Création d’un site de décharge et des infrastructures de traitement des déchets ménagers dans la commune d’Antananarivo (Madagascar)

A Antananarivo, la gestion des déchets ménagers est cible d’attention particulière des bailleurs de fonds étrangers, depuis plus d’une vingtaine d’années. Comme la plupart des villes africaines, la gestion des déchets de la capitale se résume à la mise en décharge. L’unique décharge de la ville se situe à Andralanitra, à l’Est du centre ville. Ce site a été créé en 1966. D’une surface initiale de 13 hectares, ce site s’est étendu sur 18 hectares et compte aujourd’hui 2 millions de m3 de déchets. La situation devient alors critique : le site est saturé. Ce dernier devait être fermé en 2012, mais par faute de nouveau site, il continu à recevoir les déchets de la ville. De plus, Antananarivo connaît une forte croissance démographique, qui se traduit par une augmentation de la consommation et donc de la production de déchets. Que faire face à cette situation alarmante ?

Site d’étude : Antananarivo 

Localisation géographique et limites administratives

Antananarivo est la capitale de Madagascar et de la province d’Antananarivo. Comme on peut voir sur la carte ci-contre, elle est située dans les hautes terres du pays et culmine à 1300 mètres d’altitudes. Antananarivo est le chef-lieu de la région d’Analamanga et du district d’AntananarivoRenivohitra. Au même titre que les autres communes de Madagascar, c’est est une « collectivité décentralisée ». Depuis la loi n° 94-009 du 26 avril 1195 et le décret n° 96-168 du 6 mars 1196, la ville bénéficie également du statut particulier de « ville-capitale ». Comme indiqué sur la carte cicontre, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) est divisée en 6 arrondissements et 192 fokontany, les petits quartiers de la ville. Chaque arrondissement dispose de sa mairie, où sont décentralisés de nombreux services comme le service urbanisme. Le fokontany est la plus petite subdivision administrative d’Antananarivo. On compte entre 27 et 44 fokontany par arrondissement.

Géomorphologie, géologie et hydrogéologie, pédologie

Géomorphologie
Les Hauts plateaux de Madagascar, où se situe Antananarivo, sont caractérisés par une zone en relief. Cette dernière comprend des collines latéritiques et de zones basses constituées principalement par des plaines alluviales dans lesquelles s’écoulent généralement les rivières, avec parfois des marécages. On distingue deux types de terrains. D’une part, les collines avec de fortes pentes et d’autre part, une plaine à très faible pente. Cette situation peut engendrer une accumulation des eaux au niveau de la plaine qui s’écoulent lentement vers l’exutoire. Le réseau hydrographique d’Antananarivo est dense. Il est composé de la rivière Ikopa et de ses principaux affluents : rivière Mamba, Sisaony et Andromba. L’agglomération d’Antananarivo peut être divisée en 5 zones distinctes, suivant les caractères géomorphologiques. La première zone est celle située au nord-est et à l’est de l’agglomération d’Antananarivo. Elle est caractérisée par des massifs à pente moyenne, ou forte jusqu’à atteindre un sommet 1500 m d’altitude. L’autre partie de cette zone est caractérisée par des plateaux. La deuxième zone est délimitée par deux cours d’eau : Ikopa et Sisaony. Les formes géomorphologiques sont caractérisées par une succession de collines et de larges plaines alluviales qui longent les cours d’eau. La troisième zone est située vers l’ouest de l’Ikopa. Elle se divise en deux parties : une qui est marquée par des collines à pente modérée au milieu de plaines alluviales et la deuxième marquée par un relief collinaire à fortes pentes. Ensuite, la quatrième zone regroupe la partie nord-ouest de l’agglomération. Celle-ci est caractérisée, à l’ouest par des zones collinaires, et le reste par des plateaux inclinés à pente faible. Enfin la dernière zone est la ville d’Antananarivo. Elle se situe dans une grande plaine alluviale, avec des grandes collines qui émergent de la plaine. La figure suivante illustre le relief au niveau de la zone d’étude.

