) par des subventions sous forme de fourniture au semis et remboursement à la récolte.
– support technique de la part de la société.
– encadrement technique par rapport aux recommandations et solutionnement des problèmes agronomiques.
– garantie d’achat par LFL et assurance d’exclusivité de vente du maïs grain produit de la part du planteur.
Choix d’une région pilote pour tester la faisabilité du schéma proposé
L’usine étant montée à Andakana, commune d’Anosiala, fivondronana d’Ambohidratrimo, il est naturel de faire profiter les voisins immédiats du potentiel existant à savoir un débouché sûr pour leur maïs si toutefois ils en cultivaient. Du maïs produit à Ambohidratrimo aurait de plus l’avantage de proximité, ce qui suppose un allègement des coûts d’approche et une suppression des intermédiaires encore souvent incontournables dans la filière. Suite à une campagne de sensibilisation initiée par LFL dans le cadre du Projet Pilote LFL – Paysans d’Ambohidratrimo, en août 2003, il a été sélectionné trois communes pilotes à savoir celles de Merimandroso, d’Antsahafilo et d’ Ambohipihaonana. Le choix porté sur ces trois localités et lié :
– à la conviction manifestée d’emblée par les agriculteurs
– à la demande locale .En effet, ces trois communes, très spécialisées dans les cultures d’oignon et d’ail, sont confrontées à un problème écologique et à une contrainte économique.
D’une part, des attaques de nématodes et de champignons se seraient développées, et d’autre part, les producteurs, déjà pénalisés par les chutes de rendements y relatifs sont tributaires des prix imposés par les collecteurs ; les paysans recherchent une voie du diversification des systèmes d’exploitation existants. A la question : produire une autre denrée pour quel débouché ? LFL a pu apporter une réponse aux planteurs à travers le partenariat proposé.
Appel à la recherche
Dans les régions étudiées, le maïs n’occupait qu’une place marginale : la culture servait de bordure à des parcelles d’une spéculation principale (en bordure de parcelles d’oignon, de culture maraîchère, etc.), et sa production d’aliment d’appoint. Le maïs n’ayant donc pas été observé en tant qu’activité principale et élaborée, LFL a fait appel à la recherche, en l’occurrence de FOFIFA. Une convention de recherche est signée en novembre 2003 afin de mener deux séries d’expérimentations (une courbe de réponse à la fertilisation croissante de NPK 11-22-16 et une autre pour l’UREE 46%). Les essais devaient être conduits d’une part et majoritairement en milieu paysan et d’autre part en station (terrains voisins de l’usine).
Implications de l’étudiant
Nous sommes venus accomplir notre stage de mémoire de fin d’étude au sein du Projet Pilote d’Ambohidratrimo dont le contexte est développé plus haut avec pour objectifs de:
– répondre à la question de la faisabilité écologique du maïs dans les régions pilotes d’Antsahafilo, de Merimandroso et d’Ambohipihaonana.
– étudier la faisabilité socio-économique du développement de cette culture.
Pour cela :
– nous avons été chargés de mettre en place les deux séries d’essais de réponses aux fertilisations NPK et urée suivant le protocole de FOFIFA.
– nous avons effectué des observations complémentaires dans ces essais et dans les plantations paysannes concernées par le projet
– nous avons conduit des essais propres au mémoire
– nous avons mené une enquête agro socio – économique, propre également à l’impétrant, sur l’échantillon composé par les paysans inscrits dans le projet pour la campagne 2003- 2004.
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. CONTEXTE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE
2.1. Contexte général de l’étude
2.1.1. Création d’une provenderie à Andakana – Ambohidratrimo
2.1.2. Les besoins en maïs liés à l’élaboration de la provende
2.1.3. Constitution d’un réseau de planteurs
2.1.4. Choix d’une région pilote pour tester la faisabilité du schéma proposé
2.1.5. Appel à la recherche
2.1.6. Implications de l’étudiant
2.2. Méthodologie
2.2.1. Etude bibliographique
2.2.2. Enquête auprès des paysans
2.2.3. Expérimentations agronomiques
2.2.3.1. Conduite des essais FOFIFA – LFL
2.2.3.2. Conduite des essais LFL
2.2.3.3. Conduite des essais propres
2.2.3.4. Dispositifs expérimentaux (concernant les essais propres)
2.2.4. Les éléments d’observation et de suivi (essais propres à l’étudiant)
2.2.5. Observations dans les parcelles commerciales
2.2.6. Synthèse et analyse des résultats
3. GENERALITES
3.1. Généralités sur le maïs
3.1.1. Les origines écologiques et géographiques du maïs
3.1.2. Botanique
3.1.3. Morphologie du maïs
3.1.3.1. Le système racinaire
3.1.3.2. La tige
3.1.3.3. Les feuilles
3.1.3.4. Les fleurs
3.1.3.5. Les fruits
3.1.4. Cycle végétatif du maïs
3.1.4.1. La phase de germination
3.1.4.2. La phase de croissance
3.1.4.3. La phase de floraison
3.1.4.4. La phase de fécondation
3.1.4.5. La phase de maturation
3.1.5. Ecologie du maïs
3.1.5.1. Les exigences en eau
3.1.5.2. Les exigences en chaleur et en lumière
3.1.5.3. Le sol
3.1.5.4. Les éléments fertilisants
3.1.5.5. Vents
3.1.5.6. Maladies et ennemis
a) Ennemis (aux champs)
b) Maladies
3.1.6. Production et utilisations du maïs
3.1.6.1. Techniques culturales
a) Préparation du sol
b) Semis
c) Fertilisation
d) Entretien de la culture
e) La récolte et les opérations de post-récolte du maïs sec
3.1.6.2. Utilisations du maïs
3.1.7. Le maïs à Madagascar
3.1.7.1. Les zones de production
3.1.7.2. Les quantités produites
3.1.7.3. La situation technique
a) Technique culturale
b) Variétés utilisées
c) Transformation
3.1.7.4. La commercialisation
a) Les débouchés locaux
b) L’exportation
c) L’importation
d) Contexte actuel de la filière maïs
3.1.8. Conclusion partielle
3.2. Présentation du milieu d’étude
3.2.1. Localisation géographique et administrative
3.2.1.1. Localisation géographique
3.2.1.2. Localisation administrative
3.2.2. Milieu physique
3.2.2.1. Géologie et géomorphologie
3.2.2.2. Sols
3.2.2.3. Climat
a) Pluviométrie
b) Température
c) Hygrométrie
3.2.2.4. Hydrologie
3.2.2.5. Végétation
3.2.3. Conclusion partielle
4. CONCLUSION