Géologie
La formation géologique de la capitale peut être groupée en trois zones distinctes. La première zone est caractérisée par des roches migmatites et métamorphiques comportant des sols essentiellement latéritiques de couleur rouge et des argiles latéritiques. On retrouve ce type de formation majoritairement dans la partie sud d’Antananarivo. Les roches mères sont caractérisées par une couverture d’altération latéritique très épaisse, qui peut atteindre 20 mètres. La couche tendre correspondante comprend essentiellement un sol latéritique à dominance limon argilosableux avec une perméabilité de 10-6 à 10-7 m/s et à la base une arène. Cette dernière est assez perméable de l’ordre de 10 m/s et, de ce fait, abrite souvent une nappe souterraine. Le second groupe géologique est caractérisé par la présence de couches graphitiques dans le sous-sol. Il est constitué par un système de graphite, montre des intensités de métamorphisme très variées allant du faciès leptynite au faciès micaschiste avec par endroits un large développement de migmatites, de zones granitisées à orthite et charmockites. Enfin, la troisième classe est constituée par la plaine alluviale comportant des tourbes, des argiles plastiques et des argiles sableuses alluvionnaires. Elle regroupe ceux qui composent les zones à moyenne et à basse altitude d’Antananarivo. Elle est caractérisée essentiellement par des tourbes, des argiles plastiques et des argiles sableuses alluvionnaires. Leurs formations sont issues de l’altération et la dégradation des roches dont leur structure se forme couches successives au fil des temps. Elles ont une perméabilité faible inférieure à 10-7 m/s. Les zones les plus concernées sont ceux de l’arrondissement de la commune urbaine et les communes situées au nord et à l’ouest d’Antananarivo. La figure suivante présente la géologie de la zone d’étude.

Les caractéristiques du sol ne peuvent pas être négligées dans le choix du site du projet. En effet, pour limiter les coûts du projet, il faudrait choisir un terrain où les caractéristiques géologiques du sol sont favorables à l’installation d’une décharge, notamment l’imperméabilité.

Hydrogéologie
Dans la région d’Antananarivo, on distingue plusieurs types de nappes souterraines qui diffèrent selon le relief. Au niveau des collines latéritiques, on retrouve de haut en bas:
– Une nappe libre, nappe des argiles sablo-kaoliniques
– Une nappe semi-captive, nappe des arènes grenues ou arènes micacés Sous la plaine alluviale, on retrouve également deux types de nappes, de haut en bas :
– Une nappe des sables lavés, captive ;
– Une nappe des arènes grenues ou arènes micacés, captive.
Les nappes d’altérations (argiles sablo-kaoliniques et arènes micacés) sont dans des aquifères à tendance argileuse. Les porosités sont élevées, de l’ordre de 40 %. Les transmissivités sont faibles, elles varient de 5.10-5 m2/s à 10-4 m2/s. Ces caractéristiques font que ces formations absorbent un volume important d’eaux et les libèrent avec un débit extrêmement faible. La nappe alluviale, quant à elle, est captive et l’eau est en charge. Le niveau piézométrique est situé très près de la surface et il arrive même, surtout en saison des pluies, que la nappe affleure créant ces marécages et flaques d’eau plus ou moins permanentes.

Pédologie
Les zones de plaine et les bas-fonds sont caractérisés par des pentes très faibles. Pour que l’écoulement gravitaire puisse s’effectuer, il est nécessaire d’utiliser des appareils. Dans ces zones, les sols sont principalement des sols d’apport hydromorphes. La structure pédologique des bas-fonds est catégorisée en quatre couches superposées dont les deux premières se différencient d’amont en aval. La première couche est le matériau colluvial dont l’épaisseur est très variable (0,4 à 1 m). Elle a une texture est limono-argilo-sableux et vers l’aval il s’enrichit progressivement en limon et en argile. Elle est de couleur grise à brun grisâtre et constitue en général, les sols des rizières. La deuxième couche est constituée par les matières organiques de teinte sombre, plus ou moins tourbeux et d’épaisseur variant de 0,4 à 1,5 m. souvent imperméables. Les perméabilités sont inférieures à 10-9 m/s. Cette couche argileuse et non tourbeuse a une perméabilité horizontale d’environ 3.10-6 m/s et une perméabilité verticale de 4.10-4m/s. Ensuite, le sable lavé est d’une épaisseur variant de 0,2 à 0,6 m de teinte beige à blanchâtre. Elle est composée de sables grossiers quartzeux assez purs, sans traces de micas. Enfin, l’arène argilo-micacée, elle constitue le substrat profond général des vallées vers les 200-350m de profondeur. Elle a une teinte grise à verdâtre, est de texture argilo sableux. Il contient des argiles de néoformation de nature montmorillonitique. La plaine alluviale n’est pas remblayée d’alluvions proprement dits. Ses apports sont longitudinaux à la vallée par débordements lents et peu turbulents du cours d’eau. Elle présente une teinte brunâtre plus claire que celle du bas-fond. Elle est remplie d’alluvions argilo-limoneuses homogènes finement micacées, d’une épaisseur de 0,6 à 1,5 m reposant sur un niveau enterré de limon organique de 0,2 à 0.5 m puis sur une couche de sable lavé non micacée épais également de 0,20 à 0,50 m, reposant alors en discontinuité sur l’arène argilo-micacées.  Quant aux collines, elles sont principalement composées de sols ferralitiques dont l’évolution est très diversifiée, selon la nature de la roche mère. Les sols ferralitiques sont des sols argileux riches en fer et en aluminium sous forme hydratée engendrant ainsi divers types de sols tels que les sols brun jaune développés sur les surfaces d’aplanissement et les sols bruns rouge formés à partir des glacis. Ces sols ferralitiques sont généralement acides avec des degrés de fertilité variables, mais dénudés, ils sont très sensibles à l’érosion et à la dégradation. La pente des collines peuvent atteindre les 20% et elles sont propices à l’écoulement gravitaire. Les formations latéritiques, argileuses et argilo-sableuses sont des formations meubles d’épaisseur variable. Elles sont assez peu perméables et sont hétérogènes.

Population et climat
Originellement construite sur une colline, la ville s’est étendue vers la plaine, notamment en direction du sud-est. La population d’Antananarivo ne cesse de croître, et atteint aujourd’hui plus de 1 600 000 d’habitants. Sa densité de population varie de 9 900 habitants/km² à 63 000 habitants/km². Le graphique ci-dessous représente l’évolution démographique à Antananarivo, depuis 1993.

D’après l’analyse du graphique ci-dessous, la croissance démographique de la capitale est en moyenne de 3,05 % par an. Aujourd’hui, avec l’évolution de la société de consommation, la part des produits et des déchets qui en résultent ne fait qu’augmenter. L’évolution démographique de la ville intensifie cette production de déchets. Par ailleurs, la ville d’Antananarivo se situe dans une zone climatique correspondant aux Hautes Terres avec deux saisons bien distinctes. La saison sèche s’étend de Mai à Septembre et la saison humide d’Octobre à Avril. Quant à la saison cyclonique, elle correspond à la saison humide. La saison sèche se caractérise par des températures basses, des pluies fines et une amplitude diurne faible. La saison humide se caractérise par des températures hautes, des fortes pluies et une amplitude diurne forte. Les températures varient entre 28°C et 10 °C dans une année. Le mois le plus chaud est en général le mois de Février avec un maximum de 28°C et une moyenne de 20,7°C. Le mois le plus frais est le mois de Juillet avec un minimum de 10°C et une moyenne de 14,1°C. La précipitation moyenne annuelle dans la région d’Antananarivo est de 1346mm, avec une moyenne des maxima au mois de Janvier atteignant parfois les 295mm et une moyenne des minima au mois Juin de 8mm. Le nombre moyen de jours de pluies est de 153 jours répartis principalement dans la saison humide.

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Table des matières

Introduction
I- DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ET BESOINS
1) Site d’étude : Antananarivo
a) Localisation géographique et limites administratives
b) Géomorphologie, géologie et hydrogéologie, pédologie
c) Population et climat
2) La filière déchets
a) La gestion actuelle des déchets à Antananarivo
b) Etat des lieux de la décharge d’Andralanitra
c) Caractérisation des déchets
II- Projet
1) Proposition d’un nouveau site de stockage
a) Choix d’un site d’implantation
b) Les modalités et choix du type de décharge
2) Les solutions alternatives et/ou complémentaires
a) Le tri des déchets
b) La valorisation des déchets
c) La mise en œuvre du projet
Conclusion
Webographie
Bibliographie
Fiche de lecture 1
Fiche de lecture 2
Annexe 1
Annexe 2

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